Le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Mohammed Allouche, à Genève le 19 avril 2016 (Afp)
Le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Mohammed Allouche, a annoncé dimanche soir sa démission, invoquant l'échec des négociations et la poursuite des bombardements du régime de Bashar al-Assad sur les zones rebelles.
Sa démission intervient trois jours après que l'émissaire de l'ONU en Syrie Staffan de Mistura ait indiqué au Conseil de sécurité qu'il n'envisageait pas de nouveaux pourparlers de paix concernant la Syrie "avant deux ou trois semaines".
"Les trois rounds de négociations (à Genève sous l'égide de l'ONU, ndlr) ont été sans succès en raison de l'entêtement du régime, la poursuite de ses bombardements et son agression contre le peuple syrien", a affirmé M. Allouche dans un communiqué publié sur son compte Twitter tard en soirée.
Il a également dénoncé "l'incapacité de la communauté internationale à faire appliquer ses résolutions notamment en ce qui concerne le côté humanitaire, la levée des sièges, l'entrée des aides, la libération des prisonniers et le respect de la trêve".
Il faisait référence à l'accord russo-américain sur une cessation des hostilités entre régime et rebelles entré en vigueur le 27 février mais violé depuis à plusieurs reprises.
"Les négociations sans fin portent atteinte au sort du peuple, j'annonce donc mon retrait de la délégation et la remise de ma démission" au Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syriennes, a-t-il ajouté.
M. Allouche dirige le mouvement armé d'inspiration salafiste Jaich al-Islam (L'armée de l'Islam), un des plus influents mouvements rebelles en Syrie et qui fait partie de la centaine de groupes insurgés ayant approuvé la trêve du 27 février.
"Je proteste contre la communauté internationale, en espérant qu'elle prenne au sérieux le sang des Syriens qui est versé en raison du régime et de ses alliés", a-t-il poursuivi dans le communiqué, en référence notamment à la Russie et l'Iran.
Les bombardements mutuels se poursuivent par intermittence dans des villes comme la métropole d'Alep, et près de Damas. Et le régime syrien refuse de faire rentrer de l'aide humanitaire dans des villes comme Daraya, assiégée depuis 2012.
Des diplomates avaient déjà estimé qu'il y avait peu de chances que l'opposition syrienne revienne à la table des négociations si la trêve n'était pas mieux respectée et si l'aide humanitaire restait bloquée, notamment dans des villes assiégées.
Les négociations indirectes, dont trois rounds se sont tenues cette année à Genève et qui sont censés trouver une issue à la guerre qui ravage la Syrie depuis cinq ans, ont notamment buté sur la question cruciale du sort du tyran Bashar, dont le départ est la principale revendication de l'opposition.
Le dernier round, en avril, avait été interrompu après le retrait de la délégation des rebelles. Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 280.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.
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