Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui s’efforce d’empêcher un
échec des négociations de paix israélo-palestiniennes, est arrivé jeudi à
Amman où il doit à nouveau rencontrer le président palestinien Mahmud
Abbas.
Aussitôt après son arrivée, M. Kerry s’est rendu au palais pour
s’entretenir avec le roi de Jordanie Abdallah II, un des protagonistes
du processus de paix, avant de voir M. Abbas.
Il doit aussi rencontrer le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh puis tenir une conférence de presse.
Le secrétaire d’Etat avait rencontré M. Abbas la veille à Bethléem, en
Cisjordanie. Il avait aussi vu à deux reprises le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu, dans une tentative de régler la crise dans
les négociations de paix.
D’ailleurs, il a l’intention de revenir vendredi à Jérusalem pour de
nouvelles discussions, selon des sources officielles américaines.
Les négociations de paix, qui ont repris fin juillet après quasiment
trois ans d’interruption en raison de profonds désaccords, se déroulent
dans une atmosphère de crise et, malgré une vingtaine de rencontres,
courent à l’échec à moins d’une intervention décisive du médiateur
américain, selon des sources palestiniennes et les médias israéliens.
Les deux camps divergent toujours sur la base sur laquelle ces
pourparlers doivent se dérouler, sur la colonisation juive des
territoires palestiniens et sur le partage des territoires.
Mercredi, M. Kerry a tenté de minimiser la tension provoquée par la
relance de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et à
Jérusalem-Est annexée.
"Comme dans n’importe quelle négociation, il y aura des hauts et des
bas", a-t-il dit, en réitérant la position de son pays qui considère
comme "illégitimes" les colonies.
De hauts responsables israéliens avaient affirmé que les dirigeants
palestiniens et les Etats-Unis auraient consenti tacitement à une
relance de la colonisation, qui constituerait une contrepartie à la
libération de prisonniers palestiniens. Ce que Washington et l’Autorité
palestinienne ont démenti.
Au lendemain de l’annonce par un responsable palestinien de la
suspension des discussions face à "une offensive de colonisation sans
précédent", Netanyahu a accusé mercredi les Palestiniens de "créer
des crises artificielles".
"Nous respectons scrupuleusement les termes de l’accord et l’entente à
partir de laquelle nous avons lancé les négociations", a-t-il assuré. Il
faisait référence à l’acceptation par Israël de l’exigence
palestinienne de libérer par étapes 104 prisonniers, alors que celle
d’un gel de la colonisation avait été rejetée.
M. Kerry a appelé les deux parties à faire preuve de "bonne foi", disant
qu’il restait six mois sur le calendrier fixé pour parvenir à un
accord.
Les Palestiniens réclament que les discussions se tiennent sur la base
des lignes antérieures au début de l’occupation israélienne en 1967,
avec des échanges de territoires équivalents. Mais Israël veut que le
tracé de la barrière de séparation en Cisjordanie, qui isole 9,4% du
territoire palestinien, serve de base aux discussions, selon les médias
israéliens.
En outre, Israël exige de maintenir une présence militaire dans la vallée du Jourdain, ce que refusent les Palestiniens.
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