Les derniers événements d’Egypte, le printemps arabe et les
révolutions des jeunes pour le changement, montrent que le chemin pour
la démocratie et la justice dans les pays arabes est très long. Nous,
Palestiniens en général, et habitants de la bande de Gaza en
particulier, sommes très attentifs à l’évolution de la situation dans ce
pays voisin si proche de notre population.
C’est vrai que les conséquences de ces récents événements sur la
bande de Gaza sont graves pour le moment avec la fermeture du passage de
Rafah, le seul passage qui relie notre région sous blocus à
l’extérieur. C’est vrai que, sur le marché de Gaza il y a pénurie
d’électricité et de carburants à cause de la fermeture des tunnels par
l’armée égyptienne, mais le plus important pour nous c’est
l’amélioration de la situation et la stabilité politique et sécuritaire
de ce pays considéré comme un grand soutien à la cause palestinienne.
La politique palestinienne est claire : ne pas intervenir dans les
affaires internes des pays arabes et respecter le choix de la
population civile de ces pays dans ses orientations politiques.
La population gazaouite souffre certes de la fermeture du passage de
Rafah et de la fermeture des tunnels, mais c’est une population
patiente, confiante et capable de s’adapter aux différents événements
dans la région. Cette population résistante qui a pu supporter les
longues années du blocus israélien illégal, sera capable de supporter
les conséquences de ces derniers événements d’Egypte.
Ce pays, proche voisin des Palestiniens, et des Gazaouis en
particulier, sera toujours pour eux un grand pays solidaire à leur
cause, et dont les sacrifices, lors des différentes guerres
arabo-israéliennes, restent gravés dans les mémoires.
Entre la bande de Gaza, et l’Egypte, il n’y a pas seulement le
passage de Rafah, les tunnels, et les produits à acheminer, il y a
surtout des liens familiaux, des relations de voisinage, et un passé qui
témoigne de la particularité de leur relation.
Le plus urgent pour les Palestiniens est actuellement d’accélérer les
efforts de réconciliation entre les deux pouvoirs rivaux, à Gaza et en
Cisjordanie, afin d’être unis pour affronter la nouvelle réalité de la
région marquée par la poursuite de l’occupation israélienne certes, mais
aussi par l’instabilité politique dans beaucoup de pays.
En attendant, les Palestiniens de Gaza suivent avec beaucoup
d’attention les événements de ces derniers mois en Egypte et espèrent
un retour rapide au calme, et surtout une ouverture entre la bande de
Gaza et son voisin égyptien, avec une amélioration des relations entre
les deux populations civiles qui luttent ensemble pour la justice dans
une solidarité de voisinage.
(09-07-2013 - Ziad Medoukh)
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