Des attentats ont fait mardi au moins 43 morts et plus de 100 blessés à
Bagdad, frappé pour la deuxième fois en une semaine par des attaques
sanglantes attribuées à Daesh qui s'est autoproclamé Etat islamique (EI).
Plus de 145 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis
mercredi dernier par ces attentats visant des lieux publics des
quartiers chiites de la capitale irakienne.
De telles attaques montrent que les autorités ont échoué à mettre en
place des mesures de sécurité efficaces à Bagdad, en dépit de l'aide de
la coalition internationale menée par les Etats-Unis qui entraîne les
forces irakiennes dans le cadre de la lutte contre Daesh.
L'attaque la plus meurtrière, un attentat suicide à la voiture piégée, a
frappé le quartier à majorité chiite de Sadr City, dans le nord de
Bagdad, faisant 21 morts, selon des sources médicales et des responsable
de la sécurité.
Une autre a frappé le quartier de Chaab, dans le nord de Bagdad, tuant au moins 19 personnes.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Saad Maan a indiqué que cette attaque avait été perpétrée par une femme kamikaze.
Mais Daesh a revendiqué l'attaque en affirmant qu'elle avait été commise
par un homme, identifié comme Abou Khattab al-Iraqi, qui a jeté des
grenades avant de faire détoner sa ceinture explosive.
Les attaques suicide menées par des femmes sont rares en Irak ces
dernières années. Dans l'une des plus meurtrières, deux Irakiennes
souffrant d'un handicap mental avaient tué, en se faisant exploser, une
centaine de personnes sur un marché de Bagdad en 2008.
Le Premier ministre Haider al-Abadi a ordonné l'arrestation d'un
responsable des services de sécurité dans le cadre de l'attaque de
Chaab, selon son bureau.
Un troisième attentat perpétré à l'aide d'une voiture piégée a fait au
moins trois morts dans le district de Rachid, dans le sud de la capitale
irakienne, selon les responsables.
Aucun groupe n'a revendiqué dans l'immédiat cette attaque mais l'EI
avait déjà affirmé être derrière une série d'attentats récents à Bagdad
et près de la capitale qui ont fait plus d'une centaine de morts.
Le 11 mai, au moins 94 personnes avaient notamment été tuées dans trois
attentats à la voiture piégée à Bagdad, dont un à Sadr City, lors de la
journée la plus meurtrière dans la capitale irakienne cette année.
Cette recrudescence intervient alors que l'organisation terroriste perd actuellement du
terrain en Irak, où il s'était emparé de vastes pans du territoire en
2014. Depuis, les forces irakiennes soutenues par les frappes de la
coalition internationale ont repris le contrôle de plusieurs villes,
dont Tikrit et Ramadi, respectivement au nord et à l'ouest de Bagdad.
Mais les jihadistes conservent des places fortes, dont Mossoul, deuxième
ville du pays, et gardent la capacité de frapper à Bagdad ou ailleurs
dans le pays.
Des milliers de membres des forces de sécurité irakiennes ont été formés
et entraînés par la coalition anti-EI mais les failles en matière de
sécurité demeurent très importantes.
Des détecteurs d'explosifs, achetés par les autorités pour plusieurs de
millions de dollars dans les années 2000, restent largement utilisés
dans le pays alors qu'ils ne fonctionnent pas. L'homme qui les avait
vendus a été condamné pour fraude à dix ans de prison en 2013 à Londres.
Beaucoup mettent par ailleurs en doute l'efficacité des barrages autour
de la capitale, qui provoquent des embouteillages monstre. La
vérification des papiers d'identité et la fouille des véhicules y est
menée de façon superficielle.
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