dimanche 7 juillet 2013

Syrie : Ahmad Djarba élu à la tête de l’opposition

Ahmad Djarba, un chef de tribu lié au Qatar, a été élu samedi président de la Coalition nationale syrienne (CNS), principale composante de l’opposition, à l’issue d’un scrutin serré.
Chef de tribu de la province de Hasaka, dans l’est de la Syrie, Ahmad Djarba est lié à l’Arabie saoudite. Il a devancé lors du vote Mustafa al Sabbagh, un homme d’affaires proche du Qatar.
"Un changement s’imposait. L’ancienne direction de la coalition n’avait pas su offrir quelque chose de substantiel au peuple syrien et se préoccupait de jeux politiciens intestins. Ahmad Djarba est prêt à travailler avec tout le monde", a déclaré à Reuters un haut responsable de la Coalition.
L’élection difficile d’Ahmad Djarba, obtenue à l’issue de longues discussions, illustre les divisions qui minent l’opposition au président Bashar al Assad et qui se retrouvent aussi sur le terrain.
Des combats meurtriers ont opposé vendredi une unité de l’opposition syrienne liée à Al Qaïda à des combattants rebelles dans la ville d’Al Dana, dans le nord du pays, non loin de la frontière turque.
La persistance des divergences au sein de la Coalition, qui se veut représentative de l’opposition, a jusqu’ici retenu les puissances occidentales de fournir des armes sophistiquées aux insurgés.
Les partenaires internationaux de la CNS tenaient à éviter que la réunion ne tourne au fiasco comme le mois dernier. Seule l’intervention de dernière minute de diplomates turcs, occidentaux et arabes avait alors permis à la CNS d’échapper à l’implosion.
La France a adressé ses félicitations à Ahmad Djarba. "Le renouvellement des instances dirigeantes de la Coalition auquel vient de procéder à Istanbul son assemblée générale récemment élargie renforce son statut de représentant légitime du peuple syrien", a déclaré le Quai d’Orsay dans un communiqué.
La réunion d’Istanbul a également été fortement influencée par la situation politique en Egypte, où les Frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu de l’histoire du pays, ont été chassés du pouvoir.
Les Frères musulmans ont pu toutefois élire l’un des leurs, Farouk Tayfour, à l’une des deux vice-présidences de la CNS.
La CNS se divise en trois blocs principaux : la branche soutenue par l’Arabie saoudite, le groupe de Mustafa al Sabbagh porté par le Qatar et les Frères musulmans syriens.
Avant le scrutin, Faruk Tayfur, numéro deux Frères musulmans de Syrie, avait estimé que l’intervention des forces armées égyptiennes contre Morsi était une honte. "La révolution égyptienne, qui avait fourni un exemple élevé aux autres révolutions par son caractère pacifique, est entrée dans une mauvaise passe", a-t-il ajouté.
Les tractations, manoeuvres et atermoiements d’Istanbul sont perçus avec amertume par certains combattants de l’opposition en Syrie, au moment où les forces de Bashar al Assad regagnent du terrain, notamment autour de la ville de Homs.
"Comment la CNS ose-t-elle tenir une élection et faire comme si tout était normal alors que Homs est pilonnée ? L’Histoire ne vous fera pas de cadeaux", écrit ainsi Nader sur son compte twitter.

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