« La résolution du 23 décembre est le champ du cygne d'un vieux monde
hostile à Israël, a déclaré Benjamin Netanyahu. Mais, avec Trump, nous
entrons dans une nouvelle ère qui arrivera plus vite qu'on ne le
pense », s'est-il réjouit... Trop vite, peut-être. En effet, le Premier
ministre israélien, s'il est en train de battre des records de longévité
dans son pays – huit ans au pouvoir –, est de plus en plus menacé, non
pas sur sa gauche, mais par l'extrême droite alliée aux partis
religieux. Il avait aux États-Unis, avec Barack Obama, un partenaire
qui, certes n'a pas fait grand-chose pour faire avancer le processus de
paix, mais a maintenu l'attitude traditionnelle, de soutien critique, du
plus grand allié d'Israël. Ce qui permettait à Netanyahu de tenir ses
faucons à distance pour ne pas risquer de se couper des Américains. Cet
argument-là va disparaître et donner de l'espoir à des extrémistes,
comme le propre ministre de l'Éducation de Netanyahu, Naftali Bennett,
qui déclare, sans vergogne, son hostilité à la création d'une Palestine
indépendante « qui serait un nouvel État terroriste au cœur de la terre
d'Israël ».
Or plus le gouvernement israélien glissera sur sa droite, plus il se
retrouvera isolé dans le monde. D'abord aux États-Unis où, quelle que
soit la politique de Trump, la communauté juive américaine, déjà mal à
l'aise aujourd'hui, sera de plus en plus critique à l'égard des excès
des faucons d'Israël. Tout comme le seront la plupart de ceux qui ont
voté pour Hillary Clinton. C'est-à-dire une majorité d'Américains. Les
mots terribles de John Kerry ne sont pas près de tomber dans l'oubli,
lui qui a souligné « qu'Israël peut être un État juif ou démocratique,
mais pas les deux ». Lui qui a évoqué – sans toutefois le nommer – le
risque que court le pays : celui de la ségrégation. Un mot qui est un
chiffon rouge pour tous les démocrates américains.
L'autre risque est évidemment celui d'un sursaut des pays arabes contre
leurs voisins juifs. Et même si ces pays sont pour le moment trop
occupés à régler leurs conflits religieux et territoriaux en Syrie, en
Irak, au Yémen, on ne peut exclure une nouvelle flambée de violence des
Palestiniens eux-mêmes, dont les espoirs sont chaque jour un peu plus
reportés aux calendes du jusqu'au-boutisme israélien. Plus le temps
passe, plus une nouvelle intifada pourrait faire courir un danger mortel
à l'État hébreu. Car la démographie ne joue pas en sa faveur. Comme l'a
encore fait remarquer John Kerry, « il y a maintenant autant de juifs
que de Palestiniens entre le Jourdain et la Méditerranée ».
(30-12-2016
- Par Michel Colomès)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
vendredi 30 décembre 2016
Israël/Palestine : Donald Trump, véritable ami ou cauchemar potentiel d'Israël ? (Michel Colomès)
« Sois fort Israël, le 20 janvier arrive très vite ! » C'est le tweet de
soutien, comme toujours un peu provocateur, que Donald Trump a envoyé
au lendemain de ce que le gouvernement israélien considère comme les
deux coups de poignard des derniers feux de la présidence Obama.
Le premier, le 23 décembre, avec pour la première fois depuis 1979 l'abstention des États-Unis sur une résolution de l'ONU condamnant la politique d'implantation de nouvelles colonies juives dans des territoires revendiqués par la Palestine. Ce qui a permis à la résolution d'être adoptée.
Le second avec le réquisitoire-testament de John Kerry. Dans un discours-fleuve prononcé le 28 décembre, le secrétaire d'État américain a mis Israël en garde contre le danger de l'abandon de la solution des deux États, palestinien et israélien, seule possibilité, selon lui et la quasi-totalité de la communauté internationale de sortir de ce conflit de près de 70 ans.
Or, l'arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump, le 20 janvier, risque, si l'on en croit ses engagements de campagne, de changer considérablement la politique américaine à l'égard d'Israël. Et d'abord de manière symbolique, puisque le nouveau président a promis de déménager l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Bill Clinton et George Bush s'y étaient engagés eux aussi, mais y avaient renoncé pour ne pas compromettre le statut futur de la ville sainte le jour où un compromis de paix finirait par être trouvé.
Mais Trump, lui, va s'y tenir. Son équipe aurait déjà pris une option sur un ou deux bâtiments à Jérusalem pour que l'affaire soit rondement menée, dès son investiture. Il a également prévu de s'opposer à tout projet à l'ONU, « ce club de fumeur de cigares », qui risquerait de gêner son ami Netanyahu. Enfin, pour que nul n'ignore sa position à l'égard de la politique de colonisation israélienne, il a nommé David Friedman comme ambassadeur en Israël. Il ne pouvait trouver meilleur avocat de la politique d'expansion de l'État hébreu. Friedman est le principal donateur d'un mouvement qui a créé de nouvelles colonies. « La prochaine fois qu'il y aura une manifestation en faveur des colons, a dit un député israélien, on verra le nouvel ambassadeur des États-Unis défiler à leur tête. »
Le premier, le 23 décembre, avec pour la première fois depuis 1979 l'abstention des États-Unis sur une résolution de l'ONU condamnant la politique d'implantation de nouvelles colonies juives dans des territoires revendiqués par la Palestine. Ce qui a permis à la résolution d'être adoptée.
Le second avec le réquisitoire-testament de John Kerry. Dans un discours-fleuve prononcé le 28 décembre, le secrétaire d'État américain a mis Israël en garde contre le danger de l'abandon de la solution des deux États, palestinien et israélien, seule possibilité, selon lui et la quasi-totalité de la communauté internationale de sortir de ce conflit de près de 70 ans.
Or, l'arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump, le 20 janvier, risque, si l'on en croit ses engagements de campagne, de changer considérablement la politique américaine à l'égard d'Israël. Et d'abord de manière symbolique, puisque le nouveau président a promis de déménager l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Bill Clinton et George Bush s'y étaient engagés eux aussi, mais y avaient renoncé pour ne pas compromettre le statut futur de la ville sainte le jour où un compromis de paix finirait par être trouvé.
Mais Trump, lui, va s'y tenir. Son équipe aurait déjà pris une option sur un ou deux bâtiments à Jérusalem pour que l'affaire soit rondement menée, dès son investiture. Il a également prévu de s'opposer à tout projet à l'ONU, « ce club de fumeur de cigares », qui risquerait de gêner son ami Netanyahu. Enfin, pour que nul n'ignore sa position à l'égard de la politique de colonisation israélienne, il a nommé David Friedman comme ambassadeur en Israël. Il ne pouvait trouver meilleur avocat de la politique d'expansion de l'État hébreu. Friedman est le principal donateur d'un mouvement qui a créé de nouvelles colonies. « La prochaine fois qu'il y aura une manifestation en faveur des colons, a dit un député israélien, on verra le nouvel ambassadeur des États-Unis défiler à leur tête. »
Israël : Le voyage très polémique d'Estrosi pour soutenir Netanyahu
Le président (LR) de la métropole niçoise Christian Estrosi essuyait
vendredi des critiques pour un voyage en Israël, durant lequel il a
apporté son soutien au Premier ministre Benjamin Netanyahu après la
résolution de l'ONU condamnant la politique de colonisation. Christian
Estrosi, également président de la région Paca, a expliqué le 25
décembre sur Twitter partir en Israël pour y « témoigner [son] soutien »
à Benjamin Netanyahu après le vote d'une résolution « dangereuse qui
attaque la seule démocratie de la région ». L'avant-veille, le Conseil
de sécurité des Nations unies avait réclamé, pour la première fois
depuis 1979, l'arrêt de la colonisation dans les territoires
palestiniens.
À l'issue de sa rencontre avec le dirigeant israélien, Christian Estrosi a écrit partager « une vision commune sur la lutte implacable à mener contre le terrorisme au niveau international ». L'ancien maire de Nice, où 86 personnes ont été tuées dans l'attentat du 14 juillet, a rencontré lors de son déplacement plusieurs maires de villes israéliennes, pour évoquer des thématiques municipales ou des projets de coopération. « Rien ne peut justifier le déplacement [de Christian Estrosi] en Israël aux frais de la métropole [Nice Côte d'Azur] pour soutenir Netanyahu », a dénoncé sur Twitter le chef de file de l'opposition municipale à Nice, le socialiste Patrick Allemand.
50 000 euros de dons sur les fonds Paca
« À quel titre un président de métropole et des élus métropolitains vont-ils soutenir la politique étrangère d'un État condamné par l'ONU ? » a pointé de son côté le premier secrétaire du PS dans les Alpes-Maritimes, Xavier Garcia, interrogé par l'Agence France-Presse. Lors de son voyage, Christian Estrosi a annoncé un don de 50 000 euros, de la part de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour un projet de reforestation du Fonds national juif (KKL), organisme paragouvernemental. Selon son site internet, le KKL est actif en Israël, à Jérusalem-Est annexé et sur le plateau du Golan annexé.
Ce voyage et cette annonce constituent « du clientélisme pur. Non seulement le contribuable paie le déplacement, mais on apprend qu'il engage la région pour acheter une clientèle », celle des « amis d'Israël », a dénoncé le chef de file des socialistes lors des dernières régionales, Christophe Castaner. « Sans se prononcer sur le fond », Christophe Castaner regrette que Christian Estrosi « conteste l'existence de la Palestine » quand la France porte « la position de l'équilibre ». La France et les États-Unis préconisent la solution des deux États, Israël et Palestine, vivant « côte à côte en paix et en sécurité ».
À l'issue de sa rencontre avec le dirigeant israélien, Christian Estrosi a écrit partager « une vision commune sur la lutte implacable à mener contre le terrorisme au niveau international ». L'ancien maire de Nice, où 86 personnes ont été tuées dans l'attentat du 14 juillet, a rencontré lors de son déplacement plusieurs maires de villes israéliennes, pour évoquer des thématiques municipales ou des projets de coopération. « Rien ne peut justifier le déplacement [de Christian Estrosi] en Israël aux frais de la métropole [Nice Côte d'Azur] pour soutenir Netanyahu », a dénoncé sur Twitter le chef de file de l'opposition municipale à Nice, le socialiste Patrick Allemand.
50 000 euros de dons sur les fonds Paca
« À quel titre un président de métropole et des élus métropolitains vont-ils soutenir la politique étrangère d'un État condamné par l'ONU ? » a pointé de son côté le premier secrétaire du PS dans les Alpes-Maritimes, Xavier Garcia, interrogé par l'Agence France-Presse. Lors de son voyage, Christian Estrosi a annoncé un don de 50 000 euros, de la part de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour un projet de reforestation du Fonds national juif (KKL), organisme paragouvernemental. Selon son site internet, le KKL est actif en Israël, à Jérusalem-Est annexé et sur le plateau du Golan annexé.
Ce voyage et cette annonce constituent « du clientélisme pur. Non seulement le contribuable paie le déplacement, mais on apprend qu'il engage la région pour acheter une clientèle », celle des « amis d'Israël », a dénoncé le chef de file des socialistes lors des dernières régionales, Christophe Castaner. « Sans se prononcer sur le fond », Christophe Castaner regrette que Christian Estrosi « conteste l'existence de la Palestine » quand la France porte « la position de l'équilibre ». La France et les États-Unis préconisent la solution des deux États, Israël et Palestine, vivant « côte à côte en paix et en sécurité ».
Israël/Palestine : Des soldats de la force d'occupation blessent une Palestinienne armée d'un couteau
Une Palestinienne blessée par des soldats de la force d'occupation, à un
point de passage entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée, le 30
décembre 2016 (Afp)
Des soldats de la force d'occupation positionnés à un point de passage entre Jérusalem et la Cisjordanie ont ouvert le feu sur une femme palestinienne qui s'approchait d'eux armée d'un couteau.
Au point de passage de Qalandia, la Palestinienne a progressé dans la file réservée aux véhicules, malgré les multiples appels des soldats à s'arrêter, précise la police dans un communiqué. Comme elle continuait à avancer rapidement vers eux, les gardes de sécurité lui ont tiré dans les jambes, la blessant, a indiqué le porte-parole de la police Mickey Rosenfeld, sans donner plus de détails sur son état.
