A l’occasion de la 18ème commémoration du martyre de Fathi Shiqaqi,
fondateur et premier secrétaire général du mouvement du Jihad islamique
en Palestine, la branche militaire du mouvement a publié, pour la
première fois, des lettres qu’il avait écrites de son exil et adressées
aux combattants du mouvement. Bien que le mouvement n’ait pas organisé
cette année un rassemblement central à Gaza, la commémoration fut un
moment riche et intense, étant donné la période charnière et complexe
vécue par les peuples arabes de la région, et notamment le peuple
palestinien, qui rappelle, par de nombreux points, la période vécue et
analysée par le dirigeant martyr Fathi Shiqaqi : celle de la guerre
américaine « du Golfe » et les accords d’Oslo qui suivirent. Articles,
rapports et souvenirs surgis du passé ont été publiés pour l’occasion,
rendant hommage à cette personnalité historique du mouvement national
palestinien, qui a fondé un mouvement révolutionnaire original, qui
s’est développé et étendu jusqu’à devenir l’une des principales forces
politiques et militaires sur la scène palestinienne.
Le dirigeant martyr Fathi Shiqaqi est né dans le camp de réfugiés à
Rafah dans la bande de Gaza, en 1951. Sa famille fut expulsée par les
sionistes du village de Zar’ouna, près de Yafa, en 1948. Comme la
majorité des réfugiés palestiniens, il accomplit sa scolarité à l’école
fondée par l’UNRWA. Très tôt, il se distingue parmi ses frères et sœurs
par sa soif d’instruction. Il lit beaucoup et leur modeste maison est
transformée en cercle d’étude et de débats. Cette soif d’instruction
l’accompagnera tout au long de sa vie, comme en témoignent de nombreuses
personnes qui l’ont connu et accompagné à un moment ou un autre de sa
courte vie.
A l’instar de la majorité des Palestiniens, il s’enthousiasme pour le
dirigeant arabe Jamal Abdel Nasser jusqu’à la défaite cuisante des
armées arabes en juin 1967, qui va se concrétiser par l’occupation
sioniste de tout le territoire palestinien, ainsi que de terres arabes.
Cette défaite arabe qui a des conséquences importantes sur le mouvement
national palestinien et arabe, déclenchera un tournant radical dans la
réflexion et l’engagement de Fathi Shiqaqi, qui se tourne alors vers le
mouvement islamique.
Il assiste aux cours dispensés par le « Complexe islamique » dans la
bande de Gaza, dirigé par sheikh Ahmad Yassine, ce qui fait dire à de
nombreux historiens que le futur fondateur du mouvement du Jihad
islamique fut d’abord membre des Frères Musulmans et de sa branche
palestinienne.
Dès qu’il achève ses études secondaires, il se dirige vers
l’université de Bir-Zeit en Cisjordanie, où il obtient un diplôme de
mathématiques, matière qu’il enseignera à l’école Nizamiya et l’école
al-aytam (orphelins) dans la ville d’al-Quds. Mais il reprend ses
études, passe de nouveau le bac pour pouvoir étudier la médecine à
l’université al-Zaqaziq au Caire. Les divers témoignages et écrits
affirment que c’est la période égyptienne de sa vie (1974 – 1981) qui
lui a permis d’élaborer une ligne politique originale qui rompt avec ce
qui avait cours à cette époque : un mouvement national palestinien
éloigné de l’islam, et un islam politique éloigné de la Palestine. Le
dirigeant Fathi Shiqaqi va réussir, grâce à ses nombreuses lectures,
discussions et débats avec les jeunes étudiants palestiniens, égyptiens
et autres arabes présents au Caire, à concevoir un mouvement
révolutionnaire qui prend appui sur trois bases : l’islam, la Palestine
et le jihad (la lutte). Pour le futur fondateur du mouvement du Jihad
islamique, la Palestine est le cœur de la nation arabo-islamique et son
occupation par le mouvement sioniste va au-delà d’une simple occupation
