De nombreux opposants syriens au régime de Damas – qui n’appartiennent
pas aux groupes soutenus par l’Arabie Saoudite – ont lancé une campagne
contre Nayef, le prince héritier d’Arabie saoudite, après son discours,
le 19 septembre dernier à New York, à l’occasion du sommet de l’ONU sur
la gestion des déplacements des réfugiés et migrants. Le prince héritier
a déclaré que l’Arabie saoudite avait reçu deux millions et demi de
Syriens depuis le début de la crise. Or ce discours intervient alors que
l’Arabie saoudite a durci les conditions d’accueil à l’égard des
Syriens et impose comme préalable à l’obtention de tout contrat de
travail, le témoignage d’un garant qui doit assurer que le réfugié
possède de quoi payer un logement et subvenir à ses besoins.
La plupart des Syriens présents sur le territoire saoudien y sont entrés
légalement en tant que travailleurs, avec des contrats clairs et
explicites, et la grande majorité d’entre eux y vivaient bien avant les
évènements en Syrie. Même ceux qui y sont entrés pour motif de visite,
et qui ont décidé de rester, paient plus de 500 dollars tous les six
mois pour prolonger leur séjour, en plus des autres dépenses, alors
qu’ils n’exercent pendant ce temps aucun travail. Beaucoup ont donc
émigré vers l’Europe en raison des coûts de renouvellement de leur
permis de séjour ou de leur passeport, sans oublier les commissions
demandées par l’administration. Par ailleurs les autorités saoudiennes
punissent toute personne qui ne règle pas ces frais, et peuvent
l’empêcher d’entrer à nouveau dans le royaume.
Non, l’Arabie saoudite ne fait pas partie des pays d’accueil ; il n’y a
pas de réfugiés syriens sur son territoire, et elle ne fournit aucune
aide à ceux qui vivent sur son sol (…). Les souffrances du peuple syrien
prennent la forme d’un commerce international, elles sont transmutées
en chiffres pour une exploitation politique ; chacun se lamente dans les
forums internationaux, alors que les seules victimes sont syriennes. Un
simple examen des données relatives aux réfugiés enregistrés dans les
différents pays, confirme qu’il s’agit bien davantage de chiffres à
exploiter, qui ne sont jamais cités dans l’objectif d’aider
véritablement les Syriens.
Bilal Slaytin
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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