Les attaques au couteau, à l'arme à feu ou à la voiture-bélier, qui ont commencé l'année dernière en Cisjordanie, à Jérusalem et en Israël, se sont poursuivies avec une intensité moindre ces derniers mois. Cette vague de violence a coûté la vie à 246 Palestiniens, 36 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP. La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques anti-israéliennes, souvent commises à l'arme blanche par de jeunes gens isolés.
jeudi 29 décembre 2016
Irak : Dix ans après, le fantôme de Saddam Hussein continue de hanter
L'ancien président irakien Saddam Hussein lors de son procès à Bagdad le 28 novembre 2006 (Afp)
Dix ans après l'exécution de Saddam Hussein, le fantôme du dirigeant irakien continue de hanter l'Amérique, symbole de son ambition fracassée d'apporter la stabilité et la démocratie au Moyen-Orient.
Lorsque le leader irakien est pendu à Bagdad le 30 décembre 2007, le président américain George W. Bush et l'opinion américaine savent déjà que l'invasion de l'Irak, qui a déjà tué près de 3000 soldats américains, n'a pas apporté les fruits espérés.
L'exécution "ne mettra pas fin à la violence en Irak", reconnaît le président américain, qui prévient que "des choix difficiles et des sacrifices restent à faire" pour renforcer "la jeune démocratie irakienne".
Mais dix ans plus tard, le compte n'y est toujours pas pour les Etats-Unis.
La "jeune démocratie irakienne" rêvée par l'administration américaine n'a pas réussi à éliminer les violences inter-confessionnelles.
La colère de la minorité sunnite face au gouvernement à majorité chiite a favorisé l'émergence du groupe ultra-radical Etat islamique, dont une partie des cadres sont des anciens de l'armée de Saddam Hussein.
Plus de 5.000 soldats américains sont toujours sur place, soutien indispensable pour une armée irakienne encore incapable d'assumer seule la guerre contre les jihadistes.
Dans la société américaine, qui avait soutenu massivement l'intervention, les plaies restent vives.
Le souvenir du chaos irakien a pesé lourd dans la décision du président Barack Obama de ne pas intervenir militairement contre le dictateur syrien Bashar al-Assad.
Dans sa campagne électorale victorieuse, le président élu Donald Trump a promis de ne plus jamais engager les Etats-Unis dans des opérations de "changement de régime" ou d'"édification d'une nation".
Et certain de marquer des points dans l'opinion, il n'a pas pas manqué d'affirmer qu'à la différence de sa rivale Hillary Clinton, il n'avait pas soutenu la guerre en 2003 - malgré une déclaration publique de l'époque disant le contraire.
Dans les élites américaines, l'introspection continue pour tenter de comprendre les raisons de l'échec.
John Nixon, le premier analyste de la CIA à avoir interrogé Saddam Hussein après sa capture en décembre 2003, publie jeudi un livre témoignage "L'interrogatoire de Saddam Hussein", où il affirme que la CIA, et l'administration américaine sont restées prisonnières d'une vision fausse du dictateur irakien.
Loin d'être un chef tout-puissant, Saddam Hussein était pendant ses dernières années au pouvoir "complètement dépassé" sur ce qui se passait dans son pays, estime ainsi John Nixon.
"Il était inattentif à ce que son gouvernement faisait, n'avait pas de plan réel pour la défense de l'Irak, et ne saisissait pas l'importance de la tempête" qui arrivait et allait le renverser, affirme aujourd'hui l'analyste.
"Saddam Hussein était occupé à écrire des romans en 2003. Il ne s'occupait plus de faire tourner le gouvernement", affirme l'analyste.
Mais l'administration américaine et la CIA croyaient dur comme fer que "décapiter le régime baasiste ferait de l'Irak un pays pacifique", souligne-t-il aujourd'hui.
Et George W. Bush n'acceptera jamais de revenir sur son analyse, explique John Nixon, qui raconte une confrontation éclairante en 2007 avec lui dans le Bureau ovale.
John Nixon tente d'expliquer à George W Bush qu'il a interrogé un Saddam Hussein plutôt désarmant et maniant l'auto-ironie, mais le président américain donne des signes d'impatience, et ne se calme que lorsque l'analyste évoque une personnalité "arrogante" ou "sadique"
Le président "n'écoutait que ce qu'il voulait entendre", estime John Nixon.
Pour lui, en tout cas, l'Amérique, contrairement à ce qu'elle croyait, n'avait pas intérêt à éliminer le dictateur irakien.
"Même si j'ai constaté que Saddam Hussein était un être souverainement déplaisant, j'ai tiré des interrogatoires un respect involontaire pour la manière dont il a réussi à maintenir si longtemps l'unité de la nation irakienne", estime aujourd'hui John Nixon.
"Il est improbable qu'un groupe comme l'EI aurait pu réussir aussi bien sous son régime répressif", ajoute-t-il.
Dix ans après l'exécution de Saddam Hussein, le fantôme du dirigeant irakien continue de hanter l'Amérique, symbole de son ambition fracassée d'apporter la stabilité et la démocratie au Moyen-Orient.
Lorsque le leader irakien est pendu à Bagdad le 30 décembre 2007, le président américain George W. Bush et l'opinion américaine savent déjà que l'invasion de l'Irak, qui a déjà tué près de 3000 soldats américains, n'a pas apporté les fruits espérés.
L'exécution "ne mettra pas fin à la violence en Irak", reconnaît le président américain, qui prévient que "des choix difficiles et des sacrifices restent à faire" pour renforcer "la jeune démocratie irakienne".
Mais dix ans plus tard, le compte n'y est toujours pas pour les Etats-Unis.
La "jeune démocratie irakienne" rêvée par l'administration américaine n'a pas réussi à éliminer les violences inter-confessionnelles.
La colère de la minorité sunnite face au gouvernement à majorité chiite a favorisé l'émergence du groupe ultra-radical Etat islamique, dont une partie des cadres sont des anciens de l'armée de Saddam Hussein.
Plus de 5.000 soldats américains sont toujours sur place, soutien indispensable pour une armée irakienne encore incapable d'assumer seule la guerre contre les jihadistes.
Dans la société américaine, qui avait soutenu massivement l'intervention, les plaies restent vives.
Le souvenir du chaos irakien a pesé lourd dans la décision du président Barack Obama de ne pas intervenir militairement contre le dictateur syrien Bashar al-Assad.
Dans sa campagne électorale victorieuse, le président élu Donald Trump a promis de ne plus jamais engager les Etats-Unis dans des opérations de "changement de régime" ou d'"édification d'une nation".
Et certain de marquer des points dans l'opinion, il n'a pas pas manqué d'affirmer qu'à la différence de sa rivale Hillary Clinton, il n'avait pas soutenu la guerre en 2003 - malgré une déclaration publique de l'époque disant le contraire.
Dans les élites américaines, l'introspection continue pour tenter de comprendre les raisons de l'échec.
John Nixon, le premier analyste de la CIA à avoir interrogé Saddam Hussein après sa capture en décembre 2003, publie jeudi un livre témoignage "L'interrogatoire de Saddam Hussein", où il affirme que la CIA, et l'administration américaine sont restées prisonnières d'une vision fausse du dictateur irakien.
Loin d'être un chef tout-puissant, Saddam Hussein était pendant ses dernières années au pouvoir "complètement dépassé" sur ce qui se passait dans son pays, estime ainsi John Nixon.
"Il était inattentif à ce que son gouvernement faisait, n'avait pas de plan réel pour la défense de l'Irak, et ne saisissait pas l'importance de la tempête" qui arrivait et allait le renverser, affirme aujourd'hui l'analyste.
"Saddam Hussein était occupé à écrire des romans en 2003. Il ne s'occupait plus de faire tourner le gouvernement", affirme l'analyste.
Mais l'administration américaine et la CIA croyaient dur comme fer que "décapiter le régime baasiste ferait de l'Irak un pays pacifique", souligne-t-il aujourd'hui.
Et George W. Bush n'acceptera jamais de revenir sur son analyse, explique John Nixon, qui raconte une confrontation éclairante en 2007 avec lui dans le Bureau ovale.
John Nixon tente d'expliquer à George W Bush qu'il a interrogé un Saddam Hussein plutôt désarmant et maniant l'auto-ironie, mais le président américain donne des signes d'impatience, et ne se calme que lorsque l'analyste évoque une personnalité "arrogante" ou "sadique"
Le président "n'écoutait que ce qu'il voulait entendre", estime John Nixon.
Pour lui, en tout cas, l'Amérique, contrairement à ce qu'elle croyait, n'avait pas intérêt à éliminer le dictateur irakien.
"Même si j'ai constaté que Saddam Hussein était un être souverainement déplaisant, j'ai tiré des interrogatoires un respect involontaire pour la manière dont il a réussi à maintenir si longtemps l'unité de la nation irakienne", estime aujourd'hui John Nixon.
"Il est improbable qu'un groupe comme l'EI aurait pu réussir aussi bien sous son régime répressif", ajoute-t-il.
Israël/Palestine : Reprise des négociations si Israël cesse ses colonisations
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, a rappelé mercredi qu'il était prêt à reprendre des négociations de paix si le gouvernement israélien cessait la colonisation des territoires occupés, selon un communiqué de la présidence. « À la minute où le gouvernement israélien acceptera de cesser toutes ses activités de colonisation (...), les responsables palestiniens sont prêts à reprendre les négociations », a déclaré Mahmud Abbas après les propos du secrétaire d'État américain John Kerry affirmant que la colonisation mettait en danger la solution à deux États, seule à même d'apporter la paix.
Après avoir rappelé son engagement « pour une paix juste », Mahmud Abbas a dit continuer sa coopération étroite avec la France en vue de la réussite de la conférence internationale sur le Proche-Orient qui se tiendra le 15 janvier à Paris. La France organisera cette conférence, avec quelque 70 pays, mais sans les Israéliens ni les Palestiniens, pour réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux États. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a d'ailleurs salué le discours « courageux » de John Kerry. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, lui, dénoncé un « discours biaisé » contre Israël.
Israël/Palestine : Netanyahu dénonce le discours "biaisé" de Kerry
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé mercredi le
"discours biaisé" contre Israël prononcé par le secrétaire d'Etat
américain John Kerry en l'accusant d'être "obsédé" par la question des
colonies israéliennes.
"Comme la résolution du Conseil de sécurité que le secrétaire d'Etat a fait avancer à l'ONU, son discours de ce soir était biaisé contre Israël", a déclaré Netanyahu cité dans un communiqué de son bureau. "Pendant plus d'une heure il a traité de manière obsessionnelle des colonies et a à peine évoqué la racine du conflit à savoir l'opposition palestinienne à un Etat juif et ce quelles que soient ses frontières", a ajouté le Premier ministre.
"Comme la résolution du Conseil de sécurité que le secrétaire d'Etat a fait avancer à l'ONU, son discours de ce soir était biaisé contre Israël", a déclaré Netanyahu cité dans un communiqué de son bureau. "Pendant plus d'une heure il a traité de manière obsessionnelle des colonies et a à peine évoqué la racine du conflit à savoir l'opposition palestinienne à un Etat juif et ce quelles que soient ses frontières", a ajouté le Premier ministre.
Israël/Palestine : John Kerry suggère un plan de paix au Proche-Orient en six points
John
Kerry s'exprime sur un projet de plan de paix au Proche-Orient, le 28
décembre 2016, au Département d'Etat à Washington (Afp)
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a énoncé mercredi six grands principes faisant consensus selon lui au sujet de la paix au Proche-Orient, qui "pourraient servir de base à des négociations sérieuses lorsque les parties seront prêtes".
"Sans préjuger ni imposer d'issue", M. Kerry a estimé lors d'une conférence de presse qu'il y avait "un large consensus sur le fait qu'un accord final sur le statut (d'Israël et des Territoires palestiniens, NDLR) répondant aux besoins des deux camps" comprendrait ces six points.
1 - "Etablir des frontières sûres et reconnues par la communauté internationale entre Israël et une Palestine viable et d'un seul tenant, en négociant à partir du tracé de 1967 avec des échanges de territoires équivalents acceptés par chacun."
Ce principe, contenu dans la résolution onusienne 242 votée en 1967, "est accepté depuis longtemps par les deux côtés et reste la base d'un accord aujourd'hui". "Aucun changement ne sera reconnu par la communauté internationale à moins qu'il ne soit accepté par les deux côtés".
2- "Accomplir la vision de la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations unies (datant de 1947, ndlr) de deux Etats, avec deux peuples, l'un juif l'autre arabe, avec une reconnaissance mutuelle et une équité des droits pour la totalité de leurs ressortissants respectifs."
"Cela a été un principe fondamental de la solution à deux Etats depuis le début: créer un Etat pour le peuple juif et un Etat pour le peuple palestinien, dans lequel chacun peut accomplir ses aspirations nationales".
3 - "Trouver une solution juste, approuvée, équitable et réaliste au problème des réfugiés palestiniens, avec une assistance internationale, et qui comprenne une compensation, des options et une aide pour trouver des logements permanents, une reconnaissance de la souffrance ainsi que d'autres mesures nécessaires pour une résolution totale qui soit cohérente avec deux Etats pour deux peuples."
"La communauté internationale peut fournir un soutien et une assistance importants, y compris récolter des fonds pour contribuer à la compensation et à d'autres besoins des réfugiés", mais ceci "sans affecter l'essence d'Israël".
4 - "Trouver une solution acceptée mutuellement pour Jérusalem comme capitale internationalement reconnue de deux Etats, et protéger et assurer la liberté d'accès aux sites religieux en concordance avec le statu quo établi."
"Jérusalem est la question la plus sensible pour les deux côtés, et une solution doit satisfaire non seulement les besoins des parties mais aussi les trois religions monothéistes".
5 - "Répondre de manière satisfaisante aux besoins d'Israël en matière de sécurité et mettre un terme complet à toute occupation, tout en faisant en sorte qu'Israël puisse se défendre efficacement et que la Palestine puisse assurer la sécurité de sa population dans un Etat souverain et non militarisé."
"Trouver le juste équilibre entre ces exigences est l'un des défis les plus importants auxquels nous ayons fait face pendant les négociations".
6 - "Mettre fin au conflit et à toutes les requêtes en suspens, permettant des relations normalisées et renforçant la sécurité régionale pour tous, comme envisagé par l'initiative de paix des pays arabes."
"Il est essentiel pour les deux côtés que l'accord final sur le statut résolve tous les questions en latence et apporte un règlement final au conflit, afin qu'ils puissent entrer dans une nouvelle ère de co-existence pacifique et de coopération".
mercredi 28 décembre 2016
Bahreïn : Les autorités maintiennent l'opposant Nabil Rajab en détention
Un tribunal à Bahreïn a ordonné mercredi la libération du célèbre
opposant Nabil Rajab pour des tweets jugés hostiles au royaume et à
l'Arabie Saoudite, mais le procureur a obtenu son maintien en détention
pour une autre affaire, a annoncé l'agence de presse officielle BNA.
M. Rajab, 52 ans, "restera en prison" pour une affaire de cybercriminalité liée à la "propagation de fausses informations sur la situation dans le royaume" de Bahreïn "jusqu'à ce que l'enquête soit terminée", a indiqué le procureur en chef Mohammed Salah, cité par BNA.
Adam, le fils de l'opposant, s'est insurgé contre cette décision. "C'est triste, mon père ne sera pas libéré. Ces oppresseurs ont déjà une autre affaire toute prête pour lui. Ils ne veulent pas qu'il sorte".
Nabil Rajab, défenseur des droits de l'Homme connu à travers le monde, souffre de problèmes de santé notamment cardiaques.
Quelques heures avant l'annonce de son maintien en détention, un tribunal avait ordonné sa libération provisoire en attendant son procès prévu le 23 janvier pour des tweets jugés hostiles à Bahreïn et à l'Arabie saoudite.
Figure de proue de l'opposition chiite et déjà emprisonné dans le passé, Nabil Rajab avait été arrêté le 13 juin pour cette affaire de tweets critiquant l'intervention de pays du Golfe dans la guerre au Yémen.
Il est poursuivi pour "propagation de fausses nouvelles et de rumeurs en temps de guerre", selon l'acte d'accusation qui se réfère à la guerre au Yémen où Bahreïn participe depuis mars 2015 à une coalition arabe sous commandement saoudien qui lutte contre une rébellion chiite.
Ces accusations se basent sur des tweets de M. Rajab en 2015, dans lesquels il a aussi dénoncé des actes de "torture" à la prison de Jaw à Bahreïn.
Nabil Rajab fait par ailleurs l'objet d'autres enquêtes pour des lettres publiées en septembre par le quotidien américain The New York Times et en décembre par le journal français Le Monde, dans lesquelles il a notamment critiqué le pouvoir à Bahreïn.
De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, s'étaient mobilisées ces dernières semaines pour obtenir la libération de M. Rajab, cofondateur et président du Bahrain Center for Human Rights (GCHR).
Il est aussi l'un des animateurs du mouvement de contestation à Bahreïn qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie sunnite toute puissante dans ce pays majoritairement chiite.
Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 de la contestation animée par la majorité chiite.
M. Rajab, 52 ans, "restera en prison" pour une affaire de cybercriminalité liée à la "propagation de fausses informations sur la situation dans le royaume" de Bahreïn "jusqu'à ce que l'enquête soit terminée", a indiqué le procureur en chef Mohammed Salah, cité par BNA.
Adam, le fils de l'opposant, s'est insurgé contre cette décision. "C'est triste, mon père ne sera pas libéré. Ces oppresseurs ont déjà une autre affaire toute prête pour lui. Ils ne veulent pas qu'il sorte".
Nabil Rajab, défenseur des droits de l'Homme connu à travers le monde, souffre de problèmes de santé notamment cardiaques.
Quelques heures avant l'annonce de son maintien en détention, un tribunal avait ordonné sa libération provisoire en attendant son procès prévu le 23 janvier pour des tweets jugés hostiles à Bahreïn et à l'Arabie saoudite.
Figure de proue de l'opposition chiite et déjà emprisonné dans le passé, Nabil Rajab avait été arrêté le 13 juin pour cette affaire de tweets critiquant l'intervention de pays du Golfe dans la guerre au Yémen.
Il est poursuivi pour "propagation de fausses nouvelles et de rumeurs en temps de guerre", selon l'acte d'accusation qui se réfère à la guerre au Yémen où Bahreïn participe depuis mars 2015 à une coalition arabe sous commandement saoudien qui lutte contre une rébellion chiite.
Ces accusations se basent sur des tweets de M. Rajab en 2015, dans lesquels il a aussi dénoncé des actes de "torture" à la prison de Jaw à Bahreïn.
Nabil Rajab fait par ailleurs l'objet d'autres enquêtes pour des lettres publiées en septembre par le quotidien américain The New York Times et en décembre par le journal français Le Monde, dans lesquelles il a notamment critiqué le pouvoir à Bahreïn.
De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, s'étaient mobilisées ces dernières semaines pour obtenir la libération de M. Rajab, cofondateur et président du Bahrain Center for Human Rights (GCHR).
Il est aussi l'un des animateurs du mouvement de contestation à Bahreïn qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie sunnite toute puissante dans ce pays majoritairement chiite.
Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 de la contestation animée par la majorité chiite.
Israël/Palestine : "Menace' des colonies sur la paix"
Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur
veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies israéliennes.
Leur abstention a permis l'adoption de la résolution, approuvée par les
14 autres membres du Conseil de sécurité.
Le secrétaire d'Etat américain a accusé Israël d'avoir engagé "un projet exhaustif pour s'approprier des terres en Cisjordanie qui empêche toute implantation des Palestiniens là-bas".
La politique des colons "est en train de décider de l'avenir d'Israël. Leur objectif déclaré est clair: ils croient en un seul Etat, le grand Israël", a dénoncé le chef de la diplomatie américaine.
"Quiconque réfléchissant sérieusement à la paix ne peut ignorer la réalité de la menace des colonies sur la paix", a-t-il ajouté.
Avant le discours de M. Kerry, le futur président Donald Trump avait de nouveau apporté son soutien à Israël, dont les relations avec l'administration Obama sont notoirement exécrables.
"Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect", a écrit le milliardaire, qui a nommé récemment un ambassadeur en Israël favorable au déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, un geste qui pourrait sonner le glas des efforts de l'Amérique pour la paix au Proche-Orient.
Les Israéliens "étaient habitués à avoir un grand ami aux Etats-Unis, mais ce n'est plus le cas. Le début de la fin a été cet horrible accord avec l'Iran (sur la politique nucléaire, NDLR), et maintenant (l'ONU)! Reste fort Israël, le 20 janvier est très proche!", a ajouté le président élu.
Ces relations tendues avec l'administration Obama n'ont pas empêché Israël de se voir octroyer il y a quelque semaines une aide militaire de 38 milliards de dollars sur dix ans.
Le secrétaire d'Etat américain a accusé Israël d'avoir engagé "un projet exhaustif pour s'approprier des terres en Cisjordanie qui empêche toute implantation des Palestiniens là-bas".
La politique des colons "est en train de décider de l'avenir d'Israël. Leur objectif déclaré est clair: ils croient en un seul Etat, le grand Israël", a dénoncé le chef de la diplomatie américaine.
"Quiconque réfléchissant sérieusement à la paix ne peut ignorer la réalité de la menace des colonies sur la paix", a-t-il ajouté.
Avant le discours de M. Kerry, le futur président Donald Trump avait de nouveau apporté son soutien à Israël, dont les relations avec l'administration Obama sont notoirement exécrables.
"Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect", a écrit le milliardaire, qui a nommé récemment un ambassadeur en Israël favorable au déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, un geste qui pourrait sonner le glas des efforts de l'Amérique pour la paix au Proche-Orient.
Les Israéliens "étaient habitués à avoir un grand ami aux Etats-Unis, mais ce n'est plus le cas. Le début de la fin a été cet horrible accord avec l'Iran (sur la politique nucléaire, NDLR), et maintenant (l'ONU)! Reste fort Israël, le 20 janvier est très proche!", a ajouté le président élu.
Ces relations tendues avec l'administration Obama n'ont pas empêché Israël de se voir octroyer il y a quelque semaines une aide militaire de 38 milliards de dollars sur dix ans.
Israël/Palestine: la solution à deux États, seule voie pour la paix, selon Kerry
John Kerry au Département d'Etat à Washington le 28 décembre 2016 (Afp)
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que la solution à deux Etats était "la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens", et pour préserver la démocratie dans l'Etat hébreu.
Cette solution à deux Etats est "en grave danger", a prévenu M. Kerry, qui doit quitter ses fonctions le 20 janvier, dans un grand discours exposant la vision de l'administration du président sortant Barack Obama sur le Proche-Orient.
L'adoption d'une résolution à l'ONU vendredi condamnant les colonies israéliennes sur laquelle les Etats-Unis n'ont pas opposé de veto et qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu "visait à préserver la solution à deux Etats", a expliqué M. Kerry.
"Aujourd'hui, le même nombre de Juifs et de Palestiniens vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée", a-t-il souligné.
"Ils n'ont pas le choix. Il peuvent choisir de vivre ensemble dans un Etat, ou ils peuvent se séparer en deux Etats".
"Mais il y a une réalité fondamentale: si le choix est celui d'un seul Etat, Israël peut être soit Juif soit démocratique --il ne peut pas être les deux-- et il ne sera jamais vraiment en paix", a noté M. Kerry.
"Comment Israël peut-il concilier son occupation perpétuelle avec ses idéaux démocratiques?", a encore demandé le chef de la diplomatie américaine.
"C'est ce que nous défendons: l'avenir d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique, vivant en paix et en sûreté à côté de ses voisins", a-t-il ajouté.
Israël/Palestine : : La municipalité a annulé des discussions prévues sur l'octroi de permis de construire, après l'appel de l'ONU à cesser la colonisation des Territoires palestiniens.
La résolution de l'ONU demandant à Israël de cesser la colonisation dans
les Territoires palestiniens va-t-elle porter ses fruits ? La
municipalité de Jérusalem a annulé ce mercredi un vote prévu sur
l'octroi de permis de construire pour 618 logements à Jérusalem-Est, a
indiqué l'ONG anti-colonisation Ir Amim. Les discussions devaient porter
sur la délivrance d'un permis pour la construction de logements dans
les quartiers de Pisgat Zeev (140), Ramat Shlomo (262) et Ramot (216), à
Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et
annexée par Israël. La radio militaire israélienne a, elle aussi,
rapporté que les discussions, prévues quelques jours après l'adoption de
la résolution à l'ONU, avaient été retirées de l'ordre du jour du
comité de planification et de construction de la municipalité de
Jérusalem.
