Trente-trois personnes ont été tuées mardi dans des violences à travers
l’Irak, dont 18 dans un bombardement sur la ville de Fallujah tenue
depuis début janvier par des insurgés, selon des responsables médicaux
et des services de sécurité.
L’Irak a renoué avec le niveau de violences de 2008, quand le pays
sortait à peine d’un conflit confessionnel sanglant après l’invasion
américaine de 2003.
A Fallujah, à 60 km à l’ouest de Bagdad, un bombardement a fait 18 morts
et 43 blessés, a indiqué un médecin de l’hôpital de la ville.
Le bombardement, qui s’est produit à la mi-journée, a touché un marché,
des bureaux municipaux et les environs de l’hôpital, selon un
correspondant de l’AFP à Fallujah.
Cette ville ainsi que des secteurs de Ramadi, 40 km plus à l’ouest, échappent depuis début janvier au contrôle des autorités.
L’armée irakienne bombarde régulièrement la ville et a tenté plusieurs offensives au sol pour tenter de la reprendre.
L’armée affirme viser des caches d’insurgés lors de ses bombardements,
mais des habitants et groupes de défense des droits de l’Homme assurent
que les civils en sont les premières victimes.
Human Rights Watch (HRW) a accusé le mois dernier l’armée de larguer des
barils d’explosifs sur des zones d’habitation et d’avoir visé l’hôpital
de Fallujah, en violation des lois internationales.
La crise dans la province d’Al-Anbar a débuté le 30 décembre avec le
démantèlement à Ramadi d’un camp de protestataires sunnites
anti-gouvernementaux, qui dénonçaient la marginalisation de leur
communauté par les autorités dominées par les chiites.
Ailleurs dans le pays, des attaques et assassinats ont fait 15 morts
mardi, ont indiqué des responsables médicaux et des services de
sécurité.
A Iskandariya, au sud de Bagdad, deux personnes ont été tuées par balles
et trois avec des couteaux par des insurgés sur une route, pour des
raisons qui restent encore obscures.
Iskandariya est situé dans une zone multiconfessionnelle surnommée le
"Triangle de la mort" en raison des nombreuses violences qui s’y étaient
produites au plus fort des affrontements confessionnels de 2006-2007.
Dans la capitale elle-même, un fonctionnaire a été abattu, tandis que
trois personnes étaient tuées dans des attaques dans la périphérie nord
de Bagdad.
Dans le nord du pays, six personnes, dont quatre policiers, ont péri
dans des attaques dans les provinces de Salaheddine, Ninive et Kirkouk.
Les violences ont fait plus de 4000 morts dans le pays depuis le début de l’année, dont 900 pour le seul mois de mai.
Les autorités imputent cette escalade à des facteurs extérieurs, au
premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et
experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la
colère de la minorité sunnite, qui s’estime marginalisée et maltraitée
par les autorités dominées par les chiites.
Les responsables politiques cherchent depuis plusieurs semaines à
constituer des alliances en vue de la formation d’un gouvernement, que
le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki entend continuer à diriger,
même si les législatives du 30 avril ne lui ont pas donné de majorité
claire.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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