Les forces de sécurité face aux manifestants à Bagdad, le 11 février 2017
Les forces de sécurité irakiennes ont fait usage de gaz lacrymogène et
de balles en caoutchouc samedi pour disperser des manifestants qui
tentaient de se diriger vers la Zone verte, secteur fortifié dans le
centre de Bagdad, faisant plusieurs blessés, a indiqué la police.
Des milliers de manifestants, essentiellement des partisans du chef
chiite Moqtada Sadr, s'étaient rassemblés au coeur de la capitale
irakienne pour réclamer des réformes électorales avant un scrutin
provincial prévu en septembre.
La manifestation avait débuté pacifiquement et plusieurs orateurs se sont exprimés devant une foule nombreuse place Tahrir.
Les forces de sécurité irakiennes ont fait usage de gaz lacrymogène et
de balles en caoutchouc samedi pour disperser des manifestants qui
tentaient de se diriger vers la Zone verte, secteur fortifié dans le
centre de Bagdad, faisant plusieurs blessés, a indiqué la police.
Des milliers de manifestants, essentiellement des partisans du chef
chiite Moqtada Sadr, s'étaient rassemblés au coeur de la capitale
irakienne pour réclamer des réformes électorales avant un scrutin
provincial prévu en septembre.
La manifestation avait débuté pacifiquement et plusieurs orateurs se sont exprimés devant une foule nombreuse place Tahrir.
Mais des manifestants ont par la suite tenté par la force de franchir un
cordon policier sécurisant la voie principale conduisant à la Zone
verte.
"Les manifestants ont tenté de traverser le pont Joumhouriya, les forces
de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes pour les stopper mais
ils ont insisté", a expliqué un responsable de la police.
Un autre responsable de la police a fait état de 11 blessés parmi les
manifestants, touchés par des balles en caoutchouc ou des grenades
lacrymogènes. Des dizaines de cas de suffocation ont également été
soignés.
Des correspondants de l'AFP ont vu plusieurs blessés parmi la foule de
manifestants et des images de la télévision ont montré au moins deux
personnes qui semblaient grièvement blessées à la tête.
Les manifestants avaient reçu le feu vert de Moqtada Sadr pour une escalade de leur mouvement de contestation.
"Si vous voulez vous approcher des portes de la Zone verte pour affirmer
vos revendications et les faire résonner auprès de ceux de l'autre côté
de la clôture (...) vous pouvez", a dit le dignitaire chiite dans un
communiqué.
Il a encouragé les manifestants à y rester jusqu'au coucher du soleil,
mais les a prévenus de ne pas essayer de forcer leur entrée dans la zone
fortifiée.
L'an dernier, les partisans de Sadr avaient envahi à deux reprises la
Zone verte, qui abrite la commission électorale ainsi que l'essentiel
des institutions clés de l'Etat.
Samedi, ils ont été confrontés à une forte résistance des forces de
sécurité et n'ont pu traverser le Tigre, qui court entre la place Tahrir
et la Zone verte.
Moqtada Sadr, descendant d'une influente famille religieuse, s'est
réinventé comme un champion des réformes en Irak après être devenu
populaire en se rebellant par les armes contre les Américains à la suite
de l'invasion de l'Irak en 2003. Il a appelé le Premier ministre Haider
al-Abadi à répondre aux revendications de la contestation.
"Je l'exhorte à introduire les réformes dans l'immédiat, écouter la voix
du peuple et se débarrasser des corrompus", ajoute-t-il dans le
communiqué.
Un groupe moins nombreux de manifestants s'était rassemblé mercredi près
de la Zone verte et plusieurs centaines de personnes ont manifesté
vendredi dans plusieurs villes du sud de l'Irak.
Les protestataires, qui appellent depuis des mois à de profondes
réformes politiques, estiment notamment que la loi électorale en vigueur
sert les intérêts des grands partis qu'ils accusent de corruption et de
népotisme et jugent que la commission n'est pas indépendante.
Le gouvernement de Haider al-Abadi a fixé les prochaines élections
provinciales à septembre, date à laquelle le mandat de la commission
électorale expire.
Les précédentes élections provinciales avaient eu lieu en 2013 et leurs
résultats sont perçus comme un baromètre pour les élections législatives
prévues en principe en 2018.
L'année dernière, les partisans de Moqtada Sadr ont manifesté maintes
fois pour réclamer des réformes politiques, surtout la formation d'un
nouveau gouvernement, et protester contre l'inaction du Parlement.
Les manifestations avaient cessé avec le lancement en octobre de
l'offensive de l'armée pour reprendre la ville de Mossoul aux jihadistes
du groupe Etat islamique (EI).
Mais l'annonce le mois dernier que les provinciales se tiendraient en
septembre a remis la politique à l'ordre du jour et les partisans de
Moqtada Sadr se préparent à reprendre leur campagne de protestations.
(11-02-2017)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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