Le
secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) s'entretient avec le roi
Salmane à Jeddah, en Arabie Saoudite, le 15 mai 2016 (Afp)
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a eu dimanche en Arabie Saoudite des entretiens centrés sur la crise syrienne avant des discussions diplomatiques importantes à Vienne impliquant notamment la Russie, grande alliée de Damas.
M. Kerry a évoqué avec le roi Salmane la situation en Syrie, en Libye et au Yémen, selon le département d'Etat. Sa rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Nayef a été dominée par "la lutte contre le terrorisme", selon l'agence officielle saoudienne SPA.
Mohammed ben Nayef avait conduit en sa qualité d'adjoint du ministre de l'Intérieur la campagne contre Al-Qaïda entre 2003 et 2006, qui avait mis fin à l'implantation du réseau jihadiste en Arabie Saoudite.
Les rencontres dimanche ont eu lieu à Jeddah, ville portuaire de l'ouest de l'Arabie saoudite qui sert de capitale d'été au royaume, a constaté un journaliste de l'AFP.
Juste avant la rencontre, M. Kerry a remercié le monarque saoudien pour la collaboration "efficace" de son pays avec les Etats-Unis sur de "nombreux" dossiers.
La discussion a porté sur "les questions régionales", notamment "les développements en Syrie", a rapporté SPA.
Selon le département d'Etat, M. Kerry a informé ses interlocuteurs saoudiens de la situation sur la terrain après "la réaffirmation de la cessation des hostilités".
Les deux parties ont également discuté de "la nécessité de consolider le cessez-le-feu au Yémen qui a réduit le niveau de la violence" dans ce pays voisin de l'Arabie Saoudite en guerre depuis plus d'un an.
L'Arabie Saoudite dirige une coalition militaire arabe sunnite qui soutient le gouvernement yéménite dans son conflit avec les rebelles chiites Houthis, alliés aux partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh et accusés de liens par l'Iran.
Selon le département d'Etat, l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis ont apporté leur soutien aux négociations de paix sur le Yémen, qui se déroulent depuis le 21 avril à Koweït.
M. Kerry a aussi parlé de Libye où l'Arabie Saoudite soutient le gouvernement d'union.
Le gouvernement américain est prêt à assouplir l'embargo des Nations unies sur les armes en Libye pour aider le gouvernement d'union à lutter contre Daesh, ont assuré jeudi à l'AFP des responsables et des diplomates.
La visite de M. Kerry en Arabie Saoudite intervient avant des réunions internationales prévues cette semaine à Vienne, selon des responsables américains.
La première, lundi, consacrée à la Libye, sera coprésidée par M. Kerry et son homologue italien Paolo Gentiloni, en soutien au gouvernement d'union nationale et "centrée sur la sécurité", en allusion à la lutte contre Daesh, selon le département d'Etat.
Mardi, John Kerry réunira le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Ce groupe de 17 pays et trois organisations internationales, mis sur pied à l'automne 2015, doit "consolider la cessation des hostilités (...), faire en sorte qu'il y ait un accès humanitaire dans tout le pays et accélérer la transition politique" en Syrie entre le régime et les groupes de l'opposition modérée, selon le département d'Etat.
Cette réunion doit intervenir au moment où la Russie et les Etats-Unis se sont engagés à "redoubler d'efforts" pour aboutir à un règlement politique du conflit syrien.
Si Moscou s'est engagé à faire pression sur Damas pour "limiter" ses bombardements, Washington a de son côté promis d'"augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher la circulation des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières", selon la déclaration commune de la Russie et des Etats-Unis, publiée le 9 mai.
Les relations entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis se sont quelque peu détériorées ces dernières années, en particulier après l'accord international en 2015 sur le dossier nucléaire iranien et le début de rapprochement entre Washington et Téhéran.
La récente visite fin avril en Arabie Saoudite du président américain Barack Obama n'a pas dissipé la défiance entre Ryad et Washington.
(15-05-2016)
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