Deux attentats ont fait mercredi au moins 16 morts à Damas et près d’un
siège de l’armée de l’air dans le Sud, après qu’Américains et Russes ont
échoué à fixer la date d’une conférence censée trouver une solution au
conflit.
Pour tenter de sortir de l’impasse, Moscou, allié indéfectible du régime
de Bashar al-Assad, a proposé de jouer les bons offices en proposant
d’accueillir une rencontre informelle entre des représentants du pouvoir
et de l’opposition.
A Damas, huit personnes dont deux femmes ont été tuées et plus de 50
blessées par l’explosion d’une bombe sur la place jouxtant la célèbre
gare désaffectée du Hijaz, selon l’agence officielle Sana.
Quelques heures plus tard, au moins huit membres des redoutables
renseignements de l’armée de l’air, dont leur chef local, ont péri dans
un attentat suicide à la voiture piégée à Suweida, un bastion druze
contrôlé par le régime dans le sud du pays, a rapporté l’Observatoire
syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Alors que la guerre civile est entrée dans son 31e mois et fait plus de 120.000 morts, chaque camp revendique des victoires.
Selon l’OSDH, les rebelles et les jihadistes se sont emparés d’une
grande partie d’un arsenal de l’armée dans la province centrale de Homs,
ce qu’a démenti un haut responsable de la sécurité syrienne.
"Les combattants du Front al-Nosra et l’État islamique en Irak et au
Levant (EIIL) ainsi que des rebelles du bataillon al-Khadra et de celui
des commandos de Baba Amr ont pris des bâtiments faisant partie de
l’armurerie près de Mahin", a affirmé l’OSDH.
"Ils se sont emparés d’une large quantité d’armes", dans ce complexe qui compte 30 bâtiments.
Mais le responsable syrien a démenti à l’AFP la prise du dépôt. "La
bataille se poursuit et les terroristes n’ont pas réussi à s’emparer des
armes. Ils ont un nombre important de pertes dans leurs rangs".
Dans le nord du pays, à l’est de la ville d’Alep, les jihadistes de
l’EIIL ont pris le contrôle d’une importante centrale électrique, selon
l’OSDH.
Pour leur part, les forces du régime ont capturé la grande majorité de
la ville à majorité kurde de Tal-Aran, position stratégique entre Alep
et Sfira, selon l’OSDH.
Toujours dans le nord, les jihadistes de l’EIIL ont commis des exactions
à Raqa, seule capitale provinciale échappant totalement au régime : ils
ont décapité la "statue de la liberté" représentée par un paysan et sa
femme en habit traditionnel et planté son drapeau.
Ils ont en outre abattu dans la rue un médecin, l’accusant dans un
communiqué "d’avoir pris des photos de jihadistes afin de les envoyer
aux renseignements turcs pour lesquels il travaillait et d’être impliqué
dans un trafic d’organes".
Alors que les violences ne connaissent aucun répit,l’émissaire
international Lakhdar Brahimi et représentants russes et américains
réunis une nouvelle fois à Genève mardi n’ont pas réussi à fixer une
date pour une conférence destinée à trouver une issue politique au
conflit.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a dit
que l’offre de son pays "de contacts informels à Moscou dans le cadre de
la préparation de Genève-2 serait importante pour créer une atmosphère
favorable, de façon à ce que les uns et les autres puissent discuter des
problèmes existants".
Des groupes de l’opposition ont déjà indiqué qu’ils viendraient à Moscou, a souligné M. Bogdanov, sans dire lesquels.
La Coalition de l’opposition, qui réclame le départ de Assad, a accusé son régime de refuser toute solution politique.
Le président syrien, qui se dit déterminer à en finir avec les rebelles
qu’il qualifie de "terroristes", a comparé la guerre dans son pays à
celle qui a dévasté l’Algérie dans les années 1990.
"Les positions du peuple algérien en faveur de la Syrie ne sont pas
surprenantes car ce peuple a connu une épreuve presque similaire à celle
du peuple syrien, qui fait face aujourd’hui au terrorisme", a indiqué
Assad, cité par les médias officiels.
La guerre en Syrie a été déclenchée par la répression d’un mouvement de contestation contre le régime en mars 2011.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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