Le calme est revenu mardi à Jérusalem, mais l'atmosphère reste lourde en raison de l'inflexibilité d'Israël sur la poursuite de la colonisation et des protestations palestiniennes et internationales.
Jérusalem-est, en proie depuis quelques mois à des troubles qui se sont aggravés jusqu'à faire craindre une troisième intifada, a connu sa nuit la plus calme depuis des jours, a indiqué mardi la police israélienne.
Mais les couteaux restent tirés entre responsables israéliens et palestiniens. Et les relations se sont tendues entre Israël et la communauté internationale. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé mardi les Etats-Unis et l'Union européenne de pratiquer le "deux poids, deux mesures".
La Jordanie, membre non-permanent du Conseil de sécurité jouant communément les intermédiaires pour les Palestiniens, a demandé tard lundi que les 15 membres de l'organe onusien se réunissent d'urgence pour discuter des projets de construction israélien à Jérusalem-est, partie palestinienne annexée et occupée de la ville.
Le gouvernement israélien avait annoncé plus tôt dans la journée son intention d'accélérer les plans pour la construction 1.000 logements à Jérusalem-est. Anticipant les critiques, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait défendu "le droit absolu" des Israéliens à construire à Jérusalem comme les Anglais construisent à Londres et les Français à Paris.
Effectivement, les Etats-Unis et l'Union européenne ont vivement réagi, même si les détails manquaient mardi encore sur les programmes de construction que M. Netanyahu voulait voir avancer.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont souligné combien de tels projets compliquaient la recherche d'une solution négociée au conflit israélo-palestinien, qui paraît aujourd'hui très lointaine.
"Nous avons construit à Jérusalem par le passé", a dit M. Netanyahu mardi à Ashdod (ouest), "nous construisons en ce moment même à Jérusalem, et nous continuerons à construire à Jérusalem".
Quand Mahmoud Abbas "incite au meurtre de juifs à Jérusalem, la communauté internationale se tait", a-t-il dit. Il faisait ainsi référence à des déclarations du président palestinien qui appelait à défendre la mosquée Al-Aqsa et qui ont encouragé selon lui un jeune Palestinien à lancer sa voiture sur des passagers du tramway mercredi et à tuer deux personnes, dont un bébé de trois mois.
Mais, a ajouté M. Netanyahu, la communauté internationale "s'indigne quand nous construisons à Jérusalem. Ce deux poids, deux mesures est inacceptable pour moi".
La poursuite de la colonisation est considérée comme une entrave majeure aux efforts de paix. Elle est aussi un facteur important des tensions entre Israéliens et Palestiniens, globalement dressés contre tout ce qui relève de l'occupation.
Mais elle n'est pas le seul. Pour les Palestiniens, c'est toute la "situation de crise à Jérusalem-est occupée" qui doit retenir l'attention du Conseil de sécurité, a indiqué le représentant palestinien auprès de l'ONU, Riyadh Mansour, dans une lettre envoyée avant la demande jordanienne de réunion urgente.
Le statut de l'esplanade des Mosquées en particulier, vénérée par les musulmans et les juifs, est une source primordiale de crispations.
Les musulmans s'alarment de l'intention prêtée au gouvernement israélien d'autoriser les juifs à y prier. Ils s'indignent de ce qu'ils considèrent comme des provocations de la part de juifs autorisés à visiter les lieux. Le Premier ministre israélien s'est encore défendu lundi de vouloir changer les règles sur l'esplanade.
Dans ce contexte, le maire juif de Jérusalem, Nir Barkat, a effectué mardi sur l'esplanade une visite potentiellement délicate. Il s'agissait pour lui de "se rendre compte de la situation et mieux comprendre les problèmes sur le site", selon ses services.
La visite s'est déroulée sans incident, a indiqué la police. Une vidéo postée sur internet laisse cependant entendre les protestations de quelques musulmanes.
La fondation Al-Aqsa, une branche du Mouvement islamique, organisation antisioniste de défense des intérêts musulmans, a dénoncé une "prise d'assaut" de l'esplanade de la part du maire. Elle ne confère "aucune légitimité" pour présenter Al-Aqsa comme relevant de la municipalité israélienne "et n'efface rien au caractère islamique éternel de la mosquée", a réagi la fondation.
(28-10-2014)
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