samedi 2 janvier 2016

Moyen-Orient : Un crime haineux de l'Arabie Saoudite pour les chiites

En Irak, un dirigeant de la coalition paramilitaire chiite "hached al-chaabi" (ou Unités de mobilisation populaire), Abou Mahdi al-Mohandis, a accusé "les dirigeants saoudiens de soutenir le terrorisme dans le monde entier en envoyant des takfiris (extrémistes), des armes et des voitures piégées dans les pays musulmans. Ils ont exécuté aujourd'hui le plus honnête homme d'Arabie Saoudite".
Les adeptes du "takfir", idéologie adoptée par Al-Qaïda, le groupe Etat islamique et d'autres organisations extrémistes sunnites, qualifient d'infidèles les musulmans qui ne partagent pas leurs croyances.
Abou Mahdi al-Mohandis entretient des liens étroits avec l'Iran chiite, qui a averti l'Arabie Saoudite, puissance sunnite comptant une importante minorité chiite, qu'elle paierait un "prix fort" pour cette exécution.
Le Hezbollah chiite libanais a pour sa part condamné "un crime haineux (perpétré) sur la base de fausses allégations, de lois corrompues et d'une logique pervertie qui n'a rien à voir avec la justice", selon un communiqué du mouvement.
Le groupe, fidèle allié de Téhéran, a également accusé les Etats-Unis de porter "une responsabilité directe et morale dans ce crime (...) en assurant la protection du régime saoudien et en couvrant ses principaux crimes contre son peuple et les peuples de la région".
De leur côté, des Etats sunnites, dont plusieurs monarchies du Golfe, ont fait part de leur soutien à Ryad.
Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, a exprimé le "soutien total" de son pays aux mesures de l'Arabie Saoudite "pour faire face au terrorisme et à l'extrémisme".
Bahreïn, qui subit lui-même une rébellion de la majorité chiite de sa population, a quant à lui affirmé soutenir l'Arabie Saoudite sur "toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la violence et l'extrémisme".
Quelques dizaines de jeunes chiites bahreinis ont toutefois protesté contre l'exécution du chef religieux chiite saoudien dans des rassemblements sporadiques dans la banlieue de Manama. Les protestataires se sont heurtés à la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

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