de territoire : il s’agit d’une guerre menée par l’occident impérialiste
contre la nation et les valeurs libératrices de l’islam, une guerre
contre l’unité et l’indépendance de la nation et son développement, une
guerre qui consolide le démembrement de la nation opérée au début du
XXème siècle. Sa critique du mouvement national palestinien, qui s’est
éloigné des valeurs de l’islam, vise sa disposition à accepter les
« solutions médianes », n’ayant pas situé la question palestinienne dans
sa dimension civilisationnelle, et sa critique du mouvement islamique
vise sa négligence de la Palestine, qui ne serait qu’un terrain parmi
d’autres, puisque celui-ci s’était fixé pour objectif de
« ré-islamiser » les sociétés. Cependant, pour Fathi Shiqaqi, c’est vers
la Palestine, centre à la fois spirituel et géostratégique de la
nation, que le coup a été porté par les forces impérialo-sionistes, et
c’est de la Palestine que la nation pourra se libérer et renaître à
nouveau. Cette centralité de la Palestine que le mouvement du Jihad
islamique en Palestine continue à proclamer, depuis sa fondation, a
largement contribué à maintenir vivant le projet de libération de la
Palestine, au moment et après les accords d’Oslo. En effet, ces accords
comme toutes les tentatives de « règlement » du conflit arabo-sioniste
qui les ont précédés et suivis, ne sont que des moyens d’enterrer la
vraie cause du conflit et proposer des « solutions » négociées qui
maintiennent la domination étrangère et l’éclatement de la nation.
En 1979, dr. Fathi Shiqaqi est arrêté par les services sécuritaires
égyptiens suite à la publication d’un pamphlet sur la révolution
iranienne « Khomeyni, la solution islamique et l’alternative », jugé
subversif, mais qui rompt en tout cas avec la pensée traditionnelle des
mouvements islamistes, qui n’avaient ni analysé ni accordé de
l’importance à l’impérialisme, ses alliés et pions régionaux. Libéré
puis arrêté de nouveau en juillet 1979, pendant 4 mois, à cause de son
activité politique, il rentre au pays le 1/11/1981, alors qu’il était
recherché par les services sécuritaires égyptiens. Les bases
idéologiques du mouvement étant posées, le retour en Palestine va
permettre au mouvement de développer sa ligne politique avant de se
lancer dans l’action militaire, qui se précise à partir de 1984, jusqu’à
la première intifada. Exercant la médecine dans la ville d’al-Quds, Dr.
Fathi Shiqaqi se lance dans l’action en Cisjordanie où les
manifestations et révoltes contre l’occupation s’intensifient.
Avant la première Intifada, dr. Shiqaqi est arrêté par l’occupant en
1983 et détenu dans la prison de Gaza pendant onze mois, puis de nouveau
arrêté en 1986 où il fut condamné à 4 ans de prison pour ses « liens
avec des activités militaires, la mobilisation contre l’occupation et le
transport d’armes vers Gaza ».
Bien que les cellules combattantes commencent à se former dès le
début des années 80, la campagne d’arrestations des militants du
mouvement en 1983 ne permet pas aux forces sionistes de les repérer.
Cependant, la date choisie pour proclamer la naissance du mouvement fut
celle de la bataille de Shuja’iyya dans la bande de Gaza, le 6 octobre
1987, lorsqu’une poignée de combattants s’engagent dans une bataille
avec l’occupant et tombent martyrs. Le communiqué signé « mouvement du
Jihad islamique en Palestine » appelle à refuser les compromissions et
affirme le caractère islamique de la lutte pour la libération. Les
manifestations qui suivirent le martyre des combattants, à Gaza puis
ailleurs en Palestine, élevèrent le degré de mobilisation du peuple
palestinien, puisqu’elles se sont poursuivies contre la profanation de
la mosquée al-Aqsa le 11 octobre de la même année. Deux mois plus tard,
éclatait la première Intifada.
