Ahmad Djarba, un chef de tribu lié au Qatar, a été élu samedi président
de la Coalition nationale syrienne (CNS), principale composante de
l’opposition, à l’issue d’un scrutin serré.
Chef de tribu de la province de Hasaka, dans l’est de la Syrie, Ahmad
Djarba est lié à l’Arabie saoudite. Il a devancé lors du vote Mustafa
al Sabbagh, un homme d’affaires proche du Qatar.
"Un changement s’imposait. L’ancienne direction de la coalition n’avait
pas su offrir quelque chose de substantiel au peuple syrien et se
préoccupait de jeux politiciens intestins. Ahmad Djarba est prêt à
travailler avec tout le monde", a déclaré à Reuters un haut responsable
de la Coalition.
L’élection difficile d’Ahmad Djarba, obtenue à l’issue de longues
discussions, illustre les divisions qui minent l’opposition au président
Bashar al Assad et qui se retrouvent aussi sur le terrain.
Des combats meurtriers ont opposé vendredi une unité de l’opposition
syrienne liée à Al Qaïda à des combattants rebelles dans la ville d’Al
Dana, dans le nord du pays, non loin de la frontière turque.
La persistance des divergences au sein de la Coalition, qui se veut
représentative de l’opposition, a jusqu’ici retenu les puissances
occidentales de fournir des armes sophistiquées aux insurgés.
Les partenaires internationaux de la CNS tenaient à éviter que la
réunion ne tourne au fiasco comme le mois dernier. Seule l’intervention
de dernière minute de diplomates turcs, occidentaux et arabes avait
alors permis à la CNS d’échapper à l’implosion.
La France a adressé ses félicitations à Ahmad Djarba. "Le renouvellement
des instances dirigeantes de la Coalition auquel vient de procéder à
Istanbul son assemblée générale récemment élargie renforce son statut de
représentant légitime du peuple syrien", a déclaré le Quai d’Orsay dans
un communiqué.
La réunion d’Istanbul a également été fortement influencée par la
situation politique en Egypte, où les Frères musulmans dont est issu
Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu de l’histoire du
pays, ont été chassés du pouvoir.
Les Frères musulmans ont pu toutefois élire l’un des leurs, Farouk Tayfour, à l’une des deux vice-présidences de la CNS.
La CNS se divise en trois blocs principaux : la branche soutenue par
l’Arabie saoudite, le groupe de Mustafa al Sabbagh porté par le Qatar
et les Frères musulmans syriens.
Avant le scrutin, Faruk Tayfur, numéro deux Frères musulmans de Syrie,
avait estimé que l’intervention des forces armées égyptiennes contre
Morsi était une honte. "La révolution égyptienne, qui avait fourni un
exemple élevé aux autres révolutions par son caractère pacifique, est
entrée dans une mauvaise passe", a-t-il ajouté.
Les tractations, manoeuvres et atermoiements d’Istanbul sont perçus avec
amertume par certains combattants de l’opposition en Syrie, au moment
où les forces de Bashar al Assad regagnent du terrain, notamment autour
de la ville de Homs.
"Comment la CNS ose-t-elle tenir une élection et faire comme si tout
était normal alors que Homs est pilonnée ? L’Histoire ne vous fera pas
de cadeaux", écrit ainsi Nader sur son compte twitter.
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