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, avait auparavant indiqué à l'Agence France-Presse que le vote, vendredi à l'ONU, d'une résolution exhortant Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date. « Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », avait assuré Meïr Turgeman.
La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 – même si elle ne prévoit pas de sanctions –, a été approuvée vendredi par 14 pays des 15 membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption du texte qui a provoqué la colère de l'État hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un « coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
Washington a de son côté annoncé que le secrétaire d'État John Kerry présenterait mercredi la vision qu'avait l'administration américaine sortante du processus de paix israélo-palestinien. « Nous ne l'avons pas laissé tomber et nous ne pensons pas que les Israéliens et les Palestiniens doivent également [l'abandonner] », a déclaré mardi soir le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner. John Kerry pense que « c'est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d'État, de présenter ce qu'il pense être le chemin vers une solution à deux États », selon M. Toner. John Kerry prononcera ce discours au département d'État devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.
Benjamin Netanyahu a indiqué qu'il ne se conformerait pas à la résolution et a annoncé mardi qu'il « réduisait » ses relations avec des pays ayant voté pour. Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal, et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide. Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte, ainsi que l'ambassadeur des États-Unis, ont été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix, notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui doit être organisée par la France le 15 janvier en l'absence des Palestiniens et des Israéliens, constitue un autre souci diplomatique pour Israël. Des responsables israéliens craignent que cette conférence ne soit utilisée pour prendre des mesures supplémentaires contre l'État hébreu, qui pourraient être soumises au Conseil de sécurité de l'ONU avant la prise de fonctions du président américain élu Donald Trump le 20 janvier. Les Palestiniens soutiennent la tenue de la conférence tandis que les Israéliens s'en inquiètent. Le ministre de la Défense Avigdor Liberman l'a qualifiée lundi de « nouveau procès Dreyfus » tout en appelant les Juifs de France à s'installer en Israël.
En France, l'affaire Dreyfus – du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906 – avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme. « La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d'ouverture et de dialogue. C'est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d'organiser la conférence du 15 janvier », a répondu mardi le Quai d'Orsay.
(28-12-2016)
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, avait auparavant indiqué à l'Agence France-Presse que le vote, vendredi à l'ONU, d'une résolution exhortant Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date. « Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », avait assuré Meïr Turgeman.
La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 – même si elle ne prévoit pas de sanctions –, a été approuvée vendredi par 14 pays des 15 membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption du texte qui a provoqué la colère de l'État hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un « coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
Washington a de son côté annoncé que le secrétaire d'État John Kerry présenterait mercredi la vision qu'avait l'administration américaine sortante du processus de paix israélo-palestinien. « Nous ne l'avons pas laissé tomber et nous ne pensons pas que les Israéliens et les Palestiniens doivent également [l'abandonner] », a déclaré mardi soir le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner. John Kerry pense que « c'est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d'État, de présenter ce qu'il pense être le chemin vers une solution à deux États », selon M. Toner. John Kerry prononcera ce discours au département d'État devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.
Benjamin Netanyahu a indiqué qu'il ne se conformerait pas à la résolution et a annoncé mardi qu'il « réduisait » ses relations avec des pays ayant voté pour. Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal, et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide. Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte, ainsi que l'ambassadeur des États-Unis, ont été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix, notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui doit être organisée par la France le 15 janvier en l'absence des Palestiniens et des Israéliens, constitue un autre souci diplomatique pour Israël. Des responsables israéliens craignent que cette conférence ne soit utilisée pour prendre des mesures supplémentaires contre l'État hébreu, qui pourraient être soumises au Conseil de sécurité de l'ONU avant la prise de fonctions du président américain élu Donald Trump le 20 janvier. Les Palestiniens soutiennent la tenue de la conférence tandis que les Israéliens s'en inquiètent. Le ministre de la Défense Avigdor Liberman l'a qualifiée lundi de « nouveau procès Dreyfus » tout en appelant les Juifs de France à s'installer en Israël.
En France, l'affaire Dreyfus – du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906 – avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme. « La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d'ouverture et de dialogue. C'est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d'organiser la conférence du 15 janvier », a répondu mardi le Quai d'Orsay.
(28-12-2016)
Israël/Palestine : De nouvelles constructions possibles dans les colonies, malgré le vote de l'ONU
La résolution de l'ONU demandant à Israël de cesser la colonisation dans
les Territoires palestiniens va-t-elle porter ses fruits ? La
municipalité de Jérusalem a annulé ce mercredi un vote prévu sur
l'octroi de permis de construire pour 618 logements à Jérusalem-Est, a
indiqué l'ONG anti-colonisation Ir Amim. Les discussions devaient porter
sur la délivrance d'un permis pour la construction de logements dans
les quartiers de Pisgat Zeev (140), Ramat Shlomo (262) et Ramot (216), à
Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et
annexée par Israël. La radio militaire israélienne a, elle aussi,
rapporté que les discussions, prévues quelques jours après l'adoption de
la résolution à l'ONU, avaient été retirées de l'ordre du jour du
comité de planification et de construction de la municipalité de
Jérusalem.
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, avait auparavant indiqué à l'Agence France-Presse que le vote, vendredi à l'ONU, d'une résolution exhortant Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date. « Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », avait assuré Meïr Turgeman.
La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 – même si elle ne prévoit pas de sanctions –, a été approuvée vendredi par 14 pays des 15 membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption du texte qui a provoqué la colère de l'État hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un « coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
Washington a de son côté annoncé que le secrétaire d'État John Kerry présenterait mercredi la vision qu'avait l'administration américaine sortante du processus de paix israélo-palestinien. « Nous ne l'avons pas laissé tomber et nous ne pensons pas que les Israéliens et les Palestiniens doivent également [l'abandonner] », a déclaré mardi soir le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner. John Kerry pense que « c'est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d'État, de présenter ce qu'il pense être le chemin vers une solution à deux États », selon M. Toner. John Kerry prononcera ce discours au département d'État devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.
Benjamin Netanyahu a indiqué qu'il ne se conformerait pas à la résolution et a annoncé mardi qu'il « réduisait » ses relations avec des pays ayant voté pour. Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal, et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide. Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte, ainsi que l'ambassadeur des États-Unis, ont été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix, notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui doit être organisée par la France le 15 janvier en l'absence des Palestiniens et des Israéliens, constitue un autre souci diplomatique pour Israël. Des responsables israéliens craignent que cette conférence ne soit utilisée pour prendre des mesures supplémentaires contre l'État hébreu, qui pourraient être soumises au Conseil de sécurité de l'ONU avant la prise de fonctions du président américain élu Donald Trump le 20 janvier. Les Palestiniens soutiennent la tenue de la conférence tandis que les Israéliens s'en inquiètent. Le ministre de la Défense Avigdor Liberman l'a qualifiée lundi de « nouveau procès Dreyfus » tout en appelant les Juifs de France à s'installer en Israël.
En France, l'affaire Dreyfus – du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906 – avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme. « La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d'ouverture et de dialogue. C'est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d'organiser la conférence du 15 janvier », a répondu mardi le Quai d'Orsay.
(28-12-2016 )
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, avait auparavant indiqué à l'Agence France-Presse que le vote, vendredi à l'ONU, d'une résolution exhortant Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date. « Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », avait assuré Meïr Turgeman.
La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 – même si elle ne prévoit pas de sanctions –, a été approuvée vendredi par 14 pays des 15 membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption du texte qui a provoqué la colère de l'État hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un « coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
Washington a de son côté annoncé que le secrétaire d'État John Kerry présenterait mercredi la vision qu'avait l'administration américaine sortante du processus de paix israélo-palestinien. « Nous ne l'avons pas laissé tomber et nous ne pensons pas que les Israéliens et les Palestiniens doivent également [l'abandonner] », a déclaré mardi soir le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner. John Kerry pense que « c'est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d'État, de présenter ce qu'il pense être le chemin vers une solution à deux États », selon M. Toner. John Kerry prononcera ce discours au département d'État devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.
Benjamin Netanyahu a indiqué qu'il ne se conformerait pas à la résolution et a annoncé mardi qu'il « réduisait » ses relations avec des pays ayant voté pour. Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal, et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide. Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte, ainsi que l'ambassadeur des États-Unis, ont été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix, notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui doit être organisée par la France le 15 janvier en l'absence des Palestiniens et des Israéliens, constitue un autre souci diplomatique pour Israël. Des responsables israéliens craignent que cette conférence ne soit utilisée pour prendre des mesures supplémentaires contre l'État hébreu, qui pourraient être soumises au Conseil de sécurité de l'ONU avant la prise de fonctions du président américain élu Donald Trump le 20 janvier. Les Palestiniens soutiennent la tenue de la conférence tandis que les Israéliens s'en inquiètent. Le ministre de la Défense Avigdor Liberman l'a qualifiée lundi de « nouveau procès Dreyfus » tout en appelant les Juifs de France à s'installer en Israël.
En France, l'affaire Dreyfus – du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906 – avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme. « La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d'ouverture et de dialogue. C'est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d'organiser la conférence du 15 janvier », a répondu mardi le Quai d'Orsay.
(28-12-2016 )
Israël/Palestine : Tel Aviv pourrait annoncer de nouvelles constructions
La colonie de Ramat Shlomo, le 7 juin 2016 à Jérusalem-Est (Afp)
Israël pourrait faire avancer cette semaine des projets de construction dans les Territoires palestiniens occupés malgré la récente résolution de l'ONU lui demandant de cesser la colonisation, un vote qui a conduit l'Etat hébreu à "réduire" ses relations avec certains pays.
Un comité de planification doit discuter mercredi de la délivrance d'un permis de construire pour 618 logements à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël, selon l'ONG anticolonisation Ir Amim.
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, qui préside ce comité, a indiqué à l'AFP que le vote vendredi à l'ONU d'une résolution exhortant Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est" ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date.
"Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table", a-t-il assuré.
L'ONG Ir Amim a précisé que les constructions concernaient les quartiers de colonisation de Pisgat Zeev (140 logements), Ramat Shlomo (262) et Ramot (216), à Jérusalem-Est occupé et annexé.
La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 --même si elle ne prévoit pas de sanctions-- a été approuvée vendredi par 14 pays membres du Conseil de sécurité.
Les Etats-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption du texte qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un "coup anti-israélien honteux" aux Nations unies.
M. Netanyahu a aussi indiqué qu'il ne se conformerait pas à la résolution et a annoncé mardi qu'il "réduisait" ses relations avec des pays ayant voté pour.
Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'ouest.
Mardi, l'Etat hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide.
Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte, ainsi que l'ambassadeur des Etats-Unis, ont été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix, notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'Etat auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux Etats.
Quelque 430.000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200.000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
- 'Nouveau procès Dreyfus' -
La conférence internationale sur le Moyen-Orient, qui doit être organisée par la France le 15 janvier en l'absence des Palestiniens et des Israéliens, constitue un autre souci diplomatique pour Israël.
Des responsables israéliens craignent que cette conférence ne soit utilisée pour prendre des mesures supplémentaires contre l'Etat hébreu, qui pourraient être soumises au Conseil de sécurité de l'ONU avant la prise de fonctions du président américain élu Donald Trump le 20 janvier.
Les Palestiniens soutiennent la tenue de la conférence tandis que les Israéliens s'en inquiètent, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman l'ayant qualifiée lundi de "nouveau procès Dreyfus" tout en appelant les Juifs de France à s'installer en Israël.
En France, l'affaire Dreyfus --du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906-- avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme.
"La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d'ouverture et de dialogue. C'est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d'organiser la conférence du 15 janvier", a répondu mardi le Quai d'Orsay.
