Les forces gouvernementales en position de faiblesse maximale ont pilonné vendredi des positions
rebelles dans Alep et aux alentours, dans le but de repousser une
offensive de grande envergure lancée par des islamistes pour s'emparer
des secteurs contrôlés par le régime, a annoncé l'Observatoire syrien
des droits de l'homme.
L'offensive des islamistes entamée jeudi est la plus importante depuis
que les insurgés se sont emparés d'une bonne partie des secteurs est
d'Alep en 2012, laissant une ville scindée en deux parties.
Située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la frontière turque,
Alep était la ville la plus peuplée de Syrie avant que le pays ne
bascule dans la guerre civile.
Perdre Alep restreindrait un peu plus l'emprise du régime sanguinaire de Bashar al
Assad sur les régions de l'ouest du pays, près de la frontière avec le
Liban, où l'armée syrienne cherche à conserver ses positions avec
l'appui des miliciens chiites du Hezbollah libanais.
Selon l'OSDH, les combats entre insurgés et soldats gouvernementaux, qui
ont commencé jeudi, se sont poursuivis aux premières heures de
vendredi.
De source militaire syrienne, on assure que l'offensive des insurgés a
été repoussée et que de lourdes pertes ont été infligées aux
assaillants.
Le militaire interrogé précise que les avions de l'armée de l'air et de
l'artillerie ont été utilisés pour viser les rebelles qui, dit-il, ont
utilisé des armes lourdes pour attaquer et notamment des mortiers
improvisés très meurtriers, les "hell cannons" fabriqués à partir de
cylindres de cuisinières à gaz.
Par la suite, la télévision publique syrienne a montré des dizaines de
corps de combattants armés et indiqué que l'armée avait tué 100 insurgés
dans la contre-offensive.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdoulrahman, avait indiqué auparavant que
les rebelles avaient conquis des bâtiments à Djamiat al Zahra, dans la
banlieue nord-ouest de la ville. Il a ensuite indiqué qu'ils avançaient
dans une partie de l'ouest d'Alep qui les rapprocherait du coeur de la
ville.
Au moins 35 insurgés ont été tués dans ce secteur, dont une dizaine de
Syriens et de nombreux autres originaires d'Asie centrale, a indiqué
Rami Abdoulrahman. La guerre civile syrienne attire des combattants
étrangers venus de divers points du monde musulman, notamment des
djihadistes d'Asie centrale.
La ville d'Azaz, dans les campagnes au nord d'Alep, est elle aussi la cible de raids aériens, a-t-il dit.
Une alliance d'insurgés, qui englobe le Front al Nosra et les islamistes
d'Ahrar al Cham, a annoncé avoir mis sur pied un commandement conjoint
pour coordonner l'offensive visant à "libérer" Alep et à gouverner
ensuite la ville sur la base de la charia (loi islamique).
Un autre groupe de rebelles, dont certains combattent sous la houlette
de l'Armée syrienne libre (ASL) et reçoivent de l'aide des occidentaux, a
dit s'être emparé d'un important site de recherche proche de la partie
d'Alep contrôlée par le gouvernement.
De source proche des services de sécurité turcs, on déclare que les
autorités turques ont déployé des renforts de troupes et de matériel le
long de la frontière avec la Syrie.
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a dit cependant qu'Ankara ne
projetait pas, pour l'instant, d'incursion militaire en Syrie.
Le gouvernement syrien accuse la Turquie d'aider les rebelles à
progresser dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. La
quasi-totalité de la province est tombée aux mains des insurgés depuis
qu'ils se sont emparés de la capitale provincial du même nom en mars.
Près de la frontière libanaise, le Hezbollah a envoyé ces derniers jours
des renforts dans les zones proches de la ville de Zabadani, où des
cibles ont été pilonnées vendredi par l'aviation de Bashar selon la
télévision de Damas. Une usine de production de roquettes aurait été
détruite.
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