Après le déclenchement de l’Intifada, dr. Shiqaqi est expulsé le 1er
août 1988 vers le Liban. Il parcourt alors les diverses capitales
arabes, rassemblant les forces et les personnalités politiques autour de
la Palestine, avant qu’il ne soit assassiné par le Mossad, à Malte le
26 octobre 1995, alors qu’il revenait de Lybie, où il avait rencontré
son président pour régler la situation et le sort des réfugiés
palestiniens, devenus les cibles du régime. Malte ne devait être qu’une
escale vers Damas, où il s’était installé.
Bien que tout dirigeant révolutionnaire luttant pour la libération de
son pays soit une cible permanente de l’occupation, le lâche assassinat
du martyr Shiqaqi par le Mossad intervint après les opérations
militaires menées par le mouvement du Jihad islamique en Palestine,
après les accords d’Oslo, et notamment l’opération de Beit Lid en 1995,
où des dizaines de soldats sionistes furent tués. L’institution sioniste
pensait qu’en assassinant le dirigeant, le mouvement s’évanouirait.
C’était sans compter sur les solides bases instaurées par le dirigeant
et l’équipe dirigeante du mouvement, bases spirituelles, idéologiques,
morales et politiques.
Un dirigeant proche de son peuple et des combattants
Les lettres adressées par le fondateur et premier secrétaire général
du mouvement, alors en exil, aux combattants qui livraient bataille
contre l’occupant, témoignent de l’intérêt primordial qu’il accordait à
la lutte sur le terrain. Il y parle d’espoir, mais surtout de patience,
d’endurance, de foi, au moment où ceux qui poursuivent la lutte sont
isolés dans le monde. Il évoque son désir d’être au milieu de ses frères
de combat, dans le pays, et partager leurs douleurs et leurs
souffrances, mais il y explique aussi que le mouvement a acquis une
capacité de comprendre et d’affronter la situation qui prévaut dans la
région et le monde, affirmant que la voie de la lutte est la seule
capable de libérer la Palestine : « nous ne déposerons pas les armes,
jusqu’à la rencontre avec Dieu ou la prière dans la mosquée al-Aqsa,
victorieux, sous la bannière de l’islam ». Il y parle des Etats-Unis qui
cherchent à dessiner le monde à leur guise, ce qui nécessite une
conscience encore plus développée, une unité dans la lutte, une foi
inébranlable car au fond, ils sont « plus faibles que l’on s’imagine et
nous sommes plus forts que nous l’imaginons ». Bien que la période reste
difficile et dure, affirme-t-il, nous devons poursuivre la lutte,
refuser de courir après eux, refuser de briser notre âme, pour ne pas
perdre « le monde d’ici-bas et l’au-delà » et « cela nécessite une
préparation spirituelle intense, une culture consciente et résistante,
une volonté solide, pour comprendre ce monde et cette situation, sans
exagération ni sous-estimation…. »
Le cadre dirigeant Tariq Qaadan, dans la province de Jénine, qui fut
maintes fois arrêté par l’occupation confirme cette préparation à la
fois idéologique et politique : « al-Shiqaqi nous a laissé, après son
martyre, une pensée, une analyse consciente de la nature et des
mécanismes de ce conflit, la manière de l’affronter et d’affronter le
défi occidentalo-sioniste à notre nation. Dr. Shiqaqi nous a laissé un
legs moral, un ensemble de valeurs et une pensée créative qui éclairent
notre chemin. C’est ce qui nous procure de l’espoir ». Pour lui, la
lutte déclenchée par sheikh Khodr Adnane, et avant lui, par Atef Alayane
(prisonnière plusieurs fois, qui a mené la grève de la faim au cours de
l’Intifda al-Aqsa), contre la détention administrative et pour la
dignité du peuple palestinien, n’est que l’application du legs de la
pensée du martyr Fathi Shiqaqi.
