Les Etats-Unis ont salué lundi du bout des lèvres l'élection au Liban du
président Michel Aoun soutenu par le Hezbollah chiite que Washington
considère comme une organisation "terroriste".
Dans un communiqué très prudent, la diplomatie américaine s'est bornée à
"féliciter le peuple du Liban pour l'élection du président Michel
Aoun". Aux yeux du département d'Etat, c'est "l'occasion de rétablir les
fonctions gouvernementales et de construire un avenir plus stable et
plus prospère pour tous les citoyens libanais".
Mais lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du
département d'Etat John Kirby s'est montré très critique sur le soutien
du Hezbollah chiite au nouveau chef de l'Etat libanais.
"Nous sommes conscients de l'appui qu'il a obtenu du Hezbollah qui est
une organisation terroriste étrangère. Ce n'est pas comme si nous étions
aveugles et nous restons évidemment très préoccupés par ce que fait le
Hezbollah dans la région", a dénoncé le responsable américain.
"Mais nous jugerons le président sur les décisions et les actions qu'il
prendra en formant et en dirigeant le gouvernement" libanais, a
poursuivi M. Kirby.
Interrogé sur un plus grand rôle éventuel du Hezbollah au sein du
gouvernement libanais, le porte-parole américain a concédé que "ce n'est
évidemment pas un résultat que nous aimerions voir".
Il y a dix jours, le secrétaire d'Etat John Kerry s'était déjà montré
sceptique sur le laborieux compromis entre les principales factions
politiques libanaises ayant permis l'élection de M. Aoun.
et ex-général chrétien est devenu lundi le nouveau président libanais,
mettant fin à un vide institutionnel de deux ans et demi causé par de
profondes divisions liées notamment à la guerre en Syrie.
Outre le soutien du Hezbollah chiite, il a été élu par le Parlement
grâce à l'appui de deux de ses adversaires politiques: le chef chrétien
maronite des Forces libanaises (FL) Samir Geagea et l'ancien Premier
ministre musulman sunnite Saad Hariri. Tous deux sont hostiles au
Hezbollah et au dictateur syrien Bashar al-Assad.
Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU a félicité le nouveau
président et a appelé les Libanais à former "sans attendre" un
gouvernement "capable de relever les graves défis" qu'affronte le pays
frontalier de la Syrie.
Dans un communiqué, M. Ban a dit "espérer que les parties libanaises
continueront désormais d'oeuvrer dans un esprit d'unité et dans
l'intérêt national". Les Libanais "méritent d'avoir des institutions
étatiques efficaces", a-t-il souligné.
L'ONU "continuera d'aider le Liban à préserver sa sécurité et sa
stabilité et à améliorer ses perspectives socio-économiques", a ajouté
Ban Ki-moon.
Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rendu hommage à "la
générosité incroyable" du Liban qui accueille des centaines de milliers
de réfugiés syriens. "L'important est que tous ceux qui ont une
influence l'utilisent pour mettre fin au conflit" syrien, a-t-il ajouté.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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