Un membre de la direction palestinienne, Wassel Abou Youssef, appelle
jeudi à la formation d’une "commission d’enquête internationale sur le
meurtre du président Arafat", après la publication d’un rapport médical
confortant la thèse d’un empoisonnement au polonium.
Le porte-parole du Fatah, mouvement du président palestinien Mahmud
Abbas, a par ailleurs annoncé une conférence de presse vendredi matin du
président de la commission d’enquête palestinienne sur la mort du
dirigeant historique palestinien.
"De la même manière qu’une commission d’enquête internationale a été
formée sur le meurtre de (l’ex-Premier ministre libanais) Rafic Hariri,
il doit y avoir une commission internationale pour enquêter sur le
meurtre du président Arafat", a déclaré à l’AFP M. Abu Youssef, membre
du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine
(OLP).
"Les résultats ont montré qu’Arafat avait été empoisonné au polonium,
une substance qui est détenue uniquement par des États et non des
individus, ce qui signifie que le crime a été commis par un État".
polonium De son côté, Ahmad Assaf, le porte-parole du Fatah, a indiqué à
l’AFP qu’il y aurait "demain à 10H00 (08H00) une conférence de presse
de la commission d’enquête palestinienne, dont le président, Tawfiq
Tirawi, parlera du contenu du rapport, à la Muqataa", siège de la
présidence palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie.
Auparavant, le "Comité central du Fatah se réunira à 13H00 (11H00 GMT)
pour discuter du rapport et décider de la marche à suivre", a déclaré à
l’AFP le secrétaire général du Conseil révolutionnaire du Fatah, Amine
Maqbul.
Les causes de la mort d’Arafat le 11 novembre 2004 dans un hôpital
militaire français n’ont pas été élucidées, et nombre de Palestiniens
soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l’avoir empoisonné.
"Les résultats soutiennent modérément l’hypothèse que la mort a été la
conséquence d’un empoisonnement au polonium-210", concluent les 10
médecins et praticiens, pour la plupart de l’Institut de radio-physique
de Lausanne.
"Nous avons mesuré des activités de polonium-210 dans les os et les
tissus qui étaient jusqu’à 20 fois supérieures aux références de la
littérature" médicale, selon le rapport daté du 5 novembre, diffusé
mercredi par la chaîne qatarie Al-Jazeera.
"Le fait qu’elles ne soient pas homogènes est compatible avec une
absorption de polonium-210 survenue lors de l’apparition des premiers
symptômes (octobre 2004)", remarquent-ils, évoquant le cas d’Alexandre
Litvinenko, un ancien membre des services secrets russes réfugié à
Londres, assassiné en 2006 avec cette substance.
Une soixantaine de prélèvements ont été effectués le 27 novembre 2012
dans la tombe de Yasser Arafat à Ramallah, puis répartis pour analyse
entre les trois équipes d’enquêteurs, suisse, française et russe.
Le président de la commission d’enquête palestinienne avait alors
annoncé que si les prélèvements confirmaient la thèse de
l’empoisonnement, les dirigeants palestiniens saisiraient la Cour pénale
internationale (CPI).
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