Dans sa lettre adressée en 1993, soit quelques mois avant le funeste
accord d’Oslo, dr. Shiqaqi souligne que le mouvement du Jihad islamique
n’est pas une organisation de plus sur la scène palestinienne, mais un
mouvement de « renouveau à l’intérieur de la pensée et du mouvement
islamiques et une tentative d’offrir une réponse islamique
méthodologique à la question palestinienne. » Il y affirme que « nous
n’avons pas accompli ce qui était réclamé ni ce que nous avions espéré,
soit à cause de l’accumulation des difficultés et des défis, qui
augmentent jour après jour, soit par défaillance de notre part ». Mais
le fait de n’avoir pas accompli ce que nous espérions, poursuit-il, « ne
nous pousse ni au désespoir ni à faire des compromissions, nous sommes
toujours convaincus de la nécessité de maintenir notre raison d’être
morale car sa perte, que Dieu nous en préserve, signifie la fin du
projet en tant que tel. La force morale, la force de l’âme et la force
de l’idée ont permis à des jeunes démunis, qui n’avaient aucune
couverture matérielle ou politique, à se lancer dans ce projet
grandiose. » S’adressant aux combattants, il leur rappelle les
conditions difficiles de la période vécue et le déséquilibre de forces
en faveur de l’ennemi.
Sheikh Nafez Azzam, membre du bureau politique du mouvement, témoigne
quant à lui de ce que furent les premiers moments de la naissance du
mouvement du Jihad islamique et du souci de dr. Fathi Shiqaqi de
maintenir l’unité du peuple palestinien : « 33 ans après la formation du
mouvement, nous réalisons combien était clair, à cet instant, le but du
projet conçu par Fathi Shiqaqi et ses amis. A ce moment, la Palestine
était absente de la vision islamique, et les islamistes étaient absents
de la scène la plus importante du conflit israélo-palestinien, la
manière par laquelle les musulmans devaient affronter leurs ennemis
n’était pas comprise ni élaborée. Le martyr Shiqaqi a considéré qu’il
fallait absolument construire un cadre assumant cette compréhension et
mettre en avant l’islam dans cette confrontation ; l’islam devait être
le moteur d’action du peuple palestinien et de la nation, pour affronter
le danger sioniste et recouvrer la Palestine. » Pour le martyr Shiqaqi,
l’islam est la vie : « Actif, se déplaçant d’un lieu à un autre, il fut
un homme exceptionnel », dit Ahmad Moudallal, membre de la direction du
mouvement, « tant au niveau de sa pratique que de sa pensée. Pour lui,
l’islam était conçu en tant que mouvement révolutionnaire et non une
religion statique (célébrée) dans les mosquées et les zawiya. Avec lui,
nous sentions que quelque chose était en mouvement devant nous, et qui
s’appelait l’islam ».
