jeudi 18 juillet 2013

Israël/Palestine : Kerry prolonge sa visite au Proche-Orient

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prolongé jeudi sa visite au Proche-Orient, après avoir assuré que ses efforts en vue d’une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes commençaient à porter leurs fruits.
M. Kerry, qui devait initialement quitter la Jordanie jeudi, "restera à Amman jeudi soir" et plus longtemps s’il le faut, a déclaré un responsable du département d’Etat.
Alors que M. Kerry avait souligné mercredi qu’Israéliens et Palestiniens se rapprochaient d’une reprise des négociations directe, la radio militaire israélienne a annoncé que l’armée se préparait à lever des restrictions à la circulation des Palestiniens en Cisjordanie.
"Après une évaluation sur la sécurité, deux routes dans les territoires doivent être bientôt ouvertes à la circulation pour les Palestiniens, une au nord de Ramallah et une près de Beit Haggai", une colonie près de Hébron, a annoncé la radio.
"Dans le cadre d’une ouverture des négociations", il est possible de mener "ce qu’on appelle des mesures de rétablissement de la confiance", a expliqué à la radion le ministre israélien du Développement régional Sylvan Shalom, alors que l’armée a assuré qu’il s’agissait seulement d’un geste à l’occasion du ramadan.
Jeudi après-midi, le président palestinien Mahmud Abbas doit réunir les dirigeants de son mouvement, le Fatah, puis la direction palestinienne, pour étudier les dernières propositions de M. Kerry, selon des sources officielles palestiniennes.
M. Kerry attend le résultat de cette réunion pour décider de la suite de son programme, a expliqué un responsable américain.
Mardi, le chef de la diplomatie américaine a présenté une "initiative" à M. Abbas, qui y a répondu mercredi en proposant une série d’amendements, a indiqué à l’AFP un responsable palestinien sous couvert de l’anonymat.
L’un des principaux amendements serait qu’en cas de poursuite de la colonisation pendant les négociations, la direction palestinienne puisse relancer ses démarches, actuellement suspendues à la demande de Washington, pour adhérer à des organisations internationales, y compris les instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël, a précisé ce responsable.
Pour reprendre les négociations, M. Abbas a régulièrement répété qu’il exigeait un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.
La Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté toute "condition préalable", n’envisageant que des "gestes de bonne volonté", comme un gel partiel de la colonisation, selon les médias.
"Par des efforts intenses et déterminés, nous avons pu réduire les divergences (entre Israéliens et Palestiniens) de manière très significative", a assuré M. Kerry mercredi.
"Nous continuons à nous rapprocher et je continue d’avoir l’espoir que les deux parties vont venir s’asseoir à la même table", avait-il ajouté, tout en reconnaissant, sans donner de détails, que plusieurs points restaient à régler.
Selon un responsable palestinien, M. Kerry est "déterminé à annoncer avant son départ la reprise des négociations".
Mais cette perspective est assombrie par une initiative européenne imposant que tous les accords entre Israël et l’UE excluent explicitement les territoires occupés depuis 1967 (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza et plateau du Golan).
Lors d’un entretien téléphonique mercredi avec M. Kerry, Netanyahu — qui n’a pour le moment aucune rencontre prévue avec le secrétaire d’Etat— a affirmé que cette initiative "gênait les efforts pour reprendre les négociations", selon une source israélienne.
Le président israélien Shimon Peres a appelé jeudi l’UE à suspendre ce projet : "Attendez avant de décider, donnez la priorité à la paix", a-t-il lancé.
Le mouvement palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, rival du Fatah de M. Abbas, a affirmé de son côté dans un communiqué "refuse(r) un retour aux négociations avec l’occupation" et rejeter "la position des ministres arabes des Affaires étrangères qui font pression" en ce sens.

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