vendredi 26 juillet 2013

Tunisie : "Al Moubarada" se retire de la constituante après le meurtre de Brahmi

Le parti de Kamed Morjane, ancien ministre du président tunisien déchu Ben Ali, a annoncé vendredi le retrait de ses députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et appelé à sa dissolution ainsi qu’au départ du gouvernement dirigé par les islamistes. "Après l’assassinat du député Mohamed Brahmi, le bureau politique d’Al Moubarada (L’initiative) a décidé de retirer les cinq représentants du parti de la constituante", a annoncé à la radio Samira Chaouachi, membre du bureau politique. "Dans les circonstances actuelles, nous nous refusons de siéger dans cette assemblée et demandons sa dissolution", a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué publié vendredi, le parti de Kamed Morjane a confirmé le retrait de ses députés et justifié son appel à la dissolution de l’ANC qui a "dévié de ses objectifs". Al Moubadara a aussi appelé à la démission du gouvernement, affirmant que l’équipe au pouvoir dirigée par le parti islamiste Ennahda a "failli à sa mission et devrait être remplacée par un gouvernement de salut national". L’achèvement de la Constitution en rédaction depuis près d’un an et demi doit être confié à "un comité d’experts", a estimé le parti fondé après le soulèvement de 2011 par le dernier ministre des Affaires étrangères de Ben Ali.
Ce retrait intervient après la démission d’un député d’opposition annoncée la semaine dernière lors d’une séance plénière consacrée à l’élection des membres de l’Instance électorale indépendante qui devrait organiser les prochaines élections. L’ANC est sous le feu de la critique en raison du retard pris dans la rédaction de la loi fondamentale et de divers dysfonctionnements. Des dizaines de militants de gauche et de la société civile ont manifesté vendredi devant le siège de l’ANC au Bardo (ouest de Tunis), demandant la dissolution de la constituante.

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