Israël a rejeté mardi une initiative de l’Union européenne excluant
clairement les territoires occupés de sa coopération avec l’Etat hébreu,
alors que des militants s’inquiétaient d’une "vague sans précédent
d’avancement de plans de colonisation".
"Nous n’accepterons pas de diktats de l’extérieur sur nos frontières", a
affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Cette
question ne sera tranchée que dans le cadre de négociations directes".
Netanyahu avait convoqué une réunion ministérielle d’urgence à propos
des "lignes directrices" que l’UE a adoptées en juin et qui doivent
être publiées officiellement cette semaine.
Cette nouvelle réglementation dispose que tous les accords entre Israël
et l’UE "doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu’ils ne
s’appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967", a expliqué
à Bruxelles la porte-parole du service diplomatique de l’UE, Maja
Kocijancic.
Elle est "applicable à tous les prêts et instruments financiers financés
par l’Union européenne à partir de 2014", a-t-elle ajouté.
Cette initiative établit ainsi une distinction entre Israël d’une part
et la Cisjordanie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le plateau du
Golan d’autre part, territoires palestiniens ou syrien occupés par
Israël depuis 1967.
Selon de hauts responsables israéliens cités par le quotidien Haaretz,
Israël se retrouvera face à un dilemme : signer une clause faisant
référence aux lignes de 1967 qu’il récuse, ou renoncer à d’importants
projets de coopération avec son principal partenaire commercial.
"Si le gouvernement israélien veut signer des accords avec l’Union
européenne ou l’un de ses États membres, il devra reconnaître par écrit
que les colonies de Cisjordanie ne font pas partie d’Israël", a expliqué
un de ces responsables.
"J’aurais pensé que ceux qui s’inquiètent pour la paix et la stabilité
dans la région n’évoqueraient une telle question qu’après avoir réglé
des problèmes légèrement plus urgents, comme la guerre civile en Syrie
et la course de l’Iran pour se doter d’armes nucléaires", a ironisé Netanyahu.
Selon un haut responsable israélien s’exprimant sous le couvert de
l’anonymat, cette initiative européenne risque de compliquer encore plus
les efforts du secrétaire d’Etat américain John Kerry pour relancer le
processus de paix.
M. Kerry est arrivé mardi à Amman pour sa sixième tournée dans la région
depuis février. Il devait s’entretenir avec le président palestinien
Mahmud Abbas, les dirigeants jordaniens et des responsables de la Ligue
arabe. Aucun rendez-vous n’était en revanche fixé dans l’immédiat avec Netanyahu.
Le gouvernement palestinien a pour sa part salué l’initiative européenne
comme "une étape très importante pour arrêter la construction de
colonies et mettre fin à l’occupation", selon un communiqué officiel.
Hanane Achrawi, une membre du Comité exécutif de l’Organisation de
libération de la Palestine (OLP), s’est réjouie que l’UE soit passée "du
stade des déclarations (...) à des mesures concrètes qui auront un
impact positif sur les chances de paix".
Mais l’ONG israélienne anticolonisation La Paix Maintenant s’est
inquiétée mardi d’une "vague sans précédent d’avancement de plans de
colonisation".
Selon ces militants, une commission de l’administration militaire
israélienne doit se réunir mercredi pour "discuter et probablement
approuver la promotion de projets pour 1.071 unités de logement".
"En outre, la commission est censée approuver la validation (la dernière
étape avant la construction) d’un projet de construction de 732 unités à
Modiin Illit", selon l’ONG.
La Paix Maintenant voit dans ces projets "un autre message d’Israël aux
États-Unis et aux Palestiniens que ce gouvernement ne veut pas la paix"
et accuse le ministre de la Défense Moshé Yaalon de "virage à droite
pour complaire aux dirigeants des colons".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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