mardi 23 juillet 2013

Maroc : Une ONG marocaine dénonce une "dégradation" des droits de l’Homme

L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a dénoncé mardi une "dégradation" de la situation des droits de l’Homme dans le royaume, évoquant notamment le recours à la torture et à des procès politiques.
Dans son rapport de 200 pages présenté à Rabat, l’ONG la plus importante de défense des droits de l’Homme au Maroc accuse les forces de sécurité de recourir à "la répression, la provocation et au harcèlement" de militants.
Evoquant des violations constatées en 2012 et durant la première moitié de 2013, le rapport annuel estime que "la violation la plus grave concerne les détenus et consiste à les poursuivre pour des charges de droit commun dans le but de cacher la nature politique des procès".
Il critique en outre "les irrégularités qui ont entaché" plusieurs procès dont ceux de militants sahraouis, de présumés jihadistes et de militants du 20-Février, un mouvement de contestation lancé début 2011 dans le sillage du Printemps arabe.
En outre, selon l’AMDH, "les auteurs d’actes de tortures ne sont pas tenus responsables", de même pour ceux qui s’en prennent violemment à des rassemblements pacifiques.
Evoquant une situation carcérale "catastrophique", l’AMDH fait état d’une surpopulation atteignant jusqu’à plus de 160% et de cas de "torture physique et psychologique".
Le droit des femmes n’a pas connu "de progrès significatif par rapport à l’année précédente", souligne l’AMDH, évoquant 41.098 mariages de mineures pour la seule année 2012.
En matière de liberté de la presse, l’AMDH note des "cas de violence, des poursuites, des interrogatoires et des retrait d’accréditation" de journalistes.
En dépit de son inscription dans la Constitution récemment modifiée, la langue amazighe (berbère) est toujours interdite au Parlement et certains prénoms amazigh sont toujours prohibés, note l’ONG.
L’AMDH souligne en outre que "la vérité n’a pas été faite" sur le décès de cinq militants du 20-Février morts en 2011 dans l’incendie d’une agence bancaire.
Leurs familles et plusieurs ONG ont réclamé de pouvoir consulter les enregistrements vidéo de la banque, une demande qui n’a jusqu’ici pas été exaucée.
Enfin, l’AMDH déplore la condamnation de six personnes à la peine capitale en 2012.

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