Concernant les obtacles qui se sont mis au travers du projet, sheikh
Nafez Azzam ajoute : « d’abord, l’absence de soutien de la part d’Etats
ou d’institutions, ce fut la confiance en Dieu et la foi profonde qui
ont permis la formation, autour du martyr Shiqaqi, du premier groupe. Et
comme il s’agissait d’un mouvement islamiste issu du peuple
palestinien, appelant au jihad contre le projet sioniste, qui était
soutenu par les Etats-Unis, les défis furent énormes, venant de
l’intérieur et de l’extérieur de la nation. L’absence du soutien
financier, les campagnes de dénigrement et le blocus médiatique et
politique du mouvement furent les premiers obstacles à l’extension du
mouvement…. Malgré notre opposition à la ligne développée par l’OLP, et
notamment après les accords d’Oslo, le martyr Shiqaqi insistait pour que
notre lutte soit dirigée contre le projet sioniste, les autres conflits
avec toute partie palestinienne devant être mis de côté, car il fallait
éviter de brouiller la carte des priorités. Bien que nous ayions
considéré que les accords d’Oslo ont entraîné de graves conséquences sur
notre peuple et sa lutte, Fathi Shiqaqi a évité tout affrontement avec
l’OLP, et le mouvement a fait tout son possible pour éviter d’être
emporté par un conflit secondaire avec toute autre partie
palestinienne. »
Tel fut le dirigeant martyr Fathi Shiqaqi, qui a gardé un contact
étroit avec les combattants présents sur le terrain. Il est resté un
homme de terrain jusqu’à la fin, organisant, supervisant, suivant de
près les opérations militaires contre l’occupant, formant les cadres
dans l’exil, écrivant et participant à diverses rencontres. Soucieux
d’unifier les rangs, il fut un des principaux animateurs des congrès des
partis nationalistes et islamiques. C’est lui qui acheta la première
voiture de fonction et le premier local du mouvement Hamas à Damas, en
Syrie, selon le témoignage de l’ancien représentant du mouvement Hamas
au Liban. Son exil forcé et ses rencontres avec des chefs d’Etats arabes
ou islamiques ou avec des personnalités politiques ou intellectuelles
n’ont modifié ni sa personnalité ni son engagement. C’est d’ailleurs ce
qu’ont décrit plusieurs personnalités palestiniennes, toutes tendances
confondues, en hommage à cet homme exceptionnel que fut Fathi Shiqaqi.
Si certains témoignages ont porté sur la vie simple menée par ce
dirigeant révolutionnaire, qui se déplaçait en taxi collectif ou en
mobylette, à califourchon derrière le conducteur, sans ressentir une
quelconque gêne, d’autres ont décrit sa soif de lecture et son
érudition, lui qui reliait le jour et la nuit au service de la
Palestine, passant de la rédaction d’études et d’articles, dans les
domaines de la pensée et de la politique, à la mobilisation des peuples
arabes autour de la question centrale.
Pour le chercheur écrivain Riad Abu Hashish, « Shiqaqi fut une
personnalité exceptionnelle. Etudiant, enseignant ou médecin, il fut un
être créatif, il fut le dirigeant militaire et le penseur, le littéraire
et le poète, le lecteur et l’analyste, le père, le frère, l’ami, le
voisin et le compagnon… Shiqaqi fut le dirigeant révolutionnaire par la
plume et le fusil, il fut l’école de la révolution et du combat. Dès le
début, il marcha à contre-courant, celui de la défaite et de
l’arriération. Il ramena la Palestine à son environnement arabe et
islamique, il plaça la Palestine au centre du conflit. » Pour Khodr
Habib, également membre de la direction du mouvement, Shiqaqi fut « la
révolution dans le cadre de la relève islamique ».
Si la commémoration du martyr et dirigeant révolutionnaire Fathi
Shiqaqi a autant soulevé d’émotions, cette année, c’est précisément
parce que le retour à ses écrits et analyses permet d’orienter la
boussole, comme il le fit, après la guerre américaine « du Golfe » et
les accords de Madrid et d’Oslo. Aujourd’hui, comme hier, la guerre
américano-sioniste contre la nation vise à enterrer la Palestine comme
le montrent les tentatives impérialistes de « régler les conflits dans
la région » comme ils disent, en négociant au détriment de la Palestine
et du peuple palestinien. Mais l’importance de la pensée du fondateur du
mouvement du Jihad islamique tient également à la discussion sans cesse
renouvelée au sein de la mouvance islamiste : où se situe la
Palestine ? Peut-on réussir l’indépendance sans rompre avec
l’impérialisme et le sionisme ? Comment agir pour l’unité de la nation
et ne pas s’enliser dans les conflits secondaires ? A ces questions, le
révolutionnaire Fathi Shiqaqi et ses compagnons avaient apporté des
réponses, théoriques et pratiques.
(08-11-2013 - Fadwa Nassar)
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