jeudi 18 juillet 2013

Israël/Palestine : Abbas réunit l’OLP pour reprendre le dialogue avec Israël

Mahmud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, exposera jeudi à 15h00 (12h00 GMT) les idées du secrétaire d’Etat américain John Kerry concernant la relance du processus de paix avec Israël à la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Le chef de la diplomatie américaine, qui effectue sa sixième visite au Proche-Orient depuis son entrée en fonction le 1er février, a estimé mercredi que les divergences entre Israéliens et Palestiniens s’étaient réduites de manière significative et a émis l’espoir d’une reprise des négociations de paix gelées depuis 2010.
Il s’est entretenu mardi pendant cinq heures avec Mahmud Abbas lors d’un dîner de rupture du jeûne à Amman, dont rien n’a filtré. "Le président va présenter la proposition (aux membres de l’OLP) que lui a faite M. Kerry et une décision sera prise", a déclaré Wassel Abu Youssef, membre de l’OLP.
John Kerry a également rencontré mercredi dans la capitale jordanienne des dirigeants de la Ligue arabe.
Dans un communiqué publié dans la soirée, la Ligue apporte son soutien aux efforts du chef de la diplomatie américaine, rapporte l’agence de presse jordanienne PETRA.
Elle espère que ces efforts permettront de parvenir à une solution à deux Etats "par l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967 (avant la guerre des Six-Jours), avec un échange limité de territoires de même taille et de même valeur".
"Nous sommes parvenus à réduire de manière significative les divergences. Nous continuons à nous approcher du but et je continue à garder espoir que chaque camp puisse venir s’asseoir à la table des négociations", a estimé pour sa part John Kerry.
Mercredi, l’Etat hébreu a cependant autorisé la construction de 732 habitations dans la colonie de peuplement de Modiin Ilit, en Cisjordanie, à mi-chemin entre Tel Aviv et Jérusalem.
C’est la poursuite de ces constructions dans les territoires occupés depuis la guerre des Six-Jours en juin 1967 qui avait provoqué la suspension des négociations de paix en 2010.
Pour Mahmud Abbas, les constructions doivent cesser avant la reprise des négociations, une requête rejetée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui demande une relance du dialogue sans condition.
Abbas pourrait toutefois cédé du terrain sur cette question en échange d’une amnistie des combattants de l’OLP purgeant de longues peines de prison.
Un tel geste de clémence ne semble pas être imminent mais la radio de l’armée israélienne a dit que certains points de contrôle en Cisjordanie pourraient être démantelés.
"Ce genre de choses a toujours été possible dans un cadre général", a dit le ministre Silvan Shalom à la radio. "Si les services de la défense estiment que cela ne nuit pas à la sécurité, bien sûr, nous avons la possibilité de prendre ce genre de mesures".
Face à ce contentieux, John Kerry a relancé un plan de paix avancé en vain en 2002 par la Ligue arabe et a invité les Israéliens à la considérer avec attention.
"Israël doit examiner avec attention cette initiative qui promet à Israël la paix avec les 22 nations arabes et les 35 nations musulmanes - soit 57 nations qui sont là à attendre la possibilité de faire la paix avec Israël", a-t-il dit.
Le plan avait été présenté par l’Arabie saoudite lors d’un sommet de la Ligue arabe à Beyrouth en 2002.
Le projet proposait une pleine reconnaissance de l’Etat hébreu à la condition que celui-ci restitue l’ensemble des territoires conquis en 1967 et qu’il accepte une "solution juste" pour les réfugiés palestiniens.
La proposition a été assouplie il y a trois mois par un responsable qatari qui a évoqué la possibilité d’un échange de territoires.
Pour les Palestiniens, les frontières de leur futur Etat doivent correspondre au tracé antérieur à l’intervention israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Benjamin Netanyahu juge que les frontières israéliennes deviendraient indéfendables dans leur ancienne configuration.
En Israël, des spéculations circulent sur la possibilité que Benjamin Netanyahu accepte, avec des réserves et dans le cadre d’un compromis avec Mahmud Abbas, une proposition américaine prenant ce tracé comme base de la reprise des négociations.
Certains commentateurs politiques israéliens estiment que le Premier ministre, bien qu’opposé au gel des mises en chantier dans les colonies, pourrait accepter que celles-ci soient limitées aux enclaves que le gouvernement entend conserver quel que soit la nature d’un éventuel accord avec les Palestiniens.
Les Palestiniens font, quant à eux, valoir que chaque visite d’un responsable occidental dans la région est accompagnée par l’annonce de nouvelles constructions.

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