Le manque d’aide internationale et les lacunes du système de santé
contraignent les réfugiés syriens au Liban à se passer de soins, à
s’endetter ou à retourner dans leur pays ravagé par la guerre, a averti
Amnesty International mercredi.
Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, la communauté
internationale est en grande partie responsable de cet état de fait en
raison de son "échec honteux" à abonder les fonds des programmes des
Nations unies pour les réfugiés au Liban dans leur totalité.
L’accès aux "traitements hospitaliers et (aux) soins plus spécialisés
pour les réfugiés syriens au Liban" est "nettement insuffisant, et la
situation est accentuée par l’énorme manque de financement
international", a déclaré une responsable d’Amnesty International,
Audrey Gaughran.
"Les réfugiés syriens au Liban souffrent et c’est une conséquence
directe de l’échec honteux de la communauté internationale à financer le
programme d’aide humanitaire des Nations unies au Liban dans sa
totalité", a-t-elle ajouté.
En décembre, l’ONU avait lancé un appel de fonds de 6,5 milliards de
dollars pour les victimes de la guerre en Syrie, mais seulement 2,3
milliards ont été promis lors d’une conférence des donateurs en janvier à
Koweït.
Dans son rapport, Amnesty pointe également la mauvaise organisation du
système médical libanais et le coût des soins rendant l’accès aux
traitements pour les réfugiés encore plus difficile.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) apporte une aide à
certains Syriens ayant besoin de soins mais il impose des critères
restrictifs et demande une participation de 25% aux frais en raison du
manque de financements, selon le rapport.
Le rapport cite l’exemple d’un garçon de 12 ans brièvement brûlé, resté plusieurs jours sans soins, les blessures s’infectant.
Quand il a finalement été hospitalisé, seul le coût du traitement de
l’infection a été pris en charge, et non celui des brûlures qui peuvent
pourtant avoir des suites irréversibles.
De nombreux réfugiés, déjà pauvres, s’endettent lourdement afin de payer
médicaments et traitements, a affirmé Amnesty International.
D’autres sont même rentrés en Syrie pour y acheter des médicaments
meilleur marché, ou tenter d’y obtenir des soins, en dépit des risques
qu’ils courent en retournant dans le pays en guerre.
Certains se passent de soins, au risque de graves séquelles ou de mourir.
Amnesty International a salué les efforts du Liban qui continue à
accepter des réfugiés, soulignant que plus d’un million de Syriens ont
trouvé refuge dans ce petit pays qui ne compte que quatre millions
d’habitants.
Mais le refus du gouvernement d’autoriser l’installation d’hôpitaux de
campagne freine les efforts pour faciliter l’accès aux soins des
réfugiés, a ajouté l’organisation.
Elle a également appelé la communauté internationale à augmenter
d’urgence le financement du plan d’aide de l’ONU, à aider davantage le
Liban et les autres pays de la région, et ce que d’autres pays
accueillent davantage de réfugiés syriens.
"Il est temps que la communauté internationale reconnaisse les
conséquences de son échec à apporter une aide adéquate aux réfugiés du
conflit syrien", a déclaré Mme Gaughran.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire