jeudi 5 mai 2016

Israël/Palestine : L'Etat hébreu mène de nouvelles frappes aériennes sur Gaza

De la fumée monte de la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, après des frappes de l'armée israélienne, le 5 mai 2016 (Afp)

L'armée israélienne a mené jeudi de nouvelles frappes aériennes dans la Bande de Gaza, ripostant à la première attaque directe de la part du mouvement islamiste palestinien Hamas depuis la guerre de 2014.
Les tirs au mortier, côté palestinien, et ceux de chars et frappes aériennes, côté israélien, se sont poursuivis jeudi, mettant à l'épreuve le fragile cessez-le-feu observé depuis fin août 2014.
Après le raid mené mercredi contre cinq positions du Hamas, l'armée israélienne a indiqué en avoir mené deux nouveaux dans la nuit et jeudi après-midi contre huit sites dans le nord et le sud du territoire.
Les dommages humains semblent pour l'instant limités, semblant corroborer que les adversaires ne voudraient pas, pour l'instant, d'une nouvelle escalade dans un territoire qui a déjà connu trois guerres entre 2008 et 2014.
Quatre membres d'une même famille, trois enfants et un homme de 65 ans, ont été légèrement ou modérément blessés dans le raid de la nuit dans le quartier de Zeitoun, dans le sud-est de la ville de Gaza, ont indiqué des sources médicales palestiniennes.
Ce raid a frappé un garage automobile, a déclaré à l'AFP son propriétaire Hassan Hassanen, qui a assuré que les véhicules ayant pris feu n'étaient "pas utilisés par la sécurité" du Hamas mais servaient "aux travaux immobiliers et de reconstruction".
Un Palestinien de 21 ans a été modérément blessé par des éclats d'artillerie à l'est de Khan Younès (sud).
Au coeur des tensions: les activités de l'armée israélienne qui cherche à détecter des tunnels le long de la barrière de sécurité israélienne qui enferme hermétiquement la Bande de Gaza.
L'armée israélienne a dénombré 10 attaques au mortier contre ses soldats mercredi et jeudi.
C'est la première fois que le Hamas ouvre le feu sur les forces israéliennes depuis la guerre de 2014, a dit un porte-parole de l'armée, le colonel Peter Lerner.
Selon lui, le Hamas prend mal les opérations israéliennes contre ses tunnels, qui menacent de le priver d'une arme essentielle. Le Hamas et sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, accusent Israël d'empiéter sur le territoire gazaoui.
Les brigades Qassam ont dénoncé les "incursions" israéliennes comme une violation de la trêve de 2014, affirmant mercredi soir qu'elles ne "permettront pas que se poursuive l'offensive sioniste sur la bande de Gaza".
L'armée israélienne a annoncé jeudi la découverte d'un nouveau tunnel creusé à une trentaine de mètres de profondeur dans le sud de la Bande Gaza et débouchant en Israël. C'est le deuxième découvert depuis le 18 avril.
Le colonel Lerner a confirmé que les Israéliens recherchant les tunnels opéraient à l'intérieur du territoire palestinien, dans une bande de 100 mètres le long de la barrière de sécurité, et que c'était dans cet espace que le second tunnel avait été découvert.
Les tunnels ont été l'un des moyens les plus efficaces employés par les groupes palestiniens pendant la guerre de 2014 pour porter la menace sur le sol israélien. Leur destruction était l'un des principaux objectifs israéliens du conflit.
Israéliens et Palestiniens se sont livré en juillet-août 2014 la plus longue et la plus dévastatrice des trois guerres depuis 2008. Elle a provoqué la mort de 2.251 personnes, majoritairement des civils, côté palestinien, selon l'ONU, et 73, dont 67 soldats, côté israélien.
L'armée israélienne dit avoir détruit plus de 30 tunnels au cours de cette guerre, et ne pas relâcher sa vigilance depuis. Les médias israéliens ont rapporté l'existence d'une nouvelle technologie pour détecter les tunnels. L'armée reste silencieuse sur le sujet.
Les services de sécurité israéliens ont annoncé jeudi l'arrestation début avril d'un Gazaoui de 29 ans, membre des brigades Qassam qui serait impliqué selon eux dans la construction des tunnels selon eux. Arrêté alors qu'il tentait de s'infiltrer en Israël, il aurait fourni de précieuses informations sur les tunnels en interrogatoires.
Malgré l'actuel accès de fièvre, "Israël ne voit aucun intérêt dans une escalade", a dit le colonel Lerner.
Mustafa al-Sawaaf, ancien rédacteur en chef d'un journal affilié au Hamas dans la Bande de Gaza, ne croit pas à une nouvelle explosion dans l'immédiat. Les deux camps "se testent", dit-il. Cependant, depuis 2014, ils se préparent activement à l'affrontement suivant.

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