(27-12-2016 )
Israël/Palestine : Représailles diplomatiques
Selon des médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui
officie également comme ministre des Affaires étrangères, a demandé aux
responsables de réduire pour l'heure autant que possible leurs
déplacements dans les pays ayant voté la résolution. Des représentants
de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le
texte, ainsi que l'ambassadeur des États-Unis qui s'est abstenu, ont été
convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au
moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont
celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
Il y a également des informations selon lesquelles Benjamin Netanyahu a annulé une réunion avec la Première ministre britannique Theresa May au Forum économique mondial de Davos (Suisse), en janvier, mais cela n'a pas été confirmé de source officielle. Le vote de la résolution, permis par l'abstention des États-Unis, a suscité de violentes réactions dans la classe politique israélienne. Benjamin Netanyahu a accusé l'administration américaine d'avoir fait « un coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
(27-12-2016)
Il y a également des informations selon lesquelles Benjamin Netanyahu a annulé une réunion avec la Première ministre britannique Theresa May au Forum économique mondial de Davos (Suisse), en janvier, mais cela n'a pas été confirmé de source officielle. Le vote de la résolution, permis par l'abstention des États-Unis, a suscité de violentes réactions dans la classe politique israélienne. Benjamin Netanyahu a accusé l'administration américaine d'avoir fait « un coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
(27-12-2016)
Israël/Palestine : Israël maintient sa position
Israël pourrait prochainement faire avancer des projets de
construction dans les colonies malgré ce vote à l'ONU lui demandant de
cesser la colonisation des Territoires palestiniens occupés, a indiqué
mardi un responsable israélien. Un comité de planification doit discuter
mercredi de la délivrance d'un permis de construire pour 618 logements à
Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et
annexée par Israël, selon l'ONG anti-colonisation Ir Amim. Le maire
adjoint de Jérusalem, Meir Turjeman, qui préside ce comité, a indiqué à
l'Agence France-Presse que le vote vendredi à l'ONU d'une résolution
demandant à l'État d'Israël de « cesser immédiatement et complètement
toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont
Jérusalem-Est », ne remettait nullement en question cette réunion,
prévue de longue date.
« Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », a-t-il expliqué précisant que le projet en question concernait les colonies de Pisgat Zeev (140 logements), Ramat Shlomo (262) et Ramot (216). La résolution, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979, a été approuvée vendredi par 14 pays membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption de ce texte, qui ne contient pas de sanctions contre Israël. La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
« Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », a-t-il expliqué précisant que le projet en question concernait les colonies de Pisgat Zeev (140 logements), Ramat Shlomo (262) et Ramot (216). La résolution, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979, a été approuvée vendredi par 14 pays membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption de ce texte, qui ne contient pas de sanctions contre Israël. La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Israël/Palestine : Coup de froid diplomatique après le vote de l'ONU sur les colonies
Israël a affirmé mardi qu'il « réduisait » ses relations avec des pays
ayant voté pour une résolution de l'ONU contre la colonisation dans les
Territoires palestiniens occupés. Réfutant des informations selon
lesquelles les relations avec ces pays avaient été suspendues, le
porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel
Nahshon a déclaré qu'Israël avait « temporairement réduit » visites et
travaux avec des ambassades. « Jusqu'à nouvel ordre, nous limiterons nos
contacts avec les ambassades en Israël et éviterons les déplacements de
responsables israéliens dans ces pays et la venue de leurs responsables
ici », a-t-il affirmé à l'Agence France-Presse en référence aux pays
membres du Conseil de sécurité ayant voté vendredi pour la résolution de
l'ONU.
En représailles, Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide, selon Emmanuel Nahshon. Les pays ne peuvent pas venir « en Israël pour apprendre sur la lutte antiterroriste, la cyberdéfense, les technologies agricoles et faire ensuite ce qu'ils veulent à l'ONU », a déclaré à la radio militaire la ministre adjointe des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely. Elle s'est toutefois inquiétée du fait qu'en annulant des déplacements de responsables étrangers, Israël puisse manquer des occasions d'expliquer sa position.
En représailles, Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide, selon Emmanuel Nahshon. Les pays ne peuvent pas venir « en Israël pour apprendre sur la lutte antiterroriste, la cyberdéfense, les technologies agricoles et faire ensuite ce qu'ils veulent à l'ONU », a déclaré à la radio militaire la ministre adjointe des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely. Elle s'est toutefois inquiétée du fait qu'en annulant des déplacements de responsables étrangers, Israël puisse manquer des occasions d'expliquer sa position.
Israël/Palestine : Avigdor Lieberman qualifie la conférence de paix française de "procès Dreyfus"
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman, le 27 novembre 2016 à Ramallah (Afp)
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a qualifié lundi la conférence internationale sur le Proche-Orient qui se tiendra le 15 janvier à Paris de "procès Dreyfus" et appelé les juifs de France à quitter ce pays, qui n'est "pas (leur) terre".
La France organisera cette conférence, avec quelque 70 pays mais sans les Israéliens ni les Palestiniens, pour réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux Etats.
"Il ne s'agit pas d'une conférence de paix mais d'un tribunal contre l'Etat d'Israël", a affirmé Lieberman lors d'une réunion des députés de son parti, Israël Beiteinou (droite nationaliste).
"C'est une version moderne du procès (d'Alfred) Dreyfus avec l'Etat d'Israël et le peuple juif sur le banc des accusés (...)", a-t-il ajouté.
En France, l'affaire Dreyfus -du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906- avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme.
Dans la foulée de la conférence, Paris compte inviter le Premier ministre israélien et le président palestinien pour leur rendre compte des travaux mais Benjamin Netanyahu, très hostile à toute approche internationale du conflit israélo-palestinien, a déjà rejeté l'idée d'une rencontre avec Mahmud Abbas à Paris.
La France a voté vendredi en faveur d'une résolution de l'ONU demandant à Israël la fin de la colonisation des Territoires palestiniens occupés. L'ambassadrice de France avait été convoquée au ministère israélien des Affaires étrangères après ce vote.
Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a de son côté affirmé à l'AFP que les efforts conjoints de la France et des Palestiniens avaient comme objectif "de pousser en avant le processus de paix afin de remettre la question palestinienne sur l'agenda international quand le monde est occupé avec les guerres faisant rage dans la région".
Avec cette conférence, la France espère, selon M. Erakat, "arriver à la solution à deux Etats, basée sur les frontières de 1967, en accord avec les résolutions du conseil de sécurité de l'ONU".
Lieberman, un ultranationaliste réputé pour ses propos populistes, a par ailleurs appelé les juifs de France à s'installer en Israël, la "seule réponse à ce complot" qu'est la conférence de Paris.
Évoquant les attentats contre des cibles juives en France ces dernières années et la hausse des actes antisémites, le ministre s'est adressé aux juifs de France: "Si vous voulez rester juifs et que vos enfants et petits enfants restent juifs, vous devez quitter la France et venir vous installer en Israël".
"Ce n'est pas votre pays, ce n'est pas votre terre, quittez la France et venez en Israël", a martelé Lieberman, un fervent partisan de la colonisation qui vit lui-même dans une colonie de Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Près de 5000 juifs de France ont immigré en Israël en 2016, soit une baisse de plus de 30% par rapport à l'an dernier.
En 2014 et 2015, les juifs de France avaient fourni les plus gros contingents de l'immigration juive vers Israël, avec respectivement 7200 et 7800 immigrants.
(26-12-2016)
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a qualifié lundi la conférence internationale sur le Proche-Orient qui se tiendra le 15 janvier à Paris de "procès Dreyfus" et appelé les juifs de France à quitter ce pays, qui n'est "pas (leur) terre".
La France organisera cette conférence, avec quelque 70 pays mais sans les Israéliens ni les Palestiniens, pour réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux Etats.
"Il ne s'agit pas d'une conférence de paix mais d'un tribunal contre l'Etat d'Israël", a affirmé Lieberman lors d'une réunion des députés de son parti, Israël Beiteinou (droite nationaliste).
"C'est une version moderne du procès (d'Alfred) Dreyfus avec l'Etat d'Israël et le peuple juif sur le banc des accusés (...)", a-t-il ajouté.
En France, l'affaire Dreyfus -du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894 puis réhabilité en 1906- avait profondément divisé la société de l'époque et reste aujourd'hui un symbole d'antisémitisme.
Dans la foulée de la conférence, Paris compte inviter le Premier ministre israélien et le président palestinien pour leur rendre compte des travaux mais Benjamin Netanyahu, très hostile à toute approche internationale du conflit israélo-palestinien, a déjà rejeté l'idée d'une rencontre avec Mahmud Abbas à Paris.
La France a voté vendredi en faveur d'une résolution de l'ONU demandant à Israël la fin de la colonisation des Territoires palestiniens occupés. L'ambassadrice de France avait été convoquée au ministère israélien des Affaires étrangères après ce vote.
Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a de son côté affirmé à l'AFP que les efforts conjoints de la France et des Palestiniens avaient comme objectif "de pousser en avant le processus de paix afin de remettre la question palestinienne sur l'agenda international quand le monde est occupé avec les guerres faisant rage dans la région".
Avec cette conférence, la France espère, selon M. Erakat, "arriver à la solution à deux Etats, basée sur les frontières de 1967, en accord avec les résolutions du conseil de sécurité de l'ONU".
Lieberman, un ultranationaliste réputé pour ses propos populistes, a par ailleurs appelé les juifs de France à s'installer en Israël, la "seule réponse à ce complot" qu'est la conférence de Paris.
Évoquant les attentats contre des cibles juives en France ces dernières années et la hausse des actes antisémites, le ministre s'est adressé aux juifs de France: "Si vous voulez rester juifs et que vos enfants et petits enfants restent juifs, vous devez quitter la France et venir vous installer en Israël".
"Ce n'est pas votre pays, ce n'est pas votre terre, quittez la France et venez en Israël", a martelé Lieberman, un fervent partisan de la colonisation qui vit lui-même dans une colonie de Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Près de 5000 juifs de France ont immigré en Israël en 2016, soit une baisse de plus de 30% par rapport à l'an dernier.
En 2014 et 2015, les juifs de France avaient fourni les plus gros contingents de l'immigration juive vers Israël, avec respectivement 7200 et 7800 immigrants.
(26-12-2016)
Israël/Palestine : Dans l'Etat hébreu, des messages pourraient bientôt être supprimés d'Internet
En Israël, certains messages pourraient bientôt être supprimés d'Internet, car ils seraient considérés comme incitant aux violences palestiniennes. Le projet de loi n'a pas encore été adopté mais il a été approuvé par des ministres israéliens. S'il était adopté par le Parlement, le texte, connu désormais en Israël sous le nom de « projet de loi Facebook », permettrait au gouvernement de demander à un tribunal de supprimer d'un site web un contenu considéré comme incitant à la violence.
Le contenu serait retiré dans les cas où il pose « un vrai risque pour la sécurité d'une personne, du public ou de l'État », a déclaré dans un communiqué la ministre de la Justice Ayelet Shaked, fervente partisane du texte. Mais ce projet suscite l'inquiétude d'ONG et de Palestiniens qui craignent qu'il ne porte atteinte à la liberté d'expression et d'information.
Israël a tenu cette année des discussions avec des responsables de Facebook à ce sujet, et en septembre, Ayelet Shaked avait affirmé que le géant américain avait supprimé 95 % des publications qu'Israël lui avait demandé de retirer. Dimanche, la ministre a indiqué qu'en 2016, 71 % des 1 755 demandes qu'Israël avait présentées à des sociétés d'Internet concernant le retrait de contenu avaient reçu une réponse favorable. Elle a cependant souligné qu'il était important qu'une telle collaboration soit « obligatoire ». « La nouvelle loi est essentielle pour nous donner les outils afin d'agir immédiatement et supprimer du contenu qui pourrait mener à des actes terroristes et au meurtre », a renchéri le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan, autre défenseur du projet de loi.
Selon l'Institut pour la démocratie en Israël, le projet est « sans précédent » dans sa forme actuelle, comparé à d'autres législations ailleurs dans le monde. Il a dit craindre qu'il ne « facilite un niveau de censure disproportionné ». Les Palestiniens redoutent aussi que cette campagne ne conduise à une censure de l'information et soupçonnent Israël d'être derrière la fermeture de deux comptes en septembre. Facebook s'était alors excusé pour avoir temporairement rendu inaccessibles deux comptes liés à des sites d'information palestiniens critiques d'Israël, parlant d'une « erreur ». L'État hébreu assure qu'Internet a joué un rôle-clé dans l'incitation aux violences perpétrées contre les Israéliens par des Palestiniens depuis octobre 2015.
(26-12-2016)
lundi 26 décembre 2016
Israël/Palestine : Pourquoi Obama a "lâché" Israël (Armin Arefi)
( Photo Reuters )
La colère est en effet à la hauteur de la secousse provoquée à New York. Pour la première fois en huit ans, l'ambassadeur américain à l'ONU s'est abstenu de bloquer une résolution du Conseil de sécurité sur le conflit israélo-palestinien, permettant à l'organe décisionnel de l'ONU d'adopter par quatorze voix à zéro un texte appelant Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », qui « met en péril la viabilité de la solution à deux États », non sans rappeler son caractère illégal en vertu du droit international.
