Israël et les Palestiniens sont revenus à la case départ après la
suspension des négociations de paix parrainées par les Etats-Unis, un
échec attendu malgré le forcing du secrétaire d’Etat John Kerry.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a décidé jeudi de rompre les
pourparlers et promis de prendre de nouvelles sanctions contre
l’Autorité palestinienne du président Mahmud Abbas à la suite de sa
réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas.
Aucun détail n’a encore filtré sur le contenu de ces sanctions.
La ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des
négociations avec les Palestiniens, a affirmé que les mesures punitives
seraient bien "calculées" et ne provoqueraient "pas un effondrement de
l’Autorité palestinienne", soutenue à bout de bras par la communauté
internationale.
Israël impose déjà des sanctions financières à l’Autorité, ayant gelé le
transfert des taxes qu’il perçoit pour le compte de celle-ci après les
récentes demandes d’adhésion de la Palestine à 15 traités et conventions
internationaux.
La coopération sécuritaire entre Israël et l’Autorité palestinienne,
cruciale aux yeux des Israéliens, pourrait pâtir d’un retour en arrière
des relations israélo-palestiniennes.
Des sources sécuritaires israéliennes, citées par le quotidien Maariv,
prédisent que les forces de sécurité israéliennes ne pourront plus
compter sur leurs homologues palestiniennes et agiront désormais seules
en cas de "nécessité d’élimination ciblée" à Gaza ou en cas de "menace
terroriste" en Cisjordanie.
De son côté, la direction de l’OLP, signataire de l’accord de
réconciliation conclu mardi à Gaza avec le Hamas, se réunit samedi et
dimanche à Ramallah (Cisjordanie), sous la présidence de M. Abbas, pour
discuter de ses options face à la crise du processus de paix.
Le conseil central de l’OLP va apporter son soutien au président Abbas
et l’encourager à poursuivre les démarches d’adhésion à des traités et
organisations internationaux, selon des sources informées
palestiniennes.
Au menu des débats, doit également figurer la formation du gouvernement
de "consensus national" prévu par l’accord de Gaza et qui sera dirigé
par M. Abbas, ainsi que la possible suspension de la coopération
sécuritaire avec Israël, ont précisé ces sources.
Enfin, les Palestiniens discuteront d’une éventuelle dissolution de
l’Autorité afin de rendre à Israël la responsabilité d’administrer les
Territoires en tant que puissance occupante, ont-elles ajouté.
Des délégués du Hamas assisteront à cette réunion à Ramallah.
Vendredi, le président américain Barack Obama a estimé que la décision
du président Abbas de se réconcilier avec le Hamas, bête noire d’Israël
qu’il considère comme un "groupe terroriste", "n’aidait pas".
Son secrétaire d’Etat, John Kerry, sponsor des négociations de paix
qu’il a relancées en juillet 2013, a exhorté jeudi les dirigeants
israéliens et palestiniens à faire des compromis.
"Nous n’allons jamais renoncer à nos espoirs et notre engagement à
essayer de parvenir à la paix. Nous pensons que c’est la seule voie
possible, mais à l’heure actuelle la situation a effectivement atteint
un niveau très difficile, et les dirigeants eux-mêmes doivent prendre
des décisions", a insisté M. Kerry.
"La menace de la paix s’éloigne", ironise vendredi dans son éditorial le quotidien israélien Yediot Aharonot.
"Incontestablement, ce sera désormais plus facile de faire fi de la date
butoir de mardi prochain", le 29 avril, l’échéance fixée par John Kerry
pour la fin des négociations, explique l’influent commentateur Nahum
Barnéa.
"Abu Mazen (le surnom de Mahmud Abbas) assure ne voir aucun
inconvénient à poursuivre les discussions au-delà de cette date. Israël
attend de voir à quoi ressemblera le prochain gouvernement palestinien
et les Américains attendent de comprendre, en vain, ce qu’il se passe",
résume-t-il.
La "rue palestinienne", elle, demeure pessimiste quant aux chances de
réconciliation entre le Fatah nationaliste de M. Abbas et les islamistes
du Hamas, censée déboucher d’ici la fin de l’année sur les premières
élections législatives depuis 2006.
"Nous sommes habitués à ce que le Fatah et le Hamas ne tiennent pas
leurs promesses", a confié vendredi à l’AFP Anwar Taoufik, un
restaurateur de Ramallah, fataliste.
La bande de Gaza est contrôlée depuis 2007 par le Hamas tandis que
l’Autorité palestinienne de Mahmud Abbas administre les zones autonomes
de Cisjordanie.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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