vendredi 12 juillet 2013

Syrie : En Syrie, l’ASL se dit désormais en guerre contre Al Qaïda

Le meurtre d’un chef de l’Armée syrienne libre (ASL) par des islamistes liés à Al Qaïda constitue une déclaration de guerre, a dit vendredi un commandant de l’ASL, composante de la rébellion syrienne soutenue par les pays occidentaux et arabes.
Kamal Hamami, plus connu sous son nom de guerre d’Abu Bassel al Ladkani, a été tué jeudi dans le grand port syrien de Lattaquié par des islamistes du groupe "Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL).
"Nous allons les balayer", a déclaré un commandant de l’ASL ayant requis l’anonymat. "Nous n’allons pas les laisser s’en sortir comme cela, vu qu’ils veulent nous prendre pour cible."
D’après ce commandant, les militants liés à Al Qaïda ont affirmé qu’il n’y avait "pas de place" pour l’ASL dans la région où Kamal Hamami a été tué, dans le nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie.
D’autres responsables de l’opposition à Bashar al Assad ont précisé que Kamal Hamami, qui participait à une réunion avec des militants de l’EIIL lorsque ceux-ci l’ont tué, avait disputé aux islamistes la maîtrise d’un poste de contrôle à Lattaquié.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG proche de l’opposition, fait état de heurts de plus en plus fréquents depuis plusieurs semaines entre l’ASL à l’EIIL.
"Vendredi dernier, l’Etat islamique a tué un rebelle de l’ASL dans la province d’Idlib et l’a décapité", a dit Rami Abdelrahman, qui dirige l’OSDH. "Des attaques ont eu lieu dans de nombreuses provinces."
Les groupes islamistes radicaux, parfois liés à Al Qaïda, gagnent en influence au sein de l’insurrection syrienne et l’EIIL cherche depuis plusieurs mois à imposer son autorité sur les zones tenues par l’opposition dans le nord de la Syrie.
Parmi les groupes islamistes, les unités combattantes de l’EIIL ont pris le dessus sur le Front al Nosra, plus local, et ont commencé à imposer dans les "zones libérées" les règles les plus strictes de la loi musulmane.
Des sources internes aux services de sécurité des Etats-Unis ont rapporté cette semaine que les commissions du renseignement du Congrès américain bloquaient le projet de livraisons d’armes aux rebelles syriens, par crainte qu’elles ne terminent entre les mains d’islamistes.

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