La mosquée al-Aqsa est en danger ! La ville d’al-Quds est menacée !
La Palestine est occupée et colonisée par une population étrangère, qui
applique depuis plus de 60 ans un plan d’épuration ethnico-religieuse,
visant à tuer, expulser, sinon à effriter la société palestinienne.
Chaque colonie installée, chaque route tracée, chaque forêt ou parc
plantés ne sont que des moyens de destruction des agglomérations
palestiniennes et de consolidation de l’Etat colonial face au peuple
palestinien résistant. Dans la région d’al-Quds, après Beit Safafa,
partagée en quatre, c’est aujourd’hui le tour de Beit Hanina divisée par
une route coloniale. L’occupant démantèle la vie sociale des maqdisis
avant de les expulser de la ville. Il a lancé, pour la période des
Pâques, une campagne forcenée contre toute présence chrétienne ou
musulmane dans la ville d’al-Quds, au moment où ses colons militarisés
ou non, femmes ou hommes, envahissent la mosquée al-Aqsa, pour s’en
emparer et en chasser les musulmans, comme cela a déjà été fait dans la
mosquée al-Ibrahimi, dans la ville d’al-Khalil. Tout est prétexte pour
judaïser la ville arabe et palestinienne : l’arrêt des négociations à
présent, mais au moment où celles-ci avaient lieu, la colonisation et la
judaïsation n’avaient pas cessé, au contraire. La répression subie par
les Maqdisis s’accentue : les enfants, les jeunes, les étudiants, les
femmes et les hommes, sont arrêtés et emprisonnés. A présent, ce sont
les avocats censés défendre les prisonniers palestiniens, qui sont
devenus la cible des arrestations et détentions.
Que font les Etats arabes et musulmans pour aider les Maqdisis à
tenir et à affronter ce massacre civilisationnel ? Rien, sinon donner
carte blanche à l’Autorité Palestinienne pour poursuivre les
négociations, pourtant mortelles pour le peuple palestinien, mais ce
faisant, ils ne font qu’exprimer le vœu de l’ennemi américain. Que fait
l’Autorité palestinienne pour permettre à ses citoyens de tenir bon et
d’empêcher la judaïsation ? Des broutilles, selon les responsables même
de l’Autorité.
Une fois de plus, les Palestiniens se retrouvent seuls pour affronter
l’occupant, les Etats et peuples arabes étant enlisés dans leurs
propres conflits internes. L’Etat sioniste a toujours prétendu que sa
présence en Palestine n’était pas au centre du conflit dans la région et
dans le monde, voulant normaliser son occupation. Même si les
apparences actuelles peuvent lui donner raison, il n’en demeure pas
moins que même les conflits internes ont pour cause principale la
présence sioniste et que rien ne pourra être réglé tant que demeure
cette occupation coloniale. C’est pourquoi c’est vers al-Quds et la
Palestine que doivent tendre nos efforts et nos regards. C’est là que se
joue l’avenir de notre nation. Les Maqdisis doivent demeurer dans leur
ville et les efforts doivent tendre à leur assurer les moyens d’y
rester.
Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Prétextant riposter aux mesures prises par l’Autorité palestinienne
consistant à présenter sa demande à 15 organismes internationaux censés
dénoncer l’occupation sioniste, le gouvernement de l’occupation a
déclaré vouloir construire des milliers de logements dans la zone
appelée E1, située à l’Est d’al-Quds.
Destruction de bâtiments le 1er avril dans le bourg d’al-Izariyyé.
Des unités spéciales de l’armée d’occupation accompagnées de trois
bulldozers ont mené une incursion à l’est du bourg et détruit tous les
bâtiments en tôle, sous prétexte qu’ils ne sont pas autorisés par
l’occupant. Cette portion de terre où vivent les Jahalin (bédouins
expulsés du Naqab en 1948) serait en passe d’être annexée à la colonie
« Maale Adomim ».
Les institutions et personnalités chrétiennes de la ville d’al-Quds
ont déclaré refuser les mesures de l’occupation empêchant d’atteindre
les lieux saints. Suite à leur réunion, le communiqué des institutions
palestiniennes chrétiennes a annoncé qu’elles ont l’intention de lancer
une campagne internationale de dénonciation des mesures racistes de
l’occupation, dont la police interdit les fidèles d’accéder aux églises
en posant des barrages et en fermant les accès.
Selon l’Association des Etudes arabes, la judaïsation de la ville
d’al-Quds a été menée en transformant 82% de sa superficie en « zone
verte », dont 34% pour la colonisation, et l’occupation a construit
11.000 logements sur 12% de cette superficie, en gardant intact
uniquement 6% pour les Palestiniens, soit 9500 dunums. Comparant la
présence coloniale avec celle des Palestiniens, l’association a fait
remarquer que les sionistes ont installé 35 colonies où vivent 340 000
colons dans 110 000 maisons alors que les Palestiniens ne possèdent que
58 000 maisons, dont 11.000 avant l’occupation de 1967. L’occupant vise à
détruire 25 000 maisons sous des prétextes divers. Il a déjà détruit
1009 maisons et expulsé 4434 Maqdisis, dont 3036 enfants.
Incursion de dizaines de colons dans Sheikh Jarrah , le 3 avril. Ils
ont agressé la population et détruit des biens, lancé des pierres sur
les maisons, les voitures et les passants. 4 Maqdisis ont été blessés et
asphyxiés par les gaz njectés. Deux Maqdisis (Murad Atiyé, 17 ans et
Mohammad Atiyé, 20 ans) ont été arrêtés par la police sioniste qui a
laissé faire les colons.
La municipalité de l’occupation est un lieu de propagande et
d’enrôlement pour le « service civil » des Maqdisis dans les
institutions sionistes. Après l’avoir proposé aux Palestiniens de 48,
qui ont réussi à enrayer son effet dévastateur sur la société
palestinienne, le « service civil » est proposé de manière insistante
aux Maqdisis. Il s’agit d’enrôler les jeunes dans des institutions
sionistes prétendûment civiles, moyennant finances, afin qu’ils
démontrent leur allégeance à l’Etat de l’occupation. Le rôle d’appât a
été dévolu à des juives, chargées d’attirer les jeunes hommes pour les
enrôler lorsqu’ils entrent à la bibliothèque. Une conférence de presse
prévue par des associations maqdisies refusant et dénonçant le « service
civil » a été interdite par la police. Selon ces associations, de
nombreux jeunes maqdisis se sont récemment faits enrôlés à cause de
l’attrait financier, n’ayant aucune autre ressource pour faire vivre
leurs familles.
L’institution coloniale a achevé la construction d’un hôtel
touristique faisant partie de la chaîne Hilton, avec un cachet « juif »,
sur les ruines du bâtiment du conseil islamique situé dans la partie
ouest de la ville, face au cimetière historique Ma’manullah.
L’occupation sioniste de la Palestine poursuit la destruction de la
société palestinienne, depuis 1948. Après Beit Safafa et son
morcellement en quatre morceaux, c’est à présent le tour du bourg de
Beit Hanina dont l’intégralité et le futur sont menacés par la route 334
et le mur de la colonisation qui séparent les familles.
La commission de la construction et de la planification de la
municipalité de l’occupation a approuvé le plan de construction d’un
site touristique dans Selwan. Commentant l’approbation du projet,
l’archéologue sioniste Youni Mizrahi a déclaré que le « bâtiment en
question va renforcer l’activité coloniale menée par l’association Elad
dans la vieille ville, et c’est un pas vers la suppression des droits
palestiniens sur la ville et la suppression de leur histoire ». Selon un
quotidien sioniste, le site prévu s’étendra sur 16000 mètres carrés.
Les colons du mouvement « prix à payer » ont attaqué le monastère
Rafat appartenant au patriarcat latin et situé à l’ouest de la ville
occupée. Des écrits racistes à l’encontre de la vierge Marie ont été
inscrits sur les murs du monastère.
Un immeuble composé de trois étages a été démoli dans le bourg at-Tour, à l’est de la ville sainte.
A propos de la vente par l’occupation du bureau de la poste situé rue
Salaheddine, à proximité de la vieille ville : le directeur du centre
al-Quds pour les droits socio-économiques, Ziad Hammouri, a affirmé que
toute partie occupante s’empare des bâtiments officiels de la partie
occupée. Cependant, la partie occupante n’a pas le droit de vendre les
biens dont il s’est emparé. Or c’est ce que l’administration coloniale a
fait en proposant à la vente les biens publics ou privés confisqués,
dont l’immeuble où se trouve le bureau de la poste. Le lieu a été
« acheté » par une organisation coloniale.
Dans le cadre du projet de judaïsation de la ville arabo-musulmane,
les sionistes envisagent la construction d’un complexe culturel et
touristique à l’ouest de la ville. La bibliothèque de ce complexe
comprendrait 1500 ouvrages, dont 500 ouvrages musulmans rares volés des
bibliothèques privées et publiques palestiniennes. En outre, les
vestiges historiques qui seraient exposés sont des vestiges appartenant
au peuple palestinien et ne sont aucunement reliés à une histoire
mythique inventée par les sionistes.
Al-Quds occupée : répression
Les forces de l’occupation poursuivent les arrestations d’enfants
maqdisis : le jeune Abdel Karim Haddad (15 ans) a été arrêté le premier
avril dans la vieille ville, sous le prétexte qu’il lançait des pierres
sur les soldats.
Le tribunal de l’occupation condamne le 3 avril le détenu Daoud Najeh
Bkayrat (19 ans) de Sour Baher à 30 mois de prison, après une détention
de 11 mois dans la prison de Eichel, pour participation à des activités
hostiles à l’occupation.
6 avocats maqdisis sont accusés d’aider les résistants emprisonnés :
Shirine Issawi et son frère Medhat, mais aussi Amjad Safadi, Amrou
Iskafi, Nadim Ghorayb et Mahmoud Abu Senina ont été arrêtés et sont à
présents poursuivis par l’occupant. Jawad Boulos, avocat actif dans le
Club des Prisonniers, a déclaré que l’occupation a étendu sa répression à
toutes les catégories de Palestiniens.
L’occupant poursuit les arrestations et les expulsions des fidèles
voulant prier ou étudier ou visiter la mosquée. 8 Maqdisis ont été
expulsés et éloignés pour 17 jours le 10 avril, dont un directeur
d’école, Alaa Abu Shkhaydam, et trois jeunes ont été arrêtés le même
jour, selon le centre d’informations de Wadi Helwa : Mohammad Abu Farha,
Mohammad Ziad, Salah Ajlouni, tous de la vieille ville.
Le centre d’information Wadi Helwa a déclaré, dans son dernier
rapport, que l’occupation a arrêté 120 Maqdisis au cours du mois de
mars, dont 40 enfants, âgés entre 13 et 17 ans. 4 femmes ont été
arrêtées.
Le tribunal sioniste a condamné le prisonnier maqdisi Adli Mohammad
Moragha, 32 ans, à la prison pour 28 mois, accusé d’avoir fabriqué et
lancé des bouteilles incendiaires sur les occupants. Le jeune Mohammad
Nuhad Ubayd, 22 ans, d’al-Issawiya, a été condamné à 30 mois de prison
pour appartenance au FPLP et pour avoir lancé des pierres et des
bouteilles incendiaires sur le convoi du président de la municipalité
sioniste.
Al-Quds occupée : les lieux saints
Dans un communiqué paru début avril, l’institution al-Aqsa pour le
waqf et le patrimoine a dévoilé que diverses associations sionistes
proposent des plans pour bâtir le « troisième temple » sur la mosquée
al-Aqsa. La dernière proposition est celle de l’association « Yachay »
consistant à bâtir un temple juif sur la mosquée, qui s’étend de la
porte al-Maghariba, tout au long du mur occidental de la mosquée,
jusqu’à l’école al-Tankaziyya. Le plan propose de s’emparer entièrement
de la mosquée al-Bouraq pour le transformer en entrée principale au
temple proposé, et la construction d’un mur en plexiglas pour séparer ce
temple du reste de la mosquée al-Aqsa.
Selon la même institution, plus de trois mille colons (y compris les
forces sécuritaires) ont investi la mosquée al-Aqsa au cours du premier
trimestre de 2014.
Deux membres du congrès américain ont participé à une incursion dans
la mosquée al-Aqsa. Membres d’une association sioniste aux Etats-Unis,
les deux Américains se sont joints au colon Hayim Ritchman et d’autres
groupes extrémistes, protégés par l’armée de l’occupation, et mené une
incursion dans la mosquée, début avril.
300 sionistes ont mené une incursion dans la mosquée al-Aqsa le 1er
avril. Le 4 avril, 133 colons et des membres des services sécuritaires
ont investi la moquée. Le 19 mars, 100 soldats de l’institution sioniste
ont investi la mosquée et 37 colons accompagnant le député sioniste
Moshe Feglin ont mené une incursion le 20 mars, pratiquant des rites
talmudiques dans la mosquée.
La commission parlementaire de l’occupation dénommée Tsour étudie les
moyens de partager la mosquée al-Aqsa dans le temps et l’espace. Elle a
convoqué les associations sionistes pour une réunion commune pour
préparer ce partage. C’est au cours des Pâques que l’institution
sioniste a l’intention d’accentuer sa présence et imposer ce partage.
La route de la porte al-Maghariba transformée en pont militaire.
C’est le projet qu’étudie l’institution coloniale pour mener des
incursions répétées dans la mosquée et chasser les fidèles.
L’occupant inaugure un tunnel à Selwan le 2 avril, après des années de creusement. Ce tunnel conduit à la mosquée al-Aqsa.
(Avril 2014 - "Baladi")
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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