Militants de la société civile et membres de l'opposition au Maroc ont
exigé une enquête à propos de l'acquisition de terrains de l'Etat à des
prix dérisoires par des responsables dont des conseillers du roi et des
ministres.
Selon le site indépendant d'information Lakome2, ces acquisitions
portent sur des terrains d'une superficie de 3.000 à 5.000 m² vendus à
de hauts responsables à des prix très bas.
Lakome2 et le site indépendant Hespress ont publié samedi des documents
impliquant notamment Abdelouafi Laftit, gouverneur de la préfecture de
Rabat, qui aurait acheté un terrain dans la capitale à 350 dirhams
marocains (32 euros) le m², alors que la valeur du m² s'élève
normalement à 25.000 dirhams (2.300 euros) et 30.000 dirhams (2.780
euros) dans des quartiers huppés de Rabat.
Les ministres de l'Intérieur et des Finances avaient réagi dimanche à
ces informations affirmant dans un communiqué que "ce terrain faisait
partie d'un lotissement résidentiel destiné aux fonctionnaires et
serviteurs de l'Etat".
Ils ont dénoncé "une campagne tendancieuse" dirigée par "un parti
politique et des médias qui lui sont favorables", en allusion au parti
islamiste Justice et développement(PJD) du chef du gouvernement
Abdelilah Benkirane.
Ce dernier dirige une coalition gouvernementale et les deux ministres sont indépendants.
Mais le site Hespress a publié lundi soir des documents révélant que ces
deux ministres avaient eux aussi acquis des terrains de 4.630 m² et
3.181 m² à 350 dirhams (32 euros) et 370 dirhams (34 euros)
respectivement. Selon le site Lakome2, Fouad Ali El Himma et Mohamed
Moâtassim, deux conseillers du roi Mohammed VI, ont également acquis des
terrains à des prix dérisoires.
L'affaire a suscité de vives critiques parmi les militants de la société
civile qui ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux dénonçant une
affaire qui divise les Marocains en "serviteurs et ennemis de l'Etat".
"Nous aussi nous sommes des serviteurs de l'Etat et nous voulons un
terrain pour 350 dirhams comme le gouverneur de la capitale", écrit un
militant, un autre dénonçant "les destructeurs" de l'Etat.
Sur sa page Facebook, le député socialiste Hassan Tarek (opposition) a
pour sa part qualifié le communiqué des deux ministres de "scandale
encore plus gros que celui des terrains".
Mohamed el-Meskaoui, secrétaire général du Comité national pour la
protection des deniers publics, a lui dénoncé une "excuse plus grave
qu'une faute" et le député Adil Benhamza du Parti Istiqlal (opposition) a
exigé "des éclaircissements urgents du ministre de l'Economie et des
Finances".
De son côté,le Premier ministre Benkirane a sommé le PJD de ne pas
répondre au communiqué des deux ministres qui impliquent le parti d'une
manière indirecte.
(25-07-2016)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire