Des milliers de touristes britanniques étaient rapatriés samedi au
lendemain de l'attentat dans une station balnéaire au sud de Tunis, qui
s'annonce comme le plus meurtrier pour le Royaume-Uni depuis le carnage
de Londres il y a dix ans.
"Massacre sur des transats", "Bloody Friday", "Terreur sur la plage": la
presse britannique ne se faisait guère d'illusions quant au lourd
tribut payé par le Royaume-Uni dans l'attaque contre l'hôtel Riu
Imperial Marhaba à Port el Kantaoui, à 140 km au sud de Tunis et près de
Sousse.
Le Foreign Office a indiqué samedi à l'AFP que le nombre de Britanniques
tués était toujours officiellement chiffré à cinq, sur les 38 victimes
au total. Mais il a aussi renvoyé aux propos de la veille du ministre
des Affaires étrangères Philip Hammond, qui dès vendredi a dit
s'attendre à ce que ce bilan s'alourdisse.
Dans la nuit, le Premier ministre tunisien Habib Essid a annoncé que les victimes étaient "en majorité des Britanniques".
"Il semble malheureusement que ce soit le cas, certaines victimes
doivent encore être identifiées. Mais le nombre (de tués britanniques)
va augmenter", a confirmé le ministre britannique de la Défense, Michael
Fallon, à la chaîne Skynews.
Le Royaume-Uni se préparait donc samedi à la nouvelle de l'attaque la
plus meurtrière depuis les attentats-suicides du 7 juillet 2005 à
Londres dans lesquels 56 personnes avaient trouvé la mort.
Le Premier ministre David Cameron devait présider samedi matin une
nouvelle réunion de crise. A Londres, les mesures de sécurité ont été
renforcées pour la Gay Pride, prévue samedi dans les rues de la
capitale, et pour le "Armed Forces Day", une journée nationale en
hommage aux forces armées.
Les premiers touristes rapatriés en urgence de Tunisie ont atterri
samedi en Grande-Bretagne. A l'aéroport de Manchester, deux ambulances
attendaient à la sortie du Terminal 2. Certains passagers étaient en
pleurs au moment de débarquer.
Le tour opérateur Thomson et First Choice a envoyé dix avions en Tunisie
pour rapatrier environ 2.500 touristes britanniques. "Certains de nos
clients ont été tués et blessés", a ajouté le tour opérateur qui a
annulé tous ses séjours en Tunisie la semaine prochaine et proposé
d'autres destinations à ses clients.
Un touriste, Jeremy Moore, "heureux d'être rentré" a indiqué, à son
arrivée à l'aéroport londonien de Gatwick, que les passagers de son vol
avaient applaudi lorsque l'avion avait décollé.
Les plages tunisiennes sont particulièrement prisée par les vacanciers
britanniques. Ils étaient plus de 5.000 en vacances en Tunisie au moment
du drame, selon les tours opérateurs.
De nombreux témoignages glaçants continuaient à affluer pour décrire l'horreur vécue à l'heure du déjeuner vendredi.
"J'ai vu un homme recevoir une balle dans la tête, un autre a été touché
au ventre. Il y avait du sang partout", a raconté Ellie Makin.
La presse a aussi identifié quelques héros.
Keith Hawkes, un ancien soldat gurkha (membre de l'armée britannique
recruté au Népal), âgé de 70 ans, a raconté au Times comment il est
passé juste à côté du tireur lorsqu'il a fait face au feu nourri de son
arme automatique pour se porter à la rescousse des victimes. "Je ne
saurai jamais pourquoi il ne m'a pas visé moi", a-t-il dit.
Une jeune Galloise, Saera Wilson, a remercié son compagnon de s'être
interposé, utilisant son corps comme bouclier pour la protéger.
Matthew James, 30 ans, a été touché trois fois, à l'épaule, la poitrine
et la hanche, mais ses jours ne sont pas en danger. "Il était couvert de
sang, mais il m'a juste dit de m'enfuir. Il m'a dit: +Je t'aime, bébé,
mais va t'en. Dis à nos enfants que leur papa les aime.+ Je n'avais
jamais rien vu d'aussi courageux", a déclaré sa compagne.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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