Les autorités israéliennes ont expulsé mardi l'ex-président tunisien
Moncef Marzouki et la députée européenne Ana Miranda après avoir
appréhendé le bateau à bord duquel ils entendaient briser le blocus
israélien sur Gaza.
"L'(ancien) président tunisien et la députée espagnole se sont envolés
dans la matinée. Quatorze autres personnes sont en cours d'expulsion", a
affirmé à l'AFP une porte-parole de l'Autorité israélienne de
l'immigration.
La marine israélienne avait intercepté lundi le chalutier Marianne avant
de l'escorter vers le port israélien d'Ashdod, au nord de l'enclave
palestinienne, tandis que les trois autres navires de la "Flottille de
la liberté III" étaient repartis vers des ports grecs.
Au total, 16 étrangers se trouvaient à bord du Marianne, ainsi que deux
Israéliens, le député arabe israélien Bassel Ghattas et un journaliste.
Ces deux derniers ont été libérés mais M. Ghattas pourrait être entendu
par une commission parlementaire et s'expose à des sanctions.
"Au final, la Flottille de la liberté III a atteint son but principal:
attirer l'attention locale et mondiale sur la crise humanitaire à Gaza,
qui est le résultat du siège qu'Israël lui impose", a affirmé M. Ghattas
à la presse. En interceptant le bateau, Israël a incité "des militants
du monde entier à envoyer flottille après flottille, jusqu'à ce que le
blocus soit levé", a-t-il ajouté.
Il y a cinq ans, un assaut des forces israéliennes à bord d'un des
bateaux d'une autre flottille internationale s'était soldé par la mort
de 10 militants turcs.
Le blocus terrestre, aérien et maritime de la bande de Gaza a été imposé
par Israël après l'enlèvement d'un de ses soldats en juin 2006 par le
Hamas puis renforcé lors de la prise de pouvoir du mouvement islamiste
dans l'enclave un an plus tard.
Concrètement, il est impossible de pénétrer dans les eaux gazaouies ou
de s'éloigner de plus de six miles nautiques des côtes de Gaza sous
peine d'essuyer des tirs de la marine israélienne.
Quant aux passages terrestres, tous contrôlés par Israël, à l'exception
de Rafah que l'Egypte n'ouvre qu'au compte-gouttes, les contrôles y sont
si drastiques que très peu des 1,8 million de Gazaouis parviennent à
quitter leur enclave exiguë et surpeuplée.
Les matériaux de construction se font par ailleurs toujours attendre
dans ce territoire ravagé il y a un an par une offensive israélienne, la
troisième en six ans, qui a fait près de 2.200 morts côté palestinien
et laissé 100.000 Gazaouis sans abris.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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