Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prolongé jeudi sa visite au
Proche-Orient, après avoir assuré que ses efforts en vue d’une reprise
des négociations de paix israélo-palestiniennes commençaient à porter
leurs fruits.
M. Kerry, qui devait initialement quitter la Jordanie jeudi, "restera à
Amman jeudi soir" et plus longtemps s’il le faut, a déclaré un
responsable du département d’Etat.
Alors que M. Kerry avait souligné mercredi qu’Israéliens et Palestiniens
se rapprochaient d’une reprise des négociations directe, la radio
militaire israélienne a annoncé que l’armée se préparait à lever des
restrictions à la circulation des Palestiniens en Cisjordanie.
"Après une évaluation sur la sécurité, deux routes dans les territoires
doivent être bientôt ouvertes à la circulation pour les Palestiniens,
une au nord de Ramallah et une près de Beit Haggai", une colonie près de
Hébron, a annoncé la radio.
"Dans le cadre d’une ouverture des négociations", il est possible de
mener "ce qu’on appelle des mesures de rétablissement de la confiance", a
expliqué à la radion le ministre israélien du Développement régional
Sylvan Shalom, alors que l’armée a assuré qu’il s’agissait seulement
d’un geste à l’occasion du ramadan.
Jeudi après-midi, le président palestinien Mahmud Abbas doit réunir les
dirigeants de son mouvement, le Fatah, puis la direction palestinienne,
pour étudier les dernières propositions de M. Kerry, selon des sources
officielles palestiniennes.
M. Kerry attend le résultat de cette réunion pour décider de la suite de son programme, a expliqué un responsable américain.
Mardi, le chef de la diplomatie américaine a présenté une "initiative" à
M. Abbas, qui y a répondu mercredi en proposant une série
d’amendements, a indiqué à l’AFP un responsable palestinien sous couvert
de l’anonymat.
L’un des principaux amendements serait qu’en cas de poursuite de la
colonisation pendant les négociations, la direction palestinienne puisse
relancer ses démarches, actuellement suspendues à la demande de
Washington, pour adhérer à des organisations internationales, y compris
les instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël, a précisé
ce responsable.
Pour reprendre les négociations, M. Abbas a régulièrement répété qu’il
exigeait un gel total de la colonisation et une référence aux lignes
d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin
1967 comme base de discussions.
La Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté toute
"condition préalable", n’envisageant que des "gestes de bonne volonté",
comme un gel partiel de la colonisation, selon les médias.
"Par des efforts intenses et déterminés, nous avons pu réduire les
divergences (entre Israéliens et Palestiniens) de manière très
significative", a assuré M. Kerry mercredi.
"Nous continuons à nous rapprocher et je continue d’avoir l’espoir que
les deux parties vont venir s’asseoir à la même table", avait-il ajouté,
tout en reconnaissant, sans donner de détails, que plusieurs points
restaient à régler.
Selon un responsable palestinien, M. Kerry est "déterminé à annoncer avant son départ la reprise des négociations".
Mais cette perspective est assombrie par une initiative européenne
imposant que tous les accords entre Israël et l’UE excluent
explicitement les territoires occupés depuis 1967 (Cisjordanie,
Jérusalem-Est, bande de Gaza et plateau du Golan).
Lors d’un entretien téléphonique mercredi avec M. Kerry, Netanyahu —
qui n’a pour le moment aucune rencontre prévue avec le secrétaire
d’Etat— a affirmé que cette initiative "gênait les efforts pour
reprendre les négociations", selon une source israélienne.
Le président israélien Shimon Peres a appelé jeudi l’UE à suspendre ce
projet : "Attendez avant de décider, donnez la priorité à la paix",
a-t-il lancé.
Le mouvement palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, rival du Fatah de
M. Abbas, a affirmé de son côté dans un communiqué "refuse(r) un retour
aux négociations avec l’occupation" et rejeter "la position des
ministres arabes des Affaires étrangères qui font pression" en ce sens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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