La résolution s'en prend également au camp palestinien en condamnant « tout acte de violence contre des civils, incluant les actes de terreur, aussi bien que les actes de provocation, d'incitation (à la haine) et de destruction ». « Le texte que nous avons ne se concentre pas exclusivement sur les colonies », a expliqué l'ambassadeur de France auprès des Nations unies, François Delattre. « Il condamne également la violence et le terrorisme. Il appelle aussi à éviter toute incitation émanant du côté palestinien, donc c'est un texte équilibré. »
100 000 colons israéliens de plus
Il n'empêche, pour la première fois de son histoire, l'administration Obama n'a pas opposé son veto à une résolution mettant en cause Israël, son plus grand allié au Moyen-Orient. En 2011, Washington avait déjà empêché l'adoption d'une résolution similaire au Conseil de sécurité, arguant que l'adoption de ce texte pouvait donner un prétexte aux Israéliens et aux Palestiniens pour ne pas s'engager dans des négociations sérieuses.
« Les circonstances ont dramatiquement changé. Depuis 2011, l'accroissement des colonies n'a fait qu'accélérer », a expliqué l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, à l'issue du vote de ce vendredi. En effet, depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama en 2009, le nombre de colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est a augmenté de près de 100 000, selon Ben Rhodes, le conseiller diplomatique du président américain, portant leur nombre à près de 600 000 dans l'ensemble des Territoires palestiniens, annihilant sur le terrain tout hypothétique État palestinien à venir.
S'il a reçu en 2009 le prix Nobel de la paix pour l'encourager dans la résolution de ce conflit vieux de 68 ans, Barack Obama ne s'est jamais directement engagé dans cet épineux dossier, chargeant plutôt son secrétaire d'État John Kerry d'arracher en juillet 2013 une reprise des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens. Neuf mois durant, le chef de la diplomatie américaine a alors fait la navette entre Washington, Tel-Aviv et Ramallah. Mais il s'est heurté à l'implacable poursuite de la colonisation israélienne, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Revanche d'Obama
Excédé par l'intransigeance israélienne, John Kerry s'était alors laissé aller à livrer le fond de sa pensée. « La poursuite de la colonisation donne l'impression qu'Israël ne négocie pas sérieusement », affirmait-il en novembre 2013 à la télévision israélienne, rompant avec les usages diplomatiques en vigueur. Et le secrétaire d'État de mettre en garde l'État hébreu : « Israël veut-il une troisième intifada ? [...] Si la paix reste introuvable, Israël sera de plus en plus isolé. Il y aura un renforcement de la campagne de délégitimation au niveau international. »
Côté israélien, on estime que la colonisation n'est pas un vrai problème et que, si les gros blocs de colonies autour de Jérusalem-Est ne sont pas voués à être démantelés, d'autres en Cisjordanie pourraient faire l'objet d'échanges de territoire dans le cadre de négociations bilatérales avec les Palestiniens. Pourtant, un ancien ministre français des Affaires étrangères qui a côtoyé Benjamin Netanyahu affirme que ce dernier a en tête l'idée de finalement déplacer les Palestiniens en Jordanie. Et l'arrivée au pouvoir du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, qui fait la part belle aux colons ultra-orthodoxes et aux nationalistes, ne laisse guère de place au compromis.
Depuis l'échec de l'initiative américaine en avril 2014, la relation entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu, déjà notoirement mauvaise, n'a fait que se dégrader. Au-delà du fiasco des pourparlers israélo-palestiniens, c'est surtout la volonté déclarée du Premier ministre israélien de torpiller les négociations sur le nucléaire iranien qui a irrité Barack Obama. En effet, le chef du gouvernement israélien est allé jusqu'à se faire inviter en mars 2015 au Congrès, dans le dos du président américain, pour fustiger cette initiative. Un geste sans précédent dans l'histoire des États-Unis, qui avait passablement heurté la Maison-Blanche.
Pas de changement sur le terrain
Si Barack Obama a tout de même réussi à conclure un accord historique avec l'Iran, il n'a pu que constater son échec sur l'épineux conflit israélo-palestinien. Dès lors, il se murmurait depuis plusieurs mois dans les couloirs de l'ONU que le président américain, libéré de toute contrainte électorale, pourrait consentir à un dernier « geste » à la fin de son mandat, pour débloquer cet inextricable dossier, qui plus est après la défaite de la démocrate Hillary Clinton au profit du républicain Donald Trump, défenseur inconditionnel de l'État hébreu.
Pressentant le revirement américain à venir, Benjamin Netanyahu a de nouveau rompu avec les usages en appelant à l'aide le milliardaire américain avec lequel il entretient une très bonne relation. Si le président élu n'est toujours pas aux manettes, il a pourtant réussi à convaincre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de reporter jeudi un premier projet de résolution condamnant la colonisation israélienne. Or, un texte similaire a été présenté dès le lendemain à la demande de la Nouvelle-Zélande, de la Malaisie, du Sénégal et du Venezuela.
Et à en croire la Maison-Blanche, Barack Obama n'aurait décidé de ne pas faire usage de son veto que quelques heures avant le vote décisif. « Le fait que cela arrive à la fin de nos 8 ans de mandat montre que ce n'était pas l'évolution que nous préférions », a admis Ben Rhodes, le conseiller diplomatique de Barack Obama. « Si c'était ce résultat que nous cherchions, nous l'aurions obtenu depuis longtemps. »
« Un message diplomatique »
Si l'effet symbolique de ce revirement américain est considérable, et que l'isolement d'Israël aux Nations unies est croissant, il n'en reste pas moins vrai que cette résolution ne changera rien à court terme à la situation sur le terrain. « La résolution a été adoptée sous le chapitre 6 de la charte de l'ONU, ce qui signifie qu'elle est non contraignante et ne constitue qu'une déclaration publique d'intention ainsi qu'une recommandation », analyse Barak Ravid, correspondant diplomatique du quotidien israélien Haaretz. « Il s'agit d'un message diplomatique à Israël qui résume le consensus international sur la question des colonies. »
Un texte gravé dans le marbre du Conseil de sécurité de l'ONU qui risque de contrarier la position israélienne, hostile aux frontières internationalement reconnues de 1967 (avant le début de la colonisation), dans le cadre de futures négociations avec les Palestiniens. Toutefois, Benjamin Netanyahu n'a pas dit son dernier mot, et a déjà les yeux fixés sur le 20 janvier prochain, date de l'entrée en fonction de Donald Trump, qui ne fait pas mystère de ses positions pro-israéliennes (il s'est déjà prononcé en faveur de la colonisation et pourrait établir l'ambassadeur américain à Jérusalem, et non plus Tel-Aviv, NDLR). Dans un tweet ravageur, le président élu a d'ores et déjà annoncé la couleur : « Quant à l'ONU, les choses seront différentes à partir du 20 janvier 2017. »
(26-12-2016 - Par Armin Arefi)
Israël/Palestine : Netanyahu convoque et rencontre l'ambassadeur américain
L'ambassadeur des Etats-Unis en Israël Daniel Shapiro (Afp)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué et rencontré dimanche soir l'ambassadeur américain Daniel Shapiro, deux jours après l'adoption à l'ONU, grâce à l'abstention américaine, d'une résolution défavorable à Israël, a-t-on appris de source officielle.
Ce texte voté vendredi exhorte Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est" et affirme que les colonies "n'ont pas de valeur juridique".
Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité sur la colonisation alors qu'ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier extrêmement sensible. Leur abstention a permis l'adoption du texte.
Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte ont également été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères, a indiqué à l'AFP son porte-parole Emmanuel Nahshon.
Le Venezuela, la Malaisie, le Sénégal et la Nouvelle-Zélande --les quatre pays qui ont présenté la résolution au vote-- n'ont pas été convoqués car ils n'ont pas de relations diplomatiques avec Israël ou n'ont pas de représentation dans l'Etat hébreu.
Parmi les représentants étrangers convoqués, seul l'ambassadeur américain a eu Benjamin Netanyahu, qui gère le portefeuille de ministre des Affaires étrangères en plus de sa fonction de chef de gouvernement, comme interlocuteur, a-t-on appris de source officielle.
Aucun détail sur le contenu de cette rencontre n'a été communiqué.
Même si la résolution ne prévoit pas de sanctions contre Israël, les responsables israéliens craignent qu'elle ne facilite les poursuites devant la Cour pénale internationale et n'encourage des sanctions contre les produits des colonies.
Après le vote à l'ONU, M. Netanyahu avait vivement réagi, qualifiant la résolution de "biaisée et honteuse".
Le Premier ministre israélien, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le président américain Barack Obama, s'en était pris à l'administration américaine et l'avait accusée d'avoir fait "un coup anti-israélien honteux aux Nations unies".
Les Etats-Unis, plus important allié d'Israël, ont traditionnellement servi de bouclier diplomatique à l'Etat hébreu mais, frustrés par des années d'efforts diplomatiques infructueux, ils ont justifié leur abstention par l'impact de la colonisation sur la recherche de la paix au Proche-Orient.
"On ne peut en même temps défendre l'expansion des colonies israéliennes et une solution à deux Etats", comme le fait M. Netanyahu, a déclaré l'ambassadrice américaine aux Nations unies Samantha Power.
Le président américain élu Donald Trump a lui promis qu'après sa prise de fonction, "les choses seraient différentes" à l'ONU.
Les Nations unies considèrent la colonisation comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Malgré cela, des responsables onusiens ont constaté une augmentation des constructions ces derniers mois.
La colonisation est vue par la majeure partie de la communauté internationale comme un frein important au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à l'Etat auxquels les Palestiniens aspirent.
Dimanche soir, Benjamin Netanyahu s'est rendu au mur des Lamentations dans la Vieille ville, à Jérusalem-Est annexée, pour y allumer une bougie de Hanouka (fête des lumières), selon un communiqué de son bureau.
"A la lumière de la décision de l'ONU, j'ai jugé qu'il n y avait pas de meilleur lieu pour allumer une bougie de Hanouka que cet endroit", a affirmé le Premier ministre.
"Cet endroit n'est pas sous occupation, nous n'acceptons pas et n'accepterons jamais cette décision", a-t-il ajouté selon ce communiqué.
Jérusalem-Est, où se trouve le mur des Lamentations, est la partie palestinienne de la ville sainte qu'Israël occupe depuis 1967 et a annexé en 1980.
(25-12-2016 )
Israël/Palestine : : Israël convoque des représentants de pays ayant soutenu le vote à l'ONU
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 24 décembre 2016 à Rhavat Ronit (Afp)
Israël a convoqué dimanche des représentants de pays ayant soutenu le vote à l'ONU d'une résolution contre les colonies, vivement critiquée par l'Etat hébreu qui s'en est pris au président américain Barack Obama.
Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis vendredi leur véto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne alors qu'ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier extrêmement sensible.
Leur abstention, conjuguée au vote favorable des 14 autres membres, a permis l'adoption de ce texte.
Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Emmanuel Nahshon a déclaré que les représentants de ces 14 membres du Conseil de sécurité étaient attendus dimanche au ministère à Jérusalem. Le représentant américain n'a lui pas été convoqué.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement réagi à l'adoption de cette résolution la qualifiant de "biaisée et honteuse".
Netanyahu, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le président Obama, s'en est pris à son gouvernement, qu'il a accusé d'avoir fait "un coup anti-israélien honteux aux Nations unies".
La résolution exhorte Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est", affirmant par ailleurs que les colonies israéliennes "n'ont pas de valeur juridique" et sont "dangereuses pour la viabilité d'une solution à deux Etats".
Même si elle ne prévoit pas de sanctions contre Israël, les responsables israéliens craignent que la résolution ne facilite les poursuites à la Cour pénale internationale et n'encourage des sanctions contre les produits des colonies.
Nabil Abu Roudeina, un porte-parole du président palestinien, Mahmud Abbas, a qualifié cette résolution de "grand camouflet" pour Israël, estimant qu'il s'agissait "d'une condamnation internationale unanime de la colonisation".
Dans ce contexte, la radio militaire a rapporté dimanche que le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman avait ordonné l'arrêt de toute coopération avec les Palestiniens sur des affaires civiles, tout en maintenant la coopération sécuritaire. Aucun commentaire sur cette annonce n'a pu être obtenu de source officielle.
