Le président par intérim égyptien Adly Mansour a décidé vendredi de
dissoudre la chambre haute du Parlement (Choura), dominée par les
islamistes, et de nommer un nouveau chef des services de renseignement.
La chambre haute, qui assumait la totalité du pouvoir législatif après
la dissolution l’an dernier de la chambre des députés, était acquise au
président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et renversé mercredi
par l’armée. Adly Mansour a aussi nommé un nouveau chef du
renseignement, Mohammed Ahmed Farid, a indiqué l’agence officielle Mena.
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La situation politique affecte le tourisme
Les violences et le coup d’État en Égypte ont entraîné des annulations
de séjours de touristes étrangers et risquent de mettre à mal l’espoir
des autorités de retrouver cette année les records de visiteurs atteints
en 2010, avant la révolution qui avait renversé le président Hosni
Moubarak. En 2010, plus de 14 millions de visiteurs avaient séjourné en
Égypte, où le tourisme est l’une des principales sources de devises.
Mais avec le Printemps arabe et ses conséquences, cette économie qui
fait vivre directement ou indirectement environ 10 % de la population
active s’était effondrée.
En 2012, les étrangers ont peu à peu retrouvé le chemin du pays des
pharaons, à commencer par les Russes, premier contingent de touristes
avec 1,9 million de visiteurs, les Allemands (1,2 million) et les
Britanniques. À contre-courant, les Français, amateurs de tourisme
culturel, avaient, quant à eux, continué de largement bouder la
destination. Globalement, l’année 2013 avait plutôt bien commencé avec
4,9 millions de touristes accueillis de janvier à mai, dont 1,26 million
de Russes et seulement 107 000 Français, selon les chiffres officiels
égyptiens. Le ministère du Tourisme affirmait fin avril que les taux de
réservation dans les hôtels de la mer Rouge dépassaient les 80 % pour
l’été et atteignaient près de 45 % au Caire. Il espérait reconquérir
cette année les sommets de 2010. Mais la nouvelle crise politique risque
de modifier la donne.
Certains pays comme la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Suisse
ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Égypte. La
Russie et l’Allemagne ne sont toutefois pas allées jusque-là. Berlin
estime que les séjours balnéaires et les croisières ne présentent aucun
danger. Moscou recommande seulement d’"éviter les zones où se déroulent
des manifestations de masse" et d’"éviter de quitter les stations
balnéaires". Les Russes, pour lesquels l’Égypte est désormais la
deuxième destination étrangère après la Turquie, séjournent surtout en
bord de mer. Idem pour les Allemands.
Aussi, "il n’y a pas d’annulations", a assuré Irina Tiourina,
porte-parole de l’Union russe des voyagistes. Elle constate certes un
ralentissement des réservations depuis mercredi, mais "tous les avions
pour l’Égypte sont pleins jusqu’au 10 juillet". En Allemagne, TUI,
numéro un des tour-opérateurs, souligne qu’on peut "passer des vacances
tout à fait normales" au bord de la mer Rouge. La compagnie aérienne
Lufthansa évoque des vols "pleins" vers l’Égypte pour les jours à venir
et des réservations "toujours bonnes". La crise en Égypte n’a "aucune
conséquence" non plus sur les nombreux vols d’Air Berlin.
L’ambiance est moins détendue en Grande-Bretagne, où des touristes sont
rapatriés de Louxor par les voyagistes Thomson et First Choice, ou
encore en France, où certains tour-opérateurs ont mis en oeuvre le plan
B, suspendant les séjours au Caire, à Héliopolis et les excursions dans
le Sinaï et proposant à leurs clients de rentrer en Europe. "On a ouvert
une cellule de crise jeudi matin. Nous avons 130 clients en ce moment
en Égypte. Sept sont en croisière et les autres au bord de la mer Rouge.
On leur a proposé un retour anticipé par le premier vol possible et un
certain nombre a dit oui. Et on suspend tous les départs vers l’Égypte
jusqu’au 14 juillet", a expliqué le porte-parole de Thomas Cook France
vendredi.
En Italie, Andrea Costanza, président de la Fédération italienne des
entreprises de voyage et de tourisme (Fiavet), indique avoir "enregistré
20 % d’annulations" de séjours et un attentisme dans les réservations.
"Pour l’instant, ce sont Le Caire, les croisières sur le Nil qui sont
les plus touchés", dit-il. "De toute façon, l’Égypte ne s’est jamais
remise depuis le Printemps arabe. Il y a certaines entreprises
(italiennes) qui fonctionnement uniquement sur l’Égypte -
Charm-el-Cheikh par exemple, est une localité quasi italienne, avec des
enseignes en italien, etc.- et c’est désastreux pour elles", juge-t-il.
En espérant que "la situation reviendra le plus vite à la normale".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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