Les ministres des Affaires étrangères des onze pays du groupe des Amis
de la Syrie sont réunis jeudi dans la capitale britannique en présence
de l’opposition, à 15 jours de l’élection présidentielle syrienne,
qualifiée de "parodie de démocratie" par Londres.
La réunion des onze pays concernés —Royaume-Uni, Allemagne, Italie,
France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie,
Etats-Unis, Turquie — et du chef de l’opposition syrienne Ahmad Jarba, a
débuté à 9h30 heures locales (10h30 GMT), et devait se poursuivre
jusqu’en début d’après-midi.
"Il existe un large accord pour redoubler d’efforts en Syrie" et la
rencontre à Londres offre l’occasion de discuter "des moyens, qu’il
s’agisse d’une assistance accrue à l’opposition, de répondre à la crise
humanitaire ou d’exercer davantage de pressions sur le régime syrien", a
déclaré la porte-parole du Département d’Etat américain Jen Psaki, peu
après l’ouverture de la réunion.
"Les ministres des Affaires étrangères vont discuter de la meilleure
façon d’accroître de manière significative notre soutien à l’opposition
syrienne, d’améliorer en urgence une crise humanitaire qui se détériore
et relancer un processus politique bloqué à cause de l’intransigeance du
régime" de Bachar al-Assad, avait déclaré la semaine dernière un
porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
"Cette réunion intervient avec en toile de fond la répression aveugle et
massive des populations civiles par le régime (du président syrien
Bachar al-Assad), le projet de tenir des élections qui seront une
parodie de démocratie grotesque et l’échec total du régime d’assurer un
accès humanitaire", avait-il ajouté.
Créé en 2012 pour soutenir l’opposition au régime de Bachar al-Assad, et
contrer les vétos de la Chine et de la Russie aux résolutions de l’Onu,
le groupe des Amis de la Syrie ne s’était pas réuni depuis janvier
dernier.
Après trois ans de conflit et plus de 150.000 morts, le processus de paix dans le pays est dans une impasse.
En témoigne la démission mardi dernier de Lakhar Brahimi — médiateur des
Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie — après avoir vainement
tenté depuis septembre 2012 de contribuer à mettre un terme à la guerre
civile.
L’émissaire international avait notamment permis de réunir par deux fois
à la table de négociations, en janvier et février 2014 à Genève, les
adversaires syriens sous la houlette des Etats-unis et de la Russie,
mais sans aucune avancée.
Le départ de Lakhar Brahimi laisse l’ONU sans médiateur en Syrie. Kofi
Annan, son prédécesseur, avait quant à lui baissé les bras après cinq
mois.
Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a admis qu’il lui faudrait "du temps pour trouver la personne qui convient".
Malgré cette démission, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain a refusé de parler "d’échec".
En début de semaine, il avait reçu à Washington le ministre français des
Affaires étrangères. Au cours de cette visite bilatérale, Laurent
Fabius avait accusé le régime syrien d’avoir eu de nouveau recours aux
armes chimiques.
"Nous avons des éléments, au moins 14 éléments, qui montrent que dans
les semaines récentes, de nouveau des armes chimiques en plus petite
quantité ont été utilisées, notamment du chlore", avait-il déclaré.
"Nous sommes en train de faire examiner les échantillons qui ont été prélevés", avait-il précisé.
Ces accusations interviennent alors que la Syrie doit encore achever le
processus de désarmement chimique, considéré comme un des rares progrès
dans la crise syrienne. Le régime qui s’est engagé à détruire tout son
arsenal d’ici au 30 juin, en aurait déjà éliminé 92%.
Enfin, reflétant le chaos ambiant, les Etats-Unis ont amendé mercredi
leur liste noire d’organisations "terroristes" opérant en Syrie pour
tenir compte des changements au sein de la mouvance Al-Qaïda, notamment
la rivalité entre le Front Al-Nosra et l’Etat islamique en Irak et au
Levant (EIIL).
(15-05-2014 - Assawra avec les agences de presse)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire