Le Saint-Siège et "l'Etat de Palestine" ont signé
vendredi au Vatican un accord historique sur les droits de l'Eglise
catholique dans les territoires palestiniens, a annoncé le Vatican dans
un communiqué.
L'accord a été signé dans le Palais pontifical par le secrétaire pour
les relations avec les Etats (ministre des Affaires étrangères), le
prélat britannique Paul Richard Gallagher, et par le ministre
palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki.
La mise au point de ce texte par une commission bilatérale a pris 15 ans.
Même si le Vatican parle d'"Etat de Palestine" depuis début 2013, à la
suite du vote de l'ONU, les Palestiniens se sont réjouis que cette
signature équivale à "une reconnaissance de facto" de leur Etat, ce qui
mécontente Israël.
M. al-Maliki a qualifié cet accord d'"historique", un accord qui, a-t-il
dit, "n'aurait pas été possible sans la bénédiction de Sa Sainteté, le
pape François, à nos efforts pour y parvenir".
Cet accord contient "des clauses sans précédent qui portent sur le
statut spécial de la Palestine comme lieu de naissance du christianisme
et comme berceau des relations monothéistes", "encourage la présence et
les activités de l'Eglise catholique dans l'Etat de Palestine" et
garantit "le statut et la protection des lieux saints" chrétiens, a
ajouté le ministre.
Pour Mgr Gallagher, "cet accord signé par le Saint-Siège et l'Etat de
Palestine montre le progrès accompli par l'Autorité palestinienne dans
les dernières années, et surtout le niveau de soutien international, qui
a culminé avec la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU du 29
novembre 2012, qui a reconnu la Palestine comme un Etat observateur non
membre".
"C'est mon espoir, a-t-il ajouté, que cet accord puisse jouer le rôle
d'un stimulant pour qu'il puisse être mis fin définitivement au conflit
(israélo-palestinien) qui a duré trop longtemps" et que "la solution
tant désirée de deux Etats puisse devenir réalité le plus vite
possible".
Mgr Gallagher a encore souligné que "l'Eglise locale avait été
activement impliquée dans les négociations" et estimé que l'accord signé
vendredi "donne une reconnaissance juridique et des garanties au
travail de l'Eglise catholique et de ses institutions en Palestine".
Insistant sur l'importance de la liberté de religion dans l'actualité
tragique du Moyen-Orient, le chef de la diplomatie vaticane a espéré que
cet accord "servirait de modèle pour d'autres pays majoritairement
arabes et musulmans".
Pour l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), cet accord fait
du Vatican le 136e pays à avoir reconnu l'Etat de Palestine.
Quand l'accord avait été annoncé mi-mai, Israël avait estimé qu' une
telle reconnaissance de l'Etat de Palestine "ne fait pas avancer le
processus de paix et éloigne la direction palestinienne de la table des
négociations bilatérales".
Le Saint-Siège, qui a des relations diplomatiques avec Israël depuis
1993, négocie depuis 1999 un accord sur les droits juridiques et
patrimoniaux des congrégations catholiques dans l'Etat hébreu. Mais
chaque rencontre semestrielle se solde par un échec.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire