Ces nouvelles violences surviennent alors que le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Maqdad a signé au Caire un document autorisant la venue d’observateurs, dans le cadre d’un plan de sortie de crise mis au point par la Ligue arabe, que Damas avait déjà accepté "sans réserves" sans jamais pour autant l’appliquer.
A Damas, le chef de la diplomatie Walid Mouallem a assuré que les observateurs arabes étaient "les bienvenus" en Syrie, lors d’une conférence de presse.
"La signature du protocole est le début d’une coopération entre nous et la Ligue arabe. Nous accueillerons avec satisfaction la délégation des observateurs", a-t-il poursuivi, ajoutant que "cet accord sera renouvelé dans un mois si les deux parties en sont d’accord".
Le secrétaire général de la Ligue Nabil al-Arabi a annoncé qu’une première délégation se rendrait en éclaireur à Damas sous trois jours. Elle sera "composée d’observateurs de la sécurité, du droit et de l’administration", a déclaré Nabil al-Arabi, précisant que des équipes incluant des experts des droits de l’Homme suivraient.
La France a réclamé aussitôt que les observateurs arabes puissent remplir leur mission "le plus rapidement possible sur le terrain". L’Iran, alliée de la Syrie, a annoncé soutenir la décision de Damas. "La position officielle de l’Iran sur la Syrie et le plan de la Ligue arabe, est que tout ce que Bashar al-Assad estime acceptable, nous l’approuvons et l’acceptons", a ainsi affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdolahian.
A Tunis, Burhan Ghaliun, chef du Conseil national syrien (CNS) qui regroupe la majorité des courants de l’opposition a estimé que les déclarations de Walid Mouallem étaient une "manoeuvre pour couvrir l’échec du régime syrien".
"Le régime syrien manoeuvre pour empêcher que le dossier syrien soit soumis au Conseil de sécurité des Nations unies (...). Ils n’ont aucune intention d’appliquer une quelconque initiative", a jugé M. Ghalioun au cours d’une conférence de presse.
Les observateurs pourront "accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles", a affirmé Walid Mouallem, précisant que son pays n’avait accepté de signer le document que parce qu’il respectait sa "souveraineté". "Dans ce protocole, nous parlons de protéger les civils contre les groupes terroristes", a-t-il ajouté.
A New York, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté lundi une résolution condamnant la situation des droits de l’homme en Syrie où les violences ont fait plus de 5.000 morts selon une estimation des Nations unies.
La résolution a été adoptée par une majorité de 133 pays pour, onze contre et 43 abstentions. L’ambassadeur syrien à l’ONU Bashar Jaafari a qualifié la résolution de complot "démoniaque" contre son pays.
Cette condamnation est adoptée alors que le Conseil de sécurité a entamé des négociations sur un projet de résolution proposé par la Russie qui se contente de condamner la violence en Syrie provenant des deux parties.
Les pays occidentaux du Conseil jugent ce projet de résolution déséquilibré car il met sur un même pied la violence causée par l’opposition et celle provenant des autorités syriennes.
"De nombreux pays dans le monde ne veulent pas reconnaître la présence de groupes terroristes armés en Syrie. Ils vont venir et ils vont voir qu’ils sont présents. Nous ne devons absolument pas avoir peur", avait affirmé plus tôt le ministre Mouallem.
"Il n’y a aucun changement dans la position russe. Il y a une coordination quotidienne avec les (dirigeants) russes. Ils ont conseillé à la Syrie de signer le protocole et nous l’avons fait", a d’autre part assuré Walid Mouallem.
Paris a souligné que l’envoi d’observateurs "ne constitue que l’un des éléments" du plan de sortie de crise arabe qui prévoit aussi "l’arrêt de la répression, la libération de toutes les personnes emprisonnées à l’occasion des manifestations, le retour de l’armée dans les casernes et l’accès au territoire syrien des médias internationaux".
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