mardi 9 juillet 2013

Égypte : Réactions aux violences de l’étranger

La mort de 50 manifestants pro-Morsi lors de tirs lundi au Caire, que les Frères musulmans qualifient de "massacre", préoccupent de nombreux pays. Ces derniers craignent un arrêt du processus démocratique en Egypte. Le président égyptien par intérim Adly Mansour a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces violences qui se sont produites lors d’une manifestation de partisans du président déchu Mohamed Morsi au Caire, alors qu’ils priaient devant le siège de la Garde républicaine. Les Frères musulmans ont appelé "au soulèvement" contre "ceux qui sont en train d’essayer de lui voler sa révolution avec des chars".

Washington. La diplomatie américaine a invité l’armée à faire preuve du "maximum de retenue" et condamné les appels à la violence des Frères musulmans. "Nous appelons l’armée à faire preuve du maximum de retenue", a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki. "La stabilité et le fonctionnement démocratique de l’Egypte sont en jeu", a-t-elle ajouté. Le porte-parole de la Maison Blanche a dans le même temps assuré qu’il n’y aurait pas de coupes immédiates américaines dans l’aide militaire à l’Egypte.

France. Paris a "condamné" les violences survenues en Egypte, "d’où qu’elles viennent". Elle appelle toutes les parties à faire preuve de retenue, à refuser l’escalade et à préserver l’unité nationale", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Philippe Lalliot. L’UE a appelé toutes les parties à "éviter les provocations ou l’escalade de la violence". "Tous ceux qui revendiquent la légitimité doivent agir de manière responsable pour le bien du pays", a déclaré dans un communiqué un porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Allemagne. Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a demandé la mise en place d’une enquête rapide par "une autorité indépendante". Il a exprimé la "grande inquiétude" de l’Allemagne.

Turquie. Emboitant le pas aux Frères musulmans d’Egypte, le pouvoir turc a qualifié de "massacre" les tirs des soldats et policiers égyptiens contre des pro-Morsi. "Je condamne vivement ce massacre, pendant la prière du matin, au nom des valeurs fondamentales de l’humanité que nous avons toujours défendues", a écrit le ministre turc des Affaires étrangère Ahmet Davutoglu dans un message sur Twitter. L’Egypte représente l’espoir des aspirations montantes à la démocratie au Moyen Orient, et la Turquie sera toujours solidaire du peuple égyptien", a-t-il poursuivi.

Iran. La république islamique a jugé "inacceptable et inquiétante" l’intervention des forces armées dans les affaires politiques égyptiennes. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que "la bipolarisation de la société égyptienne" était "dangereuse" et a mis en cause "les Occidentaux et le régime sioniste" (Israël) qui ne "veulent pas d’une Egypte forte".

Qatar. L’émirat, principal soutien des Frères musulman, a dénoncé "des actes déplorables" qu’il dénonce "avec force". Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exhorté les autorités égyptiennes à "protéger les manifestants pacifiques et leur droit à s’exprimer" et à "préserver les acquis de la révolution du 25 janvier 2011" qui avait provoqué la chute de Hosni Moubarak et abouti à la victoire des islamistes aux élections de 2012.

Yémen. des milliers de manifestants ont exprimé leur "solidarité" avec le président égyptien destitué, à l’appel du parti islamiste, présent au sein du gouvernement yéménite.

Soudan. Quelque 200 islamistes soudanais ont manifesté devant l’ambassade d’Egypte à Khartoum. "Nous sommes avec le président légal d’Egypte", pouvait-on lire sur une banderole.

Gaza. Le Hamas a condamné "le massacre de dizaines de civils égyptiens pacifiques". Dans un communiqué, "il a exprimé sa profonde douleur et appelle à épargner le sang du peuple égyptien".

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