Quelques jours après la fin du sommet de Paris sur le climat doit
être inaugurée aux portes du Sahara la première phase du
méga-projet "Noor", présenté par le Maroc comme le plus grand parc
solaire au monde.
Ouvriers et ingénieurs s'activent pour que l'immense ferme solaire
située à une vingtaine de kilomètres de Ouarzazate, au centre du
Maroc, entre en activité d'ici à la fin décembre.
"Les travaux de construction sont achevés. Nous testons des
composantes de cette unité de production en vue de la connecter au
réseau national d'ici à la fin de l'année", explique Obaid Amrane,
membre du conseil d'administration de l'Agence marocaine de
l'énergie solaire.
Avec une capacité totale de production d'électricité de 580
megawatts (MW), le parc de Ouarzazate deviendra le "plus grand
complexe d'énergie solaire au monde", selon ses concepteurs. Il
devrait être à même de fournir de l'électricité à un million de
foyers.
Noor 1 sera une vitrine pour le Maroc qui doit accueillir fin 2016
la 22e conférence mondiale sur le climat, au cours de laquelle
sera examinée l'application des engagements pris par la COP21 ces
jours-ci à Paris.
Le royaume, dépourvu d'importantes réserves en hydrocarbures mais
très riche en ensoleillement, a développé un ambitieux plan de
développement des énergies renouvelables qui doit lui permettre de
subvenir à 42% de ses besoins énergétiques par ce biais à
l'horizon 2020.
Dans ce cadre, le roi Mohamed VI avait lancé en mai 2013 les
travaux de la première phase de Noor, d'un coût de 600 millions
d'euros. Un millier d'ouvriers ont été mobilisés.
Suivront les parcs Noor 2 et 3 en 2016 et 2017 tandis que l'appel
d'offre a été ouvert pour Noor 4.
- Continuer l'effort après 2030 -
Répartis sur 450 hectares, un demi-million de miroirs
cylindro-paraboliques d'une hauteur de 12 mètres chacun et
disposés sur 800 longues rangées suivent lentement le mouvement du
soleil. Ils font converger ses rayons pour permettre de chauffer à
haute température un fluide caloporteur qui fait ensuite
fonctionner une turbine à vapeur.
Avec une capacité de production d'électricité de 160 mégawatts,
Noor-1 est censé permettre au Maroc de réduire de manière
importante ses émissions de gaz à effet de serre.
Selon les estimations du ministère de l'Energie, le complexe
permettra d'éviter l'émission de 240.000 tonnes de CO2 par an. Et
même 522.000 tonnes quand Noor-2 et Noor-3 seront opérationnels.
En plus de ses projets solaires, le Maroc a également inauguré fin
2014 à Tarfaya (sud-ouest) le plus grand parc éolien d'Afrique
(300 MW).
Le coût total de ces différents projets s'élève à 13,1 milliards
de dollars (12 milliards d'euros), soit 60% des investissements en
énergie du Maroc jusqu'en 2020.
Outre les énergies renouvelables, le Maroc avait également annoncé
l'an dernier un vaste projet de développement gazier, destiné à
réduire la dépendance énergétique du royaume et qui nécessitera
4,6 milliards de dollars (4,22 milliards d'euros)
d'investissements.
"Les choses se passent bien jusqu'ici, et nous pensons arriver à
dépasser 2000 MW pour l'éolien d'ici à 2020", a déclaré le
ministre marocain de l'Energie et de l'Environnement, Abdelkader
Amara.
Rabat est déterminé à poursuivre le développement des énergies
renouvelables au-delà de cette date afin de tenir son objectif de
réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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