Trois colons ont été blessés dimanche par balles près de la colonie de
Beit El en Cisjordanie occupée et l'assaillant palestinien a été tué, a
indiqué l'armée israélienne.
"Un homme a tiré en direction d'un groupe d'Israéliens qui ont riposté
et tué l'assaillant", a affirmé l'armée dans un communiqué.
Les blessés, dont deux sérieusement touchés, ont été évacués vers des
hôpitaux, selon le service de secours israélien Maguen David Adom.
Les ambulances palestiniennes n'ont pas été autorisées à récupérer le
corps du Palestinien qui a tiré à partir d'une voiture qui venait de
Ramallah, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Selon lui, la plaque d'immatriculation de la voiture indiquerait qu'elle appartient au gouvernement palestinien.
Selon une source de sécurité palestinienne, l'assaillant Amjad Abou
Muamar, la trentaine, était un garde du corps du procureur général de
l'Autorité palestinienne.
La Cisjordanie, Jérusalem et Israël sont secoués par des violences qui
ont fait 160 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre,
selon un décompte de l'AFP.
Un Américain et un Erythréen ont également été tués dans les violences.
La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques anti-israéliennes.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
dimanche 31 janvier 2016
Israël/Palestine : L'appel de Laurent Fabius pour un État palestinien qui passe mal en Israël
Les déclarations du chef de la diplomatie française sur la
reconnaissance d'un État palestinien en cas d'échec d'une conférence
internationale sur le conflit israélo-palestinien vont encourager les
Palestiniens à ne pas s'impliquer dans une solution, a jugé ce samedi un
responsable israélien. « Le ministre des Affaires étrangères français
(Laurent Fabius) dit d'emblée que, si son initiative aboutit à une
impasse, la France reconnaîtra un État palestinien », a déclaré un
responsable gouvernemental israélien qui a souhaité garder l'anonymat. «
Cette déclaration va inciter les Palestiniens à parvenir à une impasse.
Des négociations ne peuvent être tenues et il n'est pas possible de
parvenir à la paix de cette façon », a-t-il ajouté.
« Nous saluons l'appel de la France »
Laurent Fabius a annoncé ce vendredi que la France allait relancer rapidement son projet d'une conférence internationale pour « faire aboutir la solution de deux États », Israël et Palestine. « Nous ne devons pas laisser se déliter la solution des deux États », a-t-il souligné, regrettant la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée. Laurent Fabius a ajouté qu'en cas d'échec de cette initiative « nous devrons prendre nos responsabilités en reconnaissant l'État palestinien ». Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et négociateur en chef avec Israël, a de son côté salué l'annonce française. « Nous saluons l'appel de la France pour une implication internationale globale et sérieuse dans le but de mettre fin à l'occupation qui a commencé en 1967 et d'établir un État de Palestine libre, indépendant et souverain dans les frontières de 1967 », a-t-il déclaré dans un communiqué. Le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis plus d'un an, quand avait échoué une énième médiation américaine.
« Nous saluons l'appel de la France »
Laurent Fabius a annoncé ce vendredi que la France allait relancer rapidement son projet d'une conférence internationale pour « faire aboutir la solution de deux États », Israël et Palestine. « Nous ne devons pas laisser se déliter la solution des deux États », a-t-il souligné, regrettant la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée. Laurent Fabius a ajouté qu'en cas d'échec de cette initiative « nous devrons prendre nos responsabilités en reconnaissant l'État palestinien ». Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et négociateur en chef avec Israël, a de son côté salué l'annonce française. « Nous saluons l'appel de la France pour une implication internationale globale et sérieuse dans le but de mettre fin à l'occupation qui a commencé en 1967 et d'établir un État de Palestine libre, indépendant et souverain dans les frontières de 1967 », a-t-il déclaré dans un communiqué. Le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis plus d'un an, quand avait échoué une énième médiation américaine.
samedi 30 janvier 2016
Syrie : L'opposition syrienne va participer aux pourparlers de l'ONU à Genève
Un haut responsable de l'opposition a affirmé que l'opposition syrienne
réunie depuis quatre jours à Ryad a décidé vendredi de participer aux
pourparlers de paix indirects avec le régime qui ont démarré ce jour à
Genève sous l'égide de l'ONU. Il a précisé que le Haut comité des
négociations (HCN), une large coalition d'opposants politiques et de
groupes armés syriens formée en décembre en Arabie saoudite en
perspective des discussions de Genève, enverrait "environ 30 à 35
personnes" aux pourparlers.
Le HCN avait refusé d'entamer les négociations tant que les bombardements de civils et le siège de localités se poursuivraient. La délégation de l'opposition se rendra à Genève mais elle ne négociera pas, a souligné le HCN dans un tweet. "Le HCN confirme qu'il va à Genève pour participer aux discussions avec l'ONU, et non pas pour des négociations", affirme l'opposition sur Twitter.
Le chef de la délégation du HCN, Assaad al-Zoabi, a pour sa part expliqué sur la chaîne Sky News Arabia basée à Abou Dhabi, que l'opposition a décidé de participer aux pourparlers de Genève après avoir reçu des garanties notamment des Etats-Unis et de l'Arabie Saoudite sur l'application des mesures humanitaires prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cette résolution stipule notamment un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès aux localités assiégées. La délégation devrait être à Genève samedi soir ou dimanche matin, a-t-il ajouté.
Le HCN avait refusé d'entamer les négociations tant que les bombardements de civils et le siège de localités se poursuivraient. La délégation de l'opposition se rendra à Genève mais elle ne négociera pas, a souligné le HCN dans un tweet. "Le HCN confirme qu'il va à Genève pour participer aux discussions avec l'ONU, et non pas pour des négociations", affirme l'opposition sur Twitter.
Le chef de la délégation du HCN, Assaad al-Zoabi, a pour sa part expliqué sur la chaîne Sky News Arabia basée à Abou Dhabi, que l'opposition a décidé de participer aux pourparlers de Genève après avoir reçu des garanties notamment des Etats-Unis et de l'Arabie Saoudite sur l'application des mesures humanitaires prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cette résolution stipule notamment un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès aux localités assiégées. La délégation devrait être à Genève samedi soir ou dimanche matin, a-t-il ajouté.
Syrie : Seize personnes mortes de faim à Madaya
Seize personnes sont mortes de faim dans la ville syrienne rebelle de
Madaya, dans l'ouest du pays, assiégée par les forces pro-régime, depuis
que des convois humanitaires y sont entrés mi-janvier, a annoncé
Médecins sans frontières (MSF). « Selon des travailleurs de santé
soutenus par MSF dans Madaya, 16 personnes sont décédées depuis la
livraison de l'assistance humanitaire », précise l'organisation
humanitaire dans un communiqué. « MSF a des rapports médicaux clairs
indiquant que 46 personnes sont mortes d'inanition à Madaya depuis le
1er décembre », a expliqué samedi l'organisation. « Le bilan est
certainement plus lourd, car il existe des informations selon lesquelles
des habitants seraient morts de faim dans leurs maisons », a ajouté
Médecins sans frontières.
Les cas actuels de malnutrition sont par ailleurs estimés à 320 dans cette ville à l'ouest de Damas, dont 33 patients en « danger de mort », selon MSF. « Les habitants de la ville syrienne assiégée de Madaya continuent de mourir de faim, en dépit des convois d'aide humanitaire », a déploré MSF, qualifiant la situation d'« inacceptable ». L'organisation humanitaire a accusé les forces loyales au régime du dictateur syrien Bashar el-Assad de « continuer à bloquer l'approvisionnement de la ville en matériel médical et médicaments indispensables ». « Il faut immédiatement une présence médicale permanente et indépendante à Madaya, car nous pensons que la situation médicale va encore s'aggraver, alors que l'accès aux soins pour les habitants est extrêmement limité », a plaidé le directeur des opérations de MSF Brice de le Vingne. Madaya, où plus de 40 000 personnes vivent assiégées depuis des mois, est devenue un symbole des souffrances endurées par la population civile en Syrie depuis le début de la guerre en 2011. Le sort de cette ville est aussi un des points sensibles pour la tenue des négociations de paix pour la Syrie qui se tiennent à Genève.
260 000 morts depuis le début du conflit
Les principaux groupes d'opposition syriens réunis à Riyad ces derniers jours réclament l'application d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU demandant l'arrêt des bombardements des zones civiles et un accès humanitaire aux zones assiégées. Selon l'ONU, environ 486 000 Syriens vivent dans des villes assiégées par les forces du régime, les rebelles ou les djihadistes de l'État islamique (EI). L'opération qui avait permis de faire entrer quelques convois humanitaires à Madaya mi-janvier a concerné aussi les deux localités chiites de Foua et Kafraya, encerclées par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), mais où la situation était jugée moins catastrophique qu'à Madaya. Les organisations humanitaires n'ont cessé de réclamer un accès inconditionnel aux populations civiles assiégées conformément au droit humanitaire international. Le chef des opérations humanitaires de l'ONU a déploré cette semaine que 75 % de ses demandes d'accès pour délivrer une aide humanitaire aient été ignorées par le gouvernement syrien. La guerre civile en Syrie a débuté en mars 2011 avec des manifestations pacifiques pour davantage de démocratie réprimées dans le sang par le régime du dictateur Bashar. Le conflit est devenu de plus en plus complexe avec une multiplication des acteurs et a fait 260 000 morts et des millions de déplacés.
Les cas actuels de malnutrition sont par ailleurs estimés à 320 dans cette ville à l'ouest de Damas, dont 33 patients en « danger de mort », selon MSF. « Les habitants de la ville syrienne assiégée de Madaya continuent de mourir de faim, en dépit des convois d'aide humanitaire », a déploré MSF, qualifiant la situation d'« inacceptable ». L'organisation humanitaire a accusé les forces loyales au régime du dictateur syrien Bashar el-Assad de « continuer à bloquer l'approvisionnement de la ville en matériel médical et médicaments indispensables ». « Il faut immédiatement une présence médicale permanente et indépendante à Madaya, car nous pensons que la situation médicale va encore s'aggraver, alors que l'accès aux soins pour les habitants est extrêmement limité », a plaidé le directeur des opérations de MSF Brice de le Vingne. Madaya, où plus de 40 000 personnes vivent assiégées depuis des mois, est devenue un symbole des souffrances endurées par la population civile en Syrie depuis le début de la guerre en 2011. Le sort de cette ville est aussi un des points sensibles pour la tenue des négociations de paix pour la Syrie qui se tiennent à Genève.
260 000 morts depuis le début du conflit
Les principaux groupes d'opposition syriens réunis à Riyad ces derniers jours réclament l'application d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU demandant l'arrêt des bombardements des zones civiles et un accès humanitaire aux zones assiégées. Selon l'ONU, environ 486 000 Syriens vivent dans des villes assiégées par les forces du régime, les rebelles ou les djihadistes de l'État islamique (EI). L'opération qui avait permis de faire entrer quelques convois humanitaires à Madaya mi-janvier a concerné aussi les deux localités chiites de Foua et Kafraya, encerclées par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), mais où la situation était jugée moins catastrophique qu'à Madaya. Les organisations humanitaires n'ont cessé de réclamer un accès inconditionnel aux populations civiles assiégées conformément au droit humanitaire international. Le chef des opérations humanitaires de l'ONU a déploré cette semaine que 75 % de ses demandes d'accès pour délivrer une aide humanitaire aient été ignorées par le gouvernement syrien. La guerre civile en Syrie a débuté en mars 2011 avec des manifestations pacifiques pour davantage de démocratie réprimées dans le sang par le régime du dictateur Bashar. Le conflit est devenu de plus en plus complexe avec une multiplication des acteurs et a fait 260 000 morts et des millions de déplacés.
Liban : L'ONU intercepte un vautour présumé espion israélien...
Des Casques bleus de l'ONU ont rempli une mission de bons offices
entre deux pays toujours en état de guerre en aidant au retour d'un
vautour capturé au Liban parce que soupçonné d'espionnage pour Israël,
ont indiqué vendredi les autorités israéliennes. « Au cours d'une
discrète opération avec les Libanais et avec l'assistance des forces de
l'ONU (...), l'Autorité israélienne de la nature et des parcs a réussi à
récupérer le vautour qui avait été capturé il y a quelques jours par
des villageois de Bint Jbeil, au Liban », a indiqué l'Autorité dans un
communiqué.
Les Nations unies ont joué les médiateurs entre les Libanais et la réserve de Gamla où vivait le vautour avant de franchir la frontière, a dit l'Autorité. « Les efforts entrepris ont abouti et le vautour a été restitué hier soir dans un état de santé satisfaisant à la frontière à Rosh Hanikra », un kibboutz du nord d'Israël, a-t-elle ajouté. Le rapace, pris en charge pour recevoir des soins, est « faible et a des blessures mineures », a aussi indiqué l'Autorité.
Une photo publiée sur les réseaux sociaux montre des soldats au béret bleu en train de remettre l'animal. Les autorités environnementales israéliennes avaient exprimé leur inquiétude pour la première fois mardi quand des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient le rapace, porteur d'une bague d'identification israélienne et d'un émetteur, entre les mains d'habitants de Bint Jbeil. On voyait « le vautour attaché avec une corde par des habitants » qui le soupçonnaient d'espionner pour Israël, avaient-elles rapporté.
Le vautour était entré environ de quatre kilomètres en territoire libanais, avaient-elles dit aussi. Israël et le Liban sont toujours techniquement en état de guerre et une force de l'ONU est déployée pour contrôler la frontière. La réputation attachée aux services d'espionnage israéliens a entretenu maintes théories du complot.
L'été dernier, des membres du Hamas avaient assuré dans des médias palestiniens qu'ils avaient capturé au large de la bande de Gaza un dauphin équipé de caméras et qu'ils suspectaient d'opérer pour Israël. En 2011, les médias saoudiens avaient rapporté qu'un vautour muni d'un transmetteur GPS et d'une bague de l'université de Tel-Aviv avait été capturé par les forces de sécurité, qui le suspectaient d'espionnage.
(29-01-2016)
Les Nations unies ont joué les médiateurs entre les Libanais et la réserve de Gamla où vivait le vautour avant de franchir la frontière, a dit l'Autorité. « Les efforts entrepris ont abouti et le vautour a été restitué hier soir dans un état de santé satisfaisant à la frontière à Rosh Hanikra », un kibboutz du nord d'Israël, a-t-elle ajouté. Le rapace, pris en charge pour recevoir des soins, est « faible et a des blessures mineures », a aussi indiqué l'Autorité.
Une photo publiée sur les réseaux sociaux montre des soldats au béret bleu en train de remettre l'animal. Les autorités environnementales israéliennes avaient exprimé leur inquiétude pour la première fois mardi quand des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient le rapace, porteur d'une bague d'identification israélienne et d'un émetteur, entre les mains d'habitants de Bint Jbeil. On voyait « le vautour attaché avec une corde par des habitants » qui le soupçonnaient d'espionner pour Israël, avaient-elles rapporté.
Le vautour était entré environ de quatre kilomètres en territoire libanais, avaient-elles dit aussi. Israël et le Liban sont toujours techniquement en état de guerre et une force de l'ONU est déployée pour contrôler la frontière. La réputation attachée aux services d'espionnage israéliens a entretenu maintes théories du complot.
L'été dernier, des membres du Hamas avaient assuré dans des médias palestiniens qu'ils avaient capturé au large de la bande de Gaza un dauphin équipé de caméras et qu'ils suspectaient d'opérer pour Israël. En 2011, les médias saoudiens avaient rapporté qu'un vautour muni d'un transmetteur GPS et d'une bague de l'université de Tel-Aviv avait été capturé par les forces de sécurité, qui le suspectaient d'espionnage.
(29-01-2016)
vendredi 29 janvier 2016
Syrie : "Aidez-nous à rester chez nous !", l'appel de l'archevêque d'Alep
L'archevêque d'Alep en Irak a « du sang de corsaire dans (ses) veines »
(sic), puisqu'il s'appelle Jeanbart. Il porte un célèbre nom français,
il parle couramment notre langue (comme quatre autres), il a fait des
études chez nous, mais ce francophile convaincu est né là-bas, en 1943,
dans une famille « qui figure sur les registres de la ville depuis 1715
». Mgr Jean-Clément Jeanbart est en France pour participer à la « Nuit
des témoins », hommage aux chrétiens persécutés organisé par
l'association Aide à l'Église en détresse qui aura lieu dans plusieurs
grandes églises du pays, et dont le coup d'envoi est donné ce vendredi
29 janvier au soir à Notre-Dame de Paris. Entretien. (Propos recueillis
par Jérôme Cordelier)
Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?
Mgr Jeanbart : Je suis archevêque d'un diocèse qui existe depuis le IIIe siècle ; l'un de mes prédécesseurs a siégé au concile de Nicée en 325. Je me sens pleinement de cette Église chrétienne qui a navigué à travers des tempêtes continues au long des siècles. Et aujourd'hui je souffre, pour mon peuple, pour mon pays, pour toutes les victimes innocentes de cette barbarie qui nous frappe. Mais je veux pardonner à ceux qui actuellement ne savent pas ce qu'ils font, comme Jésus sur la croix a pardonné au bon larron qui l'avait insulté. Je veux pardonner pour ouvrir la possibilité d'une réconciliation, en oubliant le passé et en regardant vers l'avenir.
Comment vit-on actuellement à Alep ?
Les images, vous les connaissez, vous les avez vues. Ces images de destruction, de morts, jusqu'à 300 000 disparus, sans compter les mercenaires qui nous attaquent. Mais il est aussi malheureux de vivre la destruction d'une ville de trois millions d'habitants – même cinq millions avec les banlieues – qui fut, pendant des siècles, à l'avant-garde des grandes cités du Moyen-Orient, sur le plan industriel, commercial, culturel… Du temps des Ottomans, Alep était la deuxième ville la plus cosmopolite de cette partie du monde après Constantinople. Neuf dénominations étrangères y avaient des colonies entre les XVIIe et XIXe siècles. C'est pourquoi vous retrouvez parmi nous beaucoup de patronymes étrangers – dont le mien, par exemple –, et il n'est pas rare de tomber sur des gens qui parlent quatre langues. Quand vous êtes cultivé, que vous connaissez l'histoire, vous souffrez encore plus de cette dévastation. On parle de 1 600 usines détruites. Des milliers d'ateliers, de commerces n'existent plus. Des centrales électriques, des hôpitaux, des écoles, des églises, des couvents ne sont plus que ruines. C'est une catastrophe. Je suis aleppin de souche. Pendant quinze à vingt ans, j'ai travaillé pour l'avenir des jeunes en contribuant à l'ouverture d'une école de formation aux métiers du tourisme, d'un institut de business administration, d'une école d'infirmières ; nous avions le projet d'un lycée de 1 200 élèves… Tout cela est perdu. Mes souffrances sont terribles. Nous nous sentons oubliés. Nous avons l'impression que tout le monde a de la valeur, sauf nous.
