Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a rencontré mardi pour la
deuxième fois en 24 heures le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu, achevant une visite éclair au Proche-Orient, où il était de
nouveau attendu mercredi pour tenter de sauver les négociations de paix
israélo-palestiniennes.
M. Kerry s’efforçait d’arracher un compromis sur la libération de
prisonniers palestiniens par Israël, qui pourrait aboutir à
l’élargissement de Jonathan Pollard, condamné à perpétuité aux
Etats-Unis pour espionnage au profit d’Israël, où il est considéré comme
un héros national.
Le chef de la diplomatie américaine est parti dans la matinée pour une
réunion de l’Otan à Bruxelles mais il devrait revenir dans la région dès
mercredi pour une entrevue avec le président palestinien Mahmud Abbas,
selon une source officielle palestinienne.
M. Kerry, arrivé précipitamment lundi pour tenter de sauver les
négociations au bord de la rupture, a eu un petit-déjeuner de plus de
deux heures avec Netanyahu, avec lequel il s’était déjà longuement
entretenu la veille au soir.
Sa rencontre prévue lundi soir avec M. Abbas avait été annulée, mais il
s’est entretenu avec le négociateur palestinien Saëb Erakat.
M. Abbas a présidé lundi soir une réunion de la direction palestinienne
qui a exigé des assurances de M. Kerry sur la libération par Israël d’un
dernier groupe de prisonniers, qui était prévue le 29 mars, sous peine
de relancer leurs démarches à l’ONU.
La direction palestinienne a également exclu toute prolongation des
pourparlers au-delà de l’échéance du 29 avril sans un "arrêt complet de
la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est".
"M. Erakat a tenu une autre réunion avec l’émissaire américain Martin
Indyk et les négociateurs israélien Yitzhak Molcho et (la ministre de la
Justice) Tzipi Livni", a indiqué à l’AFP une source palestinienne
proche du dossier.
"La rencontre n’a pas abouti à des résultats en raison de l’insistance
d’Israël sur un accord palestinien pour prolonger les négociations
jusqu’à la fin de l’année en échange du quatrième contingent de
prisonniers", a-t-on précisé.
Les négociateurs palestiniens réclament, outre l’arrêt de la
colonisation, la libération d’un millier de prisonniers supplémentaires,
dont des dirigeants tels que Marwan Barghouthi et Ahmad Saadat, des
malades, des personnes âgées et des femmes, tandis qu’Israël en propose
420, à sa discrétion, ainsi que l’ouverture permanente du passage
frontalier entre la Cisjordanie et la Jordanie et des mesures de
regroupement familial, selon la même source.
Selon des sources proches des négociations, les Etats-Unis pourraient
mettre dans la balance afin d’amadouer Israël la libération de Jonathan
Pollard, un ancien expert de la marine américaine arrêté en 1985,
condamné à perpétuité pour avoir transmis à Israël des milliers de
documents secrets sur le renseignement américain dans le monde arabe.
Aux termes d’une proposition d’accord, il serait libéré avant la Pâque
juive, à la mi-avril, les négociations de paix seraient prolongées et un
groupe supplémentaire de prisonniers palestiniens serait relâché en
plus du dernier contingent prévu, selon ces sources.
La porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki a toutefois refusé
de se prononcer. "Jonathan Pollard a été reconnu coupable d’espionnage
et il purge sa peine. Je n’ai pas de nouvelle à son sujet", a-t-elle
assuré.
Un accord conclu sous l’égide de M. Kerry a permis la reprise en juillet pour neuf mois des négociations de paix.
En vertu de cet accord, la direction palestinienne a suspendu pendant
les pourparlers toute démarche d’adhésion aux organisations
internationales, y compris aux instances judiciaires susceptibles de
poursuivre Israël, en contrepartie de la libération en quatre phases de
104 prisonniers incarcérés avant les accords d’Oslo de 1993, dont les
trois premiers groupes ont été relâchés.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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