Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie Lakhdar Brahimi a
démissionné et quittera son poste fin mai, a annoncé mardi le secrétaire
général de l’ONU Ban Ki-moon.
"C’est avec un profond regret que (..) j’ai décidé d’accepter la demande
de M. Brahimi de quitter ses fonctions le 31 mai 2014", a déclaré
M. Ban à la presse en présence de M. Brahimi.
M. Ban a précisé que le successeur de M. Brahimi n’avait pas encore été
choisi. "Laissez-moi du temps pour trouver la personne qui convient",
a-t-il déclaré.
M. Brahimi s’est dit "très triste de quitter son poste, et la Syrie,
dans une si mauvaise situation" tandis que M. Ban fustigeait les deux
camps en Syrie, le gouvernement et l’opposition armée, pour "avoir
échoué" à mettre fin au conflit.
"Je leur demande instamment une nouvelle fois de penser à leur avenir,
c’est leur pays, leur avenir", a martelé le secrétaire général des
Nations unies. Les Nations unies "sont là pour les aider", a-t-il ajouté
en reconnaissant : "nous n’avons pas été capables de faire des progrès
vers une solution politique" du conflit en Syrie.
"J’ai pensé que nous pourrions aboutir mais en raison des divisions,
nous n’avons pu faire aucun progrès en trois ans" de conflit, a-t-il
déploré.
M. Ban a rendu hommage aux efforts diplomatiques de M. Brahimi,
notamment l’organisation des pourparlers de Genève, et à sa "grande
patience et sa persévérance" malgré une mission qu’il a qualifiée de
"presque impossible".
M. Brahimi devait rencontrer mardi après-midi les 15 pays membres du conseil de sécurité de l’ONU.
Le 17 août 2012, le diplomate algérien avait été nommé comme médiateur
international dans le conflit en Syrie, prenant le relais de Kofi Annan
qui avait échoué à imposer un cessez-le-feu entre régime et rebelles.
Ce diplomate expérimenté de 80 ans a réussi à organiser un face à face
inédit entre régime et opposition en début d’année à Genève, mais,
malgré sa détermination, celui qu’on qualifie d’ "optimiste forcené " a
vu ces négociations ardues échouer après deux rounds.
Il avait lui-même répété qu’il ne s’attendait pas à un véritable
résultat de ces pourparlers, organisés sous la pression des Américains,
soutiens de l’opposition, et des Russes, alliés du régime.
Il avait aussi affirmé que la prochaine élection présidentielle en Syrie
prévue le 3 juin sonnerait le glas de ses efforts diplomatiques. Une
réélection de Bashar al-Assad dissuaderait l’opposition de revenir à la
table de négociations, avait-il expliqué.
Maîtrisant le français et l’anglais, il s’est fait connaître en 1989 en
contribuant à l’accord de Taef mettant fin à 15 ans de guerre civile au
Liban.
Envoyé spécial de l’ONU dans différents points chauds de la planète, il
avait notamment dirigé la mission de l’ONU en Afrique du Sud pendant les
élections de 1994 qui ont amené au pouvoir Nelson Mandela, puis est
envoyé au Yémen en pleine guerre civile.
Il fait partie du groupe des "Elders" (anciens), qui réunit des
personnalités oeuvrant au règlement des conflits comme Jimmy Carter,
Kofi Annan ou Desmond Tutu.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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