Avez-vous peur ?
Je préfère parler d'inquiétude. Nous sommes inquiets de l'issue des conflits. Inquiets d'incursions de Daech et des forces rebelles sans foi ni loi. Je ne suis pas proche du pouvoir en place, mais je crains que la désintégration et la chute de ce régime ne provoquent une guerre civile. Les institutions, l'armée, le ministère de l'Intérieur, les tribunaux constituent une protection pour la population. Je ne suis pas pour ou contre Bachar el-Assad, même si je considère que l'Occident doit reconsidérer son jugement à son égard : il n'est pas aussi mauvais qu'on le soutient ici. Je souhaite seulement une réconciliation, que l'on trouve des points de rencontre afin de bâtir l'avenir.
Que dites-vous à ceux qui sont tentés par Daech ?
Que ce sont des terroristes qui n'ont aucune culture sociale du XXIe siècle, qui ignorent que le monde a changé, qu'on ne peut plus vivre au Moyen Âge, que les livres de Dieu doivent être interprétés dans le sens de l'homme… Des versets du Coran stipulent qu'il ne faut pas faire le moindre mal à une créature, aussi petite soit-elle.
Quel appel voulez-vous lancer aux Français ?
Je leur dis : si vous voulez vraiment aider les chrétiens en Syrie, aidez-nous à rester chez nous ! Comment ? En finançant des projets de développement, en poussant les belligérants à trouver une solution pour la paix, en essayant d'empêcher qui que ce soit de terroriser la population, en faisant tout pour que les gens ne partent pas… Nous avons longtemps été abandonnés, et maintenant certains essaient de se rattraper en transportant nos fidèles vers d'autres pays. Mais, en agissant ainsi, ils vident la Syrie de ses forces vives, entravant, après l'avoir détruite, sa reconstruction. C'est un second coup de poignard dans le dos qui nous est donné. Nous estimons avoir une mission dans ce pays où l'Église est née. La Syrie est une terre sainte qui a donné naissance à l'apôtre Paul et qui a été baptisée par le sang de millions de martyrs chrétiens. Ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais !
(29-01-2016 - Propos recueillis par Jérôme Cordelier)
Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?
Mgr Jeanbart : Je suis archevêque d'un diocèse qui existe depuis le IIIe siècle ; l'un de mes prédécesseurs a siégé au concile de Nicée en 325. Je me sens pleinement de cette Église chrétienne qui a navigué à travers des tempêtes continues au long des siècles. Et aujourd'hui je souffre, pour mon peuple, pour mon pays, pour toutes les victimes innocentes de cette barbarie qui nous frappe. Mais je veux pardonner à ceux qui actuellement ne savent pas ce qu'ils font, comme Jésus sur la croix a pardonné au bon larron qui l'avait insulté. Je veux pardonner pour ouvrir la possibilité d'une réconciliation, en oubliant le passé et en regardant vers l'avenir.
Comment vit-on actuellement à Alep ?
Les images, vous les connaissez, vous les avez vues. Ces images de destruction, de morts, jusqu'à 300 000 disparus, sans compter les mercenaires qui nous attaquent. Mais il est aussi malheureux de vivre la destruction d'une ville de trois millions d'habitants – même cinq millions avec les banlieues – qui fut, pendant des siècles, à l'avant-garde des grandes cités du Moyen-Orient, sur le plan industriel, commercial, culturel… Du temps des Ottomans, Alep était la deuxième ville la plus cosmopolite de cette partie du monde après Constantinople. Neuf dénominations étrangères y avaient des colonies entre les XVIIe et XIXe siècles. C'est pourquoi vous retrouvez parmi nous beaucoup de patronymes étrangers – dont le mien, par exemple –, et il n'est pas rare de tomber sur des gens qui parlent quatre langues. Quand vous êtes cultivé, que vous connaissez l'histoire, vous souffrez encore plus de cette dévastation. On parle de 1 600 usines détruites. Des milliers d'ateliers, de commerces n'existent plus. Des centrales électriques, des hôpitaux, des écoles, des églises, des couvents ne sont plus que ruines. C'est une catastrophe. Je suis aleppin de souche. Pendant quinze à vingt ans, j'ai travaillé pour l'avenir des jeunes en contribuant à l'ouverture d'une école de formation aux métiers du tourisme, d'un institut de business administration, d'une école d'infirmières ; nous avions le projet d'un lycée de 1 200 élèves… Tout cela est perdu. Mes souffrances sont terribles. Nous nous sentons oubliés. Nous avons l'impression que tout le monde a de la valeur, sauf nous.
Avez-vous peur ?
Je préfère parler d'inquiétude. Nous sommes inquiets de l'issue des conflits. Inquiets d'incursions de Daech et des forces rebelles sans foi ni loi. Je ne suis pas proche du pouvoir en place, mais je crains que la désintégration et la chute de ce régime ne provoquent une guerre civile. Les institutions, l'armée, le ministère de l'Intérieur, les tribunaux constituent une protection pour la population. Je ne suis pas pour ou contre Bachar el-Assad, même si je considère que l'Occident doit reconsidérer son jugement à son égard : il n'est pas aussi mauvais qu'on le soutient ici. Je souhaite seulement une réconciliation, que l'on trouve des points de rencontre afin de bâtir l'avenir.
Que dites-vous à ceux qui sont tentés par Daech ?
Que ce sont des terroristes qui n'ont aucune culture sociale du XXIe siècle, qui ignorent que le monde a changé, qu'on ne peut plus vivre au Moyen Âge, que les livres de Dieu doivent être interprétés dans le sens de l'homme… Des versets du Coran stipulent qu'il ne faut pas faire le moindre mal à une créature, aussi petite soit-elle.
Quel appel voulez-vous lancer aux Français ?
Je leur dis : si vous voulez vraiment aider les chrétiens en Syrie, aidez-nous à rester chez nous ! Comment ? En finançant des projets de développement, en poussant les belligérants à trouver une solution pour la paix, en essayant d'empêcher qui que ce soit de terroriser la population, en faisant tout pour que les gens ne partent pas… Nous avons longtemps été abandonnés, et maintenant certains essaient de se rattraper en transportant nos fidèles vers d'autres pays. Mais, en agissant ainsi, ils vident la Syrie de ses forces vives, entravant, après l'avoir détruite, sa reconstruction. C'est un second coup de poignard dans le dos qui nous est donné. Nous estimons avoir une mission dans ce pays où l'Église est née. La Syrie est une terre sainte qui a donné naissance à l'apôtre Paul et qui a été baptisée par le sang de millions de martyrs chrétiens. Ne l'oublions pas, ne l'oublions jamais !
(29-01-2016 - Propos recueillis par Jérôme Cordelier)
Syrie: Les pourparlers s'ouvrent à Genève sans l'opposition réunie à Ryad
Les pourparlers de paix sur la Syrie s'ouvrent vendredi à Genève en
l'absence de l'opposition syrienne réunie à Ryad, qui refuse d'y
participer si ses conditions ne sont pas satisfaites, malgré les
exhortations de l'ONU et des Etats-Unis.
Réuni dans la capitale saoudienne, l'essentiel des groupes de l'opposition a posé jeudi des conditions préalables avant toute participation à cette nouvelle session de pourparlers indirects sous l'égide de l'ONU.
"Demain, nous ne serons pas à Genève. Nous pourrions nous y rendre (ultérieurement), mais nous n'entrerons pas dans la salle des négociations si nos demandes humanitaires ne sont pas satisfaites", a déclaré Riad Hijab, le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), sur la chaîne de télévision Al-Arabiya.
"L'opposition est disposée à se rendre à Genève si des mesures sont prises" pour un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès aux localités assiégées, a précisé M. Hijab, rappelant que ces mesures sont prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Peu auparavant, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lancé dans message vidéo un vibrant appel au peuple syrien. "Maintenant, on a besoin de vous entendre interpeller les délégations à la conférence et leur dire qu'ils ne peuvent pas manquer cette occasion", a déclaré l'émissaire.
"Vous avez vu suffisamment de conférences. Celle-ci ne peut pas échouer", a lancé M. de Mistura, en référence à de précédentes réunions organisées depuis le début du conflit en mars 2011 et qui ont toutes échoué.
Après l'annonce du refus des groupes réunis à Ryad, les Etats-Unis, tout en qualifiant de "légitimes" leurs demandes dans le domaine humanitaire, les ont exhortés à se rendre quand même à la table des négociations.
"Il s'agit d'une opportunité vraiment historique pour eux d'aller à Genève pour proposer des moyens sérieux, pratiques d'instaurer un cessez-le-feu et d'autres mesures pour créer de la confiance", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner. "Et nous continuons de penser qu'ils devraient la saisir sans conditions préalables", a-t-il dit.
A Genève, la porte-parole des Nations unies pour les pourparlers, Khawla Matar, a affirmé plus tôt que l'ONU maintenait à vendredi le lancement des discussions.
La communauté internationale compte sur les pourparlers de Genève pour trouver une solution politique à un conflit qui a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts et déplacé des millions de personnes. Elle y voit aussi un moyen de concentrer les forces sur la lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Selon une source proche du gouvernement syrien, la délégation de Damas arrivera, elle, vendredi à Genève et rencontrera M. de Mistura.
Marge de manoeuvre réduite -
Pour Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, l'opposition est embarrassée "car sa marge de manoeuvre s'est réduite" en raison notamment des récentes victoires du pouvoir sur le terrain avec l'aide de la Russie, qui mène depuis le 30 septembre 2015 en Syrie des frappes aériennes contre les groupes rebelles, "confortant de plus en plus" le pouvoir de Bashar al-Assad.
Le HCN insiste de plus pour être le seul représentant de l'opposition aux pourparlers et a réclamé à M. de Mistura des précisions sur "la nature des invitations" adressées à des opposants ne faisant pas partie de cette instance.
Parmi eux figure Haytham Manna, coprésident du Conseil démocratique syrien (CDS), une alliance d'opposants kurdes et arabes, qui est déjà à Genève selon une journaliste de l'AFP.
Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre l'EI, est un des points de désaccord entre l'opposition et les pays étrangers impliqués dans le conflit, comme la Turquie, qui s'y oppose.
La résolution 2254, sur laquelle se baseront les pourparlers, prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige le départ de Bashar au début de la période de transition.
D'autre part, la Russie a proposé jeudi une réunion le 11 février à Munich, en Allemagne, du Groupe international de soutien à la Syrie (17 pays, dont la Russie, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et l'Iran).
Le ministre syrien de la Défense Fahd el-Freij a discuté jeudi à Moscou avec son homologue russe Sergueï Choïgou du développement des relations militaires entre les deux pays.
Réuni dans la capitale saoudienne, l'essentiel des groupes de l'opposition a posé jeudi des conditions préalables avant toute participation à cette nouvelle session de pourparlers indirects sous l'égide de l'ONU.
"Demain, nous ne serons pas à Genève. Nous pourrions nous y rendre (ultérieurement), mais nous n'entrerons pas dans la salle des négociations si nos demandes humanitaires ne sont pas satisfaites", a déclaré Riad Hijab, le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), sur la chaîne de télévision Al-Arabiya.
"L'opposition est disposée à se rendre à Genève si des mesures sont prises" pour un arrêt des bombardements des zones civiles et un accès aux localités assiégées, a précisé M. Hijab, rappelant que ces mesures sont prévues par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Peu auparavant, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lancé dans message vidéo un vibrant appel au peuple syrien. "Maintenant, on a besoin de vous entendre interpeller les délégations à la conférence et leur dire qu'ils ne peuvent pas manquer cette occasion", a déclaré l'émissaire.
"Vous avez vu suffisamment de conférences. Celle-ci ne peut pas échouer", a lancé M. de Mistura, en référence à de précédentes réunions organisées depuis le début du conflit en mars 2011 et qui ont toutes échoué.
Après l'annonce du refus des groupes réunis à Ryad, les Etats-Unis, tout en qualifiant de "légitimes" leurs demandes dans le domaine humanitaire, les ont exhortés à se rendre quand même à la table des négociations.
"Il s'agit d'une opportunité vraiment historique pour eux d'aller à Genève pour proposer des moyens sérieux, pratiques d'instaurer un cessez-le-feu et d'autres mesures pour créer de la confiance", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner. "Et nous continuons de penser qu'ils devraient la saisir sans conditions préalables", a-t-il dit.
A Genève, la porte-parole des Nations unies pour les pourparlers, Khawla Matar, a affirmé plus tôt que l'ONU maintenait à vendredi le lancement des discussions.
La communauté internationale compte sur les pourparlers de Genève pour trouver une solution politique à un conflit qui a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts et déplacé des millions de personnes. Elle y voit aussi un moyen de concentrer les forces sur la lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Selon une source proche du gouvernement syrien, la délégation de Damas arrivera, elle, vendredi à Genève et rencontrera M. de Mistura.
Marge de manoeuvre réduite -
Pour Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, l'opposition est embarrassée "car sa marge de manoeuvre s'est réduite" en raison notamment des récentes victoires du pouvoir sur le terrain avec l'aide de la Russie, qui mène depuis le 30 septembre 2015 en Syrie des frappes aériennes contre les groupes rebelles, "confortant de plus en plus" le pouvoir de Bashar al-Assad.
Le HCN insiste de plus pour être le seul représentant de l'opposition aux pourparlers et a réclamé à M. de Mistura des précisions sur "la nature des invitations" adressées à des opposants ne faisant pas partie de cette instance.
Parmi eux figure Haytham Manna, coprésident du Conseil démocratique syrien (CDS), une alliance d'opposants kurdes et arabes, qui est déjà à Genève selon une journaliste de l'AFP.
Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre l'EI, est un des points de désaccord entre l'opposition et les pays étrangers impliqués dans le conflit, comme la Turquie, qui s'y oppose.
La résolution 2254, sur laquelle se baseront les pourparlers, prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige le départ de Bashar au début de la période de transition.
D'autre part, la Russie a proposé jeudi une réunion le 11 février à Munich, en Allemagne, du Groupe international de soutien à la Syrie (17 pays, dont la Russie, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et l'Iran).
Le ministre syrien de la Défense Fahd el-Freij a discuté jeudi à Moscou avec son homologue russe Sergueï Choïgou du développement des relations militaires entre les deux pays.
jeudi 28 janvier 2016
Irak: L'armée s'adapte pour briser les défenses de Daesh
Tirant les expériences des batailles de Ramadi, Tikrit ou Sinjar, les
instructeurs américains adaptent la formation des soldats irakiens afin
de mieux les préparer aux futures offensives sur les places fortes de Daesh, le
groupe terroriste auto-proclamé Etat islamique (EI).
Les jihadistes ont truffé les larges zones qu'ils contrôlent en Irak de pièges de toutes sortes, dont des engins explosifs improvisés (IED en anglais), témoins de la guerre totale qu'ils mènent contre les troupes régulières et leurs alliés.
Des milliers de mines et d'engins explosifs avaient ainsi été disséminés par l'EI dans les rues et les bâtiments de Ramadi pour freiner l'offensive qui a mené à la reprise de cette ville de l'ouest fin décembre par les forces gouvernementales.
La formation est désormais "basée sur les leçons tirées des batailles de Ramadi, Tikrit, Sinjar et de Baiji", a expliqué le général Sean MacFarland, commandant de la coalition internationale contre l'EI, au cours d'un entraînement ouvert à la presse à Besmaya, près de Bagdad.
Cet exercice était le dernier après deux mois de formation pour deux brigades -les 71e et 72e- par des instructeurs, notamment espagnols, dépêchés par des pays de la coalition conduite par les Etats-Unis.
Sur le terrain, des tirs de mortier ont accompagné le déploiement d'engins de déminage et de bulldozers pour ouvrir des brèches dans la défense ennemie, tandis qu'avançaient des soldats à bord de véhicules blindés.
Les militaires ont notamment utilisé un outil efficace pour neutraliser les engins explosifs, le système américain Apobs (Anti-personnel Obstacle Breaching System).
Comme une armée régulière
"Les méthodes qui sont enseignées ici sont le fruit de tout ce ce que nous avons appris de Ramadi", souligne le général James Learmont, le commandant adjoint des forces de la coalition en Irak. Car "les jihadistes avaient transformé cette ville en un immense champ miné", obligeant les forces gouvernementales à avancer lentement et avec une extrême prudence.
Pour neutraliser ces engins explosifs, la présence d'ingénieurs est indispensable. Mais "vous ne pouvez pas les laisser aller seuls au front car ils sont vulnérables", précise le général Learmont.
L'EI n'a cessé de faire évoluer sa stratégie au cours des derniers mois, passant des tactiques de guérilla à celles de méthodes proches de celles d'une armée régulière, estiment les officiers.
"Ils combattent essentiellement comme une force conventionnelle", souligne le général MacFarland, grâce notamment aux nombreux équipements militaires saisis à l'armée.
De ce fait, la coalition a dû améliorer la formation des soldats irakiens, dont l'incompétence avait été illustrée par la déroute de 2014. "Jusqu'alors, nous nous concentrions sur les techniques de base, comme les tirs. Mais nous sommes passés au stade supérieur", précise le général Learmont.
Le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Steve Warren, a récemment déclaré que l'armée irakienne avait besoin de "centaines" de formateurs militaires occidentaux pour former "davantage de brigades" à "davantage de spécialités".
"C'est vraiment la prochaine étape pour créer la puissance de combat nécessaire pour libérer Mossoul", capturée par les jihadistes en juin 2014, a-t-il ajouté.
Ce dossier sera au centre d'une réunion des ministres de la Défense de 26 pays et du gouvernement irakien prévue le 11 février à Bruxelles. A eux seuls, les Etats-Unis ont déployé environ 3.500 soldats en Irak pour conseiller les troupes locales.
Les jihadistes ont truffé les larges zones qu'ils contrôlent en Irak de pièges de toutes sortes, dont des engins explosifs improvisés (IED en anglais), témoins de la guerre totale qu'ils mènent contre les troupes régulières et leurs alliés.
Des milliers de mines et d'engins explosifs avaient ainsi été disséminés par l'EI dans les rues et les bâtiments de Ramadi pour freiner l'offensive qui a mené à la reprise de cette ville de l'ouest fin décembre par les forces gouvernementales.
La formation est désormais "basée sur les leçons tirées des batailles de Ramadi, Tikrit, Sinjar et de Baiji", a expliqué le général Sean MacFarland, commandant de la coalition internationale contre l'EI, au cours d'un entraînement ouvert à la presse à Besmaya, près de Bagdad.
Cet exercice était le dernier après deux mois de formation pour deux brigades -les 71e et 72e- par des instructeurs, notamment espagnols, dépêchés par des pays de la coalition conduite par les Etats-Unis.
Sur le terrain, des tirs de mortier ont accompagné le déploiement d'engins de déminage et de bulldozers pour ouvrir des brèches dans la défense ennemie, tandis qu'avançaient des soldats à bord de véhicules blindés.
Les militaires ont notamment utilisé un outil efficace pour neutraliser les engins explosifs, le système américain Apobs (Anti-personnel Obstacle Breaching System).
Comme une armée régulière
"Les méthodes qui sont enseignées ici sont le fruit de tout ce ce que nous avons appris de Ramadi", souligne le général James Learmont, le commandant adjoint des forces de la coalition en Irak. Car "les jihadistes avaient transformé cette ville en un immense champ miné", obligeant les forces gouvernementales à avancer lentement et avec une extrême prudence.
Pour neutraliser ces engins explosifs, la présence d'ingénieurs est indispensable. Mais "vous ne pouvez pas les laisser aller seuls au front car ils sont vulnérables", précise le général Learmont.
L'EI n'a cessé de faire évoluer sa stratégie au cours des derniers mois, passant des tactiques de guérilla à celles de méthodes proches de celles d'une armée régulière, estiment les officiers.
"Ils combattent essentiellement comme une force conventionnelle", souligne le général MacFarland, grâce notamment aux nombreux équipements militaires saisis à l'armée.
De ce fait, la coalition a dû améliorer la formation des soldats irakiens, dont l'incompétence avait été illustrée par la déroute de 2014. "Jusqu'alors, nous nous concentrions sur les techniques de base, comme les tirs. Mais nous sommes passés au stade supérieur", précise le général Learmont.
Le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Steve Warren, a récemment déclaré que l'armée irakienne avait besoin de "centaines" de formateurs militaires occidentaux pour former "davantage de brigades" à "davantage de spécialités".
"C'est vraiment la prochaine étape pour créer la puissance de combat nécessaire pour libérer Mossoul", capturée par les jihadistes en juin 2014, a-t-il ajouté.
Ce dossier sera au centre d'une réunion des ministres de la Défense de 26 pays et du gouvernement irakien prévue le 11 février à Bruxelles. A eux seuls, les Etats-Unis ont déployé environ 3.500 soldats en Irak pour conseiller les troupes locales.
Syrie: L'opposition reporte sa décision sur une participation à Genève
Des groupes clés de l'opposition syrienne ont reporté à jeudi leur
décision sur une participation à des pourparlers de paix prévus vendredi
à Genève, disant attendre une réponse de l'ONU à leurs demandes liées
aux participants et aux questions humanitaires.
Le Haut comité des négociations (HCN), instance qui représentera à Genève les principaux groupes politiques et armés de l'opposition syrienne, a annoncé mercredi le report de sa réponse à l'invitation de l'ONU pour participer aux négociations indirectes avec le régime de Bashar al-Assad.
Cette réponse était attendue mercredi, mais Salem al-Meslet, le porte-parole du HCN, réuni depuis deux jours à Ryad, a affirmé en soirée à des journalistes que "les discussions ont été reportées à jeudi 10H00 locales (07H00 GMT)".
Après l'annonce de ce report, les Etats-Unis ont exhorté l'opposition syrienne à participer "sans conditions préalables" aux pourparlers intersyriens, les deuxièmes depuis le début de la guerre en mars 2011. "La délégation du HCN et les différentes factions de l'opposition syrienne ont une occasion historique d'aller à Genève et de proposer des moyens concrets de mettre en oeuvre un cessez-le-feu, un accès humanitaire et d'autres mesures susceptibles de redonner confiance", a fait valoir un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.
Selon le porte-parole du HCN, l'instance attendait de recevoir, peut-être dans la nuit de mercredi à jeudi, les réponses de l'émissaire spécial de l'ONU Staffan de Mistura qui a lancé mardi les invitations aux participants syriens sans les identifier.
Désaccord sur les Kurdes
Alors qu'il insiste pour être le seul représentant de l'opposition aux négociations, le HCN réclame des "précisions" sur "la nature des invitations" adressées aux autres opposants.
C'est que la délégation de l'opposition fait débat. Mohamed Allouche, un chef du groupe armé rebelle prosaoudien Jaich al-Islam, a été désigné comme négociateur en chef du HCN, un choix dénoncé par d'autres opposants et par la Russie, alliée du régime.
Parmi les personnalités non-HCN invitées à Genève figurent Qadri Jamil, un ex-vice-Premier ministre limogé qui entretient de bonnes relations avec la Russie, ainsi que Haytham Manna, co-président du Conseil démocratique syrien (CDS, une alliance d'opposants kurdes et arabes).
Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe de vastes régions en Syrie, est un point de discorde.
La Turquie, hostile à Bashar, est fermement opposée à la participation du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une puissante milice kurde. En revanche, la Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient "donner de résultats".
En outre, le coordinateur du comité Riad Hijab a estimé dans un communiqué que la communauté internationale devrait faire pression pour la levée des sièges des villes en Syrie, l'arrêt des bombardements et l'acheminement de l'aide aux nécessiteux.
"Il n'est pas possible de tenir des négociations sérieuses alors que des crimes contre l'Humanité sont commis contre les Syriens par des parties étrangères", a-t-il ajouté.
'Incroyablement minces'
M. Hijab semble faire référence à la Russie, dont l'aviation appuie les forces gouvernementales en bombardant les positions rebelles et jihadistes, et à l'Iran qui soutient également militairement le boucher de Damas.
Mercredi devant le conseil de sécurité, le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien a dénoncé les obstacles mis par le régime à la livraison de l'aide humanitaire, estimant son attitude "inacceptable".
Quoiqu'il en soit, l'optimisme n'est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi.
"Soyons réalistes, les chances de succès de ces négociations sont incroyablement minces", a confié un diplomate du Conseil de sécurité à New York sous le couvert de l'anonymat.
L'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU, Matthew Rycroft, a lui aussi averti qu'il ne fallait pas s'attendre à des "progrès immédiats", tout en soulignant qu'"un lancement des négociations créerait une dynamique qui apporterait aux Syriens autre que le désespoir".
Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige le départ de Bashar au début de la période de transition.
Les précédents pourparlers (janvier-février 2014) s'étaient achevées sans résultat concret et, depuis, le conflit s'est davantage complexifié avec la multiplication des acteurs et la montée en puissance de l'EI sur un territoire de plus en plus morcelé. Plus de 260.000 personnes y ont péri et des millions ont pris la fuite.
Le Haut comité des négociations (HCN), instance qui représentera à Genève les principaux groupes politiques et armés de l'opposition syrienne, a annoncé mercredi le report de sa réponse à l'invitation de l'ONU pour participer aux négociations indirectes avec le régime de Bashar al-Assad.
Cette réponse était attendue mercredi, mais Salem al-Meslet, le porte-parole du HCN, réuni depuis deux jours à Ryad, a affirmé en soirée à des journalistes que "les discussions ont été reportées à jeudi 10H00 locales (07H00 GMT)".
Après l'annonce de ce report, les Etats-Unis ont exhorté l'opposition syrienne à participer "sans conditions préalables" aux pourparlers intersyriens, les deuxièmes depuis le début de la guerre en mars 2011. "La délégation du HCN et les différentes factions de l'opposition syrienne ont une occasion historique d'aller à Genève et de proposer des moyens concrets de mettre en oeuvre un cessez-le-feu, un accès humanitaire et d'autres mesures susceptibles de redonner confiance", a fait valoir un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.
Selon le porte-parole du HCN, l'instance attendait de recevoir, peut-être dans la nuit de mercredi à jeudi, les réponses de l'émissaire spécial de l'ONU Staffan de Mistura qui a lancé mardi les invitations aux participants syriens sans les identifier.
Désaccord sur les Kurdes
Alors qu'il insiste pour être le seul représentant de l'opposition aux négociations, le HCN réclame des "précisions" sur "la nature des invitations" adressées aux autres opposants.
C'est que la délégation de l'opposition fait débat. Mohamed Allouche, un chef du groupe armé rebelle prosaoudien Jaich al-Islam, a été désigné comme négociateur en chef du HCN, un choix dénoncé par d'autres opposants et par la Russie, alliée du régime.
Parmi les personnalités non-HCN invitées à Genève figurent Qadri Jamil, un ex-vice-Premier ministre limogé qui entretient de bonnes relations avec la Russie, ainsi que Haytham Manna, co-président du Conseil démocratique syrien (CDS, une alliance d'opposants kurdes et arabes).
Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe de vastes régions en Syrie, est un point de discorde.
La Turquie, hostile à Bashar, est fermement opposée à la participation du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une puissante milice kurde. En revanche, la Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient "donner de résultats".
En outre, le coordinateur du comité Riad Hijab a estimé dans un communiqué que la communauté internationale devrait faire pression pour la levée des sièges des villes en Syrie, l'arrêt des bombardements et l'acheminement de l'aide aux nécessiteux.
"Il n'est pas possible de tenir des négociations sérieuses alors que des crimes contre l'Humanité sont commis contre les Syriens par des parties étrangères", a-t-il ajouté.
'Incroyablement minces'
M. Hijab semble faire référence à la Russie, dont l'aviation appuie les forces gouvernementales en bombardant les positions rebelles et jihadistes, et à l'Iran qui soutient également militairement le boucher de Damas.
Mercredi devant le conseil de sécurité, le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien a dénoncé les obstacles mis par le régime à la livraison de l'aide humanitaire, estimant son attitude "inacceptable".
Quoiqu'il en soit, l'optimisme n'est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi.
"Soyons réalistes, les chances de succès de ces négociations sont incroyablement minces", a confié un diplomate du Conseil de sécurité à New York sous le couvert de l'anonymat.
L'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU, Matthew Rycroft, a lui aussi averti qu'il ne fallait pas s'attendre à des "progrès immédiats", tout en soulignant qu'"un lancement des négociations créerait une dynamique qui apporterait aux Syriens autre que le désespoir".
Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige le départ de Bashar au début de la période de transition.
Les précédents pourparlers (janvier-février 2014) s'étaient achevées sans résultat concret et, depuis, le conflit s'est davantage complexifié avec la multiplication des acteurs et la montée en puissance de l'EI sur un territoire de plus en plus morcelé. Plus de 260.000 personnes y ont péri et des millions ont pris la fuite.
Israël/Palestine : 7 membres du Hamas tués dans l'effondrement d'un tunnel
Sept membres de la branche armée du Hamas ont été tués dans un tunnel
qui s'est effondré dans la nuit de mardi à mercredi dans le nord de la
bande de Gaza, a indiqué jeudi cette branche armée, les brigades
Ezzedine Al-Qassam, sur son compte twitter.
"Les brigades Al-Qassam pleurent la mort de sept de leurs membres tués lors de travaux dans un tunnel de la résistance", ont-elles dit.
Mercredi, une source sécuritaire palestinienne avait indiqué que huit membres du mouvement islamiste palestinien Hamas étaient portés disparus après l'effondrement d'un tunnel causé par la pluie et les inondations dans les environs de Jabaliya, dans le nord de l'enclave.
Cet effondrement remet en lumière la question des tunnels dans l'enclave palestinienne, contrôlée par le Hamas, et hermétiquement close par la barrière de sécurité israélienne et la zone tampon égyptienne.
Différentes sources sécuritaires ont laissé filtrer récemment dans la presse israélienne que le Hamas avait reconstruit les tunnels détruits par Israël pendant la guerre de l'été 2014, et qu'il était à nouveau prêt militairement à une confrontation.
"Les brigades Al-Qassam pleurent la mort de sept de leurs membres tués lors de travaux dans un tunnel de la résistance", ont-elles dit.
Mercredi, une source sécuritaire palestinienne avait indiqué que huit membres du mouvement islamiste palestinien Hamas étaient portés disparus après l'effondrement d'un tunnel causé par la pluie et les inondations dans les environs de Jabaliya, dans le nord de l'enclave.
Cet effondrement remet en lumière la question des tunnels dans l'enclave palestinienne, contrôlée par le Hamas, et hermétiquement close par la barrière de sécurité israélienne et la zone tampon égyptienne.
Différentes sources sécuritaires ont laissé filtrer récemment dans la presse israélienne que le Hamas avait reconstruit les tunnels détruits par Israël pendant la guerre de l'été 2014, et qu'il était à nouveau prêt militairement à une confrontation.
Syrie : Une ONG dénonce les "insupportables" bombardements des hôpitaux
Une organisation humanitaire syrienne a dénoncé mercredi les incessants
bombardements sur les hôpitaux et leurs "conséquences désastreuses" sur
les populations en Syrie, où 177 hôpitaux ont été détruits et près de
700 membres du personnel de santé tués depuis le début de la guerre en
2011.
"Depuis 2012, les infrastructures sanitaires sont sans cesse ciblées par les bombardements", a déclaré Oubaïda al-Moufti, président de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux (UOSSM).
Rassemblant des médecins de la diaspora syrienne, l'UOSSM opère dans les zones tenues par l'opposition armée, où elle intervient en soutien au personnel médical local, en première ligne dans la guerre.
"Entre août 2012 et décembre 2015, 330 structures sanitaires, dont 177 hôpitaux, ont été détruites par des attaques armées. Pour la seule année 2015, on dénombre 112 attaques ciblées", a expliqué M. al-Moufti, au cours d'une conférence à Paris de l'UOSSM consacrée à la "protection des hôpitaux et du personnel médical en Syrie".
Sur "cette même période, 697 médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers, aides-soignants et autres membres du personnel de santé ont perdu la vie dans ces attaques ciblées".
"Depuis le début des frappes russes il y a quatre mois (en soutien au régime de Bashar al-Assad), ce sont 29 hôpitaux qui ont été détruits, et 20 membres du personnel médical qui ont été tués", a-t-il souligné.
"La situation est insupportable, invivable dans ces zones" du fait des bombardements. Ces "agressions sont commises en totale violation du droit humanitaire et des conventions internationales", a-t-il estimé.
"Nous assistons à une dégradation continue de la situation", avec des "conséquences désastreuses", un départ massif de médecins et un accès de plus en plus limité voire inexistant aux soins.
Depuis septembre, "les bombardements ont augmenté en intensité et en précision", a témoigné Monzer Khalil, médecin arrivé du gouvernorat d'Idleb (nord-ouest).
"Alors qu'auparavant les hôpitaux étaient généralement partiellement touchés, ils sont désormais détruits en totalité dans ces frappes", a-t-il expliqué, faisant clairement allusion aux frappes russes.
La guerre en Syrie a fait quelque 250.000 morts. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de mille civils ont péri dans les raids russes depuis le début, le 30 septembre, de l'intervention de la Russie en Syrie.
"90% des attaques sur les hôpitaux sont le fait de l'armée syrienne et de ses alliés", ceci dans une "impunité totale", a rappelé la présidente Amnesty France, Geneviève Garrigos, tandis que le président de Médecin sans frontière (MSF), Mego Terzian, a fustigé une "stratégie délibérée".
"Nous sommes confrontés à la plus grande catastrophe humanitaire depuis la seconde guerre mondiale. Et il n'y a malheureusement pas de mobilisation à la hauteur de cette stratégie", a renchéri le professeur Raphael Pitti, en charge de la formation pour l'UOSSM.
"Près de 60% des infrastructures hospitalières sont aujourd'hui détruites, avec une fuite massive des personnels soignants, et tout ce que cela implique de dramatique pour les populations", a observé M. Pitti.
"250.000 morts, 200.000 prisonniers ou disparus, 600.000 blessés, 7,6 millions de déplacés, 4 millions de réfugiés...", a-t-il énuméré
"C'est un peuple qu'on assassine. (...) Et qu'avons nous fait depuis cinq ans? Même pas un corridor humanitaire n'a été créé", a-t-il fustigé, pointant en particulier les bombardements russes.
"Aujourd'hui, nous avons une obligation d'ingérence", a lancé M. Pitti, qui a appelé à la mise en place d'une no-fly zone (zone d'exclusion aérienne) sur une bande de 10km le long de la frontière turque.
"Depuis 2012, les infrastructures sanitaires sont sans cesse ciblées par les bombardements", a déclaré Oubaïda al-Moufti, président de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux (UOSSM).
Rassemblant des médecins de la diaspora syrienne, l'UOSSM opère dans les zones tenues par l'opposition armée, où elle intervient en soutien au personnel médical local, en première ligne dans la guerre.
"Entre août 2012 et décembre 2015, 330 structures sanitaires, dont 177 hôpitaux, ont été détruites par des attaques armées. Pour la seule année 2015, on dénombre 112 attaques ciblées", a expliqué M. al-Moufti, au cours d'une conférence à Paris de l'UOSSM consacrée à la "protection des hôpitaux et du personnel médical en Syrie".
Sur "cette même période, 697 médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers, aides-soignants et autres membres du personnel de santé ont perdu la vie dans ces attaques ciblées".
"Depuis le début des frappes russes il y a quatre mois (en soutien au régime de Bashar al-Assad), ce sont 29 hôpitaux qui ont été détruits, et 20 membres du personnel médical qui ont été tués", a-t-il souligné.
"La situation est insupportable, invivable dans ces zones" du fait des bombardements. Ces "agressions sont commises en totale violation du droit humanitaire et des conventions internationales", a-t-il estimé.
"Nous assistons à une dégradation continue de la situation", avec des "conséquences désastreuses", un départ massif de médecins et un accès de plus en plus limité voire inexistant aux soins.
Depuis septembre, "les bombardements ont augmenté en intensité et en précision", a témoigné Monzer Khalil, médecin arrivé du gouvernorat d'Idleb (nord-ouest).
"Alors qu'auparavant les hôpitaux étaient généralement partiellement touchés, ils sont désormais détruits en totalité dans ces frappes", a-t-il expliqué, faisant clairement allusion aux frappes russes.
La guerre en Syrie a fait quelque 250.000 morts. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de mille civils ont péri dans les raids russes depuis le début, le 30 septembre, de l'intervention de la Russie en Syrie.
"90% des attaques sur les hôpitaux sont le fait de l'armée syrienne et de ses alliés", ceci dans une "impunité totale", a rappelé la présidente Amnesty France, Geneviève Garrigos, tandis que le président de Médecin sans frontière (MSF), Mego Terzian, a fustigé une "stratégie délibérée".
"Nous sommes confrontés à la plus grande catastrophe humanitaire depuis la seconde guerre mondiale. Et il n'y a malheureusement pas de mobilisation à la hauteur de cette stratégie", a renchéri le professeur Raphael Pitti, en charge de la formation pour l'UOSSM.
