Israël a rejeté dimanche en bloc les accusations
contre son armée lors de la guerre de Gaza, justifiant des opérations
ayant tué près de 2 200 Palestiniens, en majorité des civils, dans un
rapport officiel qui n'a en rien entamé la détermination des
Palestiniens à réclamer justice. Le gouvernement israélien a rendu un
rapport dans lequel il estime que ses soldats "n'ont pas
intentionnellement visé des civils ou des cibles civiles" et que leurs
actions étaient "légitimes" et légales".
Des conclusions qui vont à l'encontre des rapports alarmants d'ONG et
d'organisations internationales, de même que des déclarations de soldats
israéliens qui ont récemment défrayé la chronique dans l'État hébreu.
Tous ont dénoncé un usage "indiscriminé" de la force à l'encontre de
civils dans un territoire exigu, surpeuplé et sous blocus terrestre,
maritime et aérien israélien depuis huit ans. "La plupart des faits qui
ont semblé à des parties extérieures relever d'attaques sans
discernement contre des civils ou des cibles civiles étaient en fait des
attaques légitimes contre des cibles militaires, sous des apparences
civiles, relevant des opérations militaires des groupes terroristes",
rétorque le rapport, alors qu'Israël accuse régulièrement le Hamas, au
pouvoir à Gaza et dont les hommes ont combattu les troupes israéliennes
durant les trois offensives lancées par Israël ces six dernières années,
de se servir des civils gazaouis comme de "boucliers humains" pour
mener des "crimes de guerre".
Une accusation que les Palestiniens renvoient à l'État hébreu et pour
laquelle ils ont adhéré à la Cour pénale internationale (CPI) dans le
but avoué d'y poursuivre des dirigeants israéliens. La procureur de la
CPI, Fatou Bensouda, a décidé en janvier un examen préliminaire des
événements pour "déterminer s'il existe un fondement raisonnable" pour
ouvrir une enquête. La prochaine échéance de ce long processus
judiciaire approche à grands pas : fin juin, la Commission des droits de
l'homme de l'ONU doit rendre son propre rapport sur la guerre de Gaza,
un texte qui n'a pas encore été publié mais que le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu a déjà rejeté comme une "perte de temps".
La commission de l'ONU est "un organisme qui a voté plus de résolutions
contre Israël que contre la Syrie, l'Iran et la Corée du Nord réunis",
a-t-il martelé devant ses ministres.
"Israël est la cible d'une campagne de délégitimisation sans précédent
(...), le but est de salir Israël et nous riposterons", a-t-il promis,
alors que l'État hébreu mène actuellement une contre-offensive active
contre les appels internationaux au boycott et les critiques à
l'étranger. Pour lui, le coupable, c'est le Hamas, "une organisation
terroriste meurtrière coupable d'un double crime de guerre : d'une part,
elle tire volontairement sur des civils et, d'autre part, elle se cache
derrière d'autres civils".
500 enfants palestiniens tués (ONU)
Le rapport israélien s'appuie sur les enquêtes de l'armée, dont la
dernière en date, qui portait sur la mort de quatre enfants sous les
yeux de la presse internationale et qui avait provoqué un scandale
mondial, a été close cette semaine sans que personne ne soit condamné.
Les proches des quatre enfants âgés de 9 à 11 ans s'étaient indignés de
cette clôture, réclamant "instamment à la communauté internationale
d'agir sérieusement pour mettre fin à cette farce".
Une justice que les Palestiniens entendent bien obtenir. Ce rapport,
"une suite logique de ce qu'Israël a fait dans la bande de Gaza", selon
les mots d'Ehab Bseiso, porte-parole du gouvernement d'union palestinien
depuis Ramallah en Cisjordanie occupée, "ne change rien", ils ne
s'appuieront que sur les résultats d'une "enquête internationale",
a-t-il poursuivi. Le 8 juillet 2014, Israël avait lancé une offensive
aérienne, et terrestre un temps, contre la bande de Gaza dans le but de
faire cesser les tirs de roquettes depuis la petite enclave sous blocus
vers son territoire. En 50 jours, près de 2 200 Palestiniens ont été
tués, dont plus de 500 enfants selon l'ONU, tandis que 73 personnes ont
péri du côté israélien, dont 67 soldats.
Ce bilan avait fait de 2014 l'année la plus meurtrière depuis 1967 et
l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, selon l'ONU, qui
recense 11 Palestiniens tués depuis début 2015 par des soldats
israéliens, le dernier dimanche matin près de Ramallah.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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