"L’accès humanitaire pour ceux qui ont le plus besoin de secours en
Syrie ne s’améliore pas", a constaté le secrétaire général de l’ONU Ban
Ki-moon dans un rapport transmis mercredi au Conseil de sécurité.
Deux mois après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution
2139 appelant les belligérants à laisser entrer l’aide humanitaire et à
lever les sièges de plusieurs villes syriennes, M. Ban a conclu
"qu’aucune des parties au conflit n’a respecté les exigences du
Conseil".
"Les civils ne sont pas protégés (et) la sécurité se détériore", a-t-il
ajouté.
"Des milliers de gens n’ont pas accès aux soins médicaux, y compris
vitaux, dont ils ont besoin", souligne le rapport, qui rappelle qu’il
s’agit "d’une violation flagrante des lois humanitaires
internationales".
"Le Conseil de sécurité doit agir pour traiter ces violations flagrantes
des principes fondamentaux de la législation internationale", affirme
M. Ban.
Il "demande instamment une nouvelle fois aux parties prenantes, en
particulier au gouvernement syrien, de respecter ses obligations au
regard des lois humanitaires internationales et d’agir immédiatement".
Le régime et l’opposition armée "doivent faciliter la livraison des
secours essentiels aux civils qui en ont besoin, en particulier dans les
zones les plus difficiles d’accès", souligne le rapport, rappelant que
selon l’ONU 3,5 millions de personnes sont privés de services essentiels
en raison du conflit.
M. Ban estime aussi "honteux" que malgré l’appel du Conseil de sécurité à
lever les sièges de plusieurs villes syriennes dont Homs (centre), près
de 250.000 personnes restent prises au piège des combats.
197.000 personnes sont bloquées dans des zones tenues par les forces
gouvernementales, notamment à Homs, dans la Ghouta autour de Damas et
dans le camp palestinien de Yarmouk et 45 000 vivent dans des zone
assiégées par l’opposition armée, précise le document.
M. Ban appelle une nouvelle fois les belligérants à "coopérer avec l’ONU
pour établir des accords durables" permettant aux convois humanitaires
de traverser les frontières et les lignes de front.
Il demande aussi à Damas de lever les obstacles administratifs car "des
civils meurent sans raison chaque jour" en raison de la lenteur des
secours.
Il souligne enfin que "les bombardements aveugles de zones habitées
continuent, y compris aux moyens de barils d’explosifs".
Le rapport d’une vingtaine de pages fait un point précis des obstacles
auxquels doivent faire face les agences humanitaires et ONG actives en
Syrie et ne signale que "de modestes progrès" dans la livraison de
l’aide.
Il s’agit du deuxième rapport élaboré par les services de M. Ban depuis
l’adoption unanime de la résolution 2139 le 22 février dernier. Le
premier rapport concluait que l’accès humanitaire restait "extrêmement
difficile".
Le Conseil doit se pencher sur ce deuxième rapport le 30 avril prochain.
La résolution 2139, adoptée par les 15 membres du Conseil de sécurité, y
compris par la Russie, fidèle alliée de Damas, ne prévoit pas de
sanction automatique en cas de non respect de ses dispositions mais elle
laisse ouverte la possibilité d’agir ultérieurement contre les
récalcitrants.
Il faudra cependant pour cela une nouvelle résolution du Conseil, à laquelle la Russie pourra mettre son veto.
Pour faire pression sur le régime syrien, plusieurs membres occidentaux
du Conseil (Etats-Unis, France, Royaume Uni, Luxembourg, Australie,
Jordanie) préparent un projet de résolution demandant que la Cour pénale
internationale soit saisie de la situation en Syrie et puisse ainsi
sanctionner les responsables d’exactions dans les deux camps.
Affamer la population civile et la priver de secours humanitaires peut constituer un crime de guerre punissable par la CPI.
Les responsables de cinq agences de l’ONU ont lancé mercredi à Genève un
appel commun aux belligérants en Syrie afin qu’ils lèvent les obstacles
à l’aide internationale.
9,3 millions de Syriens ont besoin d’aide, dont 3,5 millions sont privés d’assistance.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire