Des groupes jihadistes liés au réseau Al-Qaïda ont pris en otages
environ 200 civils kurdes après de violents combats avec des combattants
kurdes dans deux villages du nord-est de la Syrie, pays en proie à la
guerre, a rapporté une ONG syrienne mercredi.
Ailleurs en Syrie où les combats entre insurgés et forces du régime de
Bachar al-Assad ne connaissent pas de répit, six fonctionnaires d’un
"centre de recherches scientifiques" à Damas ont été tués dans une
attaque rebelle alors l’armée bombardait sans relâche plusieurs régions
tenues par la rébellion.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), "les
combattants du front Al-Nosra et de l’Etat islamique en Irak et au
Levant (EIIL) ont pris le contrôle du village de Tall Aren dans la
province d’Alep et assiègent un autre village proche, Tall Hassel. Ils
retiennent en otages environ 200 civils parmi les habitants des deux
villages", a précisé dans un communiqué.
Selon le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, les jihadistes ont
emmené ces civils dans un lieu non précisé et on ignorait dans
l’immédiat les intentions des assaillants à leur égard et leurs
exigences pour les libérer.
Les combats dans les deux villages kurdes ont "éclaté dimanche à l’aube
après l’appel d’un des chefs de l’EIIL à aller affronter la brigade
kurde" relevant de l’Armée syrienne libre (ASL), la principale
composante de la rébellion, a précisé M. Abdel Rahmane.
Les jihadistes ont alors lancé un assaut contre le siège d’un bataillon
de cette brigade à Tall Hassel tuant son chef, a-t-il précisé à l’AFP.
L’assaut a provoqué de violents combats entre kurdes et jihadistes dans
les deux villages qui ont coûté la vie jusqu’à mercredi à "16 kurdes
dont 11 combattants" et à 10 jihadistes dont un dirigeant d’Al-Nosra,
selon l’OSDH.
Depuis deux semaines, de violents combats opposent dans le nord et le
nord-est syrien les jihadistes aux combattants kurdes qui ont réussi à
chasser les islamistes de plusieurs secteurs, le plus important étant la
localité de Ras al-Aïn, à la frontière turque.
Ces combats ont fait des dizaines de morts des deux côtés, alors que la
Syrie est dévastée par une guerre civile entre régime et rebelles
déclenchée par une révolte populaire durement réprimée par le pouvoir
depuis mars 2011.
Plus de 100.000 personnes ont péri dans le conflit et des millions de
Syriens ont fui leur pays pour se réfugier dans les pays voisins ou
ailleurs, selon l’ONU. La Ligue arabe et l’Organisation de la
coopération islamique ont appelé à un cessez-le-feu à l’occasion de la
fin du mois de jeûne musulman du ramadan la semaine prochaine.
A Damas, six employés ont été tués et 19 autres ont été blessés
lorsqu’un obus de mortier "tiré par des terroristes (rebelles)" a touché
le bus qui les transportait vers ce centre à Barzé, selon l’agence
officielle Sana.
Dans la province de Damas, deux notables syriens qui faisaient office de
médiateurs entre loyalistes et insurgés ont été assassinés à Zabadani,
selon Sana et l’OSDH qui s’appuie sur un large réseau de militants et
sources médicales en Syrie. Sana a indiqué qu’ils ont été abattus par
"des terroristes".
Dans le nord du pays, où l’armée perd du terrain, des combats ont éclaté
à la périphérie de Khan al-Assal, localité près d’Alep capturée par les
insurgés et que le régime tente de reprendre. C’est dans cette localité
que régime et rébellion se sont mutuellement accusés en mars d’avoir
utilisé des armes chimiques.
Le régime assoit de son côté son pouvoir notamment à Homs (centre), où
ses troupes, appuyées par le Hezbollah libanais, ont repris lundi le
quartier clé de Khaldiyé après un mois de violents bombardements aériens
qui ont laissé le secteur en ruines.
Depuis, l’armée bombarde la Vieille ville, dernier bastion rebelle à
Homs, dans le but de reprendre le contrôle total de cette troisième
ville de Syrie.
Le pape François a exprimé pour sa part sa préoccupation sur le sort
d’un père jésuite italien, Paolo Dall’Oglio, après des informations non
confirmées sur l’enlèvement de ce religieux critique du régime par des
membres d’Al-Qaïda.
Alors que le conflit a aussi une dimension confessionnelle , le chef
d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a qualifié le Hezbollah d"exécutant du
projet iranien en Syrie", en référence au soutien indéfectible de l’Iran
chiite à Damas.
(31-07-2013 - Assawra avec les agences de presse)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
mercredi 31 juillet 2013
Égypte : Le gouvernement va "mettre fin" aux sit-in des Frères
Le gouvernement égyptien a déclaré mercredi qu’il considérait les sit-in
organisés par les Frères musulmans comme une menace pour la sécurité
nationale et a annoncé qu’il allait intervenir pour y mettre fin.
Des milliers de partisans des Frères musulmans, mouvement auquel appartient Mohamed Morsi, observent deux sit-in au Caire et ils ont fait savoir qu’ils resteraient là jusqu’à ce que le président, déposé le 3 juillet par l’armée et placé en détention, soit rétabli dans ses fonctions.
"Le gouvernement a décidé de prendre toutes mesures nécessaires pour faire face à ces risques et pour y mettre un terme", a fait savoir le gouvernement par un communiqué lu à la télévision. Il dit avoir demandé au ministre de l’Intérieur de faire tout le nécessaire pour y remédier dans le cadre de la loi.
Le gouvernement de transition mis en place par les militaires a parlé d’"actes de terrorisme" et d’entrave à la circulation à cause des manifestations des Frères musulmans, qui ne sont, à ses yeux, plus acceptables.
Au moins 80 partisans des Frères musulmans ont été tués samedi à l’aube lors d’une intervention des forces de sécurité.
Des milliers de partisans des Frères musulmans, mouvement auquel appartient Mohamed Morsi, observent deux sit-in au Caire et ils ont fait savoir qu’ils resteraient là jusqu’à ce que le président, déposé le 3 juillet par l’armée et placé en détention, soit rétabli dans ses fonctions.
"Le gouvernement a décidé de prendre toutes mesures nécessaires pour faire face à ces risques et pour y mettre un terme", a fait savoir le gouvernement par un communiqué lu à la télévision. Il dit avoir demandé au ministre de l’Intérieur de faire tout le nécessaire pour y remédier dans le cadre de la loi.
Le gouvernement de transition mis en place par les militaires a parlé d’"actes de terrorisme" et d’entrave à la circulation à cause des manifestations des Frères musulmans, qui ne sont, à ses yeux, plus acceptables.
Au moins 80 partisans des Frères musulmans ont été tués samedi à l’aube lors d’une intervention des forces de sécurité.
Israël/Palestine : "Il n’y a pas d’alternative à la paix" avec les Palestiniens (Shimon Peres)
Le président israélien Shimon Peres a souligné mercredi qu’il n’y avait
pas d’alternative à la paix avec les Palestiniens, après un premier
round des négociations de paix directes israélo-palestiniennes à
Washington. "Il n’y a pas d’alternative à la paix. La guerre n’a pas de
sens", a-t-il déclaré aux journalistes à Vilnius. "Israélien, je suis
plein d’espoir, car le processus de paix a été repris", a-t-il dit.
Selon Shimon Peres, qui aura 90 ans vendredi, les négociations ont un "objectif clair" qui est d’aboutir à "un État juif nommé Israël et à un État arabe nommé Palestine, qui ne luttent pas l’un contre l’autre, mais qui vivent en amitié et coopèrent".
Après trois ans de blocage et plus de six décennies d’un conflit historique, les négociateurs israélien Tzipi Livni et palestinien Saëb Erakat ont réamorcé lundi et mardi un dialogue direct, sous les auspices du secrétaire d’État américain John Kerry. Ils ont accepté de chercher à sceller un accord de paix final d’ici neuf mois. "Le Moyen-Orient pourrait changer si la terreur, la crise, la faim, le chômage et l’oppression laissent la place à une nouvelle époque marquée par l’économie et le social", a estimé le président israélien. "Nous voulons la paix non seulement avec les Palestiniens, mais avec tous les pays arabes", a-t-il déclaré.
Lors d’une conférence de presse commune avec Shimon Peres, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, a salué la reprise des négociations. "Si un consensus a lieu, l’UE est prête à soutenir le processus pour sortir du conflit et mettre en oeuvre des accords de paix", a-t-elle assuré.
Selon Shimon Peres, qui aura 90 ans vendredi, les négociations ont un "objectif clair" qui est d’aboutir à "un État juif nommé Israël et à un État arabe nommé Palestine, qui ne luttent pas l’un contre l’autre, mais qui vivent en amitié et coopèrent".
Après trois ans de blocage et plus de six décennies d’un conflit historique, les négociateurs israélien Tzipi Livni et palestinien Saëb Erakat ont réamorcé lundi et mardi un dialogue direct, sous les auspices du secrétaire d’État américain John Kerry. Ils ont accepté de chercher à sceller un accord de paix final d’ici neuf mois. "Le Moyen-Orient pourrait changer si la terreur, la crise, la faim, le chômage et l’oppression laissent la place à une nouvelle époque marquée par l’économie et le social", a estimé le président israélien. "Nous voulons la paix non seulement avec les Palestiniens, mais avec tous les pays arabes", a-t-il déclaré.
Lors d’une conférence de presse commune avec Shimon Peres, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, a salué la reprise des négociations. "Si un consensus a lieu, l’UE est prête à soutenir le processus pour sortir du conflit et mettre en oeuvre des accords de paix", a-t-elle assuré.
Tunisie : La Tunisie en crise politique et sécuritaire face au "terrorisme"
Les islamistes au pouvoir en Tunisie et leurs détracteurs poursuivaient
mercredi leur bras de fer politique autour du sort du gouvernement après
l’assassinat d’un opposant et une attaque sanglante contre l’armée qui
ont montré l’ampleur de la menace "terroriste".
Ajoutant encore à la tension, les autorités ont annoncé qu’une patrouille de gendarmes avait été visée par un engin explosif artisanal télécommandé dans la nuit sans faire de dégâts ou des victimes.
Le directeur de la Garde nationale de Mhamdia (30 km au sud de Tunis), Mohamed Jouhri, a indiqué à l’antenne de la radio Shems-Fm être sûr que l’engin visait ses troupes : "Cette zone est connue pour les patrouilles 24H/24 de la Garde nationale. Ceux qui ont posé cette bombe le savaient".
Aucune piste n’a été évoquée, alors que lundi huit militaires ont été sauvagement tués dans une embuscade au mont Chaambi (ouest, frontière algérienne), une zone où un groupe armé lié à Al-Qaïda selon les autorités est traqué depuis des mois.
Les islamistes d’Ennahda, qui dirigent le gouvernement, et l’opposition prônent tous l’union nationale dans ce contexte, mais les premiers veulent maintenir leur contrôle sur le cabinet quitte à l’élargir, alors que les seconds réclament une refonte totale de l’équipe au pouvoir voire même la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) élue en octobre 2011 mais dont les travaux sont paralysés.
Chaque camp organise la nuit, après la rupture du jeûne, des manifestations à Tunis et en province qui sont régulièrement émaillées de heurts même si jusqu’à présent le nombre des manifestants reste modéré.
L’impasse politique, associée à la menace "terroriste", inquiète vivement l’ensemble de la presse qui craint que la Tunisie ne bascule dans le chaos.
Le Quotidien estime que "la Tunisie s’est progressivement empêtrée dans un infernal cycle de violence qui risque réellement de l’anéantir". "A défaut d’un gouvernement attentif et responsable et d’une ANC à la hauteur de leur confiance, les Tunisiens sont appelés à compter sur eux-mêmes pour affronter l’hydre du terrorisme", juge le journal.
Plus nuancée, La Presse relève les responsabilités d’Ennahda et de ses alliés laïques "face à la défaillance sécuritaire" mais ce quotidien appelle les forces politiques des deux camps à faire preuve de pragmatisme.
"La raison et la modération sont de mises si l’on veut sauver le pays du danger qui le guette", note ce journal.
Du côté des analystes, l’attaque sanglante de Chaambi et les assassinats prêtés à la mouvance jihadiste des opposants Mohamed Brahmi la semaine dernière et de Chokri Belaïd en février témoignent d’un échec de la politique vis-à-vis des islamistes radicaux, alors que l’opposition ne cesse de taxer Ennahda de laxisme à l’égard des extrémistes.
"Le gouvernement n’a pas pris au départ de position claire vis-à-vis des groupes salafistes (...) et aujourd’hui il en faut une très sévère pour assainir le climat dans le pays, il faut une feuille de route claire sinon on laisse la porte ouverte à ce genre d’actes", relève Haykel Ben Mahfoudh, expert au Centre pour le contrôle démocratique des forces armées, un institut d’expertise.
Il note aussi que "les forces armées sont épuisées par la longue période transitoire" actuelle en référence à l’état d’urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011 et qui amène l’armée à assurer la sécurité urbaine jusqu’à l’abord des centres commerciaux.
Une situation d’autant plus inquiétante que les méthodes employées à Chaambi, embuscade avec mutilation des victimes, "porte l’empreinte des jihadistes armés de l’Algérie des années 1990", dit encore M. Ben Mahfoudh.
Sur le plan institutionnel, malgré les promesses d’élections le 17 décembre 2013 formulées lundi par le Premier ministre Ali Larayedh, aucune avancée n’est en vue.
Une soixantaine de députés sur 217 boycottent l’ANC pour en obtenir la dissolution, et parmi les autres aucun compromis n’est en vue sur le projet de Constitution en cours de rédaction depuis octobre 2011, condition pour la tenue d’un scrutin et d’institutions pérennes.
Ajoutant encore à la tension, les autorités ont annoncé qu’une patrouille de gendarmes avait été visée par un engin explosif artisanal télécommandé dans la nuit sans faire de dégâts ou des victimes.
Le directeur de la Garde nationale de Mhamdia (30 km au sud de Tunis), Mohamed Jouhri, a indiqué à l’antenne de la radio Shems-Fm être sûr que l’engin visait ses troupes : "Cette zone est connue pour les patrouilles 24H/24 de la Garde nationale. Ceux qui ont posé cette bombe le savaient".
Aucune piste n’a été évoquée, alors que lundi huit militaires ont été sauvagement tués dans une embuscade au mont Chaambi (ouest, frontière algérienne), une zone où un groupe armé lié à Al-Qaïda selon les autorités est traqué depuis des mois.
Les islamistes d’Ennahda, qui dirigent le gouvernement, et l’opposition prônent tous l’union nationale dans ce contexte, mais les premiers veulent maintenir leur contrôle sur le cabinet quitte à l’élargir, alors que les seconds réclament une refonte totale de l’équipe au pouvoir voire même la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) élue en octobre 2011 mais dont les travaux sont paralysés.
Chaque camp organise la nuit, après la rupture du jeûne, des manifestations à Tunis et en province qui sont régulièrement émaillées de heurts même si jusqu’à présent le nombre des manifestants reste modéré.
L’impasse politique, associée à la menace "terroriste", inquiète vivement l’ensemble de la presse qui craint que la Tunisie ne bascule dans le chaos.
Le Quotidien estime que "la Tunisie s’est progressivement empêtrée dans un infernal cycle de violence qui risque réellement de l’anéantir". "A défaut d’un gouvernement attentif et responsable et d’une ANC à la hauteur de leur confiance, les Tunisiens sont appelés à compter sur eux-mêmes pour affronter l’hydre du terrorisme", juge le journal.
Plus nuancée, La Presse relève les responsabilités d’Ennahda et de ses alliés laïques "face à la défaillance sécuritaire" mais ce quotidien appelle les forces politiques des deux camps à faire preuve de pragmatisme.
"La raison et la modération sont de mises si l’on veut sauver le pays du danger qui le guette", note ce journal.
Du côté des analystes, l’attaque sanglante de Chaambi et les assassinats prêtés à la mouvance jihadiste des opposants Mohamed Brahmi la semaine dernière et de Chokri Belaïd en février témoignent d’un échec de la politique vis-à-vis des islamistes radicaux, alors que l’opposition ne cesse de taxer Ennahda de laxisme à l’égard des extrémistes.
"Le gouvernement n’a pas pris au départ de position claire vis-à-vis des groupes salafistes (...) et aujourd’hui il en faut une très sévère pour assainir le climat dans le pays, il faut une feuille de route claire sinon on laisse la porte ouverte à ce genre d’actes", relève Haykel Ben Mahfoudh, expert au Centre pour le contrôle démocratique des forces armées, un institut d’expertise.
Il note aussi que "les forces armées sont épuisées par la longue période transitoire" actuelle en référence à l’état d’urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011 et qui amène l’armée à assurer la sécurité urbaine jusqu’à l’abord des centres commerciaux.
Une situation d’autant plus inquiétante que les méthodes employées à Chaambi, embuscade avec mutilation des victimes, "porte l’empreinte des jihadistes armés de l’Algérie des années 1990", dit encore M. Ben Mahfoudh.
Sur le plan institutionnel, malgré les promesses d’élections le 17 décembre 2013 formulées lundi par le Premier ministre Ali Larayedh, aucune avancée n’est en vue.
Une soixantaine de députés sur 217 boycottent l’ANC pour en obtenir la dissolution, et parmi les autres aucun compromis n’est en vue sur le projet de Constitution en cours de rédaction depuis octobre 2011, condition pour la tenue d’un scrutin et d’institutions pérennes.
Irak : Ces touristes qui font fi des attentats pour visiter l’Irak
Dans un minibus le plus discret possible, escorté par un policier, une
dizaine de touristes occidentaux, appareils photos en bandoulière,
découvrent Bagdad : une image plutôt inhabituelle dans un pays qui vit
au rythme des attentats.
Le gouvernement irakien aimerait à penser qu’il s’agit là d’une avant-garde car le pays, qui se proclame "berceau de la civilisation", souhaite s’ouvrir au tourisme culturel de masse.
Paradoxalement, l’Irak est déjà un pays de tourisme. Mais il s’agit avant tout d’un tourisme religieux, car des millions de pèlerins, pour la plupart Iraniens, y viennent pour se recueillir sur les hauts lieux du chiisme, une des branches de l’Islam.
Les rares autres touristes qui se hasardent dans le pays le font le plus souvent au travers de voyages organisés, en évitant certaines régions particulièrement dangereuses.
"Cela fait longtemps que je veux venir ici", explique l’un d’entre eux, Greg Lessenger, un Américain qui visite la gare de Bagdad. "Je n’aurais pas pu venir par moi même. Et c’est quand j’ai entendu parler de (ce tour opérateur) que je me suis dit ’voilà peut être ma chance’ et je l’ai saisie".
"Les Arabes, l’Histoire, l’archéologie (...) me passionnent", souligne pour sa part Lynda Coney, une Britannique qui participe à ce même voyage organisé par l’opérateur britannique HinterlandTravels.
Guidé par Geoff Hann, le propriétaire de l’agence de voyage, le groupe se déplace en minibus, sans marques distinctives.
Leur voyage de quinze jours les mène du Kurdistan (nord),jusqu’à Bassorah (sud), en passant par Nimrud et Hatra, des anciennes cités de Mésopotamie, par l’antique Babylone, et par les villes saintes de Kerbala et Najaf.
Le coût du voyage organisé par ce tour opérateur, un des rares agréés par le gouvernement, est de 3100 euros, sans compter les billets d’avion et les visas.
La difficulté à obtenir des visas d’entrée — et de sortie— du territoire serait d’ailleurs de nature à décourager plus d’un visiteur individuel, les services de sécurité gardant la haute main sur leur attribution.
Certains touristes, particulièrement téméraires, obtiennent un visa d’entrée uniquement pour le Kurdistan à leur arrivée dans le nord du pays, avant de tenter de passer au sud sans autorisation. Les ambassades étrangères déconseillent vivement cette pratique.
Mais le problème principal du pays demeure celui de la sécurité. Attentats suicide ou voitures piégées sont quotidiens et font souvent des dizaines de victimes. Ils ciblent régulièrement magasins, marchés ou mosquées. Les cafés étaient encore relativement épargnés mais depuis plusieurs semaines, ce n’est plus le cas.
Même journalistes, hommes d’affaires et diplomates hésitent à sortir sans gardes du corps, notamment par crainte d’enlèvement.
"Lorsqu’on parle de l’Irak en Europe, la première chose qu’on pense c’est terrorisme et violence", se désole Baha al-Maya, conseiller auprès du ministre du tourisme. "Il faut que nous changions cette image".
"Il faut faire de gros efforts pour expliquer aux gens que l’Irak ce n’est pas le pays du terrorisme et des tueries, mais un pays d’Histoire et de civilisation", ajoute-t-il.
Hann, qui organise des voyages en Irak depuis 2009, reconnaît que la situation sécuritaire demeure "difficile".
Le groupe de touristes, par exemple, a récemment été arrêté par des policiers qui leur ont demandé leur autorisation de prendre des photos, un document émis par l’autorité militaire qui en fait ne s’applique qu’aux journalistes.
Hann venait déjà en Irak sous Saddam Hussein et, à l’époque, "on était surveillé" par les autorités. Aujourd’hui "on est surveillé d’une manière différente mais cette fois pour notre sécurité".
En ce qui concerne la sécurité de son groupe, Hann dit s’en remettre à la plus grande discrétion possible. Le policier qui les escorte peut faire appel à des renforts à tout moment, et les touristes sont priés de ne pas indiquer à l’avance, ni où ils vont, ni par quel chemin.
Zein Ali, 21 ans, veut croire à un retour des touristes porteurs d’espoir pour l’économie du pays.
"Les touristes doivent venir ici, voir la ville, je suis sûr qu’ils voudront revenir après une première visite", affirme cet employé d’une entreprise de nettoyage.
Le gouvernement irakien aimerait à penser qu’il s’agit là d’une avant-garde car le pays, qui se proclame "berceau de la civilisation", souhaite s’ouvrir au tourisme culturel de masse.
Paradoxalement, l’Irak est déjà un pays de tourisme. Mais il s’agit avant tout d’un tourisme religieux, car des millions de pèlerins, pour la plupart Iraniens, y viennent pour se recueillir sur les hauts lieux du chiisme, une des branches de l’Islam.
Les rares autres touristes qui se hasardent dans le pays le font le plus souvent au travers de voyages organisés, en évitant certaines régions particulièrement dangereuses.
"Cela fait longtemps que je veux venir ici", explique l’un d’entre eux, Greg Lessenger, un Américain qui visite la gare de Bagdad. "Je n’aurais pas pu venir par moi même. Et c’est quand j’ai entendu parler de (ce tour opérateur) que je me suis dit ’voilà peut être ma chance’ et je l’ai saisie".
"Les Arabes, l’Histoire, l’archéologie (...) me passionnent", souligne pour sa part Lynda Coney, une Britannique qui participe à ce même voyage organisé par l’opérateur britannique HinterlandTravels.
Guidé par Geoff Hann, le propriétaire de l’agence de voyage, le groupe se déplace en minibus, sans marques distinctives.
Leur voyage de quinze jours les mène du Kurdistan (nord),jusqu’à Bassorah (sud), en passant par Nimrud et Hatra, des anciennes cités de Mésopotamie, par l’antique Babylone, et par les villes saintes de Kerbala et Najaf.
Le coût du voyage organisé par ce tour opérateur, un des rares agréés par le gouvernement, est de 3100 euros, sans compter les billets d’avion et les visas.
La difficulté à obtenir des visas d’entrée — et de sortie— du territoire serait d’ailleurs de nature à décourager plus d’un visiteur individuel, les services de sécurité gardant la haute main sur leur attribution.
Certains touristes, particulièrement téméraires, obtiennent un visa d’entrée uniquement pour le Kurdistan à leur arrivée dans le nord du pays, avant de tenter de passer au sud sans autorisation. Les ambassades étrangères déconseillent vivement cette pratique.
Mais le problème principal du pays demeure celui de la sécurité. Attentats suicide ou voitures piégées sont quotidiens et font souvent des dizaines de victimes. Ils ciblent régulièrement magasins, marchés ou mosquées. Les cafés étaient encore relativement épargnés mais depuis plusieurs semaines, ce n’est plus le cas.
Même journalistes, hommes d’affaires et diplomates hésitent à sortir sans gardes du corps, notamment par crainte d’enlèvement.
"Lorsqu’on parle de l’Irak en Europe, la première chose qu’on pense c’est terrorisme et violence", se désole Baha al-Maya, conseiller auprès du ministre du tourisme. "Il faut que nous changions cette image".
"Il faut faire de gros efforts pour expliquer aux gens que l’Irak ce n’est pas le pays du terrorisme et des tueries, mais un pays d’Histoire et de civilisation", ajoute-t-il.
Hann, qui organise des voyages en Irak depuis 2009, reconnaît que la situation sécuritaire demeure "difficile".
Le groupe de touristes, par exemple, a récemment été arrêté par des policiers qui leur ont demandé leur autorisation de prendre des photos, un document émis par l’autorité militaire qui en fait ne s’applique qu’aux journalistes.
Hann venait déjà en Irak sous Saddam Hussein et, à l’époque, "on était surveillé" par les autorités. Aujourd’hui "on est surveillé d’une manière différente mais cette fois pour notre sécurité".
En ce qui concerne la sécurité de son groupe, Hann dit s’en remettre à la plus grande discrétion possible. Le policier qui les escorte peut faire appel à des renforts à tout moment, et les touristes sont priés de ne pas indiquer à l’avance, ni où ils vont, ni par quel chemin.
Zein Ali, 21 ans, veut croire à un retour des touristes porteurs d’espoir pour l’économie du pays.
"Les touristes doivent venir ici, voir la ville, je suis sûr qu’ils voudront revenir après une première visite", affirme cet employé d’une entreprise de nettoyage.
Israël/Syrie : La présence des casques bleus philippins prolongée sur le Golan
Les Philippines vont probablement prolonger de six mois la présence de
leurs 342 casques bleus sur les hauteurs du Jawlan annexé (Golan) après avoir reçu de
l’ONU des garanties concernant leur sécurité, a annoncé mercredi le
ministre philippin des Affaires étrangères.
Albert del Rosario a indiqué que Manille était satisfait des mesures prises par les Nations unies concernant l’équipement des soldats philippins.
"Sur cette base, il est probable que nous allons poursuivre au-delà du 11 août", a-t-il ajouté en faisant référence à la date-butoir fixée par le gouvernement philippin.
La Force de l’ONU chargée d’observer le désengagement (FNUOD) dispose d’environ un millier de personnes chargées depuis 1974 sur les hauteurs du plateau du Golan de surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.
Les casques bleus se sont retrouvés pris au piège des combats entre les forces syriennes et les insurgés. Par deux fois, une vingtaine de soldats philippins au total ont été faits brièvement prisonniers.
Selon le chef de la diplomatie philippine, l’ONU a promis de faire passer avant la fin octobre à 1.250 hommes les effectifs de la FNUOD afin de compenser le retrait des contingents croate, autrichien et japonais.
Le Conseil de sécurité a par ailleurs débloqué huit millions de dollars pour mieux équiper les éléments de la force en armes, en matériel de protection et en véhicules blindés.
Albert del Rosario a indiqué que Manille était satisfait des mesures prises par les Nations unies concernant l’équipement des soldats philippins.
"Sur cette base, il est probable que nous allons poursuivre au-delà du 11 août", a-t-il ajouté en faisant référence à la date-butoir fixée par le gouvernement philippin.
La Force de l’ONU chargée d’observer le désengagement (FNUOD) dispose d’environ un millier de personnes chargées depuis 1974 sur les hauteurs du plateau du Golan de surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.
Les casques bleus se sont retrouvés pris au piège des combats entre les forces syriennes et les insurgés. Par deux fois, une vingtaine de soldats philippins au total ont été faits brièvement prisonniers.
Selon le chef de la diplomatie philippine, l’ONU a promis de faire passer avant la fin octobre à 1.250 hommes les effectifs de la FNUOD afin de compenser le retrait des contingents croate, autrichien et japonais.
Le Conseil de sécurité a par ailleurs débloqué huit millions de dollars pour mieux équiper les éléments de la force en armes, en matériel de protection et en véhicules blindés.
Palestine : « la nation vit les moments les plus critiques de son histoire » (Ramadan A. Shallah)
A l’occasion de la journée mondiale d’al-Qods (qui doit être célébrée
le vendredi 2 août), dr. Ramadan Shallah, secrétaire général du
mouvement du Jihad islamique en Palestine, et invité d’honneur du Comité
de Soutien à la Résistance (Liban) au repas de rupture du jeûne, a
prononcé le discours qui suit.
(Extraits)
**
Quelle que soit la durée du temps et quels que soient les événements, il ne faut pas oublier que la Palestine reste la cause des Arabes et des musulmans. La Palestine est même la cause première de toutes les autres causes.
1 - Notre peuple a été victime, il y a plus de 65 ans, d’un terrible processus de déracinement de sa terre, et même de la plus grande opération de rapine dans l’histoire, lorsque le projet occidentalo-sioniste s’est emparé de notre terre et notre patrie. En conséquence, notre peuple palestinien a été transformé en réfugiés, à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine. Et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui.
2 – Malgré les nombreuses étapes historiques et les phases que le conflit sur la Palestine a traversées, quatre événements clés ont fondé la tragédie de la Palestine, ou plutôt ont dessiné ce qui fut appelé le Moyen-Orient du XXème et XXIème siècles :
a) l’accord Sykes-Picot en 1916,
b) la Promesse Balfour en 1917,
c) la Nakba de la Palestine en 1948 et
d) la seconde Nakba, avec la chute d’al-Quds et la défaite de juin 1967.
3 – Aujourd’hui, en cette étape délicate et complexe de l’histoire de la nation, nous assistons à une nouvelle recomposition de ces quatre événements, mais de manière plus grave et plus néfaste ; le monde arabe est face à un nouvel accord Sykes-Picot, plus grave que le précédent, car d’abord, il ne se limite pas aux pays du Machrek mais peut atteindre l’Egypte et les pays au nord de l’Afrique. Ensuite, il est conçu pour effriter et diviser encore plus nos pays, en divisant ce qui est déjà divisé et en remplaçant le conflit avec l’ennemi sioniste par des conflits confessionnels et ethniques. Puis il y a une nouvelle Promesse Balfour, pire que la première, qui porte un nom arabe, cette fois-ci. La nouvelle Promesse Balfour porte le nom de l’Initiative arabe, qui est bien pire, car lors de l’ancienne Promesse Balfour, celui qui ne possède pas a donné (la Palestine) à celui qui n’y a pas droit. Quant à la nouvelle promesse, et sur la base que la Palestine est une terre arabo-musulmane, c’est celui qui possède qui concède à celui qui n’y a pas droit. Quant à la Nakba de 48, il y a pire aujourd’hui : c’est lorsque le propriétaire de la terre cède sa terre, remettant en cause son droit sacré à y retourner.
A présent, le projet sioniste est en passe de récolter les dernières conséquences de la Nakba, en proclamant la Palestine comme un Etat juif et raciste, « épurée » des Arabes et des Palestiniens, et des gens. Ce qui ouvre la possibilité d’expulser ce qui reste de notre peuple sur la terre de Palestine, qu’ils soient les Palestiniens de 48 ou tous les autres Palestiniens.
Concernant le seconde Nakba, ou la défaite de 67, où l’ennemi a achevé l’occupation de la ville d’al-Quds, aujourd’hui, il n’y a même plus de Quds pour y verser les larmes. La ville a été judaïsée, et ses habitants sont en train d’être expulsés. La bataille à propos de la mosquée al-Aqsa tourne autour de son partage comme le fut la mosquée al-Ibrahimie dans la ville d’al-Khalil, ce que les sionistes n’avaient pas osé faire, alors qu’ils étaient au fait de leur victoire, lors de leur entrée dans al-Quds, en 1967.
4 – Nous assistons, en ce moment, à une activité fébrile, dans l’attente de la reprise des négociations entre l’entité sioniste et l’Autorité palestinienne, qui a abandonné plusieurs de ses conditions, suite aux pressions américaines.
Qu’y a-t-il de nouveau, dans ce retour aux négociations, alors qu’il a été prouvé leur échec et leur inutilité ? Ce qui est nouveau, c’est le fait que le dossier palestinien va être proposé, non pas sur la table des négociations, mais sur celle du troc avec d’autres dossiers dans la région. Je pense que la direction palestinienne en est consciente et qu’elle ne tombera pas dans la piège. Sinon, le résultat sera, non seulement la liquidation de la cause de la Palestine, mais la destruction et l’effondrement d’autres entités dans la région. C’est pourquoi nous devons reconnaître que :
5 – la nation est dans un état des plus graves, sinon des plus néfastes, de toutes les étapes de son histoire. L’état de division et de l’alignement confessionnel dans la région risque de nous entraîner, tous, vers l’inconnu. La responsabilité de cela est partagée par tous. Il est réclamé de tous d’opérer une révision critique de tout ce qui se déroule et s’est déroulé dans la région.
Quant à nous, en tant que résistance palestinienne, le devoir légal et la responsabilité nationale nous imposent de protéger la Palestine en tant que dépôt que nous ne devons pas égarer. Il ne faut pas la jeter dans les conflits ou les querelles internes de toutes sortes, pour qu’elle reste chère aux yeux de tous, et qu’elle garde sa place dans les cœurs de tous. Et non qu’elle soit une accusation pour laquelle est jugé quiconque s’en approche ou qui demande des nouvelles de son peuple, sous le prétexte « d’échanger de renseignements », comme si les Palestiniens étaient des ennemis. Face à une telle situation, nous ne pouvons que patienter et endurer, en attendant que Dieu intervienne en notre faveur, pour que la Palestine revienne à nouveau et qu’elle soit notre boussole pour tous, la qibla de notre lutte, jusqu’à la victoire et la libération, par la volonté de Dieu.
En conclusion, malgré tous les défis et les dangers, nous sommes certains que notre nation saura surmonter cette étape difficile de son histoire comme elle a surmonté d’autres étapes similaires.
Traduit par « Baladi »
(Extraits)
**
Quelle que soit la durée du temps et quels que soient les événements, il ne faut pas oublier que la Palestine reste la cause des Arabes et des musulmans. La Palestine est même la cause première de toutes les autres causes.
1 - Notre peuple a été victime, il y a plus de 65 ans, d’un terrible processus de déracinement de sa terre, et même de la plus grande opération de rapine dans l’histoire, lorsque le projet occidentalo-sioniste s’est emparé de notre terre et notre patrie. En conséquence, notre peuple palestinien a été transformé en réfugiés, à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine. Et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui.
2 – Malgré les nombreuses étapes historiques et les phases que le conflit sur la Palestine a traversées, quatre événements clés ont fondé la tragédie de la Palestine, ou plutôt ont dessiné ce qui fut appelé le Moyen-Orient du XXème et XXIème siècles :
a) l’accord Sykes-Picot en 1916,
b) la Promesse Balfour en 1917,
c) la Nakba de la Palestine en 1948 et
d) la seconde Nakba, avec la chute d’al-Quds et la défaite de juin 1967.
3 – Aujourd’hui, en cette étape délicate et complexe de l’histoire de la nation, nous assistons à une nouvelle recomposition de ces quatre événements, mais de manière plus grave et plus néfaste ; le monde arabe est face à un nouvel accord Sykes-Picot, plus grave que le précédent, car d’abord, il ne se limite pas aux pays du Machrek mais peut atteindre l’Egypte et les pays au nord de l’Afrique. Ensuite, il est conçu pour effriter et diviser encore plus nos pays, en divisant ce qui est déjà divisé et en remplaçant le conflit avec l’ennemi sioniste par des conflits confessionnels et ethniques. Puis il y a une nouvelle Promesse Balfour, pire que la première, qui porte un nom arabe, cette fois-ci. La nouvelle Promesse Balfour porte le nom de l’Initiative arabe, qui est bien pire, car lors de l’ancienne Promesse Balfour, celui qui ne possède pas a donné (la Palestine) à celui qui n’y a pas droit. Quant à la nouvelle promesse, et sur la base que la Palestine est une terre arabo-musulmane, c’est celui qui possède qui concède à celui qui n’y a pas droit. Quant à la Nakba de 48, il y a pire aujourd’hui : c’est lorsque le propriétaire de la terre cède sa terre, remettant en cause son droit sacré à y retourner.
A présent, le projet sioniste est en passe de récolter les dernières conséquences de la Nakba, en proclamant la Palestine comme un Etat juif et raciste, « épurée » des Arabes et des Palestiniens, et des gens. Ce qui ouvre la possibilité d’expulser ce qui reste de notre peuple sur la terre de Palestine, qu’ils soient les Palestiniens de 48 ou tous les autres Palestiniens.
Concernant le seconde Nakba, ou la défaite de 67, où l’ennemi a achevé l’occupation de la ville d’al-Quds, aujourd’hui, il n’y a même plus de Quds pour y verser les larmes. La ville a été judaïsée, et ses habitants sont en train d’être expulsés. La bataille à propos de la mosquée al-Aqsa tourne autour de son partage comme le fut la mosquée al-Ibrahimie dans la ville d’al-Khalil, ce que les sionistes n’avaient pas osé faire, alors qu’ils étaient au fait de leur victoire, lors de leur entrée dans al-Quds, en 1967.
4 – Nous assistons, en ce moment, à une activité fébrile, dans l’attente de la reprise des négociations entre l’entité sioniste et l’Autorité palestinienne, qui a abandonné plusieurs de ses conditions, suite aux pressions américaines.
Qu’y a-t-il de nouveau, dans ce retour aux négociations, alors qu’il a été prouvé leur échec et leur inutilité ? Ce qui est nouveau, c’est le fait que le dossier palestinien va être proposé, non pas sur la table des négociations, mais sur celle du troc avec d’autres dossiers dans la région. Je pense que la direction palestinienne en est consciente et qu’elle ne tombera pas dans la piège. Sinon, le résultat sera, non seulement la liquidation de la cause de la Palestine, mais la destruction et l’effondrement d’autres entités dans la région. C’est pourquoi nous devons reconnaître que :
5 – la nation est dans un état des plus graves, sinon des plus néfastes, de toutes les étapes de son histoire. L’état de division et de l’alignement confessionnel dans la région risque de nous entraîner, tous, vers l’inconnu. La responsabilité de cela est partagée par tous. Il est réclamé de tous d’opérer une révision critique de tout ce qui se déroule et s’est déroulé dans la région.
Quant à nous, en tant que résistance palestinienne, le devoir légal et la responsabilité nationale nous imposent de protéger la Palestine en tant que dépôt que nous ne devons pas égarer. Il ne faut pas la jeter dans les conflits ou les querelles internes de toutes sortes, pour qu’elle reste chère aux yeux de tous, et qu’elle garde sa place dans les cœurs de tous. Et non qu’elle soit une accusation pour laquelle est jugé quiconque s’en approche ou qui demande des nouvelles de son peuple, sous le prétexte « d’échanger de renseignements », comme si les Palestiniens étaient des ennemis. Face à une telle situation, nous ne pouvons que patienter et endurer, en attendant que Dieu intervienne en notre faveur, pour que la Palestine revienne à nouveau et qu’elle soit notre boussole pour tous, la qibla de notre lutte, jusqu’à la victoire et la libération, par la volonté de Dieu.
En conclusion, malgré tous les défis et les dangers, nous sommes certains que notre nation saura surmonter cette étape difficile de son histoire comme elle a surmonté d’autres étapes similaires.
Traduit par « Baladi »
Palestine : Handshake
US Secretary of State John Kerry (C) brings Israeli Justice Minister
Tzipi Livni (R) and chief Palestinian negotiator Saeb Erekat together
for a handshake as they conclude a press conference after Middle East
peace talks, at the State Department, in Washington DC, USA. Negotiators
for Israelis and Palestinians will meet again in the region within two
weeks to continue peace talks. 30 juillet 2013.
(Photograph : Mike Theiler)
(Photograph : Mike Theiler)
mardi 30 juillet 2013
Palestine : Breakfast in Yunis
A Palestinian family eat their breakfast outside their tent in a
poverty-stricken quarter of the town of Yunis town in the southern Gaza
Strip. 31 juillet 2013.
(Photograph : Ali Ali)
(Photograph : Ali Ali)
Irak : Les Irakiens traumatisés par la guerre vivent comme "des rats en cage" (Assawra)
Enchaîné, battu, torturé psychologiquement, le dentiste irakien ne
s’est jamais remis de son enlèvement et vit la peur au ventre, comme des
milliers de ses concitoyens confrontés à la violence dans un pays où
pas un jour ne passe sans attentat à la bombe ou exécution sommaire.
"Il a complètement changé. Il est toujours nerveux, voire hostile. Il ne se sent jamais en sécurité", raconte un de ses amis, le docteur Nesif al-Hemiary, psychiatre à l’Université de Bagdad.
Ce dentiste, dont M. Hemiary préfère taire l’identité, a été enlevé en 2007 et libéré quelques jours plus tard moyennant rançon.
Des dizaines de milliers d’Irakiens ont vécu comme lui des expériences de violences, directes ou subies par des proches.
"Ils l’ont gardé enchaîné à un lit, les yeux bandés. Ils l’ont frappé, ils l’ont insulté. Ils appelaient sa famille et menaçaient de le tuer si elle ne payait pas. Ils l’ont forcé à supplier sa famille", raconte M. Hemiary.
"Les ravisseurs se livraient à des rapports sexuels devant lui, le battaient. Après plusieurs jours, la famille a payé et ils l’ont jeté dans une rue. Il avait des fractures partout", ajoute-t-il.
Le dentiste a voulu quitter l’Irak, mais ses diplômes ne sont pas reconnus à l’étranger, alors il a juste envoyé ses deux enfants aux Etats-Unis et est resté, selon son ami.
"Mais il souffre de troubles obsessif-compulsif. Il craint la contamination. La saleté. Il a toujours peur. Chaque jour, il prend un chemin différent pour rentrer chez lui".
Il a pourtant refusé toute aide psychologique "parce que les gens ici ne veulent pas être stigmatisés comme étant fous ou habités par des djinns (mauvais génies)", explique M. Hemiary, 50 ans, qui pratique la médecine depuis 27 ans, dont 23 en psychiatrie.
Des études ont montré "qu’un tiers des patients qui consultent dans les cliniques pour des douleurs physiques souffrent de problèmes mentaux. Mais personne ne se préoccupe de ça", dit-il.
L’Irak est un pays "où les gens sont anxieux, frustrés, fatigués, déprimés, et n’ont aucun espoir en l’avenir", selon M. Hemiary.
Les Irakiens sont comme des rats en cage, dit-il.
"Lorsqu’on met un rat dans une cage à compartiments, et qu’on lui donne un choc électrique, il fuit d’un compartiment à l’autre. Mais si on continue à lui donner des chocs, il finit par ne plus bouger parce qu’il a appris qu’il n’y a pas de fuite possible."
"C’est la même chose pour les Irakiens. Ceux qui avaient les moyens de quitter le pays sont partis. Les autres savent qu’il n’y a pas de fuite possible", explique le médecin qui parle de "résignation acquise" pour expliquer l’attitude passive de nombre de ses compatriotes.
D’autres, dit-il, sont "stressés en permanence".
Le moindre coup de klaxon les fait sursauter, ils se replient sur eux-mêmes, sur leurs familles, sur leurs communautés, ce qui n’empêche pas l’augmentation des divorces, des violences conjugales ou celles contre les enfants, dit-il.
"Quand je rentre le soir je n’ai même pas la force de parler à ma femme ou à mes enfants. Je me couche tout de suite", raconte Qaisar, 26 ans, un policier chargé de la circulation sur une avenue embouteillée de Bagdad.
"Je pense quitter la police. Je préfère encore travailler comme ouvrier sur un chantier", dit le policier sachant que les forces de l’ordre sont une cible privilégiée des attaques meurtrières.
Tahisir Khaled, 28 ans, une pharmacienne, raconte qu’on lui demande constamment des calmants. "Tout le monde en veut, même sans ordonnance", dit-elle.
Khouloud, 45 ans, attend de voir son médecin.
"J’ai perdu mon mari en 2006 lorsque j’étais enceinte de trois mois. Il a été enlevé puis tué. Depuis je suis toujours malade et tout le monde me dit que c’est la tension", dit-elle.
"On devient très nerveux quand on entend des explosions même si on a l’habitude. Chaque fois qu’il y a des explosions, j’appelle ma famille pour m’assurer qu’ils vont bien", dit-elle.
Sa fille, Wadaq, 7 ans, demande souvent à voir la photo de son père. Un jour elle a demandé à prendre un taxi : "Pour aller chercher papa au paradis".
Outre les médicaments, deux choses aident les Irakiens à supporter leur sort, selon M. Hemiary.
"Ils attribuent leurs maux à des facteurs extérieurs sur lesquels ils n’ont pas prise". Et, pour les croyants il est plus facile d’accepter son sort car "tout est entre les mains de Dieu", dit-il.
(30-07-2013 - Assawra avec les agences de presse)
"Il a complètement changé. Il est toujours nerveux, voire hostile. Il ne se sent jamais en sécurité", raconte un de ses amis, le docteur Nesif al-Hemiary, psychiatre à l’Université de Bagdad.
Ce dentiste, dont M. Hemiary préfère taire l’identité, a été enlevé en 2007 et libéré quelques jours plus tard moyennant rançon.
Des dizaines de milliers d’Irakiens ont vécu comme lui des expériences de violences, directes ou subies par des proches.
"Ils l’ont gardé enchaîné à un lit, les yeux bandés. Ils l’ont frappé, ils l’ont insulté. Ils appelaient sa famille et menaçaient de le tuer si elle ne payait pas. Ils l’ont forcé à supplier sa famille", raconte M. Hemiary.
"Les ravisseurs se livraient à des rapports sexuels devant lui, le battaient. Après plusieurs jours, la famille a payé et ils l’ont jeté dans une rue. Il avait des fractures partout", ajoute-t-il.
Le dentiste a voulu quitter l’Irak, mais ses diplômes ne sont pas reconnus à l’étranger, alors il a juste envoyé ses deux enfants aux Etats-Unis et est resté, selon son ami.
"Mais il souffre de troubles obsessif-compulsif. Il craint la contamination. La saleté. Il a toujours peur. Chaque jour, il prend un chemin différent pour rentrer chez lui".
Il a pourtant refusé toute aide psychologique "parce que les gens ici ne veulent pas être stigmatisés comme étant fous ou habités par des djinns (mauvais génies)", explique M. Hemiary, 50 ans, qui pratique la médecine depuis 27 ans, dont 23 en psychiatrie.
Des études ont montré "qu’un tiers des patients qui consultent dans les cliniques pour des douleurs physiques souffrent de problèmes mentaux. Mais personne ne se préoccupe de ça", dit-il.
L’Irak est un pays "où les gens sont anxieux, frustrés, fatigués, déprimés, et n’ont aucun espoir en l’avenir", selon M. Hemiary.
Les Irakiens sont comme des rats en cage, dit-il.
"Lorsqu’on met un rat dans une cage à compartiments, et qu’on lui donne un choc électrique, il fuit d’un compartiment à l’autre. Mais si on continue à lui donner des chocs, il finit par ne plus bouger parce qu’il a appris qu’il n’y a pas de fuite possible."
"C’est la même chose pour les Irakiens. Ceux qui avaient les moyens de quitter le pays sont partis. Les autres savent qu’il n’y a pas de fuite possible", explique le médecin qui parle de "résignation acquise" pour expliquer l’attitude passive de nombre de ses compatriotes.
D’autres, dit-il, sont "stressés en permanence".
Le moindre coup de klaxon les fait sursauter, ils se replient sur eux-mêmes, sur leurs familles, sur leurs communautés, ce qui n’empêche pas l’augmentation des divorces, des violences conjugales ou celles contre les enfants, dit-il.
"Quand je rentre le soir je n’ai même pas la force de parler à ma femme ou à mes enfants. Je me couche tout de suite", raconte Qaisar, 26 ans, un policier chargé de la circulation sur une avenue embouteillée de Bagdad.
"Je pense quitter la police. Je préfère encore travailler comme ouvrier sur un chantier", dit le policier sachant que les forces de l’ordre sont une cible privilégiée des attaques meurtrières.
Tahisir Khaled, 28 ans, une pharmacienne, raconte qu’on lui demande constamment des calmants. "Tout le monde en veut, même sans ordonnance", dit-elle.
Khouloud, 45 ans, attend de voir son médecin.
"J’ai perdu mon mari en 2006 lorsque j’étais enceinte de trois mois. Il a été enlevé puis tué. Depuis je suis toujours malade et tout le monde me dit que c’est la tension", dit-elle.
"On devient très nerveux quand on entend des explosions même si on a l’habitude. Chaque fois qu’il y a des explosions, j’appelle ma famille pour m’assurer qu’ils vont bien", dit-elle.
Sa fille, Wadaq, 7 ans, demande souvent à voir la photo de son père. Un jour elle a demandé à prendre un taxi : "Pour aller chercher papa au paradis".
Outre les médicaments, deux choses aident les Irakiens à supporter leur sort, selon M. Hemiary.
"Ils attribuent leurs maux à des facteurs extérieurs sur lesquels ils n’ont pas prise". Et, pour les croyants il est plus facile d’accepter son sort car "tout est entre les mains de Dieu", dit-il.
(30-07-2013 - Assawra avec les agences de presse)
Égypte : "Mohamed Morsi va bien" (Catherine Ashton)
La chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton a
affirmé mardi au Caire que l’ex-président Mohamed Morsi, gardé au secret
par l’armée depuis près d’un mois, allait "bien" et avait "accès aux
informations". "Mohamed Morsi va bien" et il a "accès aux informations",
notamment via la télévision et les journaux, a-t-elle déclaré lors
d’une conférence de presse après avoir rencontré durant la nuit
l’ex-chef d’État islamiste sur son lieu de détention, toujours inconnu.
Catherine Ashton s’est refusé à donner des détails sur la localisation de Mohamed Morsi arrêté quelques heures après sa destitution le 3 juillet par l’armée après des manifestations monstres réclamant son départ. Il n’a officiellement reçu aucune visite jusqu’alors, sa famille s’étant plainte de n’avoir aucun accès à l’ex-président. Dans la nuit, Catherine Ashton a pu se rendre, à bord d’un hélicoptère militaire, sur son lieu de détention et le rencontrer "pendant deux heures", selon sa porte-parole.
"Nous avons eu une discussion amicale, ouverte et directe", a assuré Catherine Ashton, se refusant toutefois à divulguer le contenu de ces discussions. "Nous avons discuté en profondeur", a-t-elle ajouté. Mohamed Morsi n’est pas apparu en public depuis sa destitution. Lors de sa précédente visite au Caire le 17 juillet, Catherine Ashton avait demandé la libération de Mohamed Morsi, et avait déploré de n’avoir pas pu le rencontrer.
Arrivée dimanche soir dans le pays, la responsable européenne a eu lundi des entretiens avec les nouvelles autorités et des membres de formations islamistes proches de Mohamed Morsi. Ces derniers ont indiqué dans un communiqué qu’ils avaient prévenu Catherine Ashton que "le peuple égyptien ne quittera[it] pas les rues et les places jusqu’au retour à la légitimité constitutionnelle". Depuis sa destitution, les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, organisent régulièrement des manifestations, émaillées de violences meurtrières, qui ont fait plus de 200 morts, et observent des sit-in, notamment sur plusieurs places du Caire.
**
La France appelle à la libération de Morsi
La France appelle à la libération de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en marge de la visite de Catherine Ashton en Égypte.
"Nous condamnons les brutalités. [...] Nous appelons au dialogue et à la libération du président Morsi", a déclaré Laurent Fabius lors d’un entretien avec la presse.
Catherine Ashton s’est refusé à donner des détails sur la localisation de Mohamed Morsi arrêté quelques heures après sa destitution le 3 juillet par l’armée après des manifestations monstres réclamant son départ. Il n’a officiellement reçu aucune visite jusqu’alors, sa famille s’étant plainte de n’avoir aucun accès à l’ex-président. Dans la nuit, Catherine Ashton a pu se rendre, à bord d’un hélicoptère militaire, sur son lieu de détention et le rencontrer "pendant deux heures", selon sa porte-parole.
"Nous avons eu une discussion amicale, ouverte et directe", a assuré Catherine Ashton, se refusant toutefois à divulguer le contenu de ces discussions. "Nous avons discuté en profondeur", a-t-elle ajouté. Mohamed Morsi n’est pas apparu en public depuis sa destitution. Lors de sa précédente visite au Caire le 17 juillet, Catherine Ashton avait demandé la libération de Mohamed Morsi, et avait déploré de n’avoir pas pu le rencontrer.
Arrivée dimanche soir dans le pays, la responsable européenne a eu lundi des entretiens avec les nouvelles autorités et des membres de formations islamistes proches de Mohamed Morsi. Ces derniers ont indiqué dans un communiqué qu’ils avaient prévenu Catherine Ashton que "le peuple égyptien ne quittera[it] pas les rues et les places jusqu’au retour à la légitimité constitutionnelle". Depuis sa destitution, les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, organisent régulièrement des manifestations, émaillées de violences meurtrières, qui ont fait plus de 200 morts, et observent des sit-in, notamment sur plusieurs places du Caire.
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La France appelle à la libération de Morsi
La France appelle à la libération de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en marge de la visite de Catherine Ashton en Égypte.
"Nous condamnons les brutalités. [...] Nous appelons au dialogue et à la libération du président Morsi", a déclaré Laurent Fabius lors d’un entretien avec la presse.
Tunisie : l’UGTT demande le départ du gouvernement
Le puissant syndicat tunisien UGTT a décidé lors d’une longue réunion
dans la nuit de lundi à mardi de réclamer le départ du gouvernement
dirigé par les islamistes après l’assassinat d’un député d’opposition,
selon son secrétaire général adjoint. La centrale syndicale n’a
cependant pas fixé d’ultimatum et n’a pas appelé à la dissolution de
l’Assemblée nationale constituante (ANC), revendication phare d’une
coalition hétéroclite de partis d’opposition. Le syndicat est par
ailleurs capable de paralyser le pays comme lors des grèves générales de
24 heures après les morts de Brahmi et Belaïd.
"L’UGTT appelle à la dissolution du gouvernement et à la composition d’un gouvernement de compétence formé par une personnalité consensuelle", a déclaré à l’antenne de la radio Mosaïque FM le secrétaire général adjoint du syndicat, Sami Tahri. Il a aussi indiqué que l’UGTT, forte de quelque 500 000 membres, était favorable à ce que l’ANC vote sur le projet de Constitution, dont l’élaboration est à la peine depuis des mois. Le syndicat réclame cependant une évaluation indépendante du texte.
Le syndicat a adopté une position bien plus nuancée qu’une large partie de l’opposition qui comptait sur la puissante centrale syndicale pour obtenir la dissolution de l’ANC et du gouvernement. Le Premier ministre Ali Larayedh du parti islamiste Ennahda a rejeté lundi les appels à la démission de son cabinet, tout en proposant des élections le 17 décembre. Pour qu’un tel scrutin puisse avoir lieu, la Constitution et un code électoral doivent être adoptés, alors qu’une multitude de calendriers électoraux n’ont pas été respectés.
La Tunisie a été plongée dans une nouvelle crise politique, marquée par des manifestations et des heurts sporadiques à travers le pays, depuis l’assassinat jeudi du député de gauche nationaliste Mohamed Brahmi. Le meurtre a été attribué à la mouvance salafiste djihadiste. La tension est montée d’un cran lundi soir lorsque huit militaires ont été sauvagement tués dans une embuscade perpétrée dans une zone frontalière de l’Algérie où al-Qaida est active.
**
Un parti allié aux islamistes veut un gouvernement d’union nationale
Le parti tunisien Ettakatol, formation laïque de centre gauche alliée aux islamistes au pouvoir, a réclamé mardi la formation d’un gouvernement d’union nationale après la mort de huit militaires dans une zone où al-Qaida est active. "L’unité nationale est une obligation pour tous les Tunisiens de tous les bords politiques. Nous appelons tous les partis et organisations à assumer leurs responsabilités devant les Tunisiens et à former un gouvernement d’union nationale", a indiqué Ettakatol dans un communiqué.
Le parti dirigé par le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar n’a cependant fixé aucun ultimatum à Ennahda, le parti islamiste à la tête du gouvernement, et n’a pas évoqué son éventuel retrait du cabinet actuel. Lundi après-midi, le Premier ministre Ali Larayedh a exclu dans un discours très ferme de dissoudre son gouvernement ainsi que l’ANC, les revendications phares d’une coalition hétéroclite de partis d’opposition.
Ettakatol a expliqué sa position par la mort de huit militaires lundi dans une embuscade au mont Chaambi dans l’ouest du pays, près de l’Algérie, où un groupe armé lié à al-Qaida est actif. La Tunisie est plongée dans une nouvelle crise politique depuis jeudi et l’assassinat d’un député d’opposition, Mohamed Brahmi, le deuxième du genre depuis le début de l’année, prêté à la mouvance salafiste djihadiste.
"L’UGTT appelle à la dissolution du gouvernement et à la composition d’un gouvernement de compétence formé par une personnalité consensuelle", a déclaré à l’antenne de la radio Mosaïque FM le secrétaire général adjoint du syndicat, Sami Tahri. Il a aussi indiqué que l’UGTT, forte de quelque 500 000 membres, était favorable à ce que l’ANC vote sur le projet de Constitution, dont l’élaboration est à la peine depuis des mois. Le syndicat réclame cependant une évaluation indépendante du texte.
Le syndicat a adopté une position bien plus nuancée qu’une large partie de l’opposition qui comptait sur la puissante centrale syndicale pour obtenir la dissolution de l’ANC et du gouvernement. Le Premier ministre Ali Larayedh du parti islamiste Ennahda a rejeté lundi les appels à la démission de son cabinet, tout en proposant des élections le 17 décembre. Pour qu’un tel scrutin puisse avoir lieu, la Constitution et un code électoral doivent être adoptés, alors qu’une multitude de calendriers électoraux n’ont pas été respectés.
La Tunisie a été plongée dans une nouvelle crise politique, marquée par des manifestations et des heurts sporadiques à travers le pays, depuis l’assassinat jeudi du député de gauche nationaliste Mohamed Brahmi. Le meurtre a été attribué à la mouvance salafiste djihadiste. La tension est montée d’un cran lundi soir lorsque huit militaires ont été sauvagement tués dans une embuscade perpétrée dans une zone frontalière de l’Algérie où al-Qaida est active.
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Un parti allié aux islamistes veut un gouvernement d’union nationale
Le parti tunisien Ettakatol, formation laïque de centre gauche alliée aux islamistes au pouvoir, a réclamé mardi la formation d’un gouvernement d’union nationale après la mort de huit militaires dans une zone où al-Qaida est active. "L’unité nationale est une obligation pour tous les Tunisiens de tous les bords politiques. Nous appelons tous les partis et organisations à assumer leurs responsabilités devant les Tunisiens et à former un gouvernement d’union nationale", a indiqué Ettakatol dans un communiqué.
Le parti dirigé par le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar n’a cependant fixé aucun ultimatum à Ennahda, le parti islamiste à la tête du gouvernement, et n’a pas évoqué son éventuel retrait du cabinet actuel. Lundi après-midi, le Premier ministre Ali Larayedh a exclu dans un discours très ferme de dissoudre son gouvernement ainsi que l’ANC, les revendications phares d’une coalition hétéroclite de partis d’opposition.
Ettakatol a expliqué sa position par la mort de huit militaires lundi dans une embuscade au mont Chaambi dans l’ouest du pays, près de l’Algérie, où un groupe armé lié à al-Qaida est actif. La Tunisie est plongée dans une nouvelle crise politique depuis jeudi et l’assassinat d’un député d’opposition, Mohamed Brahmi, le deuxième du genre depuis le début de l’année, prêté à la mouvance salafiste djihadiste.
Syrie : nouveau succès crucial pour le régime dans un quartier de Homs
Le régime syrien a repris lundi aux mains des rebelles un quartier clé
de Homs, troisième ville de Syrie et un des symboles de la révolte, au
terme d’une violente offensive d’un mois, un nouveau succès militaire
pour Bashar el-Assad. Entre-temps dans le Nord, des djihadistes
combattant les troupes du régime du président Bashar el-Assad ont pris
le contrôle d’une zone stratégique à la périphérie nord d’Alep, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
À Homs, des militants antigouvernementaux ont affirmé que le régime contrôlait "90 %" du quartier de Khaldiyé. Il s’agit du deuxième succès militaire pour le régime en moins de deux mois : le 5 juin, l’armée avait pris Qusseir (centre-ouest), ville de la province de Homs qui était tenue par les rebelles depuis un an. "Effondrement de la citadelle des terroristes à Khaldiyé. On est de plus en plus victorieux", a annoncé la télévision d’État en montrant des soldats brandissant leurs armes et le drapeau syrien en signe de victoire.
La prise de Khaldiyé, un des hauts-lieux de la rébellion, signifie que le régime n’a plus devant lui que quelques zones rebelles, notamment dans le Vieux Homs, avant la chute totale de cette ville. Un officier a ainsi affirmé à la télévision publique que l’armée allait "poursuivre les terroristes dans tous les autres quartiers de Homs". "La prise de Khaldiyé facilite (pour l’armée) la conquête de la vieille ville et d’autres quartiers comme Qussur. Si Homs tombe, le nord de la Syrie sera coupé du sud", a souligné le militant de Homs Mahmud al-Luz, contacté par Internet. Un contrôle total de Homs permettrait aussi au régime de sécuriser la route allant de Damas vers le littoral et qui traverse Homs.
Comme Qusseir, Khaldiyé a été soumis à d’intenses bombardements quotidiens de l’artillerie et de la puissante armée de l’air du régime. L’armée a bénéficié aussi du soutien du Hezbollah libanais, allié indéfectible du pouvoir dans sa guerre contre les rebelles. Les "combats les plus violents en un mois" s’y sont déroulés lundi matin, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et sources médicales en Syrie. "Nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre", a pour sa part assuré Abu Rami, un militant de la ville. "Si Homs tombe en entier, que Dieu nous en garde, l’opposition serait complice (...) de la communauté internationale en accédant à sa demande de sacrifier la révolution au profit d’une solution politique", a-t-il ajouté.
Les rebelles reprochent aux pays occidentaux de ne pas leur avoir fourni d’armes pour faire face à la puissance de feu des troupes de Bashar el-Assad. "Le régime met la main sur un quartier fantôme, sur une terre brûlée, sur des décombres", commente de son côté Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Selon lui, "les civils avaient fui (Khaldiyé) il y a plus de deux semaines".
L’armée était parvenue samedi à s’emparer de la mosquée historique Khaled Ben Walid, symbole de la révolte contre le régime , après avoir détruit en début de semaine le mausolée de Khaled Ben Walid, un compagnon du prophète Mahomet. Face aux succès de l’armée dans la région de Homs, des combattants djihadistes ont pris le contrôle de la ville de Dahret Abed Rabbo, a indiqué l’OSDH, son président parlant d’une conquête "importante et stratégique" pour les rebelles.
D’après un militant basé à Alep, Mohammed al-Khatib, cette ville est importante, car elle "est située sur une colline, surplombant plusieurs zones importantes". Les rebelles avaient avancé au cours des récentes semaines dans le Nord, dans la province d’Alep, où ils ont pris notamment la ville de Khan al-Assal, mais aussi dans la province de Deraa (sud), où les insurgés ont pris des localités et des barrages. Sur un autre front, un commandant kurde et trois chefs du Front djihadiste Al-Nosra ont été tués dans de nouveaux combats dans le secteur de Tal Hassel en banlieue d’Alep, a indiqué l’OSDH. Les habitants kurdes de Tal Hassel ont fui alors que les combats faisaient rage. Le conflit en Syrie a fait plus de 100 000 morts selon l’ONU, sans qu’aucune solution ne se profile à l’horizon.
À Homs, des militants antigouvernementaux ont affirmé que le régime contrôlait "90 %" du quartier de Khaldiyé. Il s’agit du deuxième succès militaire pour le régime en moins de deux mois : le 5 juin, l’armée avait pris Qusseir (centre-ouest), ville de la province de Homs qui était tenue par les rebelles depuis un an. "Effondrement de la citadelle des terroristes à Khaldiyé. On est de plus en plus victorieux", a annoncé la télévision d’État en montrant des soldats brandissant leurs armes et le drapeau syrien en signe de victoire.
La prise de Khaldiyé, un des hauts-lieux de la rébellion, signifie que le régime n’a plus devant lui que quelques zones rebelles, notamment dans le Vieux Homs, avant la chute totale de cette ville. Un officier a ainsi affirmé à la télévision publique que l’armée allait "poursuivre les terroristes dans tous les autres quartiers de Homs". "La prise de Khaldiyé facilite (pour l’armée) la conquête de la vieille ville et d’autres quartiers comme Qussur. Si Homs tombe, le nord de la Syrie sera coupé du sud", a souligné le militant de Homs Mahmud al-Luz, contacté par Internet. Un contrôle total de Homs permettrait aussi au régime de sécuriser la route allant de Damas vers le littoral et qui traverse Homs.
Comme Qusseir, Khaldiyé a été soumis à d’intenses bombardements quotidiens de l’artillerie et de la puissante armée de l’air du régime. L’armée a bénéficié aussi du soutien du Hezbollah libanais, allié indéfectible du pouvoir dans sa guerre contre les rebelles. Les "combats les plus violents en un mois" s’y sont déroulés lundi matin, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et sources médicales en Syrie. "Nous avons perdu la bataille, mais pas la guerre", a pour sa part assuré Abu Rami, un militant de la ville. "Si Homs tombe en entier, que Dieu nous en garde, l’opposition serait complice (...) de la communauté internationale en accédant à sa demande de sacrifier la révolution au profit d’une solution politique", a-t-il ajouté.
Les rebelles reprochent aux pays occidentaux de ne pas leur avoir fourni d’armes pour faire face à la puissance de feu des troupes de Bashar el-Assad. "Le régime met la main sur un quartier fantôme, sur une terre brûlée, sur des décombres", commente de son côté Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Selon lui, "les civils avaient fui (Khaldiyé) il y a plus de deux semaines".
L’armée était parvenue samedi à s’emparer de la mosquée historique Khaled Ben Walid, symbole de la révolte contre le régime , après avoir détruit en début de semaine le mausolée de Khaled Ben Walid, un compagnon du prophète Mahomet. Face aux succès de l’armée dans la région de Homs, des combattants djihadistes ont pris le contrôle de la ville de Dahret Abed Rabbo, a indiqué l’OSDH, son président parlant d’une conquête "importante et stratégique" pour les rebelles.
D’après un militant basé à Alep, Mohammed al-Khatib, cette ville est importante, car elle "est située sur une colline, surplombant plusieurs zones importantes". Les rebelles avaient avancé au cours des récentes semaines dans le Nord, dans la province d’Alep, où ils ont pris notamment la ville de Khan al-Assal, mais aussi dans la province de Deraa (sud), où les insurgés ont pris des localités et des barrages. Sur un autre front, un commandant kurde et trois chefs du Front djihadiste Al-Nosra ont été tués dans de nouveaux combats dans le secteur de Tal Hassel en banlieue d’Alep, a indiqué l’OSDH. Les habitants kurdes de Tal Hassel ont fui alors que les combats faisaient rage. Le conflit en Syrie a fait plus de 100 000 morts selon l’ONU, sans qu’aucune solution ne se profile à l’horizon.
Tunisie : huit soldats tués dans une embuscade, la crise s’aggrave
Huit militaires tunisiens ont été tués lundi dans une zone d’activité
d’Al-Qaïda, aggravant les tensions en Tunisie où le gouvernement dirigé
par des islamistes a exclu de démissionner malgré la contestation
grandissante depuis l’assassinat d’un député d’opposition.
Selon un dernier bilan du ministère de la Défense, cité par l’agence officielle TAP, huit militaires ont été tués et trois autres blessés dans l’embuscade au mont Chaambi, zone proche de l’Algérie ou depuis décembre l’armée pourchasse un groupe lié à Al-Qaïda.
La présidence a annoncé dans un communiqué "un deuil national de trois jours" après cette attaque, la plus grave contre les forces tunisiennes depuis la révolution de 2011 en Tunisie qui est confrontée à un essor des groupuscules jihadistes.
Des sources militaires et médicales ont indiqué à l’AFP que plusieurs de victimes avaient été égorgées. La télévision d’Etat a diffusé des images des corps mutilés des victimes.
Dans la nuit, des manifestations de colère regroupant quelques centaines de personne ont eu lieu à Kasserine, ville voisine du mont Chaambi, et des heurts impliquant policiers, détracteurs du pouvoir et partisans du gouvernement y ont eu lieu, selon un journaliste de l’AFP.
Dans une adresse télévisée, le président Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes d’Ennahda au pouvoir, a appelé à "l’union nationale" après cette embuscade sanglante.
"Si nous voulons affronter ce danger (du terrorisme) nous devons l’affronter unis, j’appelle la classe politique à revenir au dialogue car le pays, la société sont menacés", a-t-il dit.
Revenant sur la crise politique déclenchée par l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi attribué aussi à des salafistes jihadistes, le président Marzouki a regretté que cette "tragédie" n’ait pas provoqué l’union mais "la division et l’anarchie" en Tunisie.
Dans la nuit, après la rupture du jeûne du ramadan, quelques milliers de manifestants se sont réunis une nouvelle fois devant l’Assemblée nationale constituante (ANC) pour en réclamer la dissolution et la démission du gouvernement. L’armée et la police étaient présentes en nombre, alors que des heurts y ont eu lieu ces dernières nuits.
En fin d’après-midi, le Premier ministre Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda, a lui exclu tout départ mais promis des élections le 17 décembre.
"Ce gouvernement continuera d’assumer ses fonctions, nous ne nous accrochons pas au pouvoir mais nous avons un devoir et une responsabilité que nous assumerons jusqu’au bout", a-t-il dit tout en se disant "ouvert au dialogue".
La date du 17 décembre est hautement symbolique car il s’agit du jour en 2010 où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, donnant le coup d’envoi à la révolution tunisienne.
Les autorités ont annoncé de multiples calendriers électoraux qui n’ont pas été respectés et M. Larayedh promettait jusqu’à présent un scrutin avant la fin 2013.
Le gouvernement est l’objet d’une contestation grandissante depuis l’assassinat jeudi de Brahmi, deuxième opposant à être tué après Chokri Belaïd, abattu le 6 février 2013. Ce premier assassinat avait provoqué la chute du premier gouvernement d’Ennahda.
Par ailleurs, l’un des partenaires laïques des islamistes, Ettakatol, a indiqué tenir une réunion dans la nuit de lundi à mardi pour se prononcer sur un éventuel retrait du gouvernement.
Le puissant syndicat UGTT devait aussi arrêter dans la nuit sa position. La centrale est capable de paralyser le pays comme lors des grèves générales de 24 heures après les morts de Brahmi et Belaïd.
Enfin une soixantaine de députés continuent de boycotter les réunions de l’ANC et réclament sa dissolution.
A l’aube lundi, la police était intervenue devant l’assemblée pour séparer opposants et partisans du gouvernement. L’intervention a été moins musclée que celle de la nuit précédente mais un député, Noomane Fehri, a été blessé par des policiers, selon son témoignage diffusé à la télévision.
Toujours lundi matin, à Sidi Bouzid, ville natale de Brahmi et berceau de la révolution de 2011, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants réclamant la chute du gouvernement.
Comme les proches de Belaïd auparavant, la famille de Brahmi accuse directement Ennahda d’être responsable de sa mort.
Les autorités ont affirmé que la même arme a servi à tuer les deux hommes et désigné les auteurs comme étant des salafistes jihadistes proches d’Ansar Ashariaa, des accusations rejetées par ce groupuscule.
Le principal suspect du meurtre de Brahmi est "manifestement" un Franco-Tunisien, Boubakeur El Hakim, condamné en France à sept ans de prison mais libéré depuis, a indiqué une source française qui suit le dossier.
Selon un dernier bilan du ministère de la Défense, cité par l’agence officielle TAP, huit militaires ont été tués et trois autres blessés dans l’embuscade au mont Chaambi, zone proche de l’Algérie ou depuis décembre l’armée pourchasse un groupe lié à Al-Qaïda.
La présidence a annoncé dans un communiqué "un deuil national de trois jours" après cette attaque, la plus grave contre les forces tunisiennes depuis la révolution de 2011 en Tunisie qui est confrontée à un essor des groupuscules jihadistes.
Des sources militaires et médicales ont indiqué à l’AFP que plusieurs de victimes avaient été égorgées. La télévision d’Etat a diffusé des images des corps mutilés des victimes.
Dans la nuit, des manifestations de colère regroupant quelques centaines de personne ont eu lieu à Kasserine, ville voisine du mont Chaambi, et des heurts impliquant policiers, détracteurs du pouvoir et partisans du gouvernement y ont eu lieu, selon un journaliste de l’AFP.
Dans une adresse télévisée, le président Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes d’Ennahda au pouvoir, a appelé à "l’union nationale" après cette embuscade sanglante.
"Si nous voulons affronter ce danger (du terrorisme) nous devons l’affronter unis, j’appelle la classe politique à revenir au dialogue car le pays, la société sont menacés", a-t-il dit.
Revenant sur la crise politique déclenchée par l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi attribué aussi à des salafistes jihadistes, le président Marzouki a regretté que cette "tragédie" n’ait pas provoqué l’union mais "la division et l’anarchie" en Tunisie.
Dans la nuit, après la rupture du jeûne du ramadan, quelques milliers de manifestants se sont réunis une nouvelle fois devant l’Assemblée nationale constituante (ANC) pour en réclamer la dissolution et la démission du gouvernement. L’armée et la police étaient présentes en nombre, alors que des heurts y ont eu lieu ces dernières nuits.
En fin d’après-midi, le Premier ministre Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda, a lui exclu tout départ mais promis des élections le 17 décembre.
"Ce gouvernement continuera d’assumer ses fonctions, nous ne nous accrochons pas au pouvoir mais nous avons un devoir et une responsabilité que nous assumerons jusqu’au bout", a-t-il dit tout en se disant "ouvert au dialogue".
La date du 17 décembre est hautement symbolique car il s’agit du jour en 2010 où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, donnant le coup d’envoi à la révolution tunisienne.
Les autorités ont annoncé de multiples calendriers électoraux qui n’ont pas été respectés et M. Larayedh promettait jusqu’à présent un scrutin avant la fin 2013.
Le gouvernement est l’objet d’une contestation grandissante depuis l’assassinat jeudi de Brahmi, deuxième opposant à être tué après Chokri Belaïd, abattu le 6 février 2013. Ce premier assassinat avait provoqué la chute du premier gouvernement d’Ennahda.
Par ailleurs, l’un des partenaires laïques des islamistes, Ettakatol, a indiqué tenir une réunion dans la nuit de lundi à mardi pour se prononcer sur un éventuel retrait du gouvernement.
Le puissant syndicat UGTT devait aussi arrêter dans la nuit sa position. La centrale est capable de paralyser le pays comme lors des grèves générales de 24 heures après les morts de Brahmi et Belaïd.
Enfin une soixantaine de députés continuent de boycotter les réunions de l’ANC et réclament sa dissolution.
A l’aube lundi, la police était intervenue devant l’assemblée pour séparer opposants et partisans du gouvernement. L’intervention a été moins musclée que celle de la nuit précédente mais un député, Noomane Fehri, a été blessé par des policiers, selon son témoignage diffusé à la télévision.
Toujours lundi matin, à Sidi Bouzid, ville natale de Brahmi et berceau de la révolution de 2011, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants réclamant la chute du gouvernement.
Comme les proches de Belaïd auparavant, la famille de Brahmi accuse directement Ennahda d’être responsable de sa mort.
Les autorités ont affirmé que la même arme a servi à tuer les deux hommes et désigné les auteurs comme étant des salafistes jihadistes proches d’Ansar Ashariaa, des accusations rejetées par ce groupuscule.
Le principal suspect du meurtre de Brahmi est "manifestement" un Franco-Tunisien, Boubakeur El Hakim, condamné en France à sept ans de prison mais libéré depuis, a indiqué une source française qui suit le dossier.
Égypte : Catherine Ashton a rencontré Morsi
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en visite au
Caire, s’est déplacée dans la nuit pour voir le président islamiste
déchu Mohamed Morsi, détenu dans un endroit secret, dont les partisans
appellent à des manifestations massives mardi malgré les menaces du
pouvoir d’user de la force. Une marche de plusieurs milliers de
personnes en direction du quartier général de la sécurité nationale au
Caire s’est déroulée dans la soirée sans incident.
En revanche à Ismaïliya (est) des heurts entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi ont fait 18 blessés, selon les services de sécurité. De grandes manifestations du camp pro-Morsi sont encore attendues mardi après-midi pour réclamer son retour au pouvoir, dans un climat marqué par la mort de dizaines de personnes lors d’affrontements avec la police samedi matin au Caire.
Catherine Ashton s’est rendue sur le lieu où l’ancien président est détenu au secret par l’armée depuis sa déposition par les militaires le 3 juillet. "Elle est partie le voir là où il est gardé. On en saura plus quand elle reviendra", a déclaré un haut responsable égyptien sous couvert de l’anonymat. Selon une autre source Catherine Ashton est partie en hélicoptère. La représentante de la diplomatie de l’Union européenne devait tenir une conférence de presse mardi en fin de matinée.
Mohamed Morsi n’est pas apparu en public depuis son renversement et n’a officiellement reçu aucune visite. Sa famille elle-même a déploré récemment ne pouvoir le rencontrer. Lors de sa précédente visite au Caire le 17 juillet, Catherine Ashton avait demandé la libération de M. Morsi, et avait déploré n’avoir pu le rencontrer. La responsable européenne a eu dans la journée de lundi des entretiens avec le président par intérim Adly Mansour et son vice-président chargé des relations internationales, Mohamed El Baradei. Elle a aussi rencontré le nouvel homme fort de l’Égypte, le général Abdel Fattah al-Sissi, à la fois chef de l’armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre.
Catherine Ashton a aussi eu des entretiens avec des membres de formations islamistes proches de Mohamed Morsi. Le camp de l’ancien président a une nouvelle fois, dans un communiqué publié après la rencontre, affirmé qu’il ne pouvait y avoir de solution à la crise en dehors d’un "retour du président" et d’un "rejet du coup d’État". Les autorités ont poursuivi leurs avertissements envers le camp pro-Morsi, promettant des "mesures décisives et fermes" s’ils "outrepassaient leur droit à l’expression pacifique".
Les manifestations islamistes prévues mardi entendent notamment dénoncer les violences qui ont fait, selon un dernier bilan, 82 morts - 81 manifestants et un policier - samedi matin à proximité de la mosquée Rabaa al-Adawiya, où les pro-Morsi tiennent un sit-in depuis un mois. Le ministère de l’Intérieur est vivement mis en cause par les islamistes, de même que par des organisations de défense des droits de l’homme, pour ces événements, les plus meurtriers survenus depuis la chute de Mohamed Morsi.
La Maison-Blanche a condamné "avec force l’effusion de sang et les violences" du week-end en Égypte, et a appelé les autorités à assurer le respect du droit à manifester. L’armée a lancé par hélicoptère lundi matin des tracts sur un campement des pro-Morsi au Caire, les appelant à "ne pas s’approcher des installations ou unités militaires". Les adversaires de Mohamed Morsi l’accusent d’avoir cherché à confisquer le pouvoir au profit des islamistes, et estiment que les manifestations monstres contre lui fin juin ont traduit sa perte de légitimité.
Mais les pro-Morsi se disent déterminés à défendre la cause du premier président élu démocratiquement de l’histoire du pays. "Descendez (mardi) dans la rue et sur les places pour reconquérir votre liberté, votre dignité —usurpées par un coup d’État sanglant— et pour les droits des martyrs assassinés par les balles" du nouveau pouvoir, a exhorté la coalition islamiste favorable à l’ancien président. Cet appel à manifester fait craindre une nouvelle flambée de violences alors que plus de 300 personnes sont mortes dans les troubles en Égypte en un peu plus d’un mois.
Dans la région du nord-Sinaï, en proie à une rébellion larvée, deux policiers ont été tués lundi à al-Arich et un autre blessé à Cheikh Zouweid. Un soldat a quant à lui été tué dans la nuit de dimanche à lundi.
En revanche à Ismaïliya (est) des heurts entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi ont fait 18 blessés, selon les services de sécurité. De grandes manifestations du camp pro-Morsi sont encore attendues mardi après-midi pour réclamer son retour au pouvoir, dans un climat marqué par la mort de dizaines de personnes lors d’affrontements avec la police samedi matin au Caire.
Catherine Ashton s’est rendue sur le lieu où l’ancien président est détenu au secret par l’armée depuis sa déposition par les militaires le 3 juillet. "Elle est partie le voir là où il est gardé. On en saura plus quand elle reviendra", a déclaré un haut responsable égyptien sous couvert de l’anonymat. Selon une autre source Catherine Ashton est partie en hélicoptère. La représentante de la diplomatie de l’Union européenne devait tenir une conférence de presse mardi en fin de matinée.
Mohamed Morsi n’est pas apparu en public depuis son renversement et n’a officiellement reçu aucune visite. Sa famille elle-même a déploré récemment ne pouvoir le rencontrer. Lors de sa précédente visite au Caire le 17 juillet, Catherine Ashton avait demandé la libération de M. Morsi, et avait déploré n’avoir pu le rencontrer. La responsable européenne a eu dans la journée de lundi des entretiens avec le président par intérim Adly Mansour et son vice-président chargé des relations internationales, Mohamed El Baradei. Elle a aussi rencontré le nouvel homme fort de l’Égypte, le général Abdel Fattah al-Sissi, à la fois chef de l’armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre.
Catherine Ashton a aussi eu des entretiens avec des membres de formations islamistes proches de Mohamed Morsi. Le camp de l’ancien président a une nouvelle fois, dans un communiqué publié après la rencontre, affirmé qu’il ne pouvait y avoir de solution à la crise en dehors d’un "retour du président" et d’un "rejet du coup d’État". Les autorités ont poursuivi leurs avertissements envers le camp pro-Morsi, promettant des "mesures décisives et fermes" s’ils "outrepassaient leur droit à l’expression pacifique".
Les manifestations islamistes prévues mardi entendent notamment dénoncer les violences qui ont fait, selon un dernier bilan, 82 morts - 81 manifestants et un policier - samedi matin à proximité de la mosquée Rabaa al-Adawiya, où les pro-Morsi tiennent un sit-in depuis un mois. Le ministère de l’Intérieur est vivement mis en cause par les islamistes, de même que par des organisations de défense des droits de l’homme, pour ces événements, les plus meurtriers survenus depuis la chute de Mohamed Morsi.
La Maison-Blanche a condamné "avec force l’effusion de sang et les violences" du week-end en Égypte, et a appelé les autorités à assurer le respect du droit à manifester. L’armée a lancé par hélicoptère lundi matin des tracts sur un campement des pro-Morsi au Caire, les appelant à "ne pas s’approcher des installations ou unités militaires". Les adversaires de Mohamed Morsi l’accusent d’avoir cherché à confisquer le pouvoir au profit des islamistes, et estiment que les manifestations monstres contre lui fin juin ont traduit sa perte de légitimité.
Mais les pro-Morsi se disent déterminés à défendre la cause du premier président élu démocratiquement de l’histoire du pays. "Descendez (mardi) dans la rue et sur les places pour reconquérir votre liberté, votre dignité —usurpées par un coup d’État sanglant— et pour les droits des martyrs assassinés par les balles" du nouveau pouvoir, a exhorté la coalition islamiste favorable à l’ancien président. Cet appel à manifester fait craindre une nouvelle flambée de violences alors que plus de 300 personnes sont mortes dans les troubles en Égypte en un peu plus d’un mois.
Dans la région du nord-Sinaï, en proie à une rébellion larvée, deux policiers ont été tués lundi à al-Arich et un autre blessé à Cheikh Zouweid. Un soldat a quant à lui été tué dans la nuit de dimanche à lundi.
Israël/Palestine : Israéliens et Palestiniens reprennent le dialogue (Assawra)
Israéliens et Palestiniens ont repris lundi soir à Washington leurs
négociations directes, gelées depuis trois ans, sous l’égide des
États-Unis qui les ont exhortés à trouver un "compromis raisonnable"
pour faire la paix. Dans un salon d’apparat du département d’État, la
ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni était assise à côté du
négociateur en chef palestinien Saëb Erakat autour d’une table de neuf
personnes dressée pour le dîner de rupture de jeûne du ramadan, l’iftar,
offert par le secrétaire d’État John Kerry.
Au terme d’un repas d’un peu plus d’une heure, un responsable américain a qualifié la rencontre de "constructive et productive" et qui s’est déroulée dans un "bon état d’esprit". Tzipi Livni et Saëb Erakat ont quitté le département d’État séparément sans dire un mot. Ce dîner symbolique, que John Kerry a qualifié de moment "très, très particulier", doit être suivi d’une réunion trilatérale mardi et d’une déclaration à la presse.
Le secrétaire d’État, qui est l’artisan de cette reprise des contacts directs entre Israéliens et Palestiniens, les avait poussés avant cette rencontre symbolique à trouver un "compromis raisonnable" pour mettre un terme à leur contentieux historique. Après plus de six décennies de conflit et de multiples échecs de relance du processus de paix, le département d’État avait prévenu dans la journée que ces négociations pourraient durer "au moins neuf mois", tout en refusant de parler de "date-butoir".
Dans un communiqué lundi matin, le président Barack Obama a salué un moment "prometteur" tout en avertissant les deux camps qu’ils devront faire des "choix difficiles" et qu’"il faudra travailler dur". "Le plus dur reste à venir dans ces négociations et j’espère que tant les Israéliens que les Palestiniens aborderont ces discussions de bonne foi, avec détermination et une attention soutenue", a écrit Barack Obama.
Les dernières négociations de paix directes israélo-palestiniennes avaient capoté en septembre 2010, au bout de trois semaines, en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Le président des États-Unis, qui avait fait du règlement du conflit au Proche-Orient la priorité de son premier mandat en janvier 2009, avant d’échouer, s’est dit "heureux" que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas aient accepté de reprendre langue et envoyé des négociateurs à Washington.
Pour superviser les pourparlers, John Kerry a nommé comme émissaire spécial un ancien ambassadeur en Israël, le très respecté Martin Indyk, 62 ans, qui s’est dit "convaincu depuis 40 ans que la paix était possible". Avant d’arriver à Washington, Tzipi Livni avait toutefois prédit des pourparlers "très difficiles et problématiques", mais nécessaires. De fait, l’amorce de ce processus de paix reste fragile.
La décision du gouvernement israélien d’approuver la libération de 104 prisonniers palestiniens arrêtés avant les accords d’Oslo en 1993 a été saluée par l’Autorité palestinienne et par Washington mais a provoqué de vives réactions en Israël. "Il s’agit d’une étape importante et (nous) espérons pouvoir saisir l’opportunité fournie par les efforts de l’administration américaine pour parvenir à un accord de paix durable et juste", avait dit le Palestinien Erakat.
Le quotidien israélien Yediot Aharonot l’a en revanche dénoncée, titrant en une : "Les assassins vont être libérés." Mais aux yeux du Premier ministre Netanyahou qui s’exprimait lors de son conseil des ministres dimanche, "il y a des moments où on doit prendre des décisions difficiles pour le bien du pays et c’est un de ces moments". Qadura Fares, chef du club des prisonniers palestiniens, avait averti Israël par avance qu’il n’y aurait aucune négociation avec l’État hébreu sans la libération des 104 détenus.
Avant d’approuver l’élargissement du nombre de ces détenus, le Conseil des ministres israélien avait adopté un projet de loi prévoyant un référendum en cas d’accord de paix avec les Palestiniens. Selon ses services, Benyamin Netanyahou a jugé "important que, pour de telles décisions historiques, chaque citoyen vote directement". Le référendum deviendrait ainsi la dernière étape nécessaire pour entériner un éventuel accord de paix, après l’approbation du gouvernement puis celle du Parlement.
Ce projet de loi est considéré comme un geste envers les ministres de droite qui redoutent les concessions pouvant être demandées à Israël lors des négociations. Ils craignent la cession de territoires sous contrôle israélien, comme Jérusalem-Est, sur une simple décision du cabinet.
(30-07-2013 - Assawra avec les agences de presse)
Au terme d’un repas d’un peu plus d’une heure, un responsable américain a qualifié la rencontre de "constructive et productive" et qui s’est déroulée dans un "bon état d’esprit". Tzipi Livni et Saëb Erakat ont quitté le département d’État séparément sans dire un mot. Ce dîner symbolique, que John Kerry a qualifié de moment "très, très particulier", doit être suivi d’une réunion trilatérale mardi et d’une déclaration à la presse.
Le secrétaire d’État, qui est l’artisan de cette reprise des contacts directs entre Israéliens et Palestiniens, les avait poussés avant cette rencontre symbolique à trouver un "compromis raisonnable" pour mettre un terme à leur contentieux historique. Après plus de six décennies de conflit et de multiples échecs de relance du processus de paix, le département d’État avait prévenu dans la journée que ces négociations pourraient durer "au moins neuf mois", tout en refusant de parler de "date-butoir".
Dans un communiqué lundi matin, le président Barack Obama a salué un moment "prometteur" tout en avertissant les deux camps qu’ils devront faire des "choix difficiles" et qu’"il faudra travailler dur". "Le plus dur reste à venir dans ces négociations et j’espère que tant les Israéliens que les Palestiniens aborderont ces discussions de bonne foi, avec détermination et une attention soutenue", a écrit Barack Obama.
Les dernières négociations de paix directes israélo-palestiniennes avaient capoté en septembre 2010, au bout de trois semaines, en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Le président des États-Unis, qui avait fait du règlement du conflit au Proche-Orient la priorité de son premier mandat en janvier 2009, avant d’échouer, s’est dit "heureux" que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas aient accepté de reprendre langue et envoyé des négociateurs à Washington.
Pour superviser les pourparlers, John Kerry a nommé comme émissaire spécial un ancien ambassadeur en Israël, le très respecté Martin Indyk, 62 ans, qui s’est dit "convaincu depuis 40 ans que la paix était possible". Avant d’arriver à Washington, Tzipi Livni avait toutefois prédit des pourparlers "très difficiles et problématiques", mais nécessaires. De fait, l’amorce de ce processus de paix reste fragile.
La décision du gouvernement israélien d’approuver la libération de 104 prisonniers palestiniens arrêtés avant les accords d’Oslo en 1993 a été saluée par l’Autorité palestinienne et par Washington mais a provoqué de vives réactions en Israël. "Il s’agit d’une étape importante et (nous) espérons pouvoir saisir l’opportunité fournie par les efforts de l’administration américaine pour parvenir à un accord de paix durable et juste", avait dit le Palestinien Erakat.
Le quotidien israélien Yediot Aharonot l’a en revanche dénoncée, titrant en une : "Les assassins vont être libérés." Mais aux yeux du Premier ministre Netanyahou qui s’exprimait lors de son conseil des ministres dimanche, "il y a des moments où on doit prendre des décisions difficiles pour le bien du pays et c’est un de ces moments". Qadura Fares, chef du club des prisonniers palestiniens, avait averti Israël par avance qu’il n’y aurait aucune négociation avec l’État hébreu sans la libération des 104 détenus.
Avant d’approuver l’élargissement du nombre de ces détenus, le Conseil des ministres israélien avait adopté un projet de loi prévoyant un référendum en cas d’accord de paix avec les Palestiniens. Selon ses services, Benyamin Netanyahou a jugé "important que, pour de telles décisions historiques, chaque citoyen vote directement". Le référendum deviendrait ainsi la dernière étape nécessaire pour entériner un éventuel accord de paix, après l’approbation du gouvernement puis celle du Parlement.
Ce projet de loi est considéré comme un geste envers les ministres de droite qui redoutent les concessions pouvant être demandées à Israël lors des négociations. Ils craignent la cession de territoires sous contrôle israélien, comme Jérusalem-Est, sur une simple décision du cabinet.
(30-07-2013 - Assawra avec les agences de presse)
Israël/Palestine : Iftar à Washington
Israéliens et Palestiniens ont repris lundi soir à Washington leurs
négociations de paix directes, gelées depuis trois ans, sous l’égide des
États-Unis, a constaté l’AFP.
La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni était assise à côté du négociateur en chef palestinien Saëb Erakat autour d’une table dans un salon du département d’Etat pour le dîner de rupture du jeûne du ramadan, l’iftar, offert par le secrétaire d’État John Kerry. 29 juillet 2013.
(Photo par Paul J.Richards)
La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni était assise à côté du négociateur en chef palestinien Saëb Erakat autour d’une table dans un salon du département d’Etat pour le dîner de rupture du jeûne du ramadan, l’iftar, offert par le secrétaire d’État John Kerry. 29 juillet 2013.
(Photo par Paul J.Richards)
lundi 29 juillet 2013
Tunisie : Assassinats des opposants, Boubakeur el-Hakim suspect n° 1
Le suspect n° 1 dans les assassinats des opposants tunisiens Mohamed
Brahmi et Chokri Belaïd est "très probablement" le même homme, Boubakeur
el-Hakim, né en France et condamné en mai 2008 pour avoir mis en place
une filière djihadiste vers l’Irak, a-t-on appris lundi de source proche
du dossier. Boubakeur El Hakim, 30 ans, né à Paris, avait été condamné à
sept ans de prison ferme, assortis d’une période de sûreté des deux
tiers. Remis en liberté en janvier 2011, il ne fait depuis lors l’objet
d’aucune enquête en France, selon la même source.
Considéré comme l’un des organisateurs d’une filière djihadiste vers l’Irak où il s’était rendu pour combattre, il s’était illustré en appelant, dans plusieurs reportages réalisés en Irak par des médias français, ses "frères" du 19e arrondissement de Paris à le rejoindre. Le tribunal correctionnel avait estimé qu’il avait eu "un rôle de combattant" et "d’incitateur pour les jeunes Parisiens d’origine étrangère" de ce quartier, de "facilitateur" pour leur passage en Irak et de "superviseur". Six autres personnes, liées à cette filière, avaient été condamnées en 2008 par le tribunal correctionnel de Paris, dont le principal organisateur de la filière, Farid Benyettou, condamné à 6 ans ferme et qui avait réclamé "le droit d’avoir des convictions", fussent-elles "extrémistes".
Les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi rechercher activement un islamiste radical du nom de Boubaker Hakim (qui peut également être transcrit de l’arabe en Boubakeur el-Hakim, ndlr), suspect numéro un dans l’assassinat des députés d’opposition Mohamed Brahmi jeudi et Chokri Belaïd début février, tous deux tués selon elles avec la même arme. Le gouvernement tunisien a publié une liste de 14 personnes - des extrémistes radicaux, certains appartenant à Ansar Ashariaa, principale organisation salafiste en Tunisie -, impliquées dans les deux meurtres.
Quatre ont été arrêtées, huit sont en fuite, dont Boubakeur Hakim, présenté comme le principal suspect, et deux sont en liberté conditionnelle, selon le ministre de l’Intérieur. Boubakeur el-Hakim est "un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international", a indiqué le ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. Il était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d’armes, a-t-il précisé, ajoutant qu’il avait échappé récemment à la police et que de nombreuses armes avaient été retrouvées à son domicile.
Considéré comme l’un des organisateurs d’une filière djihadiste vers l’Irak où il s’était rendu pour combattre, il s’était illustré en appelant, dans plusieurs reportages réalisés en Irak par des médias français, ses "frères" du 19e arrondissement de Paris à le rejoindre. Le tribunal correctionnel avait estimé qu’il avait eu "un rôle de combattant" et "d’incitateur pour les jeunes Parisiens d’origine étrangère" de ce quartier, de "facilitateur" pour leur passage en Irak et de "superviseur". Six autres personnes, liées à cette filière, avaient été condamnées en 2008 par le tribunal correctionnel de Paris, dont le principal organisateur de la filière, Farid Benyettou, condamné à 6 ans ferme et qui avait réclamé "le droit d’avoir des convictions", fussent-elles "extrémistes".
Les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi rechercher activement un islamiste radical du nom de Boubaker Hakim (qui peut également être transcrit de l’arabe en Boubakeur el-Hakim, ndlr), suspect numéro un dans l’assassinat des députés d’opposition Mohamed Brahmi jeudi et Chokri Belaïd début février, tous deux tués selon elles avec la même arme. Le gouvernement tunisien a publié une liste de 14 personnes - des extrémistes radicaux, certains appartenant à Ansar Ashariaa, principale organisation salafiste en Tunisie -, impliquées dans les deux meurtres.
Quatre ont été arrêtées, huit sont en fuite, dont Boubakeur Hakim, présenté comme le principal suspect, et deux sont en liberté conditionnelle, selon le ministre de l’Intérieur. Boubakeur el-Hakim est "un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international", a indiqué le ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. Il était déjà recherché en Tunisie pour détention et trafic d’armes, a-t-il précisé, ajoutant qu’il avait échappé récemment à la police et que de nombreuses armes avaient été retrouvées à son domicile.
Bahreïn : Durcissement des sanctions avant une manifestation en août (Assawra)
Bahreïn, confronté à une contestation chiite persistante, a durci les
sanctions contre les auteurs d’actes de violence, allant jusqu’à les
menacer d’un retrait de la nationalité, avant une grande manifestation
prévue à la mi-août.
Le Parlement de Bahreïn, boycotté par l’opposition chiite, s’est réuni dimanche en session extraordinaire en pleines vacances parlementaires, à la demande du roi Hamad ben Issa Al-Khalifa.
Il a recommandé au gouvernement de déchoir de leur nationalité les Bahreïnis, "reconnus coupables d’actes terroristes" dans ce pays du Golfe, théâtre depuis 2011 de troubles animés par des chiites, majoritaires dans le pays et qui réclament une monarchie constitutionnelle.
Selon la presse locale, le roi pourrait légiférer par décret pour traduire ces recommandations en lois.
Le retrait de la nationalité devrait concerner "tous les auteurs d’actes terroristes et ceux qui y incitent", selon un compte-rendu officiel de la séance parlementaire.
Cette mesure a été utilisée de manière très sélective dans le passé contre des religieux chiites d’origine iranienne accusés d’avoir incité à la violence dans cette petite monarchie du Golfe dirigée par une monarchie sunnite.
Le Parlement a également recommandé d’"interdire les rassemblements, marches ou attroupements dans la capitale" et d’imposer, en cas de besoin, l’état d’urgence dans le pays.
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé le 14 juillet qu’il interdisait des manifestations le 14 août à l’appel d’un mouvement Tamarrod (rébellion) local inspiré par l’Egypte.
Il avait adressé une sévère mise en garde à ceux qui y participeraient, les avertissant qu’ils s’exposeraient à des poursuites judiciaires.
Le ministère n’a cessé ces dernières semaines de faire état d’"attaques terroristes" visant en particulier les policiers et dont l’une a coûté la vie à un agent des forces de l’ordre.
Le pouvoir s’est particulièrement indigné le 18 juin de l’explosion dans le parking d’une mosquée d’une voiture piégée qui n’avait fait ni victimes ni dégâts, en la qualifiant d’"attentat terroriste".
Selon des témoins, l’explosion s’était produite non loin des bureaux du palais royal dans la localité de Refaa, située au sud de Manama habitée notamment par des sunnites.
Dans ses recommandations, le Parlement a d’autre part demandé au gouvernement d’engager des poursuites judiciaires contre les groupes politiques "qui incitent ou soutiennent des actes de violence et de terrorisme" ainsi que contre ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour "propager de fausses informations" sur la situation dans le pays.
Il a invité d’autre part "les ambassadeurs et représentants des pays étrangers à ne pas s’ingérer dans les affaires internes de Bahreïn", dans une allusion à l’Iran constamment accusé à Manama de soutenir l’opposition chiite.
Dans une première réaction, des groupes de l’opposition, dont le puissant mouvement chiite Al-Wefaq, ont exprimé leur "profonde déception face aux discours incitant à tuer, torturer, arrêter et déchoir de leur nationalité ceux qui revendiquent la démocratie et la défense des droits de l’Homme".
Ils ont réaffirmé dans un communiqué leur détermination à poursuivre leur action "pacifique (...) jusqu’à la réalisation des aspirations du peuple à l’établissement d’un Etat démocratique", soulignant que "l’option sécuritaire avait échoué".
L’opposition, dominée par les chiites, a toujours prôné des moyens pacifiques pour faire aboutir ses demandes mais il existe dans le pays des petits groupes d’opposants, qui sont plus radicaux et qui sont derrière les heurts qui se produisent périodiquement entre forces de l’ordre et manifestants dans les villages chiites.
Une conférence de dialogue national a été lancée en février pour tenter de trouver une solution politique à la crise dans le pays, mais ses travaux n’avancent pas et ont même été suspendus jusqu’à la fin août pour les vacances d’été.
Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.
(29-07-2013 - Avec les agences de presse)
Le Parlement de Bahreïn, boycotté par l’opposition chiite, s’est réuni dimanche en session extraordinaire en pleines vacances parlementaires, à la demande du roi Hamad ben Issa Al-Khalifa.
Il a recommandé au gouvernement de déchoir de leur nationalité les Bahreïnis, "reconnus coupables d’actes terroristes" dans ce pays du Golfe, théâtre depuis 2011 de troubles animés par des chiites, majoritaires dans le pays et qui réclament une monarchie constitutionnelle.
Selon la presse locale, le roi pourrait légiférer par décret pour traduire ces recommandations en lois.
Le retrait de la nationalité devrait concerner "tous les auteurs d’actes terroristes et ceux qui y incitent", selon un compte-rendu officiel de la séance parlementaire.
Cette mesure a été utilisée de manière très sélective dans le passé contre des religieux chiites d’origine iranienne accusés d’avoir incité à la violence dans cette petite monarchie du Golfe dirigée par une monarchie sunnite.
Le Parlement a également recommandé d’"interdire les rassemblements, marches ou attroupements dans la capitale" et d’imposer, en cas de besoin, l’état d’urgence dans le pays.
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé le 14 juillet qu’il interdisait des manifestations le 14 août à l’appel d’un mouvement Tamarrod (rébellion) local inspiré par l’Egypte.
Il avait adressé une sévère mise en garde à ceux qui y participeraient, les avertissant qu’ils s’exposeraient à des poursuites judiciaires.
Le ministère n’a cessé ces dernières semaines de faire état d’"attaques terroristes" visant en particulier les policiers et dont l’une a coûté la vie à un agent des forces de l’ordre.
Le pouvoir s’est particulièrement indigné le 18 juin de l’explosion dans le parking d’une mosquée d’une voiture piégée qui n’avait fait ni victimes ni dégâts, en la qualifiant d’"attentat terroriste".
Selon des témoins, l’explosion s’était produite non loin des bureaux du palais royal dans la localité de Refaa, située au sud de Manama habitée notamment par des sunnites.
Dans ses recommandations, le Parlement a d’autre part demandé au gouvernement d’engager des poursuites judiciaires contre les groupes politiques "qui incitent ou soutiennent des actes de violence et de terrorisme" ainsi que contre ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour "propager de fausses informations" sur la situation dans le pays.
Il a invité d’autre part "les ambassadeurs et représentants des pays étrangers à ne pas s’ingérer dans les affaires internes de Bahreïn", dans une allusion à l’Iran constamment accusé à Manama de soutenir l’opposition chiite.
Dans une première réaction, des groupes de l’opposition, dont le puissant mouvement chiite Al-Wefaq, ont exprimé leur "profonde déception face aux discours incitant à tuer, torturer, arrêter et déchoir de leur nationalité ceux qui revendiquent la démocratie et la défense des droits de l’Homme".
Ils ont réaffirmé dans un communiqué leur détermination à poursuivre leur action "pacifique (...) jusqu’à la réalisation des aspirations du peuple à l’établissement d’un Etat démocratique", soulignant que "l’option sécuritaire avait échoué".
L’opposition, dominée par les chiites, a toujours prôné des moyens pacifiques pour faire aboutir ses demandes mais il existe dans le pays des petits groupes d’opposants, qui sont plus radicaux et qui sont derrière les heurts qui se produisent périodiquement entre forces de l’ordre et manifestants dans les villages chiites.
Une conférence de dialogue national a été lancée en février pour tenter de trouver une solution politique à la crise dans le pays, mais ses travaux n’avancent pas et ont même été suspendus jusqu’à la fin août pour les vacances d’été.
Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.
(29-07-2013 - Avec les agences de presse)
Syrie : le régime prend un quartier clé de Homs
Le régime syrien a annoncé lundi
la capture d’un quartier rebelle clé de Homs, troisième ville de Syrie
et un des symboles de la révolte, au terme d’une violente offensive d’un
mois, un nouveau succès militaire pour Bashar al-Assad.
Des militants ont affirmé de leur côté à l’AFP que le régime contrôlait "90%" du secteur.
Il s’agit du deuxième succès militaire pour le régime en moins de deux mois : le 5 juin, l’armée avait pris Qousseir, ville de la province de Homs tenue par les rebelles pendant un an et tombée à la suite de pilonnages quotidiens et grâce à l’appui vital du Hezbollah libanais.
La chute de Khaldiyé est un revers pour les rebelles qui tiennent le secteur depuis septembre 2011, soit près de deux ans.
"Les forces armées ont rétabli la sécurité et la stabilité dans tout le quartier de Khaldiyé", un des plus grands de Homs, a annoncé vers midi la télévision d’Etat qui avait montré la veille des images de destructions énormes dans le secteur.
"Effondrement de la ’citadelle’ des terroristes à Khaldiyé. On est de plus en plus victorieux", a-t-elle ajouté.
L’armée "a écrasé les derniers repaires des terroristes et démantelé des dizaines de charges explosives qu’ils avaient posées dans les maisons et les rues", indique de son côté l’agence officielle Sana.
La prise de Khaldiyé, un des haut-lieux de la rébellion, signifie que le régime n’aurait plus devant lui que quelques zones rebelles, notamment dans le Vieux Homs, avant la chute totale de la ville, surnommée "capitale de la révolution" par les militants.
"Nous allons poursuivre les terroristes dans tous les autres quartiers de Homs", a assuré un officier à la télévision.
Un contrôle total de Homs permettrait au régime de sécuriser la route allant de Damas vers le littoral et qui traverse Homs.
Comme Qousseir, Khaldiyé a été soumis à d’intenses bombardements quotidiens de l’artillerie et de la puissante armée de l’air du régime. L’armée a bénéficié aussi du soutien du Hezbollah, allié indéfectible du pouvoir dans sa guerre contre les rebelles.
Il s’agit également de la plus importante victoire militaire pour le régime à Homs depuis la prise en mars 2012 du quartier de Baba Amr, autre symbole de la rébellion tombé après une offensive qui a fait des centaines de morts.
Dans le cas de Khaldiyé, "les civils avaient fui il y a plus de deux semaines", a indiqué Abou Rami, un militant de la ville. "Khaldiyé est à 90% aux mains du régime. Khaldiyé est tombé mais pas Homs", a-t-il assuré.
"Le retrait des rebelles est dû au violent bombardement à l’artillerie et aux raids aériens", a-t-il ajouté.
"Le régime met la main sur un quartier fantôme, sur une terre brûlée, sur des décombres", commente de son côté Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Dimanche, l’opposition avait minimisé les avancées de l’armée, dénonçant le "bombardement aveugle" du secteur et estimant que le régime "fait la promotion de victoires fictives".
La prise du secteur avait été précédée lundi matin "des combats les plus violents en un mois" dans le dernier carré où s’étaient retranchés les rebelles, selon l’OSDH.
L’armée était parvenue samedi à s’emparer de la mosquée historique Khaled Ben walid, dans le centre du quartier, après avoir détruit en début de semaine le mausolée de Khaled Ben Walid, un compagnon du prophète Mahomet.
Cette mosquée était un symbole de la révolte contre le régime et les manifestants avaient pour habitude de sortir en masse de ce Lieu saint pour défiler contre le pouvoir, avant que la révolte ne se transforme en une guerre civile.
Face aux succès de l’armée dans la région centrale de Homs, les rebelles avaient avancé au cours des récentes semaines dans le Nord, dans la province d’Alep, où ils ont pris notamment la ville de Khan al-Assal, mais aussi dans le sud, dans la province de Deraa, où les insurgés ont pris des localités et des barrages.
Le conflit a fait plus de 100 000 morts selon l’ONU, sans qu’aucune solution ne se profile à l’horizon.
Des militants ont affirmé de leur côté à l’AFP que le régime contrôlait "90%" du secteur.
Il s’agit du deuxième succès militaire pour le régime en moins de deux mois : le 5 juin, l’armée avait pris Qousseir, ville de la province de Homs tenue par les rebelles pendant un an et tombée à la suite de pilonnages quotidiens et grâce à l’appui vital du Hezbollah libanais.
La chute de Khaldiyé est un revers pour les rebelles qui tiennent le secteur depuis septembre 2011, soit près de deux ans.
"Les forces armées ont rétabli la sécurité et la stabilité dans tout le quartier de Khaldiyé", un des plus grands de Homs, a annoncé vers midi la télévision d’Etat qui avait montré la veille des images de destructions énormes dans le secteur.
"Effondrement de la ’citadelle’ des terroristes à Khaldiyé. On est de plus en plus victorieux", a-t-elle ajouté.
L’armée "a écrasé les derniers repaires des terroristes et démantelé des dizaines de charges explosives qu’ils avaient posées dans les maisons et les rues", indique de son côté l’agence officielle Sana.
La prise de Khaldiyé, un des haut-lieux de la rébellion, signifie que le régime n’aurait plus devant lui que quelques zones rebelles, notamment dans le Vieux Homs, avant la chute totale de la ville, surnommée "capitale de la révolution" par les militants.
"Nous allons poursuivre les terroristes dans tous les autres quartiers de Homs", a assuré un officier à la télévision.
Un contrôle total de Homs permettrait au régime de sécuriser la route allant de Damas vers le littoral et qui traverse Homs.
Comme Qousseir, Khaldiyé a été soumis à d’intenses bombardements quotidiens de l’artillerie et de la puissante armée de l’air du régime. L’armée a bénéficié aussi du soutien du Hezbollah, allié indéfectible du pouvoir dans sa guerre contre les rebelles.
Il s’agit également de la plus importante victoire militaire pour le régime à Homs depuis la prise en mars 2012 du quartier de Baba Amr, autre symbole de la rébellion tombé après une offensive qui a fait des centaines de morts.
Dans le cas de Khaldiyé, "les civils avaient fui il y a plus de deux semaines", a indiqué Abou Rami, un militant de la ville. "Khaldiyé est à 90% aux mains du régime. Khaldiyé est tombé mais pas Homs", a-t-il assuré.
"Le retrait des rebelles est dû au violent bombardement à l’artillerie et aux raids aériens", a-t-il ajouté.
"Le régime met la main sur un quartier fantôme, sur une terre brûlée, sur des décombres", commente de son côté Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Dimanche, l’opposition avait minimisé les avancées de l’armée, dénonçant le "bombardement aveugle" du secteur et estimant que le régime "fait la promotion de victoires fictives".
La prise du secteur avait été précédée lundi matin "des combats les plus violents en un mois" dans le dernier carré où s’étaient retranchés les rebelles, selon l’OSDH.
L’armée était parvenue samedi à s’emparer de la mosquée historique Khaled Ben walid, dans le centre du quartier, après avoir détruit en début de semaine le mausolée de Khaled Ben Walid, un compagnon du prophète Mahomet.
Cette mosquée était un symbole de la révolte contre le régime et les manifestants avaient pour habitude de sortir en masse de ce Lieu saint pour défiler contre le pouvoir, avant que la révolte ne se transforme en une guerre civile.
Face aux succès de l’armée dans la région centrale de Homs, les rebelles avaient avancé au cours des récentes semaines dans le Nord, dans la province d’Alep, où ils ont pris notamment la ville de Khan al-Assal, mais aussi dans le sud, dans la province de Deraa, où les insurgés ont pris des localités et des barrages.
Le conflit a fait plus de 100 000 morts selon l’ONU, sans qu’aucune solution ne se profile à l’horizon.
Tunisie : À Sidi Bouzid, le foyer de la désobéissance au pouvoir se rallume
La police a tiré lundi des gaz lacrymogènes destinés à disperser des
manifestants réunis à Sidi Bouzid dans le centre-ouest de la Tunisie
pour réclamer la chute du gouvernement dirigé par les islamistes. La
police a fait usage de gaz lacrymogènes lorsque les manifestants,
rassemblés devant le gouvernorat (préfecture) et scandant des slogans
contre Ennahda, le parti islamiste au pouvoir, ont commencé à lui lancer
des pierres, selon la même source.
Des centaines de protestataires se sont rassemblés dès 7 heures, avant de tenter d’interdire l’accès des fonctionnaires au siège du gouvernorat protégé par l’armée, à la reprise du travail lundi. Opposants et habitants de cette ville natale de l’opposant Mohamed Brahmi assassiné jeudi et qui a donné naissance au soulèvement de 2011 ont réclamé le départ du gouverneur (préfet), un proche d’Ennahda. "Ghannouchi assassin", À bas le parti des Frères (musulmans), à bas les tortionnaires du peuple", ont-ils scandé.
Samedi, la ville a entamé un mouvement de désobéissance encadré par le Front populaire (alliance de la gauche et nationalistes) et la section régionale de la centrale syndicale UGTT. Un conseil des notables a été mis en place pour la gestion des affaires de leur cité jusqu’à la chute du pouvoir actuel, mot d’ordre partagé dans tout le pays. Des conseils similaires ont été créés dans trois localités dépendant du chef-lieu Sidi Bouzid : Regueb, Mekessi et Menzel Bouzaine. Des milliers d’habitants avaient fait le déplacement à Tunis pour les funérailles de Brahmi samedi à Tunis.
Des centaines de protestataires se sont rassemblés dès 7 heures, avant de tenter d’interdire l’accès des fonctionnaires au siège du gouvernorat protégé par l’armée, à la reprise du travail lundi. Opposants et habitants de cette ville natale de l’opposant Mohamed Brahmi assassiné jeudi et qui a donné naissance au soulèvement de 2011 ont réclamé le départ du gouverneur (préfet), un proche d’Ennahda. "Ghannouchi assassin", À bas le parti des Frères (musulmans), à bas les tortionnaires du peuple", ont-ils scandé.
Samedi, la ville a entamé un mouvement de désobéissance encadré par le Front populaire (alliance de la gauche et nationalistes) et la section régionale de la centrale syndicale UGTT. Un conseil des notables a été mis en place pour la gestion des affaires de leur cité jusqu’à la chute du pouvoir actuel, mot d’ordre partagé dans tout le pays. Des conseils similaires ont été créés dans trois localités dépendant du chef-lieu Sidi Bouzid : Regueb, Mekessi et Menzel Bouzaine. Des milliers d’habitants avaient fait le déplacement à Tunis pour les funérailles de Brahmi samedi à Tunis.
Irak : au moins 40 morts dans une vague d’attentats
Une vague de 16 attentats coordonnés à la voiture piégée a frappé l’Irak
lundi matin, faisant au moins 40 morts et près de 190 blessés, a-t-on
appris de sources policière et médicale. La plupart des attentats, qui
ont débuté vers 07 heures du matin, visaient la communauté chiite du
pays.
À Bagdad, 10 voitures piégées ont explosé dans 8 quartiers différents, dont au moins 6 à majorité chiite, faisant près de 30 morts et plus de 130 blessés. Une dixième voiture piégée a explosé à Mahmudiya, à 30 kilomètres au sud de la capitale, tuant au moins 2 personnes et en blessant 25 autres. Deux voitures piégées ont également explosé dans le centre de Kut, une ville à majorité chiite, à 160 kilomètres au sud de Bagdad, faisant au moins 5 morts et 35 blessés. Toujours au sud de la capitale, deux autres attentats à la voiture piégée se sont produits à Samawa, une autre ville chiite, à 280 kilomètres de Bagdad, faisant au moins deux morts et des dizaines de blessés.
Et une voiture piégée a explosé à Bassora, la ville portuaire dans le sud du pays, là aussi à majorité chiite, faisant un mort et six blessés. Au total, plus de 760 personnes ont été tuées dans les violences depuis début juillet, et plus de 3 000 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP.
Depuis près de trois mois, les bilans sont repartis à la hausse, revenant au niveau de 2008, au sortir d’une quasi-guerre civile entre sunnites et chiites qui avait fait des dizaines de milliers de victimes en 2006-2007. Des groupes liés à al-Qaida semblent en grande partie responsables des récents attentats, commis probablement dans le but de relancer la guerre civile, selon les observateurs.
À Bagdad, 10 voitures piégées ont explosé dans 8 quartiers différents, dont au moins 6 à majorité chiite, faisant près de 30 morts et plus de 130 blessés. Une dixième voiture piégée a explosé à Mahmudiya, à 30 kilomètres au sud de la capitale, tuant au moins 2 personnes et en blessant 25 autres. Deux voitures piégées ont également explosé dans le centre de Kut, une ville à majorité chiite, à 160 kilomètres au sud de Bagdad, faisant au moins 5 morts et 35 blessés. Toujours au sud de la capitale, deux autres attentats à la voiture piégée se sont produits à Samawa, une autre ville chiite, à 280 kilomètres de Bagdad, faisant au moins deux morts et des dizaines de blessés.
Et une voiture piégée a explosé à Bassora, la ville portuaire dans le sud du pays, là aussi à majorité chiite, faisant un mort et six blessés. Au total, plus de 760 personnes ont été tuées dans les violences depuis début juillet, et plus de 3 000 depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP.
Depuis près de trois mois, les bilans sont repartis à la hausse, revenant au niveau de 2008, au sortir d’une quasi-guerre civile entre sunnites et chiites qui avait fait des dizaines de milliers de victimes en 2006-2007. Des groupes liés à al-Qaida semblent en grande partie responsables des récents attentats, commis probablement dans le but de relancer la guerre civile, selon les observateurs.
Algérie : « l'Algérie essaie de classer l’affaire » (Faustine Vincent)
Nassera Dutour est porte-parole du Collectif des Familles de disparus
en Algérie, qui vient de publier un rapport intitulé « Le régime
algérien à l’épreuve des droits de l’Homme, l’illusion du changement ».
Elle fait le point sur la reconnaissance des milliers de disparitions
forcées pratiquées par l’Etat dans les années 1990...
Les disparitions forcées ont été l’un des instruments principaux de la « sale guerre » déclenchée en janvier 1992 par les généraux algériens contre ses opposants et la population civile. L’Algérie a reconnu officiellement le nombre des « disparus » à 8.023, selon le Collectif des Familles de disparus en Algérie (CFDA), mais les ONG de défense des droits de l’Homme l’estiment aujourd’hui de 15 000 à 20 000. Des familles de disparus continuent à se mobiliser pour obtenir la vérité sur le sort de leurs proches. Nassera Dutour, porte-parole du CFDA et dont le fils a lui-même disparu en 1997, fait le point sur la situation.
Vous militez depuis 1998, date de la création du Collectif des Familles de disparus en Algérie (CFDA), pour « défendre le droit à la vérité et à la justice des familles de disparus ». Avez-vous obtenu des satisfactions ?
Non malheureusement, aucune. On a cru que oui, pendant un moment. En 2001, une pétition avait été signée par douze députés algériens réclamant la vérité et la reconnaissance officielle de 4.884 cas de disparitions par le ministère de l’Intérieur. Jusqu’alors, cette histoire avait été totalement niée par l’Etat, donc on était plutôt content. En 2002, on nous a dit « le problème sera réglé ». Une commission soit disant de « vérité » a été mise en place à la veille de la présidentielle [la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, ndlr]. Puis il ne s’est rien passé.
Les familles ont tout de même été convoquées à se présenter à la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Dans quel but ?
Ils n’ont pas donné le motif de convocation. Sur place, il ne s’agissait que de remplir un formulaire sur les circonstances de la disparition, alors que des mères de disparus s’attendaient à des bonnes nouvelles. J’en ai vu s’évanouir, d’autres pleurer. En fait, ils voulaient savoir qui acceptait d’être indemnisé. Depuis, l’Etat dit que ces disparus sont décédés. Mais où sont les corps ? Pourquoi ne pas les rendre aux familles ? Ils essaient de classer l’affaire. La quasi-totalité des familles ont accepté l’indemnisation, mise en place à partir de 2006 et d’un montant d’environ 16.000 dinars par mois [le smic est à 18.000 dinars] à partager entre l’épouse, le père, la mère et les enfants.
Vous êtes vous-même une mère de disparu après l’enlèvement de votre fils Amine le 30 janvier 1997. Mais vous refusez cette indemnisation…
Oui car leur stratégie c’est d’indemniser les familles pour les faire taire. La procédure d’indemnisation devait durer douze mois. Or, aujourd’hui encore, je suis convoquée tout le temps pour cela. J’ai dû faire une lettre pour dire que c’était du harcèlement et que je n’en voulais pas ! Quand on reçoit une convocation, il y a toujours un doute : va-t-il être vivant ? Mort ? J’ai appris la disparition de mon fils par téléphone. Depuis, à chaque coup de fil, je tressaute. Je reçois aussi des menaces et des appels anonymes.
Au début, les familles des disparus étaient mal perçues…
Oui car les gens croyaient que c’était des terroristes, comme le répétaient les autorités. Parfois on nous considère encore comme tel, mais on a fait évoluer les mentalités. Depuis 1998, on fait un rassemblement hebdomadaire devant la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), à Alger. Cela a fini par attirer la sympathie.
Attendez-vous toujours le retour de votre fils ?
Ça dépend des moments. Au bout de quinze ans, on se dit qu’il ne va pas revenir. Mais c’est lui qui revient dans mes rêves et me secoue. Il ne veut pas que je croie qu’il est mort. Avec les autorités, on verra qui aura le dernier mot. On saura la vérité. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain. En Argentine, le processus a duré 30 ans, et aujourd’hui des procès sont en cours.
Pensez-vous que cela puisse changer après l’ère Bouteflika ?
Après Bouteflika il y aura un autre Bouteflika, que l’on n’aura pas élu librement. Cela ne changera pas.
(29-07-2013 - Propos recueillis par Faustine Vincent)
Les disparitions forcées ont été l’un des instruments principaux de la « sale guerre » déclenchée en janvier 1992 par les généraux algériens contre ses opposants et la population civile. L’Algérie a reconnu officiellement le nombre des « disparus » à 8.023, selon le Collectif des Familles de disparus en Algérie (CFDA), mais les ONG de défense des droits de l’Homme l’estiment aujourd’hui de 15 000 à 20 000. Des familles de disparus continuent à se mobiliser pour obtenir la vérité sur le sort de leurs proches. Nassera Dutour, porte-parole du CFDA et dont le fils a lui-même disparu en 1997, fait le point sur la situation.
Vous militez depuis 1998, date de la création du Collectif des Familles de disparus en Algérie (CFDA), pour « défendre le droit à la vérité et à la justice des familles de disparus ». Avez-vous obtenu des satisfactions ?
Non malheureusement, aucune. On a cru que oui, pendant un moment. En 2001, une pétition avait été signée par douze députés algériens réclamant la vérité et la reconnaissance officielle de 4.884 cas de disparitions par le ministère de l’Intérieur. Jusqu’alors, cette histoire avait été totalement niée par l’Etat, donc on était plutôt content. En 2002, on nous a dit « le problème sera réglé ». Une commission soit disant de « vérité » a été mise en place à la veille de la présidentielle [la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, ndlr]. Puis il ne s’est rien passé.
Les familles ont tout de même été convoquées à se présenter à la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Dans quel but ?
Ils n’ont pas donné le motif de convocation. Sur place, il ne s’agissait que de remplir un formulaire sur les circonstances de la disparition, alors que des mères de disparus s’attendaient à des bonnes nouvelles. J’en ai vu s’évanouir, d’autres pleurer. En fait, ils voulaient savoir qui acceptait d’être indemnisé. Depuis, l’Etat dit que ces disparus sont décédés. Mais où sont les corps ? Pourquoi ne pas les rendre aux familles ? Ils essaient de classer l’affaire. La quasi-totalité des familles ont accepté l’indemnisation, mise en place à partir de 2006 et d’un montant d’environ 16.000 dinars par mois [le smic est à 18.000 dinars] à partager entre l’épouse, le père, la mère et les enfants.
Vous êtes vous-même une mère de disparu après l’enlèvement de votre fils Amine le 30 janvier 1997. Mais vous refusez cette indemnisation…
Oui car leur stratégie c’est d’indemniser les familles pour les faire taire. La procédure d’indemnisation devait durer douze mois. Or, aujourd’hui encore, je suis convoquée tout le temps pour cela. J’ai dû faire une lettre pour dire que c’était du harcèlement et que je n’en voulais pas ! Quand on reçoit une convocation, il y a toujours un doute : va-t-il être vivant ? Mort ? J’ai appris la disparition de mon fils par téléphone. Depuis, à chaque coup de fil, je tressaute. Je reçois aussi des menaces et des appels anonymes.
Au début, les familles des disparus étaient mal perçues…
Oui car les gens croyaient que c’était des terroristes, comme le répétaient les autorités. Parfois on nous considère encore comme tel, mais on a fait évoluer les mentalités. Depuis 1998, on fait un rassemblement hebdomadaire devant la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), à Alger. Cela a fini par attirer la sympathie.
Attendez-vous toujours le retour de votre fils ?
Ça dépend des moments. Au bout de quinze ans, on se dit qu’il ne va pas revenir. Mais c’est lui qui revient dans mes rêves et me secoue. Il ne veut pas que je croie qu’il est mort. Avec les autorités, on verra qui aura le dernier mot. On saura la vérité. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain. En Argentine, le processus a duré 30 ans, et aujourd’hui des procès sont en cours.
Pensez-vous que cela puisse changer après l’ère Bouteflika ?
Après Bouteflika il y aura un autre Bouteflika, que l’on n’aura pas élu librement. Cela ne changera pas.
(29-07-2013 - Propos recueillis par Faustine Vincent)
Israël/Palestine : Les négociations israélo-palestiniennes reprennent à Washington
Les négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens,
gelées depuis trois ans, vont reprendre à Washington dès lundi soir,
alors que le gouvernement israélien a approuvé dimanche la libération de
prisonniers palestiniens en signe de bonne volonté.
"Aujourd’hui le secrétaire d’Etat John Kerry s’est entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas et avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et il les a personnellement invités à envoyer leurs équipes de négociateurs à Washington pour reprendre formellement les négociations directes. Les premières réunions sont prévues lundi soir 29 juillet et mardi 30 juillet", a indiqué le département d’Etat.
"Ces négociations seront une occasion de développer un plan de travail qui déterminera comment les parties procèderont dans ces négociations au cours des prochains mois", a ajouté la porte-parole.
Plus tôt dans la journée, le gouvernement israélien a approuvé la libération de prisonniers palestiniens, selon la radio publique.
Le conseil des ministres a adopté un texte prévoyant la libération de 104 prisonniers palestiniens détenus en Israël, par 13 votes pour, 7 votes contre et 2 absentions, a indiqué la radio.
"Le gouvernement a approuvé l’ouverture de négociations diplomatiques entre Israël et les Palestiniens et (...) la formation d’un comité ministériel en charge de la libération de prisonniers palestiniens dans le cadre des négociations", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, précisant que ce dernier présiderait le comité.
Les services de Netanyahu n’ont pas précisé le nombre ni l’identité des prisonniers qui seraient libérés.
L’Autorité palestinienne a immédiatement salué la décision israélienne.
"Nous saluons la décision du gouvernement israélien de relâcher les prisonniers qui ont été arrêtés avant les accords d’Oslo (en 1993, NDLR). Nous estimons qu’il s’agit d’une étape importante et espérons pouvoir saisir l’opportunité fournie par les efforts de l’administration américaine pour parvenir à un accord de paix durable et juste", a déclaré à l’AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Le feu vert du cabinet israélien est intervenu après plusieurs heures de délibérations en raison de l’opposition farouche aux libérations de prisonniers exprimée par plusieurs ministres, se faisant l’écho d’une bonne partie de l’opinion publique israélienne.
Les noms des prisonniers n’ont pas été officiellement rendus publics, mais la liste inclurait des meurtriers de femmes et d’enfants israéliens ainsi que des détenus ayant tué des Palestiniens soupçonnés d’avoir collaboré avec Israël, selon les médias.
"Il y a des moments où on doit prendre des décisions difficiles pour le bien du pays et c’est un de ces moments", a dit Netanyahu aux ministres au début de la réunion, selon son bureau.
Selon Almagor, une association représentant des victimes israéliennes des attentats palestiniens, la liste comprendrait aussi des détenus de droit commun.
Qadura Fares, chef du Club des prisonniers palestiniens, qui défend les droits des Palestiniens détenus en Israël, avait assuré dimanche avant le vote qu’il n’y aurait aucune négociation avec l’Etat hébreu sans la libération des 104 détenus.
"S’ils ne les libèrent pas tous, il n’y aura pas de négociations", avait-il dit à la radio publique israélienne.
Avant d’approuver la libération de prisonniers palestiniens, le Conseil des ministres avait adopté un projet de loi prévoyant un référendum en cas d’accord de paix avec les Palestiniens.
Selon un communiqué de ses services, Netanyahu a jugé "important que, pour de telles décisions historiques, chaque citoyen vote directement".
Le gouvernement a indiqué qu’il demanderait au Parlement de se prononcer rapidement sur ce texte. Selon les médias, il pourrait être présenté cette semaine pour une première lecture.
Le référendum deviendrait ainsi la dernière étape nécessaire pour entériner un éventuel accord de paix, après l’approbation du gouvernement puis celle du Parlement.
Ce projet de loi est vu comme un geste envers les ministres de droite qui appréhendent les concessions pouvant être demandées à Israël lors des négociations. Ils craignent la cession de territoires sous contrôle israélien, comme Jérusalem-Est, sur une simple décision du cabinet, alors que nombre d’Israéliens y sont opposés.
Des responsables américains seront présents aux négociations qui seront dirigées côté palestinien par le négociateur en chef Saëb Erakat et côté israélien par la ministre de la Justice Tzipi Livni.
Selon les médias israéliens, Mme Livni sera accompagnée par Yitzhak Molcho, l’émissaire personnel de Netanyahu.
A l’issue de son sixième voyage dans la région, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait annoncé la semaine dernière un accord pour une reprise prochaine des pourparlers de paix gelés depuis septembre 2010.
Les dernières négociations de paix avaient rapidement tourné court en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
"Aujourd’hui le secrétaire d’Etat John Kerry s’est entretenu avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas et avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et il les a personnellement invités à envoyer leurs équipes de négociateurs à Washington pour reprendre formellement les négociations directes. Les premières réunions sont prévues lundi soir 29 juillet et mardi 30 juillet", a indiqué le département d’Etat.
"Ces négociations seront une occasion de développer un plan de travail qui déterminera comment les parties procèderont dans ces négociations au cours des prochains mois", a ajouté la porte-parole.
Plus tôt dans la journée, le gouvernement israélien a approuvé la libération de prisonniers palestiniens, selon la radio publique.
Le conseil des ministres a adopté un texte prévoyant la libération de 104 prisonniers palestiniens détenus en Israël, par 13 votes pour, 7 votes contre et 2 absentions, a indiqué la radio.
"Le gouvernement a approuvé l’ouverture de négociations diplomatiques entre Israël et les Palestiniens et (...) la formation d’un comité ministériel en charge de la libération de prisonniers palestiniens dans le cadre des négociations", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, précisant que ce dernier présiderait le comité.
Les services de Netanyahu n’ont pas précisé le nombre ni l’identité des prisonniers qui seraient libérés.
L’Autorité palestinienne a immédiatement salué la décision israélienne.
"Nous saluons la décision du gouvernement israélien de relâcher les prisonniers qui ont été arrêtés avant les accords d’Oslo (en 1993, NDLR). Nous estimons qu’il s’agit d’une étape importante et espérons pouvoir saisir l’opportunité fournie par les efforts de l’administration américaine pour parvenir à un accord de paix durable et juste", a déclaré à l’AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Le feu vert du cabinet israélien est intervenu après plusieurs heures de délibérations en raison de l’opposition farouche aux libérations de prisonniers exprimée par plusieurs ministres, se faisant l’écho d’une bonne partie de l’opinion publique israélienne.
Les noms des prisonniers n’ont pas été officiellement rendus publics, mais la liste inclurait des meurtriers de femmes et d’enfants israéliens ainsi que des détenus ayant tué des Palestiniens soupçonnés d’avoir collaboré avec Israël, selon les médias.
"Il y a des moments où on doit prendre des décisions difficiles pour le bien du pays et c’est un de ces moments", a dit Netanyahu aux ministres au début de la réunion, selon son bureau.
Selon Almagor, une association représentant des victimes israéliennes des attentats palestiniens, la liste comprendrait aussi des détenus de droit commun.
Qadura Fares, chef du Club des prisonniers palestiniens, qui défend les droits des Palestiniens détenus en Israël, avait assuré dimanche avant le vote qu’il n’y aurait aucune négociation avec l’Etat hébreu sans la libération des 104 détenus.
"S’ils ne les libèrent pas tous, il n’y aura pas de négociations", avait-il dit à la radio publique israélienne.
Avant d’approuver la libération de prisonniers palestiniens, le Conseil des ministres avait adopté un projet de loi prévoyant un référendum en cas d’accord de paix avec les Palestiniens.
Selon un communiqué de ses services, Netanyahu a jugé "important que, pour de telles décisions historiques, chaque citoyen vote directement".
Le gouvernement a indiqué qu’il demanderait au Parlement de se prononcer rapidement sur ce texte. Selon les médias, il pourrait être présenté cette semaine pour une première lecture.
Le référendum deviendrait ainsi la dernière étape nécessaire pour entériner un éventuel accord de paix, après l’approbation du gouvernement puis celle du Parlement.
Ce projet de loi est vu comme un geste envers les ministres de droite qui appréhendent les concessions pouvant être demandées à Israël lors des négociations. Ils craignent la cession de territoires sous contrôle israélien, comme Jérusalem-Est, sur une simple décision du cabinet, alors que nombre d’Israéliens y sont opposés.
Des responsables américains seront présents aux négociations qui seront dirigées côté palestinien par le négociateur en chef Saëb Erakat et côté israélien par la ministre de la Justice Tzipi Livni.
Selon les médias israéliens, Mme Livni sera accompagnée par Yitzhak Molcho, l’émissaire personnel de Netanyahu.
A l’issue de son sixième voyage dans la région, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait annoncé la semaine dernière un accord pour une reprise prochaine des pourparlers de paix gelés depuis septembre 2010.
Les dernières négociations de paix avaient rapidement tourné court en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Syria : From rubble
People help a man pulled from rubble at a site hit by what activists say
was a missile attack from the Syrian regime in the besieged area of
Homs. 26th of July 2013.
(Photograph : Yazan Homsy)
(Photograph : Yazan Homsy)
Tunisie : réunion de crise du gouvernement
Le gouvernement tunisien a prévu une réunion de crise ce lundi alors que
plus de 10.000 Tunisiens ont manifesté dans la nuit pour et contre le
pouvoir sur la place du Bardo (ouest de Tunis) où se trouve le siège de
l’Assemblée nationale constituante (ANC), dont l’opposition réclame la
dissolution.
Entre 4 et 5.000 manifestants, dont plusieurs députés et dirigeants de l’opposition laïque, se sont ainsi rassemblés peu avant la rupture du jeûne du ramadan en un sit-in nocturne pour exiger la démission du gouvernement et la dissolution de la constituante dominés par le parti islamiste Ennahda.
Séparé des partisans de l’opposition par des barrières métalliques et des fourgons de police, le camp pro-gouvernement s’est lui formé après la rupture du jeûne et la prière de la nuit pour atteindre quelque 5.000 personnes, selon des journalistes de l’AFP, et 10.000 vers minuit, selon le service d’ordre des pro-Ennahda.
"Communistes assassins", "Le peuple est musulman et ne capitulera pas", "oui aux urnes, non au coup d’Etat", scandaient les partisans du gouvernement qui, selon un message partagé sur Facebook, ont mobilisé pour un nouveau sit-in lundi sur la même place.
"Ceux qui boycottent l’ANC trahissent la Tunisie, nous résisterons jusqu’à la réalisation des objectifs de la révolution et il n’y aura pas de coup d’Etat dans ce pays", a déclaré à l’AFP Fathi Ayadi, député et dirigeant d’Ennahda.
Le sit-in devait se poursuivre jusqu’à l’aube, quand commence le jeûne du ramadan.
Après la dispersion brutale des manifestants dans la nuit de samedi à dimanche par la police, le ministre de l’Intérieur a promis de veiller désormais à la sécurité des manifestations pacifiques. "Le ministre nous a dit qu’il a clairement donné des ordres aux agents de ne plus utiliser la force contre les manifestants et participants au sit-in devant l’Assemblée nationale constituante" (ANC), a déclaré le député Samir Taïeb, figure connue de la contestation.
Un appel a été lancé peu après par le "Front du salut national de la Tunisie" nouvellement créé, demandant aux Tunisiens de se rendre devant l’ANC, sur la place du Bardo en périphérie de Tunis, "en apportant son repas pour un iftar (repas de rupture du jeûne) géant en famille (...) dès lors que la sécurité du rassemblement a été garantie par le ministre de l’Intérieur en personne".
De fait, un important dispositif de sécurité était déployé mais contrôlait la circulation à distance, tandis que les manifestants partageaient dans le calme un repas.
Le gouvernement a prévu une réunion de crise lundi. Dans un appel télévisé, le président de l’ANC Mustapha Ben Jaafar a prôné "la retenue" et invité les députés à occuper leurs sièges pour finir le travail sur la Constitution" avançant fin août comme date limite à son adoption.
Samedi, après les funérailles de Mohamed Brahmi, tué jeudi de 14 balles tirées à bout portant, un député de gauche avait été blessé lorsque des protestataires avaient été brutalement dispersés par la police devant l’ANC, où des milliers de manifestants anti et pro gouvernement avaient finalement campé jusqu’à l’aube.
La contestation risque de s’amplifier avec l’appui de la puissante centrale syndicale (UGTT) qui a décrété une grève générale largement suivie vendredi.
Dimanche, ce syndicat qui revendique un demi million d’adhérents a haussé le ton condamnant "des attaques injustifiées de la police contre les manifestants". La centrale, très politisée, doit tenir une réunion décisive lundi. "Après l’assassinat de Mohamed Brahmi, le gouvernement incompétent doit démissionner et laisser la place à un gouvernement de salut national", a déclaré à l’AFP M. Taïeb.
Il a affirmé que le nombre des députés ayant décidé de boycotter l’ANC a atteint 65 des 217 élus, un député ayant démissionné récemment.
"Ce gouvernement a échoué à assurer la dignité et la sécurité aux Tunisiens, le meurtre de Brahmi, en est bien la preuve", a déclaré Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Républicain, appelant à un gouvernement de salut national.
Les autorités ont désigné les auteurs de l’assassinat comme étant des salafistes jihadistes proches d’Ansar Ashariaa, une organisation dont des membres sont soupçonnés d’être liés à Al-Qaïda. Ansar Ashariaa a démenti dimanche toute implication, dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, affirmant n’avoir "aucun lien avec cet assassinat politique qui fait partie de tentatives connues pour pousser le pays vers le chaos".
Le ministère de l’Intérieur avait publié vendredi une liste de 14 suspects impliqués selon lui dans le meurtre de Brahmi mais aussi dans celui en février de Chokri Belaïd, autre opposant de gauche critique acerbe des islamistes.
Entre 4 et 5.000 manifestants, dont plusieurs députés et dirigeants de l’opposition laïque, se sont ainsi rassemblés peu avant la rupture du jeûne du ramadan en un sit-in nocturne pour exiger la démission du gouvernement et la dissolution de la constituante dominés par le parti islamiste Ennahda.
Séparé des partisans de l’opposition par des barrières métalliques et des fourgons de police, le camp pro-gouvernement s’est lui formé après la rupture du jeûne et la prière de la nuit pour atteindre quelque 5.000 personnes, selon des journalistes de l’AFP, et 10.000 vers minuit, selon le service d’ordre des pro-Ennahda.
"Communistes assassins", "Le peuple est musulman et ne capitulera pas", "oui aux urnes, non au coup d’Etat", scandaient les partisans du gouvernement qui, selon un message partagé sur Facebook, ont mobilisé pour un nouveau sit-in lundi sur la même place.
"Ceux qui boycottent l’ANC trahissent la Tunisie, nous résisterons jusqu’à la réalisation des objectifs de la révolution et il n’y aura pas de coup d’Etat dans ce pays", a déclaré à l’AFP Fathi Ayadi, député et dirigeant d’Ennahda.
Le sit-in devait se poursuivre jusqu’à l’aube, quand commence le jeûne du ramadan.
Après la dispersion brutale des manifestants dans la nuit de samedi à dimanche par la police, le ministre de l’Intérieur a promis de veiller désormais à la sécurité des manifestations pacifiques. "Le ministre nous a dit qu’il a clairement donné des ordres aux agents de ne plus utiliser la force contre les manifestants et participants au sit-in devant l’Assemblée nationale constituante" (ANC), a déclaré le député Samir Taïeb, figure connue de la contestation.
Un appel a été lancé peu après par le "Front du salut national de la Tunisie" nouvellement créé, demandant aux Tunisiens de se rendre devant l’ANC, sur la place du Bardo en périphérie de Tunis, "en apportant son repas pour un iftar (repas de rupture du jeûne) géant en famille (...) dès lors que la sécurité du rassemblement a été garantie par le ministre de l’Intérieur en personne".
De fait, un important dispositif de sécurité était déployé mais contrôlait la circulation à distance, tandis que les manifestants partageaient dans le calme un repas.
Le gouvernement a prévu une réunion de crise lundi. Dans un appel télévisé, le président de l’ANC Mustapha Ben Jaafar a prôné "la retenue" et invité les députés à occuper leurs sièges pour finir le travail sur la Constitution" avançant fin août comme date limite à son adoption.
Samedi, après les funérailles de Mohamed Brahmi, tué jeudi de 14 balles tirées à bout portant, un député de gauche avait été blessé lorsque des protestataires avaient été brutalement dispersés par la police devant l’ANC, où des milliers de manifestants anti et pro gouvernement avaient finalement campé jusqu’à l’aube.
La contestation risque de s’amplifier avec l’appui de la puissante centrale syndicale (UGTT) qui a décrété une grève générale largement suivie vendredi.
Dimanche, ce syndicat qui revendique un demi million d’adhérents a haussé le ton condamnant "des attaques injustifiées de la police contre les manifestants". La centrale, très politisée, doit tenir une réunion décisive lundi. "Après l’assassinat de Mohamed Brahmi, le gouvernement incompétent doit démissionner et laisser la place à un gouvernement de salut national", a déclaré à l’AFP M. Taïeb.
Il a affirmé que le nombre des députés ayant décidé de boycotter l’ANC a atteint 65 des 217 élus, un député ayant démissionné récemment.
"Ce gouvernement a échoué à assurer la dignité et la sécurité aux Tunisiens, le meurtre de Brahmi, en est bien la preuve", a déclaré Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Républicain, appelant à un gouvernement de salut national.
Les autorités ont désigné les auteurs de l’assassinat comme étant des salafistes jihadistes proches d’Ansar Ashariaa, une organisation dont des membres sont soupçonnés d’être liés à Al-Qaïda. Ansar Ashariaa a démenti dimanche toute implication, dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, affirmant n’avoir "aucun lien avec cet assassinat politique qui fait partie de tentatives connues pour pousser le pays vers le chaos".
Le ministère de l’Intérieur avait publié vendredi une liste de 14 suspects impliqués selon lui dans le meurtre de Brahmi mais aussi dans celui en février de Chokri Belaïd, autre opposant de gauche critique acerbe des islamistes.
Égypte : Ashton en visite pour trouver une "issue pacifique"
L’Egypte était lundi dans l’impasse politique alors que le pouvoir a
adressé une série de mises en garde aux partisans du président islamiste
déchu Mohamed Morsi, qui se refusent à toute concession, faisant
redouter une nouvelle confrontation meurtrière.
La représentante de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Catherine Ashton est quant à elle arrivée dans la soirée au Caire pour la deuxième fois en moins de deux semaines.
Catherine Ashton, qui rencontrera toutes les parties, notamment le vice-président Mohamed ElBaradei, a souhaité une "issue pacifique", appelant à "un processus de transition politique totalement inclusif, et associant tous les groupes politiques, y compris les Frères musulmans".
Les Frères ont indiqué que certains de leurs dirigeants rencontreraient la responsable européenne.
De son coté, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a mis en garde les dirigeants du pays, avertissant que chaque mort rendrait plus difficile la sortie de crise.
Les violences politiques ont fait dimanche deux morts parmi les fidèles de Mohamed Morsi, un à Port-Saïd et un Kafr el-Zayat, et une trentaine de blessés dans le nord du pays, au lendemain de la mort de 72 personnes dans des affrontements entre pro-Morsi et forces de sécurité au Caire.
Le Conseil de défense nationale, présidé par le chef de l’Etat par intérim Adly Mansour, et où siège le ministre de la Défense et chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, a promis des "décisions et mesures décisives et fermes" si les manifestants "outrepassent leur droit à l’expression pacifique et responsable de leur opinion".
Il a sommé les pro-Morsi qui campent sur deux sites au Caire de "renoncer clairement et définitivement à la violence sous toutes ses formes".
Auparavant, la présidence intérimaire s’était déclarée "attristée" par les morts dans les affrontements samedi près de la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le nord-est du Caire, où les pro-Morsi ont dressé un campement, mais avait ajouté "ne pouvoir dissocier cela du contexte de terrorisme".
Un conseiller du président par intérim, Moustapha Hegazy, a qualifié de "source de terrorisme" le campement, dont le ministre de l’Intérieur Mohamed Ibrahim, qui a réaffirmé qu’il était prêt à la "plus grande fermeté", a promis le démantèlement "très prochainement".
Les autorités de transition "utilisent tous les canaux pour trouver une solution afin d’épargner le sang et sauver la face" des manifestants de Rabaa al-Adawiya, a toutefois dit le conseiller de la présidence.
Les fidèles du chef de l’État déposé maintenaient de leur côté leur revendication de voir le premier président élu démocratiquement retrouver ses fonctions.
"Nous acceptons toute initiative, pourvu qu’elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d’État. Nous ne négocierons pas avec l’armée", a déclaré à l’AFP Gehad el-Haddad, un porte-parole des Frères musulmans, mouvement de Mohamed Morsi.
Autour de la mosquée Rabaa al-Adawiya, l’ambiance était à la détermination, tout en insistant sur le caractère pacifique de la mobilisation.
"Nos seules armes sont le tapis de prière et le Coran. L’autre camp a les balles et les gaz", a déclaré à l’AFP Dhahi Abdallah.
Suite aux violences des derniers jours, Mohamed ElBaradei a fait savoir dans un communiqué qu’il comptait profiter de la visite de Catherine Ashton pour "affirmer le souci de l’Egypte de parvenir à une issue pacifique à la crise actuelle".
Le secrétaire d’État John Kerry s’est quant à lui déclaré "très inquiet" par cette dernière "explosion de violence", qui porte à plus de 300 le nombre de tués dans les troubles en un peu plus d’un mois.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a fustigé un "mépris criminel" des autorités "pour la vie humaine", dénonçant "une volonté choquante de la part de la police et de certains politiques de faire monter d’un cran la violence contre les manifestants pro-Morsi".
"L’Egypte est structurée par ses deux forces politiques : les Frères musulmans et l’armée, qui parfois collaborent, parfois s’opposent, et font l’ordre et le désordre politique", selon Jean-Yves Moisseron, rédacteur en chef de la revue Maghreb-Machrek.
Le général Sissi avait appelé la population à manifester vendredi pour lui donner "mandat d’en finir avec le terrorisme", une menace à peine voilée envers le camp Morsi.
Les islamistes avaient également mobilisé vendredi dans la rue en soutien à Mohamed Morsi, mis au secret par l’armée et sous le coup d’une mise en détention préventive émise par la justice.
Par ailleurs, dans le Sinaï, en proie à une rébellion larvée, un soldat a été tué et huit autres blessés dans la nuit de dimanche à lundi dans une attaque à Rafah, à la frontière avec l’enclave palestinienne de Gaza, portant à 10 le nombre de militaires tués dans la région depuis le début de la recrudescence des violences dans le pays.
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Les Frères musulmans renoncent à défier l’armée au Caire
Des partisans des Frères musulmans ont renoncé lundi à marcher sur le QG des renseignements militaires égyptiens au Caire, après une mise en garde de l’armée leur enjoignant de rester à l’écart des installations stratégiques. Le cortège, constitué de plusieurs milliers de personnes selon un journaliste de Reuters sur place, était parti de la mosquée Rabaa al Adaouia, dans le nord-est du Caire, où les partisans de Mohamed Morsi observent un sit-in de protestation depuis le 3 juillet, jour de la destitution du président issu des Frères musulmans. Il a rebroussé chemin par la suite.
Au moins 72 partisans de la confrérie ont été tués samedi à l’aube près de ce lieu de rassemblement, aggravant les tensions qui agitent le pays, fortement polarisé entre pro et anti-Morsi. L’armée, disant être au courant du projet de manifestation, avait diffusé un communiqué en exhortant les manifestants à "ne pas s’approcher des installations militaires en général et du siège des renseignements militaires en particulier". Le QG des renseignements est à plusieurs kilomètres de Rabaa al Adaouia.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est en visite au Caire et doit rencontrer lundi le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui a piloté la destitution de Mohamed Morsi, ainsi que des responsables du Parti de la liberté et de la justice (PLJ, branche politique des Frères musulmans). Elle a déclaré qu’elle plaiderait "pour un processus de transition totalement ouvert, intégrant tous les partis politiques, y compris les Frères musulmans".
Le général Sissi, qui a été nommé par Mohamed Morsi avant de se retourner contre lui, a fait sa première apparition publique depuis la tuerie de samedi, souriant devant les caméras de télévision lors d’une cérémonie de remise de diplômes pour les nouvelles recrues de la police. Il a été salué par une ovation debout et présenté par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim, comme le "fils dévoué de l’Égypte".
L’armée assure ne pas vouloir garder le pouvoir et rendre les pleins pouvoirs aux civils à l’issue d’élections parlementaires dans un délai d’environ six mois. Mais la mise en avant du général Sissi, qui apparaît fréquemment dans les médias publics et privés, a jeté le doute sur les intentions des militaires, au pouvoir pendant de longues années, y compris pendant la période transitoire qui a suivi la chute d’Hosni Moubarak en février 2011, jusqu’à l’élection de Mohamed Morsi il y a un an. Le président déchu est invisible depuis sa destitution. Il a été placé en détention par l’armée et inculpé de meurtre récemment par un juge.
Le ministre des Affaires étrangères par intérim, Nabil Fahmy, a estimé dimanche que l’aggravation des divisions dans le pays risquait de conduire à "de nouvelles tragédies". Tout en imputant la responsabilité de la violence aux Frères musulmans, il a souhaité que la confrérie participe à la transition. "Même si je rejette personnellement leurs positions ou leur idéologie, ils doivent trouver leur place dans la vie politique égyptienne", a-t-il dit.
La représentante de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Catherine Ashton est quant à elle arrivée dans la soirée au Caire pour la deuxième fois en moins de deux semaines.
Catherine Ashton, qui rencontrera toutes les parties, notamment le vice-président Mohamed ElBaradei, a souhaité une "issue pacifique", appelant à "un processus de transition politique totalement inclusif, et associant tous les groupes politiques, y compris les Frères musulmans".
Les Frères ont indiqué que certains de leurs dirigeants rencontreraient la responsable européenne.
De son coté, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a mis en garde les dirigeants du pays, avertissant que chaque mort rendrait plus difficile la sortie de crise.
Les violences politiques ont fait dimanche deux morts parmi les fidèles de Mohamed Morsi, un à Port-Saïd et un Kafr el-Zayat, et une trentaine de blessés dans le nord du pays, au lendemain de la mort de 72 personnes dans des affrontements entre pro-Morsi et forces de sécurité au Caire.
Le Conseil de défense nationale, présidé par le chef de l’Etat par intérim Adly Mansour, et où siège le ministre de la Défense et chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, a promis des "décisions et mesures décisives et fermes" si les manifestants "outrepassent leur droit à l’expression pacifique et responsable de leur opinion".
Il a sommé les pro-Morsi qui campent sur deux sites au Caire de "renoncer clairement et définitivement à la violence sous toutes ses formes".
Auparavant, la présidence intérimaire s’était déclarée "attristée" par les morts dans les affrontements samedi près de la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le nord-est du Caire, où les pro-Morsi ont dressé un campement, mais avait ajouté "ne pouvoir dissocier cela du contexte de terrorisme".
Un conseiller du président par intérim, Moustapha Hegazy, a qualifié de "source de terrorisme" le campement, dont le ministre de l’Intérieur Mohamed Ibrahim, qui a réaffirmé qu’il était prêt à la "plus grande fermeté", a promis le démantèlement "très prochainement".
Les autorités de transition "utilisent tous les canaux pour trouver une solution afin d’épargner le sang et sauver la face" des manifestants de Rabaa al-Adawiya, a toutefois dit le conseiller de la présidence.
Les fidèles du chef de l’État déposé maintenaient de leur côté leur revendication de voir le premier président élu démocratiquement retrouver ses fonctions.
"Nous acceptons toute initiative, pourvu qu’elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d’État. Nous ne négocierons pas avec l’armée", a déclaré à l’AFP Gehad el-Haddad, un porte-parole des Frères musulmans, mouvement de Mohamed Morsi.
Autour de la mosquée Rabaa al-Adawiya, l’ambiance était à la détermination, tout en insistant sur le caractère pacifique de la mobilisation.
"Nos seules armes sont le tapis de prière et le Coran. L’autre camp a les balles et les gaz", a déclaré à l’AFP Dhahi Abdallah.
Suite aux violences des derniers jours, Mohamed ElBaradei a fait savoir dans un communiqué qu’il comptait profiter de la visite de Catherine Ashton pour "affirmer le souci de l’Egypte de parvenir à une issue pacifique à la crise actuelle".
Le secrétaire d’État John Kerry s’est quant à lui déclaré "très inquiet" par cette dernière "explosion de violence", qui porte à plus de 300 le nombre de tués dans les troubles en un peu plus d’un mois.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a fustigé un "mépris criminel" des autorités "pour la vie humaine", dénonçant "une volonté choquante de la part de la police et de certains politiques de faire monter d’un cran la violence contre les manifestants pro-Morsi".
"L’Egypte est structurée par ses deux forces politiques : les Frères musulmans et l’armée, qui parfois collaborent, parfois s’opposent, et font l’ordre et le désordre politique", selon Jean-Yves Moisseron, rédacteur en chef de la revue Maghreb-Machrek.
Le général Sissi avait appelé la population à manifester vendredi pour lui donner "mandat d’en finir avec le terrorisme", une menace à peine voilée envers le camp Morsi.
Les islamistes avaient également mobilisé vendredi dans la rue en soutien à Mohamed Morsi, mis au secret par l’armée et sous le coup d’une mise en détention préventive émise par la justice.
Par ailleurs, dans le Sinaï, en proie à une rébellion larvée, un soldat a été tué et huit autres blessés dans la nuit de dimanche à lundi dans une attaque à Rafah, à la frontière avec l’enclave palestinienne de Gaza, portant à 10 le nombre de militaires tués dans la région depuis le début de la recrudescence des violences dans le pays.
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Les Frères musulmans renoncent à défier l’armée au Caire
Des partisans des Frères musulmans ont renoncé lundi à marcher sur le QG des renseignements militaires égyptiens au Caire, après une mise en garde de l’armée leur enjoignant de rester à l’écart des installations stratégiques. Le cortège, constitué de plusieurs milliers de personnes selon un journaliste de Reuters sur place, était parti de la mosquée Rabaa al Adaouia, dans le nord-est du Caire, où les partisans de Mohamed Morsi observent un sit-in de protestation depuis le 3 juillet, jour de la destitution du président issu des Frères musulmans. Il a rebroussé chemin par la suite.
Au moins 72 partisans de la confrérie ont été tués samedi à l’aube près de ce lieu de rassemblement, aggravant les tensions qui agitent le pays, fortement polarisé entre pro et anti-Morsi. L’armée, disant être au courant du projet de manifestation, avait diffusé un communiqué en exhortant les manifestants à "ne pas s’approcher des installations militaires en général et du siège des renseignements militaires en particulier". Le QG des renseignements est à plusieurs kilomètres de Rabaa al Adaouia.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est en visite au Caire et doit rencontrer lundi le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui a piloté la destitution de Mohamed Morsi, ainsi que des responsables du Parti de la liberté et de la justice (PLJ, branche politique des Frères musulmans). Elle a déclaré qu’elle plaiderait "pour un processus de transition totalement ouvert, intégrant tous les partis politiques, y compris les Frères musulmans".
Le général Sissi, qui a été nommé par Mohamed Morsi avant de se retourner contre lui, a fait sa première apparition publique depuis la tuerie de samedi, souriant devant les caméras de télévision lors d’une cérémonie de remise de diplômes pour les nouvelles recrues de la police. Il a été salué par une ovation debout et présenté par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim, comme le "fils dévoué de l’Égypte".
L’armée assure ne pas vouloir garder le pouvoir et rendre les pleins pouvoirs aux civils à l’issue d’élections parlementaires dans un délai d’environ six mois. Mais la mise en avant du général Sissi, qui apparaît fréquemment dans les médias publics et privés, a jeté le doute sur les intentions des militaires, au pouvoir pendant de longues années, y compris pendant la période transitoire qui a suivi la chute d’Hosni Moubarak en février 2011, jusqu’à l’élection de Mohamed Morsi il y a un an. Le président déchu est invisible depuis sa destitution. Il a été placé en détention par l’armée et inculpé de meurtre récemment par un juge.
Le ministre des Affaires étrangères par intérim, Nabil Fahmy, a estimé dimanche que l’aggravation des divisions dans le pays risquait de conduire à "de nouvelles tragédies". Tout en imputant la responsabilité de la violence aux Frères musulmans, il a souhaité que la confrérie participe à la transition. "Même si je rejette personnellement leurs positions ou leur idéologie, ils doivent trouver leur place dans la vie politique égyptienne", a-t-il dit.
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