(25-12-2016)
Israël/Palestine : Des fidèles se rassemblent à Bethléem pour Noël
Des
membres des forces de l'ordre palestiniens à Bethléem, sur les
Territoires palestiniens, à côté de l'Eglise de la nativité, construite
sur le site où Jésus-Christ est né selon la tradition chrétienne, le 24
décembre 2016 (Afp)
Des fidèles se rassemblaient samedi à Bethléem, où le Christ est né selon la tradition chrétienne, avant la traditionnelle messe de minuit alors que les célébrations de Noël commençaient en Europe dans un contexte de sécurité renforcée.
Dans cette ville de Cisjordanie occupée, fidèles palestiniens et étrangers convergeaient vers la place de la Mangeoire, à côté de la basilique de la Nativité, dans une atmosphère plus festive -et plus propice au commerce- que l'an dernier.
En 2015, la vague de violences qui secouait Israël et les Territoires palestiniens avait en effet entraîné une chute de la fréquentation à Bethléem. Cette année, les fidèles sont revenus selon des responsables du secteur touristique.
Des touristes prenaient des selfies près de l'arbre de Noël géant sur la place de la Mangeoire.
"C'est formidable d'être à Bethléem pour mon premier Noël en dehors de chez moi", s'enthousiasme Valéria, une Américaine de 21 ans.
Le père italien Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem, célèbrera la traditionnelle messe de minuit.
(24-12-2016 )
dimanche 25 décembre 2016
Israël/Palestine : L'Etat hébreu sur la défensive après le vote de l'ONU sur la colonisation (Assawra)
Israël tentait samedi de contenir les retombées du vote d'une résolution de l'ONU contre les colonies après avoir accusé le président américain Barack Obama de ne pas s'être opposé à cette résolution "honteuse".
Le Conseil de sécurité a voté le texte vendredi, l'abstention des Etats-Unis ayant permis l'adoption de la première résolution de l'ONU depuis 1979 condamnant Israël pour sa politique de colonisation.
La décision de Washington de ne pas opposer son véto a provoqué la colère d'Israël, qui a accusé M. Obama d'abandonner son plus proche allié au Moyen-Orient dans les derniers jours de son administration.
Le vote est intervenu malgré les efforts du président américain élu Donald Trump qui avait fait pression sur l'Egypte, à l'origine de la résolution, pour qu'elle le reporte.
Mais après la volte-face du Caire, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela avaient décidé de présenter de nouveau le texte.
Même si la résolution ne prévoit pas de sanctions contre Israël, les responsables israéliens craignent qu'elle ne facilite les poursuites à la Cour de justice internationale et n'encourage des sanctions contre les produits des colonies.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné la résolution et critiqué le président américain dans des termes particulièrement durs, en accusant le gouvernement Obama de s'être "associé en coulisses" à la "ligue anti-israélienne" à l'ONU.
"Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s'y conformera pas", ont fait savoir les services du Premier ministre dans un communiqué.
L'Etat hébreu "attend avec impatience de travailler avec le président élu Donald Trump et avec tous nos amis au Congrès, Républicains comme Démocrates, pour neutraliser les effets néfastes de cette résolution absurde", poursuit le communiqué.
Michael Oren, ancien ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis et ministre adjoint chargé de la diplomatie publique, a laissé entendre que la résolution était "antisémite".
"De tous les conflits dans le monde (...) seuls les Juifs sont mis sur la sellette (...) Il me semble que cela ressemble beaucoup à de l'antisémitisme", a-t-il déclaré à des journalistes peu après le vote.
Donald Trump a quant à lui promis sur Twitter qu'après sa prise de fonction, "les choses seraient différentes" à l'ONU.
Washington, plus important allié d'Israël, a traditionnellement servi de bouclier diplomatique à l'Etat hébreu en le protégeant des résolutions de l'ONU.
Mais frustrés par des années d'efforts diplomatiques infructueux, les Etats-Unis ont justifié leur abstention par l'impact de la colonisation sur la recherche de la paix au Proche-Orient.
"On ne peut en même temps défendre l'expansion des colonies israéliennes et une solution à deux Etats", comme le fait Benjamin Netanyahu, a déclaré l'ambassadrice américaine aux Nations unies Samantha Power après le vote, accueilli par des applaudissements.
L'administration Obama avait mis son veto à une résolution similaire en 2011. Mais cinq ans plus tard, la position du président sortant, qui entretient des relations notoirement exécrables avec M. Netanyahu, faisait l'objet de nombreuses spéculations sur un possible revirement.
La résolution votée vendredi exhorte Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est", affirmant par ailleurs que les colonies israéliennes "n'ont pas de valeur juridique" et sont "dangereuses pour la viabilité d'une solution à deux Etats".
Un porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a qualifié cette résolution de "grand camouflet" pour Israël.
"Il s'agit d'une condamnation internationale unanime de la colonisation et d'un fort soutien à une solution à deux Etats", a déclaré Nabil Abu Roudeina à l'AFP.
Pour le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, il s'agit "d'un jour historique" et d'une "victoire (...) du droit international".
La Ligue arabe a également salué samedi cette résolution qui reflète "l'appui et le soutien de la communauté internationale à la lutte historique du peuple palestinien".
Le secrétaire général de l'organisation panarabe Ahmed Aboul Gheit a dit espérer que cette résolution fasse naître "un élan permettant d'intensifier les appels pour pousser la partie israélienne à se conformer à cette résolution et à l'ensemble des décisions internationales liées à l'arrêt de la colonisation".
Après l'adoption du texte, Israël a annoncé le rappel de ses ambassadeurs au Sénégal et en Nouvelle-Zélande "pour consultations". L'Etat hébreu n'a pas de relations diplomatiques avec le Venezuela ou la Malaisie.
(24-12-2016 - Assawra)
Israël/Palestine : La résolution de l'ONU sur les colonies israéliennes adoptée
Le
Conseil de sécurité de l'ONU devrait voter vendredi sur un texte
demandant à Israël de cesser toute activité de colonisation (Afp)
Une résolution réclamant l'arrêt de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens a été adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU après la décision des Etats-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto.
Dans un renversement de leur position habituelle sur ce dossier, les Etats-Unis se sont abstenus. Les 14 autres membres du Conseil de sécurité ont eux voté en faveur du texte.
Il s'agit d'"un grand camouflet" pour Israël, a immédiatement réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne. "Il s'agit d'une condamnation internationale unanime de la colonisation et d'un fort soutien à une solution à deux Etats", a-t-il ajouté
Le vote, qui a été accueilli par des applaudissements, avait été réclamé par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela.
Ces quatre pays se sont impliqués après la volte-face du Caire qui avait proposé mercredi soir cette résolution rédigée par les Palestiniens et présentée au nom du groupe arabe à l'ONU. Mais l'Egypte avait demandé jeudi le report du vote initial, après une intervention du président élu américain Donald Trump auprès du président Abdel Fattah al-Sissi.
Ce texte qui exhorte Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est", a déclenché une offensive diplomatique de la part de l'Etat hébreu qui s'est immédiatement tourné vers son allié américain.
Washington a en effet utilisé son droit de veto trente fois pour bloquer des résolutions concernant Israël et les Palestiniens, selon l'organisation Security Council Report.
C'est en 2009, concernant un appel à un cessez-le-feu à Gaza, que les Etats-Unis se sont abstenus pour la dernière fois lors d'un vote au Conseil de sécurité quel qu'en soit le thème.
En 2011, ils avaient opposé leur veto à une résolution similaire au projet égyptien. Mais cinq ans plus tard, la position de l'administration de Barack Obama, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, faisait l'objet de nombreuses spéculations.
Il est finalement apparu clair aux Israéliens qu'à quelques jours de céder le pouvoir à Donald Trump --dont l'une des promesses de campagne est de reconnaître Jérusalem comme "capitale indivisible" d'Israël--, l'équipe Obama n'avait pas l'intention de faire usage de son droit de veto.
"Quand ils ont eu connaissance du fait que (l'administration américaine actuelle) ne mettrait pas son veto à cette résolution, des responsables israéliens ont pris contact avec des membres de l'équipe de transition de M. Trump pour demander l'aide du président élu", a affirmé vendredi à l'AFP un responsable israélien sous couvert d'anonymat.
Donald Trump qui avait très vite plaidé pour un veto américain dans une rare prise de position pour un président élu, a alors appelé le président Sissi, selon un communiqué de la présidence égyptienne.
"Les deux dirigeants se sont mis d'accord sur l'importance de donner à la nouvelle administration américaine (que dirigera M. Trump à partir du 20 janvier) une chance de gérer tous les aspects de la cause palestinienne pour arriver à un accord complet" sur le dossier, d'après ce communiqué.
Le retournement du président égyptien a surpris mais il fait suite à de nombreuses preuves d'admiration pour M. Trump. Cet ancien officier de l'armée avait renversé son prédécesseur islamiste en 2013, un acte condamné par M. Obama.
Un haut responsable israélien a aussi accusé vendredi Barack Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry d'être à l'origine du projet de résolution égyptien.
"L'administration américaine a secrètement concocté avec les Palestiniens une résolution anti-israélienne radicale, derrière le dos d'Israël, qui encouragerait le terrorisme et les boycotts", a-t-il déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat.
"Le texte que nous avons ne se concentre pas exclusivement sur les colonies. Il condamne également la violence et le terrorisme. Il appelle aussi à éviter toute incitation émanant du côté palestinien, donc c'est un texte équilibré", a cependant jugé l'ambassadeur de France auprès des Nations unies, François Delattre.
"L'objectif principal que nous avons ici est de préserver et de réaffirmer une solution à deux Etats" palestinien et israélien qui cohabiteraient dans la paix et la sécurité, a expliqué M. Delattre.
Le projet égyptien considère à ce sujet que la colonisation est "dangereuse pour la viabilité d'une solution à deux Etats".
La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien.
Les Nations unies la considèrent comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Malgré cela, des responsables onusiens ont constaté une augmentation des constructions ces derniers mois et certains responsables israéliens voient l'élection de Donald Trump comme une opportunité d'étendre la colonisation.
(23-12-2016 )
Israël/Palestine : Les colonies israéliennes, plus de 40 ans de controverses
Un des accès à la colonie de Kiryat Arba en Cisjordanie, le 23 septembre 2016 (Afp)
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait voter vendredi sur un texte demandant à Israël de cesser toute activité de colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, un projet contre lequel Israël a déclenché un lobbying intensif.
Voici quelques éléments clés sur les colonies israéliennes:
- Que sont les colonies? -
Les colonies sont des villages, des localités et même des villes israéliennes construites sur des territoires conquis par Israël lors de la guerre des Six Jours, en 1967.
Israël a commencé à établir un réseau de colonies dans toute la Cisjordanie occupée à partir des années 1970 et a continué de l'étendre après les accords d'Oslo de 1995, qui ont divisé ce territoire en zones israéliennes et palestiniennes. Ces dernières étaient destinées à jeter les bases d'un futur Etat palestinien.
Quelque 430.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée, aux côtés de 2,6 millions de Palestiniens. Plus de 200.000 Israéliens vivent aussi à Jérusalem-Est annexée, aux côtés d'au moins 300.000 Palestiniens, qui veulent en faire la capitale de leur futur Etat.
Israël a également saisi une partie des hauteurs du Golan aux dépens de la Syrie ainsi que la bande de Gaza au détriment de d'Egypte et a établi des colonies dans ces deux zones, avant d'évacuer celles de Gaza en 2005.
- Quel est leur statut juridique? -
Les Nations unies et la majeure partie de la communauté internationale considèrent comme illégales les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qu'Israël a annexée en 1980.
De son côté, Israël distingue juridiquement les colonies qu'il a approuvées et celles qui n'ont pas eu le feu vert du gouvernement, qualifiées d'avant-postes ou de colonies sauvages.
- Qui sont les colons? -
De nombreux colons israéliens se sont installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est à la recherche de logements abordables. Le gouvernement les encourage à s'installer dans des villes comme Ariel, Maale Adoumim ou les colonies ultra-orthodoxes de Beitar Ilit et Modiin Ilit.
Pour beaucoup de juifs nationalistes religieux, vivre dans les terres bibliques de Judée et de Samarie (nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie) est l'accomplissement d'une promesse divine. Des centaines d'entre eux vivent près du Caveau des Patriarches à Hébron, un site sacré pour les juifs et les musulmans et un point de focalisation de la violence entre Israéliens et Palestiniens.
- Comment les Palestiniens voient-ils les colonies? -
Les Palestiniens considèrent les colonies israéliennes comme un crime de guerre et un obstacle majeur à la paix. Ils veulent que les Israéliens se retirent de toutes les terres qu'ils ont occupées pendant la guerre de 1967 et qu'ils démantèlent toutes les colonies juives, bien qu'ils aient accepté le principe de petits échanges territoriaux égaux en taille et en valeur.
De son côté, l'Etat hébreu exclut un retour complet aux frontières d'avant 1967 mais se dit prêt à se retirer de certaines parties de la Cisjordanie tout en annexant ses plus grands blocs de colonies qui abritent la majorité des colons du territoire.
(23-12-2016 )
Israël/Palestine : Comment Tsaha voit la sécurité d'Israël ? (Jean Guisnel)
C'est peu dire qu'Israël observe la situation au Moyen-Orient comme le
lait sur le feu. Le chaos est à ses portes, avec la Syrie à feu et à
sang, l'Irak sens dessus-dessous, sans oublier l'alliance stratégique
qui s'est nouée entre le Hezbollah, l'Iran et la Russie sur fond de
guerre bien réelle entre sunnites et chiites. Sans oublier ni la menace
terroriste ni la crise récurrente avec l'Autorité palestinienne autour
des territoires occupés. Sans non plus laisser de côté le conflit larvé
avec le Hamas à Gaza, suspendu à une éventuelle reprise des tirs de
roquettes et du creusement de tunnels. Bref, la situation stratégique
demeure toujours aussi tendue, alors que l'armée israélienne se prépare à
une « troisième guerre du Liban » qu'elle estime inéluctable, après
celles de 1982 et de 2006. À Tel-Aviv, le général aviateur Amikam
Norkin, qui prendra dans quelques mois ses nouvelles fonctions de chef
d'état-major de l'armée de l'air, se trouve pour l'heure à la tête du
service de planification de l'état-major israélien des armées, chargé de
l'anticipation stratégique et de la préparation des forces. C'est un
homme-clé qui s'exprime peu, que nous avons pu rencontrer sur place dans
le cadre d'un voyage organisé par l'association EIPA (European
Israelian Press Association).
Aux yeux de cet officier à l'expression contenue, qui nous reçoit au ministère de la Défense à Tel-Aviv, les défis d'Israël se résument à un impératif, presque un slogan : « conserver notre liberté d'action ». Il ne doute pas que son pays se trouve aux avant-postes : « Nous sommes sur la ligne de front. Israël fait directement face aux défis sécuritaires menaçant le monde occidental ». De fait, la situation a changé du tout au tout chez les principaux voisins arabes de l'État hébreu : la Syrie, l'Irak et, dans une moindre mesure, le Liban, ne sont plus les mêmes qu'il y a cinq ans. En Syrie, Israël « traite » les rebelles en les attaquant directement quand Tsahal estime que la sécurité israélienne est en jeu. Ce fut le cas à deux reprises le mois dernier, lorsque Tsahal a riposté à des attaques de Daech dans le Golan. Nouvelles frappes le lendemain dans les environs de Damas, dont les conditions ne sont pas établies clairement. Pourquoi les forces russes n'ont-elles pas réagi, même pas verbalement ? Existe-t-il un accord secret sur ce point, laissant le champ libre aux Israéliens ? Question à ce stade sans réponse… S'agissant de la Syrie, Amikam Norkin appelle de ses vœux la naissance d'une confédération dans le cadre des actuelles frontières, composée d'entités homogènes kurde, sunnite (autour d'Alep et de Damas), alaouite sur la côte, complétées par une zone tampon au sud, sur la frontière israélienne. Le général prend toutefois soin de préciser qu'il s'agit là « de ce que nous pensons à l'intérieur de l'armée israélienne. Ce n'est pas une position du gouvernement. »
Dans un document de présentation de la stratégie militaire d'Israël, publié pour la première fois en juillet 2016, l'état-major ne prône pas une politique de défense, mais bien d'attaque immédiate en cas de menace : « L'hypothèse de base, c'est que l'ennemi ne peut être vaincu par la défense. Une force offensive est donc nécessaire pour atteindre des objectifs militaires définis. » Gabi Siboni, chercheur à l'INSS, voit dans cette affirmation « une approche complètement différente : en réponse aux provocations, les forces armées attaqueront l'ennemi en faisant appel à leurs capacités intégrées, immédiatement et simultanément. La manœuvre au sol se voit donner une grande importance dans son rôle remis à jour : pénétrer le territoire ennemi rapidement, pour mettre à mal la survivabilité des capacités de direction de l'adversaire et détruire ses infrastructures militaires. » Classant les menaces par priorité, l'état-major cite tout d'abord l'Iran, puis le Liban et ensuite la Syrie, suivis par les organisations politico-militaires Hezbollah et Hamas et enfin les « groupes terroristes sans affiliation directe avec un État ou une communauté spécifique », dont Daech. Du point de vue de la sécurité d'Israël, « ces organisations se battent pour devenir des États. Cela se traduit par une réduction de la menace d'invasion du territoire israélien, tout en maintenant celle de pénétrations limitées pour des activités terroristes ou de relations publiques ».
Quand il expose les défis purement sécuritaires qu'Israël doit affronter aujourd'hui et dans un avenir proche, Amikam Norkin évoque d'abord les armes létales permettant d'interdire une zone à un belligérant. Appelées en anglais A2AD (Anti-Access and Area Denial), il s'agit typiquement des armes antiaériennes, dont le fameux système russe S300, qui équipe les armées syrienne et iranienne. Ces armes sont difficilement franchissables, même pour une aviation de combat moderne. Deuxième menace : les armes de « destruction massive », surtout bactériologiques et chimiques. Puis vient la course régionale aux armements, mais parmi les pays arabes, l'Égypte et l'Arabie saoudite, les plus gros acheteurs d'armement sont considérés comme des États « coopératifs ». Quatrième entrave à la stratégie israélienne, la défense antimissile balistique qui pourrait – ce qui n'est évidemment pas dit – interdire une frappe de missiles nucléaires. Sur le plan de la tactique militaire, les Israéliens sont gênés par les adversaires qui cherchent à éviter les frappes en se protégeant au milieu de la population civile. Mosquées, hôpitaux, écoles, autant de lieux protégés que d'autres belligérants ne prennent pas en considération, alors qu'Israël dit le faire. Viennent ensuite, en sixième position donc, les groupes qualifiés d'« acteurs non étatiques violents », ou VNSA, qui peuvent aussi bien regrouper le Hezbollah et le Hamas que les groupes djihadistes ou assimilés. En queue de peloton on trouve, dans la vision militaire israélienne, la sécurité des frontières, puis la sécurité intérieure, ensuite les “loups solitaires” pratiquant un terrorisme sans affiliation précise, et encore la cybersécurité. Pour finir sur un point que le général Amikam Norkin considère comme particulièrement sensible : ce qu'il perçoit comme des atteintes à la « légitimité » d'Israël. Parmi celles-ci le mouvement de boycott des productions israéliennes dans les territoires occupés serait le plus inquiétant symbole. Une vision de la sécurité au sens le plus large, donc…
(23-12-2016 - Jean Guisnel)
Aux yeux de cet officier à l'expression contenue, qui nous reçoit au ministère de la Défense à Tel-Aviv, les défis d'Israël se résument à un impératif, presque un slogan : « conserver notre liberté d'action ». Il ne doute pas que son pays se trouve aux avant-postes : « Nous sommes sur la ligne de front. Israël fait directement face aux défis sécuritaires menaçant le monde occidental ». De fait, la situation a changé du tout au tout chez les principaux voisins arabes de l'État hébreu : la Syrie, l'Irak et, dans une moindre mesure, le Liban, ne sont plus les mêmes qu'il y a cinq ans. En Syrie, Israël « traite » les rebelles en les attaquant directement quand Tsahal estime que la sécurité israélienne est en jeu. Ce fut le cas à deux reprises le mois dernier, lorsque Tsahal a riposté à des attaques de Daech dans le Golan. Nouvelles frappes le lendemain dans les environs de Damas, dont les conditions ne sont pas établies clairement. Pourquoi les forces russes n'ont-elles pas réagi, même pas verbalement ? Existe-t-il un accord secret sur ce point, laissant le champ libre aux Israéliens ? Question à ce stade sans réponse… S'agissant de la Syrie, Amikam Norkin appelle de ses vœux la naissance d'une confédération dans le cadre des actuelles frontières, composée d'entités homogènes kurde, sunnite (autour d'Alep et de Damas), alaouite sur la côte, complétées par une zone tampon au sud, sur la frontière israélienne. Le général prend toutefois soin de préciser qu'il s'agit là « de ce que nous pensons à l'intérieur de l'armée israélienne. Ce n'est pas une position du gouvernement. »
Dans un document de présentation de la stratégie militaire d'Israël, publié pour la première fois en juillet 2016, l'état-major ne prône pas une politique de défense, mais bien d'attaque immédiate en cas de menace : « L'hypothèse de base, c'est que l'ennemi ne peut être vaincu par la défense. Une force offensive est donc nécessaire pour atteindre des objectifs militaires définis. » Gabi Siboni, chercheur à l'INSS, voit dans cette affirmation « une approche complètement différente : en réponse aux provocations, les forces armées attaqueront l'ennemi en faisant appel à leurs capacités intégrées, immédiatement et simultanément. La manœuvre au sol se voit donner une grande importance dans son rôle remis à jour : pénétrer le territoire ennemi rapidement, pour mettre à mal la survivabilité des capacités de direction de l'adversaire et détruire ses infrastructures militaires. » Classant les menaces par priorité, l'état-major cite tout d'abord l'Iran, puis le Liban et ensuite la Syrie, suivis par les organisations politico-militaires Hezbollah et Hamas et enfin les « groupes terroristes sans affiliation directe avec un État ou une communauté spécifique », dont Daech. Du point de vue de la sécurité d'Israël, « ces organisations se battent pour devenir des États. Cela se traduit par une réduction de la menace d'invasion du territoire israélien, tout en maintenant celle de pénétrations limitées pour des activités terroristes ou de relations publiques ».
Quand il expose les défis purement sécuritaires qu'Israël doit affronter aujourd'hui et dans un avenir proche, Amikam Norkin évoque d'abord les armes létales permettant d'interdire une zone à un belligérant. Appelées en anglais A2AD (Anti-Access and Area Denial), il s'agit typiquement des armes antiaériennes, dont le fameux système russe S300, qui équipe les armées syrienne et iranienne. Ces armes sont difficilement franchissables, même pour une aviation de combat moderne. Deuxième menace : les armes de « destruction massive », surtout bactériologiques et chimiques. Puis vient la course régionale aux armements, mais parmi les pays arabes, l'Égypte et l'Arabie saoudite, les plus gros acheteurs d'armement sont considérés comme des États « coopératifs ». Quatrième entrave à la stratégie israélienne, la défense antimissile balistique qui pourrait – ce qui n'est évidemment pas dit – interdire une frappe de missiles nucléaires. Sur le plan de la tactique militaire, les Israéliens sont gênés par les adversaires qui cherchent à éviter les frappes en se protégeant au milieu de la population civile. Mosquées, hôpitaux, écoles, autant de lieux protégés que d'autres belligérants ne prennent pas en considération, alors qu'Israël dit le faire. Viennent ensuite, en sixième position donc, les groupes qualifiés d'« acteurs non étatiques violents », ou VNSA, qui peuvent aussi bien regrouper le Hezbollah et le Hamas que les groupes djihadistes ou assimilés. En queue de peloton on trouve, dans la vision militaire israélienne, la sécurité des frontières, puis la sécurité intérieure, ensuite les “loups solitaires” pratiquant un terrorisme sans affiliation précise, et encore la cybersécurité. Pour finir sur un point que le général Amikam Norkin considère comme particulièrement sensible : ce qu'il perçoit comme des atteintes à la « légitimité » d'Israël. Parmi celles-ci le mouvement de boycott des productions israéliennes dans les territoires occupés serait le plus inquiétant symbole. Une vision de la sécurité au sens le plus large, donc…
(23-12-2016 - Jean Guisnel)
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