mercredi 13 janvier 2016

Syrie : Des négociations en cours pour évacuer des civils malades de Madaya

Le Comité international de la Croix-Rouge, le Croissant Rouge et l'ONU négocient avec difficulté en ce moment pour tenter des civils qui souffrent de malnutrition à Madaya, en Syrie. Le porte-parole du CICR à Damas, Pawel Krzysiek, a parlé "d'un processus très compliqué" qui "va prendre du temps".
En l'absence d'approvisionnement, des centaines d'habitants de Madaya "sont en grand danger de mort" car ils souffrent de malnutrition ou "d'autres problèmes médicaux", a indiqué le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien. "400 personnes doivent être évacuées immédiatement". Au lendemain de l'arrivée des premières aides à Madaya, ville rebelle soumise depuis six mois à un siège hermétique de l'armée, le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie Yacoub el Hillo a réclamé la levée rapide des sièges des villes syriennes, faute de quoi, a-t-il averti, de nombreux habitants vont mourir.
Après un tollé international provoqué par les informations sur la situation alarmante à Madaya, dans la province de Damas, le régime a cédé en autorisant l'entrée lundi de 44 camions d'aides humanitaires dans la ville de 42.000 habitants.Les responsables de l'ONU et du CICR, qui se sont rendus sur place, ont été choqués par le dénuement dans lequel vivent les habitants. "Ce que nous avons vu est assez horrible, il n'y avait pas de vie.
Des rapports crédibles disent que des personnes sont mortes de faim. C'est sans comparaison par rapport à d'autres parties de la Syrie", a témoigné le représentant du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), Sajjad Malik. "Ce que nous avons vu à Madaya ne devrait pas exister à notre époque", a-t-il insisté, soulignant que les habitants manquaient de tout.
La situation est aussi "très préoccupante" à Foua et à Kafraya, deux localités chiites encerclées par les rebelles à plus de 300 km de Damas, dans la province d'Idleb (nord-ouest), où 21 camions d'aides sont aussi entrés lundi. Ces localités sont "sans eau potable, sans électricité et sans nourriture", a dit Pawel Krzysiek. Il devrait y avoir une ou deux livraisons d'aide supplémentaires cette semaine pour les trois localités ainsi qu'à Zabadani, près de Madaya.
La guerre en Syrie a été déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques réclamant des réformes. Opposant au départ le régime à des rebelles syriens elle s'est ensuite complexifiée avec l'implication de groupes jihadistes ainsi que des grandes puissances. Plus de 260 000 personnes y ont péri et des millions ont été poussées à la fuite.


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