Le président des Etats-Unis Barack Obama a salué vendredi la
transition politique en Tunisie en recevant son Premier ministre Mehdi
Jomaâ, tandis que la Maison-Blanche annonçait pour ce pays une nouvelle
garantie de prêts de 500 millions de dollars.
Evoquant le "printemps arabe" déclenché il y a plus de trois ans,
M. Obama a reconnu que "certains pays ont eu du mal dans cette
transition" de régimes autoritaires vers la démocratie.
"La bonne nouvelle est qu’en Tunisie, où (ces révoltes populaires) ont
commencé, nous avons assisté aux progrès que nous espérions, même s’il y
a eu des difficultés", a ajouté le président américain face à M. Jomaâ à
la Maison-Blanche, en assurant que "les Etats-Unis ont un grand intérêt
à ce que l’expérience tunisienne soit couronnée de succès".
De son côté, M. Jomaâ, qui s’exprimait en français, a remarqué que "nous
sommes aujourd’hui à la fin de cette transition politique qui se passe
plutôt bien en Tunisie après quelques difficultés (...) et nous abordons
la transition économique".
"Nous comptons sur nous-mêmes mais nous comptons aussi sur la bonne
coopération (...) avec nos pays amis, plus particulièrement les
Etats-Unis, pour essayer de donner aux jeunes ce qu’ils attendaient :
des perspectives en terme d’emploi, des perspectives de prospérité,
après cette liberté", a ajouté le chef du gouvernement.
"Je peux résumer ce qui se passe en Tunisie, ce grand projet, comme une
start-up", a-t-il affirmé. "Il faut y croire, prendre des risques et
investir", a-t-il conclu, cette fois en anglais.
Dans un communiqué commun, Washington et Tunis ont ensuite officialisé
le soutien américain en annonçant une seconde garantie de prêts de 500
millions de dollars qui "facilitera l’accès de la Tunisie aux marchés
des capitaux internationaux". Une première garantie de prêts avait été
octroyée en 2012, à hauteur de 485 millions de dollars.
Washington a en outre fourni une assistance de près de 400 millions de dollars à la Tunisie depuis 2011.
La réception de M. Jomaâ dans le prestigieux Bureau ovale était destinée
à signifier le soutien des Etats-Unis à la "transition historique"
démocratique en Tunisie, selon la Maison-Blanche.
Malgré sa situation encore fragile, la Tunisie fait bonne figure face à
d’autres pays du "printemps arabe". L’armée a repris le pouvoir en main
en Egypte, la Libye et le Yémen restent secoués par des violences,
tandis que la Syrie a sombré dans une guerre civile meurtrière.La visite
à la Maison-Blanche constituait le point d’orgue du séjour à Washington
de M. Jomaâ qui, mercredi devant le groupe de réflexion CSIS, avait
plaidé pour que son pays bénéficie d’une "relation économique avec les
Etats-Unis comparable à (celle que la Tunisie) a avec l’Europe".
Lors de son passage dans la capitale fédérale américaine, M. Jomaâ
devait aussi rencontrer le numéro deux du département d’Etat William
Burns, et être reçu au Congrès, au Fonds monétaire international et à la
Banque mondiale.
Le secrétaire d’Etat John Kerry s’était rendu quelques heures mi-février
à Tunis pour assurer le pays précurseur des "printemps arabes" du
soutien des Etats-Unis dans sa "transition vers la démocratie", trois
ans après la révolution qui a chassé du pouvoir le régime autoritaire de
Zine El Abidine Ben Ali.
M. Jomaâ, à la tête d’un gouvernement apolitique formé en janvier après
le départ du pouvoir d’une coalition menée par le parti islamiste
Ennahda, tente de remédier à la situation économique dans son pays,
anémique depuis le soulèvement populaire de 2011.
La Tunisie, confrontée à un essor de la mouvance islamiste jihadiste, a
connu une année 2013 mouvementée et marquée notamment par les
assassinats de deux opposants politiques, attribués à des extrémistes
religieux.
(05-04-2014)
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