"Près de 60% des infrastructures hospitalières sont aujourd'hui détruites, avec une fuite massive des personnels soignants, et tout ce que cela implique de dramatique pour les populations", a observé M. Pitti.
"250.000 morts, 200.000 prisonniers ou disparus, 600.000 blessés, 7,6 millions de déplacés, 4 millions de réfugiés...", a-t-il énuméré
"C'est un peuple qu'on assassine. (...) Et qu'avons nous fait depuis cinq ans? Même pas un corridor humanitaire n'a été créé", a-t-il fustigé, pointant en particulier les bombardements russes.
"Aujourd'hui, nous avons une obligation d'ingérence", a lancé M. Pitti, qui a appelé à la mise en place d'une no-fly zone (zone d'exclusion aérienne) sur une bande de 10km le long de la frontière turque.
Égypte: Quatre militaires tués dans une attaque à la bombe dans le Sinaï
Un colonel et trois soldats de l'armée égyptienne ont été tués mercredi
dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule blindé dans le
nord du Sinaï, ont indiqué des responsables de la sécurité et des
urgences.
Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, les militaires et la police sont très régulièrement la cible d'attentats jihadistes, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
La bombe a été déclenchée à distance, au passage du véhicule blindé des militaires lors d'une opération de ratissage aux abords de la ville d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, ont précisé les responsables.
Douze militaires ont également été blessés dans l'explosion, selon les mêmes sources.
Selon les autorités, des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans les attaques jihadistes, essentiellement dans le Nord-Sinaï, depuis 2013. Certains attentats ont également visé policiers et soldats au Caire et dans le Delta du Nil.
La branche égyptienne de l'EI a revendiqué le crash d'un avion de touristes russes qui s'était écrasé le 31 octobre dans le Sinaï et qui avait coûté la vie aux 224 passagers.
Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, les militaires et la police sont très régulièrement la cible d'attentats jihadistes, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
La bombe a été déclenchée à distance, au passage du véhicule blindé des militaires lors d'une opération de ratissage aux abords de la ville d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, ont précisé les responsables.
Douze militaires ont également été blessés dans l'explosion, selon les mêmes sources.
Selon les autorités, des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans les attaques jihadistes, essentiellement dans le Nord-Sinaï, depuis 2013. Certains attentats ont également visé policiers et soldats au Caire et dans le Delta du Nil.
La branche égyptienne de l'EI a revendiqué le crash d'un avion de touristes russes qui s'était écrasé le 31 octobre dans le Sinaï et qui avait coûté la vie aux 224 passagers.
Israël/Palestine : Liberté pour Mohammad al-Qiq
La Cour suprême
israélienne a décidé mercredi le maintien en détention du journaliste
palestinien Mohammad al-Qiq, malgré la détérioration de son état après
63 jours de grève de la faim.
La plus haute instance judiciaire israélienne, saisie par l'avocat du prisonnier, a indiqué qu'elle suivrait l'évolution de son état au jour le jour et statuerait sur une éventuelle remise en liberté en fonction de cet état.
M. Qiq, 33 ans, reporter de la chaîne saoudienne Al-Majd, a été arrêté le 21 novembre chez lui en Cisjordanie occupée. Il a été placé mi-décembre en détention administrative, régime extrajudiciaire qui permet la détention sans inculpation ni procès pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Il a cessé de s'alimenter le 25 novembre. Il dénonce les mauvais traitements qu'il dit avoir subis, ainsi que son placement en détention administrative.
Il est susceptible de mourir à tout moment, dit son avocat. Il a été transféré le 30 décembre à l'hôpital d'Afoula (nord d'Israël).
Le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, l'accuse d'être un membre actif du Hamas, considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
M. Qiq, déjà emprisonné auparavant et condamné en 2008 à 16 mois de prison pour appartenance à un organisme affilié au Hamas, dit ne se livrer qu'au journalisme.
La cour a estimé que, "tant qu'il est conscient, tant qu'il est en mesure de s'opposer si on le soigne ou si on le nourrit de force, les juges n'interviendront pas", a dit son avocat Jawal Boulos aux journalistes.
"Les docteurs disent qu'il est dans un état très dangereux et qu'il commence à ne plus pouvoir parler. Tous ses membres lui font mal et il se sent constamment engourdi", a-t-il dit.
Tout peut se produire à partir de 50 jours de grève de la faim et le risque d'un décès croît chaque jour, selon les spécialistes qui affirment qu'un être humain ne peut survivre au-delà de 60 à 70 jours en n'absorbant que de l'eau.
Plus de 680 Palestiniens sont en détention administrative, sur un total d'environ 6.800 détenus dans les prisons israéliennes, a indiqué à l'AFP l'ONG palestinienne Addameer, qui défend les prisonniers.
Le précédent Allan
Le nombre de ces détentions a considérablement augmenté ces derniers mois avec les arrestations opérées par les forces israéliennes face à une nouvelle vague de violences.
La détention administrative est controversée non seulement chez les Palestiniens, pour lesquels elle est une manifestation supplémentaire de l'arbitraire sous l'occupation, mais aussi chez les défenseurs des droits de l'Homme et dans la communauté internationale.
L'Union européenne a de nouveau exprimé mercredi, avant l'audience de la Cour suprême, "son inquiétude sur le recours étendu de la part d'Israël à la détention administrative".
Les missions européennes à Jérusalem et Ramallah "sont particulièrement inquiètes" quant à la santé de M. Qiq, ont-elles dit.
Pour Israël, la détention administrative, héritée du mandat britannique sur la Palestine, est un outil essentiel pour empêcher des attentats tout en permettant de garder secrètes des informations sensibles puisque ce régime autorise les autorités à ne révéler aucun renseignement sur le dossier.
C'est la deuxième fois en moins d'un an qu'Israël est confronté à un cas semblable.
En 2015, Mohammad Allan, présenté par le Jihad islamique comme l'un des siens et détenu lui aussi sous le régime de la détention administrative, avait observé une grève de la faim d'environ 60 jours. Les autorités israéliennes avaient alors été prises entre le souci de ne pas céder aux pressions des prisonniers et le risque d'un accès de violences palestiniennes s'il mourait.
L'affaire avait été compliquée par l'adoption d'une nouvelle loi israélienne votée en juillet 2015 précisément pour faire face à de telles situations et permettant de nourrir de force un prisonnier. Une telle pratique se heurte aux vives résistances des médecins, indispensables a priori pour la mettre en oeuvre.
Ayant frôlé la mort en grève de la faim, Mohammad Allan avait finalement été libéré par Israël le 5 novembre 2015.
La plus haute instance judiciaire israélienne, saisie par l'avocat du prisonnier, a indiqué qu'elle suivrait l'évolution de son état au jour le jour et statuerait sur une éventuelle remise en liberté en fonction de cet état.
M. Qiq, 33 ans, reporter de la chaîne saoudienne Al-Majd, a été arrêté le 21 novembre chez lui en Cisjordanie occupée. Il a été placé mi-décembre en détention administrative, régime extrajudiciaire qui permet la détention sans inculpation ni procès pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Il a cessé de s'alimenter le 25 novembre. Il dénonce les mauvais traitements qu'il dit avoir subis, ainsi que son placement en détention administrative.
Il est susceptible de mourir à tout moment, dit son avocat. Il a été transféré le 30 décembre à l'hôpital d'Afoula (nord d'Israël).
Le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, l'accuse d'être un membre actif du Hamas, considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
M. Qiq, déjà emprisonné auparavant et condamné en 2008 à 16 mois de prison pour appartenance à un organisme affilié au Hamas, dit ne se livrer qu'au journalisme.
La cour a estimé que, "tant qu'il est conscient, tant qu'il est en mesure de s'opposer si on le soigne ou si on le nourrit de force, les juges n'interviendront pas", a dit son avocat Jawal Boulos aux journalistes.
"Les docteurs disent qu'il est dans un état très dangereux et qu'il commence à ne plus pouvoir parler. Tous ses membres lui font mal et il se sent constamment engourdi", a-t-il dit.
Tout peut se produire à partir de 50 jours de grève de la faim et le risque d'un décès croît chaque jour, selon les spécialistes qui affirment qu'un être humain ne peut survivre au-delà de 60 à 70 jours en n'absorbant que de l'eau.
Plus de 680 Palestiniens sont en détention administrative, sur un total d'environ 6.800 détenus dans les prisons israéliennes, a indiqué à l'AFP l'ONG palestinienne Addameer, qui défend les prisonniers.
Le précédent Allan
Le nombre de ces détentions a considérablement augmenté ces derniers mois avec les arrestations opérées par les forces israéliennes face à une nouvelle vague de violences.
La détention administrative est controversée non seulement chez les Palestiniens, pour lesquels elle est une manifestation supplémentaire de l'arbitraire sous l'occupation, mais aussi chez les défenseurs des droits de l'Homme et dans la communauté internationale.
L'Union européenne a de nouveau exprimé mercredi, avant l'audience de la Cour suprême, "son inquiétude sur le recours étendu de la part d'Israël à la détention administrative".
Les missions européennes à Jérusalem et Ramallah "sont particulièrement inquiètes" quant à la santé de M. Qiq, ont-elles dit.
Pour Israël, la détention administrative, héritée du mandat britannique sur la Palestine, est un outil essentiel pour empêcher des attentats tout en permettant de garder secrètes des informations sensibles puisque ce régime autorise les autorités à ne révéler aucun renseignement sur le dossier.
C'est la deuxième fois en moins d'un an qu'Israël est confronté à un cas semblable.
En 2015, Mohammad Allan, présenté par le Jihad islamique comme l'un des siens et détenu lui aussi sous le régime de la détention administrative, avait observé une grève de la faim d'environ 60 jours. Les autorités israéliennes avaient alors été prises entre le souci de ne pas céder aux pressions des prisonniers et le risque d'un accès de violences palestiniennes s'il mourait.
L'affaire avait été compliquée par l'adoption d'une nouvelle loi israélienne votée en juillet 2015 précisément pour faire face à de telles situations et permettant de nourrir de force un prisonnier. Une telle pratique se heurte aux vives résistances des médecins, indispensables a priori pour la mettre en oeuvre.
Ayant frôlé la mort en grève de la faim, Mohammad Allan avait finalement été libéré par Israël le 5 novembre 2015.
Israël/Palestine : La Cour suprême israélienne maintient en détention le gréviste de la faim palestinien très affaibli Mohammed al-Qiq
La Cour suprême israélienne a décidé mercredi le maintien en détention
du journaliste palestinien Mohammed al-Qiq, en grève de faim depuis 63
jours, a constaté une journaliste de l'AFP.
La plus haute instance judiciaire israélienne, saisie par l'avocat du prisonnier, a indiqué qu'elle suivrait l'évolution de son état de santé au jour le jour et statuerait sur une éventuelle remise en liberté en fonction de cet état de santé.
M. Qiq, 33 ans, reporter de la chaîne saoudienne Al-Majd, a été arrêté le 25 novembre chez lui en Cisjordanie occupée. Il a été placé mi-décembre par Israël en détention administrative, un régime extrajudiciaire qui permet la détention sans inculpation ni procès pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Il a entamé une grève de la faim le 25 novembre. Il est à présent susceptible de mourir à tout moment, dit son avocat.
Le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, l'accuse d'être un membre actif du Hamas, considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
(27-01-2016)
La plus haute instance judiciaire israélienne, saisie par l'avocat du prisonnier, a indiqué qu'elle suivrait l'évolution de son état de santé au jour le jour et statuerait sur une éventuelle remise en liberté en fonction de cet état de santé.
M. Qiq, 33 ans, reporter de la chaîne saoudienne Al-Majd, a été arrêté le 25 novembre chez lui en Cisjordanie occupée. Il a été placé mi-décembre par Israël en détention administrative, un régime extrajudiciaire qui permet la détention sans inculpation ni procès pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Il a entamé une grève de la faim le 25 novembre. Il est à présent susceptible de mourir à tout moment, dit son avocat.
Le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, l'accuse d'être un membre actif du Hamas, considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
(27-01-2016)
mercredi 27 janvier 2016
Syrie: L'opposition en ordre dispersé avant les négociations de paix de Genève
Une importante frange de l'opposition syrienne doit se prononcer
mercredi sur sa participation aux pourparlers de paix en Syrie, dont la
tenue le 29 janvier à Genève pourrait être compromise par la présence
d'autres opposants, dont les Kurdes.
Le bureau de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué à Genève que les invitations avaient été envoyées mardi, tout en refusant de préciser l'identité des personnes invitées à représenter le régime de Bashar al-Assad et l'opposition syrienne.
La date d'ouverture des discussions était prévue pour le 25 janvier mais a dû être reportée au 29 en raison d'un "blocage", selon M. de Mistura, sur la composition des délégations.
Le Haut comité des négociations (HCN), une instance mise en place en décembre à Ryad par des formations clé de l'opposition syrienne, avait récemment insisté pour être la seule représentante de l'opposition.
Cependant, des figures de l'opposition n'appartenant pas au HCN ont affirmé mardi avoir reçu l'invitation de l'ONU.
Réuni depuis mardi à Ryad, le HCN doit décider si ses membres vont ou non participer à ces négociations qui visent à trouver une solution politique au conflit qui a fait en près de cinq ans plus de 260.000 morts et implique de nombreuses puissances étrangères.
Un membre de la délégation du HCN, Fouad Aliko, a indiqué à l'AFP que cette instance avait été invitée.
Une source proche de la réunion a indiqué qu'avant de se prononcer les membres du HCN comptaient demander à M. de Mistura des précisions "sur la nature des invitations" adressées aux autres parties.
Le HCN "poursuivra ses discusions demain" à partir de 10H00 (07H00 GMT), a indiqué mardi soir à l'AFP un des membres, Salem al-Meslet, joint à Ryad.
Participation kurde ?
Outre les membres du HCN, Qadri Jamil, un ancien vice-Premier ministre qui avait été limogé en 2013 et entretient de bonnes relations avec la Russie, a confirmé à l'AFP avoir reçu une invitation.
Haytham Manna, une figure de l'opposition qui est co-président du Conseil démocratique syrien (CDS, une alliance d'opposants kurdes et arabes), a également dit à l'AFP avoir été invité "en tant que négociateur".
Le CDS est le bras politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance rebelle soutenue par les Etats-Unis et composées principalement des YPG (Unités de protection du peuple), une milice kurde qui contrôle d'importants territoires en Syrie.
Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe de vastes territoires en Syrie, est un des points de discorde entre les puissances étrangères.
Ils sont ainsi soutenus par Moscou, mais Ankara est fermement opposée à leur participation aux négociations.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a prévenu mardi que la Turquie ne participerait pas aux pourparlers si les Kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD, la branche politique des YPG) y étaient.
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait refusé auparavant "catégoriquement" la présence du PYD et des YPG aux discussions.
Un conseiller de la direction du PYD, Sihanuk Dibo, a cependant indiqué mardi soir à l'AFP que sa formation n'avait pas reçu "jusqu'à présent" d'invitation.
La Russie a elle estimé que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient "donner de résultats".
Moscou est en revanche profondément opposé à la nomination par le HCN comme négociateur en chef de Mohamed Allouche, un chef du groupe armé rebelle pro-saoudien Jaich al-Islam.
Comme les autres puissances étrangères, la Turquie et la Russie ne doivent pas participer directement aux discussions de Genève, mais y jouer un rôle d'observateur.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a indiqué mardi qu'il y avait encore "des questions très difficiles à régler" sur la composition des délégations.
Appelées à durer six mois, les négociations doivent porter sur une feuille de route votée en décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.
L'opposition exige en outre le départ de Bashar au début de la période de transition.
Le bureau de l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué à Genève que les invitations avaient été envoyées mardi, tout en refusant de préciser l'identité des personnes invitées à représenter le régime de Bashar al-Assad et l'opposition syrienne.
La date d'ouverture des discussions était prévue pour le 25 janvier mais a dû être reportée au 29 en raison d'un "blocage", selon M. de Mistura, sur la composition des délégations.
Le Haut comité des négociations (HCN), une instance mise en place en décembre à Ryad par des formations clé de l'opposition syrienne, avait récemment insisté pour être la seule représentante de l'opposition.
Cependant, des figures de l'opposition n'appartenant pas au HCN ont affirmé mardi avoir reçu l'invitation de l'ONU.
Réuni depuis mardi à Ryad, le HCN doit décider si ses membres vont ou non participer à ces négociations qui visent à trouver une solution politique au conflit qui a fait en près de cinq ans plus de 260.000 morts et implique de nombreuses puissances étrangères.
Un membre de la délégation du HCN, Fouad Aliko, a indiqué à l'AFP que cette instance avait été invitée.
Une source proche de la réunion a indiqué qu'avant de se prononcer les membres du HCN comptaient demander à M. de Mistura des précisions "sur la nature des invitations" adressées aux autres parties.
Le HCN "poursuivra ses discusions demain" à partir de 10H00 (07H00 GMT), a indiqué mardi soir à l'AFP un des membres, Salem al-Meslet, joint à Ryad.
Participation kurde ?
Outre les membres du HCN, Qadri Jamil, un ancien vice-Premier ministre qui avait été limogé en 2013 et entretient de bonnes relations avec la Russie, a confirmé à l'AFP avoir reçu une invitation.
Haytham Manna, une figure de l'opposition qui est co-président du Conseil démocratique syrien (CDS, une alliance d'opposants kurdes et arabes), a également dit à l'AFP avoir été invité "en tant que négociateur".
Le CDS est le bras politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance rebelle soutenue par les Etats-Unis et composées principalement des YPG (Unités de protection du peuple), une milice kurde qui contrôle d'importants territoires en Syrie.
Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe de vastes territoires en Syrie, est un des points de discorde entre les puissances étrangères.
Ils sont ainsi soutenus par Moscou, mais Ankara est fermement opposée à leur participation aux négociations.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a prévenu mardi que la Turquie ne participerait pas aux pourparlers si les Kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD, la branche politique des YPG) y étaient.
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait refusé auparavant "catégoriquement" la présence du PYD et des YPG aux discussions.
Un conseiller de la direction du PYD, Sihanuk Dibo, a cependant indiqué mardi soir à l'AFP que sa formation n'avait pas reçu "jusqu'à présent" d'invitation.
La Russie a elle estimé que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient "donner de résultats".
Moscou est en revanche profondément opposé à la nomination par le HCN comme négociateur en chef de Mohamed Allouche, un chef du groupe armé rebelle pro-saoudien Jaich al-Islam.
Comme les autres puissances étrangères, la Turquie et la Russie ne doivent pas participer directement aux discussions de Genève, mais y jouer un rôle d'observateur.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a indiqué mardi qu'il y avait encore "des questions très difficiles à régler" sur la composition des délégations.
Appelées à durer six mois, les négociations doivent porter sur une feuille de route votée en décembre par le Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.
L'opposition exige en outre le départ de Bashar au début de la période de transition.
Israël/Palestine : Netanyahu accuse Ban Ki-moon d'"encourager le terrorisme"
Après les critiques de Ban Ki-moon évoquant devant le Conseil de
sécurité la frustration grandissante des Palestiniens face à
l'occupation israélienne, le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu a accusé mardi le secrétaire général de l'ONU d'"encourager le
terrorisme". "Les commentaires du secrétaire général de l'ONU
encouragent le terrorisme", a dit Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
"Il n'y a aucune justification du terrorisme. Les assassins
palestiniens ne veulent pas bâtir un Etat, ils veulent détruire un
Etat".
Ban Ki-moon a vivement critiqué mardi la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, appelant à un gel des constructions. La "frustration de Palestiniens s'accroît sous le poids d'un demi-siècle d'occupation et de paralysie du processus de paix", a-t-il dit en s'adressant au Conseil de sécurité lors d'un débat sur le Proche-Orient. La poursuite de la colonisation "est un affront fait à la population palestinienne et à la communauté internationale (..) et soulève des questions fondamentales sur l'engagement d'Israël envers une solution à deux Etats", Israël et un Etat palestinien, ajouté le secrétaire général de l'ONU.
La Cisjordanie occupée, ainsi que Jérusalem et Israël, sont secoués depuis le 1er octobre par des violences qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'Agence France Presse. Un Américain et un Erythréen ont également été tués dans les violences. La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques. Ban Ki-moon a aussi réitéré mardi sa condamnation des attaques menées depuis plusieurs mois par des Palestiniens contre des civils israéliens, et des tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza.
(26-01-2016)
Ban Ki-moon a vivement critiqué mardi la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, appelant à un gel des constructions. La "frustration de Palestiniens s'accroît sous le poids d'un demi-siècle d'occupation et de paralysie du processus de paix", a-t-il dit en s'adressant au Conseil de sécurité lors d'un débat sur le Proche-Orient. La poursuite de la colonisation "est un affront fait à la population palestinienne et à la communauté internationale (..) et soulève des questions fondamentales sur l'engagement d'Israël envers une solution à deux Etats", Israël et un Etat palestinien, ajouté le secrétaire général de l'ONU.
La Cisjordanie occupée, ainsi que Jérusalem et Israël, sont secoués depuis le 1er octobre par des violences qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'Agence France Presse. Un Américain et un Erythréen ont également été tués dans les violences. La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques. Ban Ki-moon a aussi réitéré mardi sa condamnation des attaques menées depuis plusieurs mois par des Palestiniens contre des civils israéliens, et des tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza.
(26-01-2016)
mardi 26 janvier 2016
Israël/Palestine : Intifada al-Quds en Palestine, poursuivre le chemin de la libération
« Avec chaque maison qu’ils démolissent, ils font
naître des combattants.. Ces enfants que l’armée israélienne expulse,
que deviendront-ils plus tard ? Ils se battront, par vengeance » (Mu’awiya, frère du martyr Ghassan Abu Jamal, de Jabal al-Mukabbir, al-Quds).
L’Intifada al-Quds se poursuit, prenant diverses voies. Les Palestiniens attaquent les soldats et les colons, dans plusieurs régions de la Cisjordanie et notamment dans la province d’al-Khalil. Outre les couteaux et les voitures, ils utilisent de plus en plus les fusils et les charges incendiaires. De nombreux soldats et colons ont été blessés au cours de ce mois, sur les routes coloniales ou dans la ville d’al-Quds. Selon les statistiques, Plus de 250 opérations de la résistance depuis le mois d’octobre dernier ont entraîné la mort de 30 sionistes.
Les résistants ont mené plusieurs opérations de tirs contre l’armée de l’occupation, notamment dans la province d’al-Khalil, avant de prendre la fuite. La recrudescence de ce genre d’opérations, où les résistants parviennent à s’enfuir, a mis les sionistes en état d’alerte, car elles signifient un développement qualitatif de la résistance. C’est l’une des raisons qui ont poussé l’occupant à annoncer avoir arrêté une cellule de combattants du Hamas dans al-Quds et une autre cellule liée au Hezbollah, dans Turlkarm.
Incapables de mettre fin à la résistance palestinienne, les dirigeants sionistes sont divisés, entre « militaires » et « politiques », les politiques préférant durcir les mesures répressives et tuer, alors que les militaires craignent l’escalade et craignent surtout le déploiement des soldats dans un milieu hostile, ouvrant la voie à davantage d’opérations de la résistance. Pour sortir de leur impasse, ils agitent la possibilité de lancer une nouvelle guerre contre la bande de Gaza, prétextant que le mal qui les ronge viendrait de là. Ils ont inventé de nouveaux ennemis, dans la pure tradition coloniale, en premier lieu « l’incitation » : de la presse, de l’Autorité palestinienne, des organisations de la résistance et des citoyens sur Facebook. Tout le monde, pour eux, « incite » en rapportant les faits et en montrant les images de leur sauvagerie. Il semble que des organes jaunes installés en Europe aient repris le mot d’ordre sioniste et ont dénoncé « l’incitation » de la presse palestinienne, pour justifier le durcissement de ton des autorités sionistes face à la grève de la faim de Mohammad al-Qiq, journaliste palestinien incarcéré depuis plus de deux mois et qui mène la grève de la faim, pour réclamer sa libération et l’abolition de la détention administrative.
La bataille de la volonté est engagée, entre les sionistes de plus en plus déstabilisés et les Palestiniens résistants qui poursuivent le chemin de la libération, convaincus que l’Intifada al-Quds est le seul chemin possible à emprunter pour se débarrasser de l’occupation. Ni la sauvagerie des sionistes, ni leurs déclarations racistes, ni leurs lois coloniales ni leur extension sur le terrain ne peuvent mettre un terme à la colère et la révolte palestiniennes. Des maisons démolies sont et seront reconstruites, le déploiement militaire devient une opportunité pour atteindre les soldats et faire participer les autres régions à la révolte, les confiscations des terres sont dénonçées même par les puissances étrangères amies, les lois coloniales plongent l’entité dans un chaos dont fait les frais la société sioniste elle-même. Il faut rappeler que les martyrs n’ont pas tous poignardé ou essayé de poignarder les sionistes, certains furent exécutés de sang-froid, prétextant leur intention de mener une opération contre l’occupant. D’autres furent gravement blessés et laissés sans secours, le temps qu’ils meurent. Les exécutions témoignent cependant de la crise politique, sécuritaire et psychique de l’occupant, incapable d’envisager qu’un peuple réclame sa liberté. Les voix sionistes réclamant un peu de modération sont couvertes par les bruits de guerre des ultras, et la récente occupation des maisons dans la ville d’al-Khalil, par une poignée de colons protégés par l’armée d’occupation, risque de partager encore plus les sionistes.
Du côté palestinien, l’Autorité palestinienne et sa clique semblent de plus en plus isolées par un courant populaire de plus en plus large, notamment après les discours de Mahmoud Abbas et les déclarations des responsables des services sécuritaires. La proposition de Mahmoud Abbas de réclamer une « protection internationale » est soit immédiatement refusée et dénonçée, soit pointée du doigt comme étant une demande irréaliste (à cause du veto américain) ou antinationale. En cette fin de mois de janvier, l’Intifada se poursuit avec des opérations de plus en plus audacieuses, les sionistes plongent dans un malaise existentiel avec la généralisation de leur insécurité et le sentiment de n’être plus « aimés » par la communauté internationale. Le chantage à l’antisémitisme ne prend plus, malgré le durcissement des positions de certains régimes européens.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-janvier 2016 :
153 – Srour Abu Srour (23 ans), Camp Aïda, 12/1 ; 154 – Adnan Halakqa (17 ans), Shouyoukh, al-Khalil, 12/1 ; 155 – Mohammad Kawazbe (23 ans), Sa’îr, 12/1 ; 156 – Moussa Abu Z’ayter (31 ans), Bayt Lahia, Gaza ; 157 – Mou’ayed Jabbarin (21 ans), Sa’ir ; 158 – Haytham Yassin (31 ans), Nablus ; 159 – Mohammad Abu Zayed (18 ans), Gaza ; 160 – Mohammad Qaita (25 ans), Khan Younes Gaza ; 161 – Wissam Qasrawi (21 ans), Msalya, Jénine ; 162 – Khalil Amer (19 ans), Selfit ; 163 - Roqayya Abu ‘Id (13 ans), Anata, al-Quds ; 164 – Mohammad Halabiye (18 ans), Abu Diss, al-Quds ; 165 – Ibrahim Ussama Allan (21 ans), Ramallah ; 166 – Hussayn Abu Gosh (19 ans), Qalandia, al-Quds.
(Les sources palestiniennes consultées dénombrent les martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Quds de manière différente, pour diverses raisons. Les chiffres repris dans ce bulletin ne sont pas toujours conformes à toutes ces sources.)
Scènes de l’Intifada al-Quds
La ville de Sa’îr
La ville de Sa’îr, en Cisjordanie, est située à l’est de la ville d’al-Khalil. Ses habitants ont refusé d’être à la traîne de l’Intifada al-Quds, ayant refusé toutes les pratiques humiliantes de l’occupation. Ils se sont sacrifiés pour que vive la Palestine et que Sa’îr soit débarrassée des colons. Sa’îr est devenue « la ville des martyrs » en offrant 12 martyrs au cours de l’Intifada al-Quds, appartenant aux familles Farroukh, Jabbarin, Jaradat, Shalalda et Kawazba.
Après avoir confisqué les corps des martyrs, l’occupation les a rendus en plusieurs étapes. Les funérailles des martyrs ont été l’occasion pour affronter les sionistes. Saïr est l’un des bourgs les plus peuplés de la province d’al-Khalil. Il compte environ 30.000 habitants qui souffrent de la terreur sioniste. Il est entouré par la colonie Kiriat Arba, au sud et la colonie Kadoumim au nord, et la route coloniale de contournement 60 du côté ouest.
A à la jonction Bayt Inoun, appelée « jonction de la mort », 8 Palestiniens ont été exécutés en l’espace de trois mois. C’est la principale entrée pour Sa’îr et Shouyoukh, les Palestiniens devant y passer quotidiennement. C’est là où se trouvent les militaires coloniaux.
Quatre retraits des résistants suscitent la panique de l’occupant
Le « sniper » d’al-Khalil, les opérations menées dans la colonie Itan’il et celle menée dans la colonie Tel Aviv ont suscité la panique chez l’occupant, qui considère que les résistants palestiniens développent leurs savoir-faire. Ni les nombreuses arrestations, ni les interrogatoires musclés menés par les services de renseignements de l’ennemi n’ont permis aux sionistes de découvrir comment procèdent les résistants. Depuis trois ans, les sionistes poursuivent le « sniper » d’al-Khalil, sans résultat. Par air ou par sol, l’élite de leurs troupes est restée incapable de trouver le moindre indice pouvant la conduire jusqu’à lui. Si les autres résistants qui ont pu se retirer de la scène des opérations ont été exécutés ou arrêtés plus tard, il n’empêche que les services de renseignements de l’ennemi restent inquiets quant à la possibilité de le faire.
La reconstruction des maisons démolies
Une fois encore, l’unité des Palestiniens fait échouer l’arrogance sioniste. L’occupant a pris la décision de démolir les maisons de tous les martyrs ou les résistants arrêtés qui ont mené des opérations contre les soldats et colons. La riposte populaire est arrivée très vite : les maisons démolies seront reconstruites. C’est ainsi que des campagnes ont été menées dans plusieurs villes pour collecter l’argent et le matériel de reconstruction afin d’affirmer la solidarité populaire avec les martyrs et leurs actes, et avec l’Intifada al-Quds : que ce soit à Ramallah – al Bireh (maison du martyr Muhannad Halabi), ou à Selwad (maison des prisonniers arrêtés), à Nablus, à She’fat, les campagnes de collecte témoignent de la participation populaire à l’Intifada. Les étudiants de toutes les universités palestiniennes et les Palestiniens de 48 ont décidé d’élargir la campagne, afin qu’aucune famille de martyr ou de prisonnier ne soit abandonnée. Il faut remarquer que cette campagne, comme certains l’ont affirmé, n’a pas un caractère humanitaire, mais politique, elle signifie le défi à l’occupation et à ses mesures barbares et une prise en charge de l’Intifada par le peuple. Comme l’a récemment expliqué un responsable de la campagne pour la maison du martyr Muhannad Halabi, aucune démarche n’a été entreprise pour solliciter la collecte, au contraire, les gens se sont eux-mêmes déplacés, de tous âges et de toutes catégories sociales.
La reconstruction des maisons démolies est également devenue la tâche des Palestiniens de 48, qui subissent la démolition parce que leurs maisons auraient été construites de manière illégale. Reprenant la tradition de la reconstruction du village al-Araqib dans le Naqab occupé, sheikh Raed Salah a invité les Palestiniens à soutenir les efforts de reconstruction des maisons démolies dans la région du Triangle, après que les sionistes aient démoli deux maisons dans le bourg de Taybé.
Mohammad al-Qiq et Ahmad Manasra : deux figures emblématiques qui rassemblent les Palestiniens
Mohammad al-Qiq, journaliste palestinien détenu par les sionistes, qui l’accusent d’inciter à la haine de l’occupation et de menacer l’entité coloniale, mène une grève de la faim depuis plus de 60 jours. Sa vie est en danger et les autorités sionistes violent ses droits humains en l’alimentant de force, pour éviter sa libération. Partout dans les territoires occupés, en 67 ou 48, les Palestiniens ont affirmé leur soutien à leur frère, ce qui a provoqué la colère des autorités de l’occupation qui ont réprimé les manifestations.
Ahmad Manasra, jeune palestinien âgé à présent de 14 ans, a été arrêté, après avoir été blessé par les hordes de colons, et son cousin exécuté. Son interrogatoire alors qu’il était hospitalisé puis dans les locaux des services de renseignements de l’occupation, a soulevé l’indignation générale. Ces services ont voulu, en transmettant la séance d’interrogatoire au public, dissader les enfants et les Palestiniens en général de poursuivre l’Intifada. Mais c’est le contraire qui a eu lieu, les jeunes ayant décidé de se venger de la sauvagerie des instructeurs. Les autorités de l’occupation attendaient que Ahmad ait 14 ans pour le juger et le condamner, faisant croire au monde qu’elles agissent selon des lois, qu’elles mêmes ont d’ailleurs fixées.
Répression et purification ethnico-religieuse
Le ministre sioniste de l’Intérieur a décidé de supprimer la carte de résidence (identité) dans al-Quds pour les Palestiniens prisonniers Bilal Abu Ghanem (23 ans), qui avait participé à l’opération menée par le martyr Baha’ début octobre, Mohammad Abu Kaff (18 ans), Walid Al-Atrach (19 ans) et Abd Mahmoud Dwayat (20 ans), accusés par l’occupation d’avoir lancé des pierres sur une voiture de colons.
L’occupation refuse de rendre les corps des martyrs maqdissis : 10 martyrs attendent d’être enterrés par leurs familles et leur peuple. Il s’agit des martyrs Thaer Abu Ghazale, l’enfant Hassan Manasra, Bha’ Alayan, Alaa Abu Jamal, Ahmad Abu Sha’ban, l’enfant Mu’tazz Uwayssat, Mohammad Nimr, Omar Skafi, Abdel Mohsen Hassouna et Mus’ab Ghazali.
A Haïfa, ville occupée en 1948, les étudiants qui avaient protesté contre la présence à l’université d’un professeur égyptien, en l’accusant de normalisation et de compromission avec l’occupant, ont été exclus de l’université, en témoignage de solidarité des autorités académiques sionistes avec le professeur égyptien. Les trois étudiants palestiniens visés sont Jules Elyas, Marwan Abu Ata et Mu’tassem Zaydan.
Les colons poursuivent la profanation de la mosquée al-Aqsa, sous la protection de la police sioniste, qui continue à empêcher des fidèles inscrits sur une « liste noire », les indésirables, d’y entrer. Dans al-Quds, les autorités sionistes ont mis fin au siège de Jabal al-Mukabbir, qui a duré 90 jours, en enlevant les blocs de ciment. Elles ont poursuivi les incursions dans plusieurs localités, et arrêté des centaines de jeunes et d’enfants, comme à Al-Issawiya, où la police taxe les commerçants.
Le porte-parole du mouvement Fateh dans al-Quds, Ra’fat Alayan, a déclaré que l’occupant vise les commerçants de la ville d’al-Quds, pour les expulser. Il a ajouté que les commerçants subissent de lourdes taxes, sous de prétextes divers.
La presse palestinienne
La réconciliation palestinienne (Khaled Sadeq al-Istiqlal)
La réconciliation inter-palestinienne est de nouveau à l’ordre du jour, avec des rencontres à Qatar entre le Fateh et le Hamas. Bien que les pourparlers restent secrets, afin que la presse et les commentaires ne s’en emparent pas pour les réduire à néant, l’auteur suggère que toute réconciliation doit se faire d’abord sur la base de la lutte contre les sionistes et la non-reconnaissance de l’entité coloniale. Ensuite, il serait logique que les formations palestiniennes de la résistance aient leur mot à dire en vue du règlement des principaux points de discorde. Finalement, la réconciliation est nécessaire, mais il ne faut pas donner de faux espoirs au peuple, qui se bat à présent contre la présence sioniste en Palestine. L’Intifada al-Quds a déjà porté de coups durs aux sionistes, qui vivent de graves contradictions dans leurs rangs. De plus, la notion de sécurité a été ébranlée, le prestige de l’armée sioniste est entamé, le retour des sionistes à leurs pays d’origine commence à faire son chemin, et l’entité sioniste souffre d’un isolement de plus en plus grand.
« La protection internationale » par Mahmoud Omar, al-Istqlal N°921
Le dernier discours du président Mahmoud Abbas témoigne de la crise dans laquelle vit l’Autorité palestinienne. D’une part, elle poursuit la coordination sécuritaire avec l’occupant qui assassine dans les rues d’al-Quds et de la Cisjordanie, et d’autre part, elle réclame la protection internationale du peuple palestinien et l’envoi des troupes internationales dans les territoires palestiniens, ce que refusent les organisations palestiniennes. Mais que signifie « la protection internationale » ? Pour Abdel Sattar Qassem, il s’agit d’une nouvelle mise en scène de l’Autorité palestinienne, comme forme de pression pour reprendre les négociations avec l’entité sioniste. Bien que « la communauté internationale » ait accepté d’envoyer des troupes internationales dans 22 pays depuis 1981, cela n’arrivera pas pour la Palestine car l’AP est faible et n’a aucune carte de pression pour faire avancer sa demande. Ce qui s’appelle « protection internationale » a totalement échoué dans la ville d’al-Khalil, où les « troupes internationales » ne protègent pas la population palestinienne contre les sionistes mais écrivent des rapports.
Le martyr 150 (Al-Istiqlal)
Le martyre de Nash’at Melhem, 29 ans, de ‘Arara, n’a pas été décompté par le ministre de la santé de l’Autorité palestinienne. Cet « oubli » a été vite compensé par une large campagne palestinienne le comptabilisant comme « le martyr 150 ». Le ministre de l’AP a justifié son décompte en affirmant que les territoires palestiniens occupés en 48 ne font pas partie de ses prérogatives. La justification est pire que la faute. L’AP est en difficulté, elle a refusé la résistance armée, elle a espéré être récompensée par les Etats arabes et musulmans, qui l’ont cependant abandonnée. Pourquoi donc faire une concession gratuite à l’entité sioniste en refusant de décompter « le martyr 150 » ?
al-Istiqlal : rapport sur les divisions sionistes face à l’Intifada al-Quds 13/1/2016
Malgré l’unanimité sioniste relative à la poursuite des exécutions et de la répression, de profondes divergences séparent les responsables de l’entité coloniale. Deux tendances s’affrontent, les politiques et les sécuritaires, qui divergent sur la manière de répondre à l’Intifada al-Quds. Netanyahu et Yaalon affirment qu’ils peuvent réprimer « le terrorisme » et la population palestinienne en poursuivant les exécutions, alors que les responsables des services sécuritaires pensent que les opérations de la résistance deviennent de plus en plus précises et qu’il faut éviter de se déployer parmi les Palestiniens. Il faudrait, selon ces services, les enfermer et les surveiller.
Communiqués et déclarations
Sheikh Raed Salah, chef du mouvement islamique en Palestine 48, a déclaré dans une interview que l’entité sioniste voulait un Moyen-Orient en feu pour réaliser de nombreux objectifs, le principal consistant à partager la mosquée al-Aqsa et la construction du prétendu temple, et ensuite, se débarrasser des Palestiniens de l’intérieur.
Ziyad Nakhalé, secrétaire général adjoint du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré dans une interview que l’Intifada al-Quds exprime la volonté du peuple palestinien soumis à l’occupation. Le peuple palestinien a réalisé qu’il n’y a pas d’autres choix pour accomplir ses ambitions, et malgré la situation difficile de la résistance en Cisjordanie, les opérations se poursuivent. Le peuple est prêt au sacrifice, tant qu’il n’a pas accompli ses ambitions.
Communiqué conjoint du FPLP, du Hamas et du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, dénonçant les déclarations de Majed Faraj, chef des appareils de renseignements de l’Autorité palestinienne.
Majed Faraj avait déclaré que ses appareils ont fait avorter 200 opérations de la résistance contre les sionistes, depuis le début de l’Intifada al-Quds, en accord avec l’occupant.
« Nous avons suivi, étonnés, les déclarations et positions exposées dans la revue américaine « Defence » du chef des appareils de renseignements généraux de l’Autorité palestinienne, que nous condamnons fermement, d’autant plus qu’elles sont intervenues dans un entretien sur le terrorisme et l’extrémisme, que subissent notre région et le monde. Ces déclarations nuisent profondément à la lutte de notre peuple et à ses sacrifices, et renforcent du même coup la division et l’écart entre les positions des forces du peuple palestinien. Nous dénonçons ces déclarations qui expriment l’insistance de l’Autorité à poursuivre la coordination sécuritaire avec l’occupant, d’autant plus qu’elles mettent sur le même plan la résistance de notre peuple et sa lutte légitime contre l’occupant d’une part, et le terrorisme que nous condamnons d’autre part. Nous mettons en garde les diverses factions de l’Autorité d’entrer en compétition sur l’avenir de l’Autorité par la porte sécuritaire… Nous affirmons notre refus d’introduire la Palestine, sa cause et son peuple dans le jeu des axes, des alliances et des conflits internationaux, sous le slogan de lutte contre le terrorisme, sans mentionner que le protecteur du terrorisme sioniste contre notre peuple n’est autre que l’administration américaine (21 janvier 2016).
Le FPLP dénonce la participation d’hommes d’affaires palestiniens à un projet commercial du sioniste Rami Levi. Il réclame leur jugement et le boycott de ceux qui entretiennent des relations de normalisation avec l’occupant (communiqué du 17/1)
Sheikh Khodr Adnan, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, a également dénoncé la poursuite de la coordination sécuritaire avec l’occupant, suite aux déclarations de Majed Faraj, affirmant que cette coordination n’est pas nouvelle. Il a poursuivi : « le sang des martyrs et les souffrances des prisonniers et des blessés, et la terre spoliée, nécessitent la poursuite de la résistance ».
Abbas Zaki, membre de la direction du Fateh, a déclaré que l’occupant « israélien », qui démolit les maisons, exécute et commet des crimes à l’encontre des enfants et des femmes, qui profane la mosquée bénie d’al-Aqsa, qui menace la destruction des églises et l’incendie des mosquées, est un Etat dont le terrorisme se situe au plus haut de l’échelle dans le monde.
Wasfi Qubbaha, ancien ministre, membre du Hamas dans la ville de Jénine et ancien prisonnier, a affirmé que le fait de ne pas soutenir la lutte du journaliste prisonnier Mohammad al-Qiq signifie une participation au crime de l’occupant. Il s’est étonné du silence des appareils de l’Autorité palestinienne et notamment de ses diplomates qui devraient agir dans le monde pour élargir le soutien au peuple palestinien.
Moussa Abu Marzuq, dirigeant au mouvement Hamas, a écrit sur sa page Facebook que l’entité sioniste est rongée par la faiblesse. Il a critiqué ceux qui se vantent de la coordination sécuritaire avec l’occupant, et les pays arabes qui normalisent leurs relations avec lui. Il a affirmé que la réconciliation et l’unité protègent l’Intifada et a salué toutes les mesures de boycott prises dans le monde contre l’entité sioniste.
Les parents des martyrs maqdissis adressent un message au président de l’Autorité palestinienne, qui a refusé de les recevoir mais qui reçoit des délégations « israéliennes » : « Pense à nous, réclame la restitution des corps de nos martyrs ! »
Du côté des sionistes
Au cours de la conférence sur « la sécurité nationale » tenue dans l’entité sioniste, l’accent a été mis par le chef de l’armée sur l’incapacité des services de renseignements et des forces sécuritaires à appliquer une politique de dissuasion de la poursuite de la révolte palestinienne. Ils ne peuvent prévoir les opérations ni recueillir les renseignements car les résistants sont inorganisés. Il a déclaré que les opérations se poursuivront et a mis en garde le gouvernement d’instaurer des punitions collectives sur les villes et les bourgs palestiniens ou d’empêcher les travailleurs palestiniens de se rendre en « Israël » (les territoires occupés en 48).
N°6 - janvier 2016
"Baladi"
L’Intifada al-Quds se poursuit, prenant diverses voies. Les Palestiniens attaquent les soldats et les colons, dans plusieurs régions de la Cisjordanie et notamment dans la province d’al-Khalil. Outre les couteaux et les voitures, ils utilisent de plus en plus les fusils et les charges incendiaires. De nombreux soldats et colons ont été blessés au cours de ce mois, sur les routes coloniales ou dans la ville d’al-Quds. Selon les statistiques, Plus de 250 opérations de la résistance depuis le mois d’octobre dernier ont entraîné la mort de 30 sionistes.
Les résistants ont mené plusieurs opérations de tirs contre l’armée de l’occupation, notamment dans la province d’al-Khalil, avant de prendre la fuite. La recrudescence de ce genre d’opérations, où les résistants parviennent à s’enfuir, a mis les sionistes en état d’alerte, car elles signifient un développement qualitatif de la résistance. C’est l’une des raisons qui ont poussé l’occupant à annoncer avoir arrêté une cellule de combattants du Hamas dans al-Quds et une autre cellule liée au Hezbollah, dans Turlkarm.
Incapables de mettre fin à la résistance palestinienne, les dirigeants sionistes sont divisés, entre « militaires » et « politiques », les politiques préférant durcir les mesures répressives et tuer, alors que les militaires craignent l’escalade et craignent surtout le déploiement des soldats dans un milieu hostile, ouvrant la voie à davantage d’opérations de la résistance. Pour sortir de leur impasse, ils agitent la possibilité de lancer une nouvelle guerre contre la bande de Gaza, prétextant que le mal qui les ronge viendrait de là. Ils ont inventé de nouveaux ennemis, dans la pure tradition coloniale, en premier lieu « l’incitation » : de la presse, de l’Autorité palestinienne, des organisations de la résistance et des citoyens sur Facebook. Tout le monde, pour eux, « incite » en rapportant les faits et en montrant les images de leur sauvagerie. Il semble que des organes jaunes installés en Europe aient repris le mot d’ordre sioniste et ont dénoncé « l’incitation » de la presse palestinienne, pour justifier le durcissement de ton des autorités sionistes face à la grève de la faim de Mohammad al-Qiq, journaliste palestinien incarcéré depuis plus de deux mois et qui mène la grève de la faim, pour réclamer sa libération et l’abolition de la détention administrative.
La bataille de la volonté est engagée, entre les sionistes de plus en plus déstabilisés et les Palestiniens résistants qui poursuivent le chemin de la libération, convaincus que l’Intifada al-Quds est le seul chemin possible à emprunter pour se débarrasser de l’occupation. Ni la sauvagerie des sionistes, ni leurs déclarations racistes, ni leurs lois coloniales ni leur extension sur le terrain ne peuvent mettre un terme à la colère et la révolte palestiniennes. Des maisons démolies sont et seront reconstruites, le déploiement militaire devient une opportunité pour atteindre les soldats et faire participer les autres régions à la révolte, les confiscations des terres sont dénonçées même par les puissances étrangères amies, les lois coloniales plongent l’entité dans un chaos dont fait les frais la société sioniste elle-même. Il faut rappeler que les martyrs n’ont pas tous poignardé ou essayé de poignarder les sionistes, certains furent exécutés de sang-froid, prétextant leur intention de mener une opération contre l’occupant. D’autres furent gravement blessés et laissés sans secours, le temps qu’ils meurent. Les exécutions témoignent cependant de la crise politique, sécuritaire et psychique de l’occupant, incapable d’envisager qu’un peuple réclame sa liberté. Les voix sionistes réclamant un peu de modération sont couvertes par les bruits de guerre des ultras, et la récente occupation des maisons dans la ville d’al-Khalil, par une poignée de colons protégés par l’armée d’occupation, risque de partager encore plus les sionistes.
Du côté palestinien, l’Autorité palestinienne et sa clique semblent de plus en plus isolées par un courant populaire de plus en plus large, notamment après les discours de Mahmoud Abbas et les déclarations des responsables des services sécuritaires. La proposition de Mahmoud Abbas de réclamer une « protection internationale » est soit immédiatement refusée et dénonçée, soit pointée du doigt comme étant une demande irréaliste (à cause du veto américain) ou antinationale. En cette fin de mois de janvier, l’Intifada se poursuit avec des opérations de plus en plus audacieuses, les sionistes plongent dans un malaise existentiel avec la généralisation de leur insécurité et le sentiment de n’être plus « aimés » par la communauté internationale. Le chantage à l’antisémitisme ne prend plus, malgré le durcissement des positions de certains régimes européens.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-janvier 2016 :
153 – Srour Abu Srour (23 ans), Camp Aïda, 12/1 ; 154 – Adnan Halakqa (17 ans), Shouyoukh, al-Khalil, 12/1 ; 155 – Mohammad Kawazbe (23 ans), Sa’îr, 12/1 ; 156 – Moussa Abu Z’ayter (31 ans), Bayt Lahia, Gaza ; 157 – Mou’ayed Jabbarin (21 ans), Sa’ir ; 158 – Haytham Yassin (31 ans), Nablus ; 159 – Mohammad Abu Zayed (18 ans), Gaza ; 160 – Mohammad Qaita (25 ans), Khan Younes Gaza ; 161 – Wissam Qasrawi (21 ans), Msalya, Jénine ; 162 – Khalil Amer (19 ans), Selfit ; 163 - Roqayya Abu ‘Id (13 ans), Anata, al-Quds ; 164 – Mohammad Halabiye (18 ans), Abu Diss, al-Quds ; 165 – Ibrahim Ussama Allan (21 ans), Ramallah ; 166 – Hussayn Abu Gosh (19 ans), Qalandia, al-Quds.
(Les sources palestiniennes consultées dénombrent les martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Quds de manière différente, pour diverses raisons. Les chiffres repris dans ce bulletin ne sont pas toujours conformes à toutes ces sources.)
Scènes de l’Intifada al-Quds
La ville de Sa’îr
La ville de Sa’îr, en Cisjordanie, est située à l’est de la ville d’al-Khalil. Ses habitants ont refusé d’être à la traîne de l’Intifada al-Quds, ayant refusé toutes les pratiques humiliantes de l’occupation. Ils se sont sacrifiés pour que vive la Palestine et que Sa’îr soit débarrassée des colons. Sa’îr est devenue « la ville des martyrs » en offrant 12 martyrs au cours de l’Intifada al-Quds, appartenant aux familles Farroukh, Jabbarin, Jaradat, Shalalda et Kawazba.
Après avoir confisqué les corps des martyrs, l’occupation les a rendus en plusieurs étapes. Les funérailles des martyrs ont été l’occasion pour affronter les sionistes. Saïr est l’un des bourgs les plus peuplés de la province d’al-Khalil. Il compte environ 30.000 habitants qui souffrent de la terreur sioniste. Il est entouré par la colonie Kiriat Arba, au sud et la colonie Kadoumim au nord, et la route coloniale de contournement 60 du côté ouest.
A à la jonction Bayt Inoun, appelée « jonction de la mort », 8 Palestiniens ont été exécutés en l’espace de trois mois. C’est la principale entrée pour Sa’îr et Shouyoukh, les Palestiniens devant y passer quotidiennement. C’est là où se trouvent les militaires coloniaux.
Quatre retraits des résistants suscitent la panique de l’occupant
Le « sniper » d’al-Khalil, les opérations menées dans la colonie Itan’il et celle menée dans la colonie Tel Aviv ont suscité la panique chez l’occupant, qui considère que les résistants palestiniens développent leurs savoir-faire. Ni les nombreuses arrestations, ni les interrogatoires musclés menés par les services de renseignements de l’ennemi n’ont permis aux sionistes de découvrir comment procèdent les résistants. Depuis trois ans, les sionistes poursuivent le « sniper » d’al-Khalil, sans résultat. Par air ou par sol, l’élite de leurs troupes est restée incapable de trouver le moindre indice pouvant la conduire jusqu’à lui. Si les autres résistants qui ont pu se retirer de la scène des opérations ont été exécutés ou arrêtés plus tard, il n’empêche que les services de renseignements de l’ennemi restent inquiets quant à la possibilité de le faire.
La reconstruction des maisons démolies
Une fois encore, l’unité des Palestiniens fait échouer l’arrogance sioniste. L’occupant a pris la décision de démolir les maisons de tous les martyrs ou les résistants arrêtés qui ont mené des opérations contre les soldats et colons. La riposte populaire est arrivée très vite : les maisons démolies seront reconstruites. C’est ainsi que des campagnes ont été menées dans plusieurs villes pour collecter l’argent et le matériel de reconstruction afin d’affirmer la solidarité populaire avec les martyrs et leurs actes, et avec l’Intifada al-Quds : que ce soit à Ramallah – al Bireh (maison du martyr Muhannad Halabi), ou à Selwad (maison des prisonniers arrêtés), à Nablus, à She’fat, les campagnes de collecte témoignent de la participation populaire à l’Intifada. Les étudiants de toutes les universités palestiniennes et les Palestiniens de 48 ont décidé d’élargir la campagne, afin qu’aucune famille de martyr ou de prisonnier ne soit abandonnée. Il faut remarquer que cette campagne, comme certains l’ont affirmé, n’a pas un caractère humanitaire, mais politique, elle signifie le défi à l’occupation et à ses mesures barbares et une prise en charge de l’Intifada par le peuple. Comme l’a récemment expliqué un responsable de la campagne pour la maison du martyr Muhannad Halabi, aucune démarche n’a été entreprise pour solliciter la collecte, au contraire, les gens se sont eux-mêmes déplacés, de tous âges et de toutes catégories sociales.
La reconstruction des maisons démolies est également devenue la tâche des Palestiniens de 48, qui subissent la démolition parce que leurs maisons auraient été construites de manière illégale. Reprenant la tradition de la reconstruction du village al-Araqib dans le Naqab occupé, sheikh Raed Salah a invité les Palestiniens à soutenir les efforts de reconstruction des maisons démolies dans la région du Triangle, après que les sionistes aient démoli deux maisons dans le bourg de Taybé.
Mohammad al-Qiq et Ahmad Manasra : deux figures emblématiques qui rassemblent les Palestiniens
Mohammad al-Qiq, journaliste palestinien détenu par les sionistes, qui l’accusent d’inciter à la haine de l’occupation et de menacer l’entité coloniale, mène une grève de la faim depuis plus de 60 jours. Sa vie est en danger et les autorités sionistes violent ses droits humains en l’alimentant de force, pour éviter sa libération. Partout dans les territoires occupés, en 67 ou 48, les Palestiniens ont affirmé leur soutien à leur frère, ce qui a provoqué la colère des autorités de l’occupation qui ont réprimé les manifestations.
Ahmad Manasra, jeune palestinien âgé à présent de 14 ans, a été arrêté, après avoir été blessé par les hordes de colons, et son cousin exécuté. Son interrogatoire alors qu’il était hospitalisé puis dans les locaux des services de renseignements de l’occupation, a soulevé l’indignation générale. Ces services ont voulu, en transmettant la séance d’interrogatoire au public, dissader les enfants et les Palestiniens en général de poursuivre l’Intifada. Mais c’est le contraire qui a eu lieu, les jeunes ayant décidé de se venger de la sauvagerie des instructeurs. Les autorités de l’occupation attendaient que Ahmad ait 14 ans pour le juger et le condamner, faisant croire au monde qu’elles agissent selon des lois, qu’elles mêmes ont d’ailleurs fixées.
Répression et purification ethnico-religieuse
Le ministre sioniste de l’Intérieur a décidé de supprimer la carte de résidence (identité) dans al-Quds pour les Palestiniens prisonniers Bilal Abu Ghanem (23 ans), qui avait participé à l’opération menée par le martyr Baha’ début octobre, Mohammad Abu Kaff (18 ans), Walid Al-Atrach (19 ans) et Abd Mahmoud Dwayat (20 ans), accusés par l’occupation d’avoir lancé des pierres sur une voiture de colons.
L’occupation refuse de rendre les corps des martyrs maqdissis : 10 martyrs attendent d’être enterrés par leurs familles et leur peuple. Il s’agit des martyrs Thaer Abu Ghazale, l’enfant Hassan Manasra, Bha’ Alayan, Alaa Abu Jamal, Ahmad Abu Sha’ban, l’enfant Mu’tazz Uwayssat, Mohammad Nimr, Omar Skafi, Abdel Mohsen Hassouna et Mus’ab Ghazali.
A Haïfa, ville occupée en 1948, les étudiants qui avaient protesté contre la présence à l’université d’un professeur égyptien, en l’accusant de normalisation et de compromission avec l’occupant, ont été exclus de l’université, en témoignage de solidarité des autorités académiques sionistes avec le professeur égyptien. Les trois étudiants palestiniens visés sont Jules Elyas, Marwan Abu Ata et Mu’tassem Zaydan.
Les colons poursuivent la profanation de la mosquée al-Aqsa, sous la protection de la police sioniste, qui continue à empêcher des fidèles inscrits sur une « liste noire », les indésirables, d’y entrer. Dans al-Quds, les autorités sionistes ont mis fin au siège de Jabal al-Mukabbir, qui a duré 90 jours, en enlevant les blocs de ciment. Elles ont poursuivi les incursions dans plusieurs localités, et arrêté des centaines de jeunes et d’enfants, comme à Al-Issawiya, où la police taxe les commerçants.
Le porte-parole du mouvement Fateh dans al-Quds, Ra’fat Alayan, a déclaré que l’occupant vise les commerçants de la ville d’al-Quds, pour les expulser. Il a ajouté que les commerçants subissent de lourdes taxes, sous de prétextes divers.
La presse palestinienne
La réconciliation palestinienne (Khaled Sadeq al-Istiqlal)
La réconciliation inter-palestinienne est de nouveau à l’ordre du jour, avec des rencontres à Qatar entre le Fateh et le Hamas. Bien que les pourparlers restent secrets, afin que la presse et les commentaires ne s’en emparent pas pour les réduire à néant, l’auteur suggère que toute réconciliation doit se faire d’abord sur la base de la lutte contre les sionistes et la non-reconnaissance de l’entité coloniale. Ensuite, il serait logique que les formations palestiniennes de la résistance aient leur mot à dire en vue du règlement des principaux points de discorde. Finalement, la réconciliation est nécessaire, mais il ne faut pas donner de faux espoirs au peuple, qui se bat à présent contre la présence sioniste en Palestine. L’Intifada al-Quds a déjà porté de coups durs aux sionistes, qui vivent de graves contradictions dans leurs rangs. De plus, la notion de sécurité a été ébranlée, le prestige de l’armée sioniste est entamé, le retour des sionistes à leurs pays d’origine commence à faire son chemin, et l’entité sioniste souffre d’un isolement de plus en plus grand.
« La protection internationale » par Mahmoud Omar, al-Istqlal N°921
Le dernier discours du président Mahmoud Abbas témoigne de la crise dans laquelle vit l’Autorité palestinienne. D’une part, elle poursuit la coordination sécuritaire avec l’occupant qui assassine dans les rues d’al-Quds et de la Cisjordanie, et d’autre part, elle réclame la protection internationale du peuple palestinien et l’envoi des troupes internationales dans les territoires palestiniens, ce que refusent les organisations palestiniennes. Mais que signifie « la protection internationale » ? Pour Abdel Sattar Qassem, il s’agit d’une nouvelle mise en scène de l’Autorité palestinienne, comme forme de pression pour reprendre les négociations avec l’entité sioniste. Bien que « la communauté internationale » ait accepté d’envoyer des troupes internationales dans 22 pays depuis 1981, cela n’arrivera pas pour la Palestine car l’AP est faible et n’a aucune carte de pression pour faire avancer sa demande. Ce qui s’appelle « protection internationale » a totalement échoué dans la ville d’al-Khalil, où les « troupes internationales » ne protègent pas la population palestinienne contre les sionistes mais écrivent des rapports.
Le martyr 150 (Al-Istiqlal)
Le martyre de Nash’at Melhem, 29 ans, de ‘Arara, n’a pas été décompté par le ministre de la santé de l’Autorité palestinienne. Cet « oubli » a été vite compensé par une large campagne palestinienne le comptabilisant comme « le martyr 150 ». Le ministre de l’AP a justifié son décompte en affirmant que les territoires palestiniens occupés en 48 ne font pas partie de ses prérogatives. La justification est pire que la faute. L’AP est en difficulté, elle a refusé la résistance armée, elle a espéré être récompensée par les Etats arabes et musulmans, qui l’ont cependant abandonnée. Pourquoi donc faire une concession gratuite à l’entité sioniste en refusant de décompter « le martyr 150 » ?
al-Istiqlal : rapport sur les divisions sionistes face à l’Intifada al-Quds 13/1/2016
Malgré l’unanimité sioniste relative à la poursuite des exécutions et de la répression, de profondes divergences séparent les responsables de l’entité coloniale. Deux tendances s’affrontent, les politiques et les sécuritaires, qui divergent sur la manière de répondre à l’Intifada al-Quds. Netanyahu et Yaalon affirment qu’ils peuvent réprimer « le terrorisme » et la population palestinienne en poursuivant les exécutions, alors que les responsables des services sécuritaires pensent que les opérations de la résistance deviennent de plus en plus précises et qu’il faut éviter de se déployer parmi les Palestiniens. Il faudrait, selon ces services, les enfermer et les surveiller.
Communiqués et déclarations
Sheikh Raed Salah, chef du mouvement islamique en Palestine 48, a déclaré dans une interview que l’entité sioniste voulait un Moyen-Orient en feu pour réaliser de nombreux objectifs, le principal consistant à partager la mosquée al-Aqsa et la construction du prétendu temple, et ensuite, se débarrasser des Palestiniens de l’intérieur.
Ziyad Nakhalé, secrétaire général adjoint du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré dans une interview que l’Intifada al-Quds exprime la volonté du peuple palestinien soumis à l’occupation. Le peuple palestinien a réalisé qu’il n’y a pas d’autres choix pour accomplir ses ambitions, et malgré la situation difficile de la résistance en Cisjordanie, les opérations se poursuivent. Le peuple est prêt au sacrifice, tant qu’il n’a pas accompli ses ambitions.
Communiqué conjoint du FPLP, du Hamas et du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, dénonçant les déclarations de Majed Faraj, chef des appareils de renseignements de l’Autorité palestinienne.
Majed Faraj avait déclaré que ses appareils ont fait avorter 200 opérations de la résistance contre les sionistes, depuis le début de l’Intifada al-Quds, en accord avec l’occupant.
« Nous avons suivi, étonnés, les déclarations et positions exposées dans la revue américaine « Defence » du chef des appareils de renseignements généraux de l’Autorité palestinienne, que nous condamnons fermement, d’autant plus qu’elles sont intervenues dans un entretien sur le terrorisme et l’extrémisme, que subissent notre région et le monde. Ces déclarations nuisent profondément à la lutte de notre peuple et à ses sacrifices, et renforcent du même coup la division et l’écart entre les positions des forces du peuple palestinien. Nous dénonçons ces déclarations qui expriment l’insistance de l’Autorité à poursuivre la coordination sécuritaire avec l’occupant, d’autant plus qu’elles mettent sur le même plan la résistance de notre peuple et sa lutte légitime contre l’occupant d’une part, et le terrorisme que nous condamnons d’autre part. Nous mettons en garde les diverses factions de l’Autorité d’entrer en compétition sur l’avenir de l’Autorité par la porte sécuritaire… Nous affirmons notre refus d’introduire la Palestine, sa cause et son peuple dans le jeu des axes, des alliances et des conflits internationaux, sous le slogan de lutte contre le terrorisme, sans mentionner que le protecteur du terrorisme sioniste contre notre peuple n’est autre que l’administration américaine (21 janvier 2016).
Le FPLP dénonce la participation d’hommes d’affaires palestiniens à un projet commercial du sioniste Rami Levi. Il réclame leur jugement et le boycott de ceux qui entretiennent des relations de normalisation avec l’occupant (communiqué du 17/1)
Sheikh Khodr Adnan, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, a également dénoncé la poursuite de la coordination sécuritaire avec l’occupant, suite aux déclarations de Majed Faraj, affirmant que cette coordination n’est pas nouvelle. Il a poursuivi : « le sang des martyrs et les souffrances des prisonniers et des blessés, et la terre spoliée, nécessitent la poursuite de la résistance ».
Abbas Zaki, membre de la direction du Fateh, a déclaré que l’occupant « israélien », qui démolit les maisons, exécute et commet des crimes à l’encontre des enfants et des femmes, qui profane la mosquée bénie d’al-Aqsa, qui menace la destruction des églises et l’incendie des mosquées, est un Etat dont le terrorisme se situe au plus haut de l’échelle dans le monde.
Wasfi Qubbaha, ancien ministre, membre du Hamas dans la ville de Jénine et ancien prisonnier, a affirmé que le fait de ne pas soutenir la lutte du journaliste prisonnier Mohammad al-Qiq signifie une participation au crime de l’occupant. Il s’est étonné du silence des appareils de l’Autorité palestinienne et notamment de ses diplomates qui devraient agir dans le monde pour élargir le soutien au peuple palestinien.
Moussa Abu Marzuq, dirigeant au mouvement Hamas, a écrit sur sa page Facebook que l’entité sioniste est rongée par la faiblesse. Il a critiqué ceux qui se vantent de la coordination sécuritaire avec l’occupant, et les pays arabes qui normalisent leurs relations avec lui. Il a affirmé que la réconciliation et l’unité protègent l’Intifada et a salué toutes les mesures de boycott prises dans le monde contre l’entité sioniste.
Les parents des martyrs maqdissis adressent un message au président de l’Autorité palestinienne, qui a refusé de les recevoir mais qui reçoit des délégations « israéliennes » : « Pense à nous, réclame la restitution des corps de nos martyrs ! »
Du côté des sionistes
Au cours de la conférence sur « la sécurité nationale » tenue dans l’entité sioniste, l’accent a été mis par le chef de l’armée sur l’incapacité des services de renseignements et des forces sécuritaires à appliquer une politique de dissuasion de la poursuite de la révolte palestinienne. Ils ne peuvent prévoir les opérations ni recueillir les renseignements car les résistants sont inorganisés. Il a déclaré que les opérations se poursuivront et a mis en garde le gouvernement d’instaurer des punitions collectives sur les villes et les bourgs palestiniens ou d’empêcher les travailleurs palestiniens de se rendre en « Israël » (les territoires occupés en 48).
N°6 - janvier 2016
"Baladi"
Arabie Saoudite : Le duel africain avec le régime des mollah (Mireille Duteil)
Début janvier, la tempête qui s'était levée entre l'Arabie Saoudite et
l'Iran n'avait pas tardé à quitter les seuls rivages du Golfe pour le
continent noir. L'Arabie Saoudite avait battu le rappel de ses amis et
obligés pour tenter d'isoler diplomatiquement l'Iran. Obsédée par la
république des mollahs et persuadée que le retour de Téhéran sur la
scène internationale est pour le royaume saoudien une question de
sécurité nationale, Riyad a cherché, ces dernières années, à contrer
l'Iran, jusqu'en Afrique. Les Saoudiens ont-ils réussi à s'attacher les
fidélités africaines ? Rien n'est moins sûr.
Succès mitigé de Riyad dans son forcing sur les pays africains...
Certes, dés le lendemain de la mise à sac de l'ambassade saoudienne à Téhéran en rétorsion à l'exécution du chef religieux chiite, Nimr Baqer al-Nimra, par les autorités saoudiennes, trois pays, le Soudan, Djibouti et la Somalie, se sont immédiatement alignés sur Riyad et ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Iran. Mais passée cette première vague de pays de l'Afrique de l'Est (rapidement rejoints par les Comores), Etats à la fois proche géographiquement, économiquement mal lotis et sensibles aux sirènes saoudiennes, le reste de l'Afrique n'a pas cédé aux sollicitations de Riyad.
Certes, les pressions se sont multipliées sur les amis de l'Arabie Saoudite. Ainsi le Maroc grand ami de la monarchie saoudienne, a été obligé de se dédire. Riyad a peu apprécié que le ministre des Affaires étrangères marocain appelle à la retenue les deux pays qui semblaient presqu'au bord de l'affrontement. Elle l'a fait savoir. Rabat a rectifié le tir et quelques jours plus tard, la ministre déléguée aux Affaires étrangères marocaine, M'Barka Bouaida, rendait l'Iran seul responsable de la crise. Mais Rabat qui a rétabli des relations diplomatiques avec Téhéran en 2014 - et n'a pas encore envoyé d'ambassadeur dans la capitale iranienne - n'a pas pour autant rompu ses relations avec l'Iran. Pas plus que ne le fera le reste de l'Afrique. Même si les pays musulmans du continent, sunnites, s'aligneront sur tous les pays membres de la Ligue arabe et prendront partie pour Riyad contre Téhéran. Un soutien purement verbal. A la grande déception des Saoudiens qui espéraient, qu'à l'occasion de cette querelle avec l'Iran, certains Etats de la Ligue arabe s'engageraient militairement à leurs côtés au sein de la « coalition arabe sunnite » dans la guerre saoudienne au Yémen. C'est en mars dernier que l'aviation de Riyad a commencé à bombarder les Houthis accusés d'être le cheval de Troie de l'Iran au Yémen. L'Arabie Saoudite a dû déchanter : à l'exception des Soudanais engagés depuis le printemps 2015 au Yémen, aucun « ami » de Riyad n'est venu lui prêter main forte.
... sauf avec le Soudan et même l'Erythrée
La seule vraie « prise de guerre » saoudienne en Afrique, depuis un an, aura donc été le Soudan. C'est un morceau de choix. Cet immense pays était dans les années 90, après l'arrivée au pouvoir du général Al-Bachir et de son conseiller islamiste, Hassan el-Tourabi, la base arrière de l'Iran et des islamistes sunnites en Afrique. Oussama Ben Laden chassé d'Afghanistan à la fin des années 80 s'y était réfugié, puis El-Tourabi avait tenté de fonder à Khartoum une nouvelle « internationale islamiste » pour damer le pion à l'Arabie Saoudite et aux Frères musulmans. Par deux fois, en 2009 et 2012, le Soudan accusé de recevoir des armes par la mer à destination du Hamas palestinien, avait été bombardé par des avions israéliens.
C'est au printemps 2015 que les Saoudiens et leur diplomatie du « carnet de chèques » l'avaient emporté à Khartoum. Riyad avait promis des milliards de dollars d'investissements dans l'agriculture et la construction de barrages hydroélectriques à El-Bachir, président d'un pays pénalisé par des sanctions de l'ONU depuis 1997. Les Soudanais avaient renvoyé l'ascenseur en expédiant plusieurs centaines de soldats se battre au Yémen pour les Saoudiens. Un effort de guerre yéménite financé par l'Arabie Saoudite. En décembre dernier, c'était au tour de l'Erythrée de tourner casaque. Asmara où règne une dictature rejetée de tous, rompait ses relations diplomatiques avec l'Iran. Une victoire saoudienne : il y a quelques années, l'Erythrée était accusée de recevoir d'Iran des armes à destination des Houthis du Yémen.
Et l'Iran a réussi à maintenir le contact avec nombre de pays du Continent
Mais les revirements africains s'arrêteront là. Même si une vingtaine de pays africains se retrouvent, plus ou moins volontairement, au sein de la coalition des 34 pays financée par l'Arabie Saoudite pour lutter contre le terrorisme. Une coalition assez théorique. Car le continent noir rechigne à s'engager réellement pour Riyad ou Téhéran. Il a toujours entretenu des liens plus ou moins étroits, selon les époques, tant avec l'Arabie Saoudite qu'avec l'Iran. Les pays musulmans d'Afrique sont membres de la Conférence islamique dirigée par Riyad qui accueille chaque année des dizaines de milliers de pèlerins africains à La Mecque. Les Saoudiens n'ont jamais cessé, par fondations interposées, de financer le développement d'un islam wahhabite au Sahel. Les premiers prêcheurs sont arrivés au Tchad, au Soudan, au Sénégal dans les années 80. Ils ont apporté les germes du fondamentalisme au Sahel.
De son côté, la Perse entretient des liens avec l'Afrique depuis le XVIe siècle. Le dernier Shah d'Iran avait développé une coopération militaire (en particulier dans le nucléaire) avec l'Afrique du Sud blanche. Il finançait aussi le développement de la riziculture au Sénégal. Plus tard, l'ancien président Ahmadinejad tentera de sortir l'Iran de son isolement diplomatique en nouant des relations avec l'Afrique. Téhéran a fourni des aides au développement, distribué des livres religieux et des bourses d'études. Les pasdarans ont même envoyé en 2010, un cargo d'armes pour la Gambie suscitant une brouille sérieuse avec le Sénégal. Plus tard, l'Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Nigéria, se brouillèrent tour à tour avec l'Iran. Les relations se sont normalisées depuis l'arrivée au pouvoir de Rohani. Pragmatiques, les Etats africains ont un souci : préserver leur indépendance et leur stabilité économique. Ils ne veulent pas la voir remise en cause dans une querelle venue du Golfe.
(26-01-2016 - Mireille Duteil)
Succès mitigé de Riyad dans son forcing sur les pays africains...
Certes, dés le lendemain de la mise à sac de l'ambassade saoudienne à Téhéran en rétorsion à l'exécution du chef religieux chiite, Nimr Baqer al-Nimra, par les autorités saoudiennes, trois pays, le Soudan, Djibouti et la Somalie, se sont immédiatement alignés sur Riyad et ont rompu leurs relations diplomatiques avec l'Iran. Mais passée cette première vague de pays de l'Afrique de l'Est (rapidement rejoints par les Comores), Etats à la fois proche géographiquement, économiquement mal lotis et sensibles aux sirènes saoudiennes, le reste de l'Afrique n'a pas cédé aux sollicitations de Riyad.
Certes, les pressions se sont multipliées sur les amis de l'Arabie Saoudite. Ainsi le Maroc grand ami de la monarchie saoudienne, a été obligé de se dédire. Riyad a peu apprécié que le ministre des Affaires étrangères marocain appelle à la retenue les deux pays qui semblaient presqu'au bord de l'affrontement. Elle l'a fait savoir. Rabat a rectifié le tir et quelques jours plus tard, la ministre déléguée aux Affaires étrangères marocaine, M'Barka Bouaida, rendait l'Iran seul responsable de la crise. Mais Rabat qui a rétabli des relations diplomatiques avec Téhéran en 2014 - et n'a pas encore envoyé d'ambassadeur dans la capitale iranienne - n'a pas pour autant rompu ses relations avec l'Iran. Pas plus que ne le fera le reste de l'Afrique. Même si les pays musulmans du continent, sunnites, s'aligneront sur tous les pays membres de la Ligue arabe et prendront partie pour Riyad contre Téhéran. Un soutien purement verbal. A la grande déception des Saoudiens qui espéraient, qu'à l'occasion de cette querelle avec l'Iran, certains Etats de la Ligue arabe s'engageraient militairement à leurs côtés au sein de la « coalition arabe sunnite » dans la guerre saoudienne au Yémen. C'est en mars dernier que l'aviation de Riyad a commencé à bombarder les Houthis accusés d'être le cheval de Troie de l'Iran au Yémen. L'Arabie Saoudite a dû déchanter : à l'exception des Soudanais engagés depuis le printemps 2015 au Yémen, aucun « ami » de Riyad n'est venu lui prêter main forte.
... sauf avec le Soudan et même l'Erythrée
La seule vraie « prise de guerre » saoudienne en Afrique, depuis un an, aura donc été le Soudan. C'est un morceau de choix. Cet immense pays était dans les années 90, après l'arrivée au pouvoir du général Al-Bachir et de son conseiller islamiste, Hassan el-Tourabi, la base arrière de l'Iran et des islamistes sunnites en Afrique. Oussama Ben Laden chassé d'Afghanistan à la fin des années 80 s'y était réfugié, puis El-Tourabi avait tenté de fonder à Khartoum une nouvelle « internationale islamiste » pour damer le pion à l'Arabie Saoudite et aux Frères musulmans. Par deux fois, en 2009 et 2012, le Soudan accusé de recevoir des armes par la mer à destination du Hamas palestinien, avait été bombardé par des avions israéliens.
C'est au printemps 2015 que les Saoudiens et leur diplomatie du « carnet de chèques » l'avaient emporté à Khartoum. Riyad avait promis des milliards de dollars d'investissements dans l'agriculture et la construction de barrages hydroélectriques à El-Bachir, président d'un pays pénalisé par des sanctions de l'ONU depuis 1997. Les Soudanais avaient renvoyé l'ascenseur en expédiant plusieurs centaines de soldats se battre au Yémen pour les Saoudiens. Un effort de guerre yéménite financé par l'Arabie Saoudite. En décembre dernier, c'était au tour de l'Erythrée de tourner casaque. Asmara où règne une dictature rejetée de tous, rompait ses relations diplomatiques avec l'Iran. Une victoire saoudienne : il y a quelques années, l'Erythrée était accusée de recevoir d'Iran des armes à destination des Houthis du Yémen.
Et l'Iran a réussi à maintenir le contact avec nombre de pays du Continent
Mais les revirements africains s'arrêteront là. Même si une vingtaine de pays africains se retrouvent, plus ou moins volontairement, au sein de la coalition des 34 pays financée par l'Arabie Saoudite pour lutter contre le terrorisme. Une coalition assez théorique. Car le continent noir rechigne à s'engager réellement pour Riyad ou Téhéran. Il a toujours entretenu des liens plus ou moins étroits, selon les époques, tant avec l'Arabie Saoudite qu'avec l'Iran. Les pays musulmans d'Afrique sont membres de la Conférence islamique dirigée par Riyad qui accueille chaque année des dizaines de milliers de pèlerins africains à La Mecque. Les Saoudiens n'ont jamais cessé, par fondations interposées, de financer le développement d'un islam wahhabite au Sahel. Les premiers prêcheurs sont arrivés au Tchad, au Soudan, au Sénégal dans les années 80. Ils ont apporté les germes du fondamentalisme au Sahel.
De son côté, la Perse entretient des liens avec l'Afrique depuis le XVIe siècle. Le dernier Shah d'Iran avait développé une coopération militaire (en particulier dans le nucléaire) avec l'Afrique du Sud blanche. Il finançait aussi le développement de la riziculture au Sénégal. Plus tard, l'ancien président Ahmadinejad tentera de sortir l'Iran de son isolement diplomatique en nouant des relations avec l'Afrique. Téhéran a fourni des aides au développement, distribué des livres religieux et des bourses d'études. Les pasdarans ont même envoyé en 2010, un cargo d'armes pour la Gambie suscitant une brouille sérieuse avec le Sénégal. Plus tard, l'Egypte, le Maroc, la Mauritanie, le Nigéria, se brouillèrent tour à tour avec l'Iran. Les relations se sont normalisées depuis l'arrivée au pouvoir de Rohani. Pragmatiques, les Etats africains ont un souci : préserver leur indépendance et leur stabilité économique. Ils ne veulent pas la voir remise en cause dans une querelle venue du Golfe.
(26-01-2016 - Mireille Duteil)
Libye : Haftar, un général controversé au coeur de la crise en Libye
Putschiste ou héros de la lutte antiterroriste? Le général Khalifa
Haftar suscite admiration ou rejet en Libye où certains le considèrent
comme un obstacle majeur au processus parrainé par l'ONU pour sortir le
pays de la crise.
Cheveux blancs contrastant avec ses sourcils noirs et sa fine moustache, M. Haftar, 73 ans, se présente comme un "sauveur" de la Libye face aux groupes islamistes qui y sèment le chaos. Mais ses rivaux l'accusent surtout de fomenter des coups d'Etat.
Le chef proclamé de l'armée nationale libyenne (ANL) est au centre des débats qui se tiennent depuis lundi au Parlement reconnu par la communauté internationale.
Une majorité des députés exigent le retrait d'une disposition de l'accord conclu en décembre sous l'égide de l'ONU qui risque de faire perdre au général son poste à la tête d'une armée unifiée.
M. Haftar a progressivement pris de l'importance depuis le début de la révolte contre le régime de Kadhafi en 2011 à laquelle il a pris part.
Il commande depuis plusieurs mois une opération militaire contre des groupes qu'il a qualifiés de "terroristes" à Benghazi (est) en 2014, considérée comme le fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées.
Ces affrontements ont fait au moins 1.960 morts depuis son lancement en 2014, selon le site indépendant Libya Body Count.
- Long exil -
Sorti des rangs de l'académie militaire de Benghazi et formé dans l'ancienne Union soviétique, l'ex-général adhère au coup d'Etat militaire de 1969 qui a renversé la monarchie des Senoussi et mené Muammar Kadhafi au pouvoir.
Il participe à la guerre libyo-tchadienne (1978-1987) à la tête d'une unité mais est fait prisonnier par les forces tchadiennes. Il est alors lâché par Mouammar Kadhafi, qui affirme que le général ne fait pas partie de son armée.
Les Américains parviennent à le libérer, une opération qui reste aujourd'hui encore une énigme, et lui accordent l'asile politique aux Etats-Unis, où il rejoint le mouvement de l'opposition libyenne à l'étranger.
Après plus de vingt ans d'exil, M. Haftar rentre à Benghazi en mars 2011 peu après le déclenchement de la révolte antirégime.
Peu après la chute de Kadhafi, en octobre 2011, environ 150 officiers et sous-officiers le proclament chef d'état-major, une nomination qui n'a toutefois jamais été officialisée.
En mai 2014, il lance une nouvelle opération, baptisée "Dignité", mais sans obtenir de succès probant sur le terrain. En octobre, fort désormais du soutien du Parlement et du gouvernement reconnus par la communauté internationale, il annonce une contre-offensive pour reprendre Benghazi.
M. Haftar a assuré samedi à la télévision que "la libération" de Benghazi était "imminente", que la ville était "désormais sécurisée" et que "la prochaine guerre sera à Syrte" contre le groupe jihadiste Etat islamique.
Tactique politique ou pas, cette rare intervention d'un militaire peu loquace devant les médias, a précédé de quelques jours le vote attendu au Parlement sur l'accord politique signé en décembre entre des représentants des deux pouvoirs rivaux.
M. Haftar a été accusé de "corruption" par l'un de ses plus proches collaborateurs, Mohamad al-Hijazi, qui a récemment fait défection, selon les médias libyens.
Cheveux blancs contrastant avec ses sourcils noirs et sa fine moustache, M. Haftar, 73 ans, se présente comme un "sauveur" de la Libye face aux groupes islamistes qui y sèment le chaos. Mais ses rivaux l'accusent surtout de fomenter des coups d'Etat.
Le chef proclamé de l'armée nationale libyenne (ANL) est au centre des débats qui se tiennent depuis lundi au Parlement reconnu par la communauté internationale.
Une majorité des députés exigent le retrait d'une disposition de l'accord conclu en décembre sous l'égide de l'ONU qui risque de faire perdre au général son poste à la tête d'une armée unifiée.
M. Haftar a progressivement pris de l'importance depuis le début de la révolte contre le régime de Kadhafi en 2011 à laquelle il a pris part.
Il commande depuis plusieurs mois une opération militaire contre des groupes qu'il a qualifiés de "terroristes" à Benghazi (est) en 2014, considérée comme le fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées.
Ces affrontements ont fait au moins 1.960 morts depuis son lancement en 2014, selon le site indépendant Libya Body Count.
- Long exil -
Sorti des rangs de l'académie militaire de Benghazi et formé dans l'ancienne Union soviétique, l'ex-général adhère au coup d'Etat militaire de 1969 qui a renversé la monarchie des Senoussi et mené Muammar Kadhafi au pouvoir.
Il participe à la guerre libyo-tchadienne (1978-1987) à la tête d'une unité mais est fait prisonnier par les forces tchadiennes. Il est alors lâché par Mouammar Kadhafi, qui affirme que le général ne fait pas partie de son armée.
Les Américains parviennent à le libérer, une opération qui reste aujourd'hui encore une énigme, et lui accordent l'asile politique aux Etats-Unis, où il rejoint le mouvement de l'opposition libyenne à l'étranger.
Après plus de vingt ans d'exil, M. Haftar rentre à Benghazi en mars 2011 peu après le déclenchement de la révolte antirégime.
Peu après la chute de Kadhafi, en octobre 2011, environ 150 officiers et sous-officiers le proclament chef d'état-major, une nomination qui n'a toutefois jamais été officialisée.
En mai 2014, il lance une nouvelle opération, baptisée "Dignité", mais sans obtenir de succès probant sur le terrain. En octobre, fort désormais du soutien du Parlement et du gouvernement reconnus par la communauté internationale, il annonce une contre-offensive pour reprendre Benghazi.
M. Haftar a assuré samedi à la télévision que "la libération" de Benghazi était "imminente", que la ville était "désormais sécurisée" et que "la prochaine guerre sera à Syrte" contre le groupe jihadiste Etat islamique.
Tactique politique ou pas, cette rare intervention d'un militaire peu loquace devant les médias, a précédé de quelques jours le vote attendu au Parlement sur l'accord politique signé en décembre entre des représentants des deux pouvoirs rivaux.
M. Haftar a été accusé de "corruption" par l'un de ses plus proches collaborateurs, Mohamad al-Hijazi, qui a récemment fait défection, selon les médias libyens.
Israël/Palestine : Décès d'une colon après une attaque, surcroît de pression sur Netanyahu
Une colon de 24 ans a succombé à ses blessures infligées lors
d'une attaque au couteau par deux Palestiniens dans une colonie de
Cisjordanie occupée, un décès qui ajoute à la pression sur le
gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Shlomit Krigman n'a pas survécu aux blessures subies lundi dans la colonie de Beit Horon, au nord-ouest de Jérusalem, a annoncé mardi une porte-parole de l'hôpital Hadassah à Jérusalem. Elle a été enterrée à Jérusalem.
Une autre femme de 58 ans, victime de la même attaque, est soignée dans un autre hôpital, mais sa vie n'est pas en danger, selon une source hospitalière.
Leurs agresseurs palestiniens, Ibrahim Allan, 23 ans, et Hussein Abou Ghosh, 17 ans, ont été tués par un garde de la colonie alors qu'ils prenaient la fuite.
Avant d'attaquer les deux femmes, les assaillants avaient essayé d'entrer dans une épicerie avec leurs couteaux, mais s'étaient heurtés à la résistance d'un employé du magasin qui leur avait bloqué l'entrée avec un caddie, selon des images de vidéosurveillance.
Sur place, les artificiers israéliens ont désamorcé trois engins explosifs artisanaux, a indiqué la police.
Cette attaque était la troisième en huit jours à l'intérieur de colonies en Cisjordanie alors que ce territoire palestinien occupé, ainsi que Jérusalem et Israël sont secoués par des violences qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
Un Américain et un Erythréen ont également été tués dans les violences.
- Plans pour protéger les colonies -
La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Une amie d'enfance de Shlomit Krigman l'a décrite à la radio comme ayant grandi en Cisjordanie et appartenu par le passé à un mouvement proche du courant nationaliste religieux. Elle avait achevé récemment des études de design industriel.
Jusqu'à il y a huit jours, les violences n'avaient pas véritablement franchi les portes gardées des colonies, ces villes ou villages israéliens implantés sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Elles avaient aussi relativement épargné les femmes. En huit jours, quatre habitantes israéliennes des colonies ont été poignardées, dont deux sont mortes.
L'irruption de la violence dans les colonies ainsi que l'apparition d'engins explosifs accroît la pression sur le gouvernement israélien, dans lequel nombre de ministres portent la voix du lobby procolons.
Le Premier ministre Netanyahu a indiqué lundi sur son compte Facebook avoir ordonné à ses responsables de sécurité de "préparer un plan approfondi et détaillé pour protéger les colonies".
Il a aussi annoncé que seraient révoqués les permis de travail décernés par Israël aux proches des auteurs de l'attaque de lundi pour qu'ils travaillent en Israël ou dans les colonies.
- Village bouclé -
L'armée israélienne a bouclé tous les accès au village palestinien de Beit Our al-Tahta, dont était originaire le plus âgé des deux assaillants et qui avoisine Beit Horon, selon une porte-parole. Les entrées et sorties du village ne sont autorisées que pour les "cas humanitaires".
L'armée a aussi pris des mesures pour "renforcer la sécurité" dans les colonies, a ajouté la porte-parole de l'armée.
Environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence conflictuelle avec 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie. Environ 27.000 Palestiniens ont un permis de travail dans les colonies où ils perçoivent des salaires bien plus élevés qu'ailleurs en Cisjordanie, selon des données israéliennes.
La colonisation est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme illégale et un obstacle majeur à la paix.
Le ministère israélien de la Défense vient cependant d'approuver la construction de 153 nouveaux logements dans des colonies, a annoncé lundi la Paix maintenant, organisation israélienne qui surveille et combat la colonisation. Cette approbation rompt avec un quasi-gel de la colonisation observé depuis 18 mois par le gouvernement, selon elle.
Netanyahu réfute un tel gel et en écarte l'idée.
Shlomit Krigman n'a pas survécu aux blessures subies lundi dans la colonie de Beit Horon, au nord-ouest de Jérusalem, a annoncé mardi une porte-parole de l'hôpital Hadassah à Jérusalem. Elle a été enterrée à Jérusalem.
Une autre femme de 58 ans, victime de la même attaque, est soignée dans un autre hôpital, mais sa vie n'est pas en danger, selon une source hospitalière.
Leurs agresseurs palestiniens, Ibrahim Allan, 23 ans, et Hussein Abou Ghosh, 17 ans, ont été tués par un garde de la colonie alors qu'ils prenaient la fuite.
Avant d'attaquer les deux femmes, les assaillants avaient essayé d'entrer dans une épicerie avec leurs couteaux, mais s'étaient heurtés à la résistance d'un employé du magasin qui leur avait bloqué l'entrée avec un caddie, selon des images de vidéosurveillance.
Sur place, les artificiers israéliens ont désamorcé trois engins explosifs artisanaux, a indiqué la police.
Cette attaque était la troisième en huit jours à l'intérieur de colonies en Cisjordanie alors que ce territoire palestinien occupé, ainsi que Jérusalem et Israël sont secoués par des violences qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
Un Américain et un Erythréen ont également été tués dans les violences.
- Plans pour protéger les colonies -
La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.
Une amie d'enfance de Shlomit Krigman l'a décrite à la radio comme ayant grandi en Cisjordanie et appartenu par le passé à un mouvement proche du courant nationaliste religieux. Elle avait achevé récemment des études de design industriel.
Jusqu'à il y a huit jours, les violences n'avaient pas véritablement franchi les portes gardées des colonies, ces villes ou villages israéliens implantés sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Elles avaient aussi relativement épargné les femmes. En huit jours, quatre habitantes israéliennes des colonies ont été poignardées, dont deux sont mortes.
L'irruption de la violence dans les colonies ainsi que l'apparition d'engins explosifs accroît la pression sur le gouvernement israélien, dans lequel nombre de ministres portent la voix du lobby procolons.
Le Premier ministre Netanyahu a indiqué lundi sur son compte Facebook avoir ordonné à ses responsables de sécurité de "préparer un plan approfondi et détaillé pour protéger les colonies".
Il a aussi annoncé que seraient révoqués les permis de travail décernés par Israël aux proches des auteurs de l'attaque de lundi pour qu'ils travaillent en Israël ou dans les colonies.
- Village bouclé -
L'armée israélienne a bouclé tous les accès au village palestinien de Beit Our al-Tahta, dont était originaire le plus âgé des deux assaillants et qui avoisine Beit Horon, selon une porte-parole. Les entrées et sorties du village ne sont autorisées que pour les "cas humanitaires".
L'armée a aussi pris des mesures pour "renforcer la sécurité" dans les colonies, a ajouté la porte-parole de l'armée.
Environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence conflictuelle avec 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie. Environ 27.000 Palestiniens ont un permis de travail dans les colonies où ils perçoivent des salaires bien plus élevés qu'ailleurs en Cisjordanie, selon des données israéliennes.
La colonisation est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme illégale et un obstacle majeur à la paix.
Le ministère israélien de la Défense vient cependant d'approuver la construction de 153 nouveaux logements dans des colonies, a annoncé lundi la Paix maintenant, organisation israélienne qui surveille et combat la colonisation. Cette approbation rompt avec un quasi-gel de la colonisation observé depuis 18 mois par le gouvernement, selon elle.
Netanyahu réfute un tel gel et en écarte l'idée.
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