La mort de 50 manifestants pro-Morsi lors de tirs lundi au Caire, que
les Frères musulmans qualifient de "massacre", préoccupent de nombreux
pays. Ces derniers craignent un arrêt du processus démocratique en
Egypte. Le président égyptien par intérim Adly Mansour a ordonné
l’ouverture d’une enquête sur ces violences qui se sont produites lors
d’une manifestation de partisans du président déchu Mohamed Morsi au
Caire, alors qu’ils priaient devant le siège de la Garde républicaine.
Les Frères musulmans ont appelé "au soulèvement" contre "ceux qui sont
en train d’essayer de lui voler sa révolution avec des chars".
Washington. La diplomatie américaine a invité
l’armée à faire preuve du "maximum de retenue" et condamné les appels à
la violence des Frères musulmans. "Nous appelons l’armée à faire preuve
du maximum de retenue", a déclaré la porte-parole du département d’Etat,
Jennifer Psaki. "La stabilité et le fonctionnement démocratique de
l’Egypte sont en jeu", a-t-elle ajouté. Le porte-parole de la Maison
Blanche a dans le même temps assuré qu’il n’y aurait pas de coupes
immédiates américaines dans l’aide militaire à l’Egypte.
France. Paris a "condamné" les violences survenues
en Egypte, "d’où qu’elles viennent". Elle appelle toutes les parties à
faire preuve de retenue, à refuser l’escalade et à préserver l’unité
nationale", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires
étrangères, Philippe Lalliot. L’UE a appelé toutes les parties à "éviter
les provocations ou l’escalade de la violence". "Tous ceux qui
revendiquent la légitimité doivent agir de manière responsable pour le
bien du pays", a déclaré dans un communiqué un porte-parole de la chef
de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Allemagne. Le ministre des Affaires étrangères,
Guido Westerwelle, a demandé la mise en place d’une enquête rapide par
"une autorité indépendante". Il a exprimé la "grande inquiétude" de
l’Allemagne.
Turquie. Emboitant le pas aux Frères musulmans
d’Egypte, le pouvoir turc a qualifié de "massacre" les tirs des soldats
et policiers égyptiens contre des pro-Morsi. "Je condamne vivement ce
massacre, pendant la prière du matin, au nom des valeurs fondamentales
de l’humanité que nous avons toujours défendues", a écrit le ministre
turc des Affaires étrangère Ahmet Davutoglu dans un message sur Twitter.
L’Egypte représente l’espoir des aspirations montantes à la démocratie
au Moyen Orient, et la Turquie sera toujours solidaire du peuple
égyptien", a-t-il poursuivi.
Iran. La république islamique a jugé "inacceptable
et inquiétante" l’intervention des forces armées dans les affaires
politiques égyptiennes. Le porte-parole du ministère iranien des
Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que "la bipolarisation de
la société égyptienne" était "dangereuse" et a mis en cause "les
Occidentaux et le régime sioniste" (Israël) qui ne "veulent pas d’une
Egypte forte".
Qatar. L’émirat, principal soutien des Frères
musulman, a dénoncé "des actes déplorables" qu’il dénonce "avec force".
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exhorté les
autorités égyptiennes à "protéger les manifestants pacifiques et leur
droit à s’exprimer" et à "préserver les acquis de la révolution du 25
janvier 2011" qui avait provoqué la chute de Hosni Moubarak et abouti à
la victoire des islamistes aux élections de 2012.
Yémen. des milliers de manifestants ont exprimé leur
"solidarité" avec le président égyptien destitué, à l’appel du parti
islamiste, présent au sein du gouvernement yéménite.
Soudan. Quelque 200 islamistes soudanais ont
manifesté devant l’ambassade d’Egypte à Khartoum. "Nous sommes avec le
président légal d’Egypte", pouvait-on lire sur une banderole.
Gaza. Le Hamas a condamné "le massacre de dizaines
de civils égyptiens pacifiques". Dans un communiqué, "il a exprimé sa
profonde douleur et appelle à épargner le sang du peuple égyptien".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire