Connu pour son franc-parler et son rôle de faiseur de rois au Liban, le
vétéran politique Walid Joumblatt fait sensation depuis qu'il a rejoint
Twitter, attaquant Bashar al-Assad ou raillant la vie politique.
Chef féodal et politique de la petite communauté druze au Liban, il est
considéré comme un "caméléon", en raison de ses changements d'alliances
politiques au gré des circonstances.
En trois semaines, il est devenu une star de Twitter, avec 30 000 abonnés enthousiasmés par son langage sans ambages.
Plusieurs politiciens sont déjà adeptes du réseau social mais lui se
distingue par son style direct dans un pays où les dirigeants excellent
dans la langue de bois.
Il n'hésite pas à s'adresser en termes familiers aux chefs du monde, à
l'instar du président français, enjoignant "François" à ne pas oublier
"le mur de la honte en Palestine" à l'occasion du 25e anniversaire de la
chute de Berlin.
A un abonné démoralisé par la situation au Liban, miné par les divisions
liées au conflit en Syrie voisine, il réplique: "Vous ne pouvez pas
abandonner le Liban. Personne n'a le droit de désespérer".
"Le peuple syrien sera libéré de la tyrannie tôt ou tard", affirme-t-il
aussi en référence au régime de Damas engagé depuis près de quatre ans
dans une guerre sanglante contre les rebelles.
Polyglotte, ce sexagénaire dégingandé reconnaissable à sa moustache, sa
tonsure, ses yeux bleus et ses jeans tweete en arabe, français et
anglais.
Il se plaît à poster des photos de son chien "Oscar" ou à répondre à une
question sur son petit-déjeuner favori: "croissant français au beurre".
A quelqu'un qui lui demande son avis sur la croyance druze en la
métempsycose, il plaisante: "Je répondrai par un tweet dès que je me
réincarnerai".
Il n'hésite pas à tancer les dirigeants libanais, à rappeler des faits
de la guerre civile (1975-1990) dont il était l'un des "seigneurs", ou à
se moquer des dirigeants régionaux et internationaux.
A un internaute l'interrogeant sur le prix exigé par la Turquie à
Washington pour rejoindre le combat contre les jihadistes de l'État
islamique (EI), il lâche: "C'est trop me demander. J'essaierai de
visiter la Turquie, le nouveau palais d'Erdogan a 1.000 chambres".
A l'occasion d'une récente visite en Russie, il diffuse par mégarde une
photo de lui aux côtés d'une superbe créature. Tentant de se justifier
pour ne pas s'attirer les foudres de sa femme, il tweete qu'il s'agit
de..."la petite-fille de Lénine". Avant qu'un internaute fasse remarquer
que le père de la Révolution russe n'avait jamais eu d'enfants.
Contacté par l'AFP, il affirme consacrer une heure par jour à Twitter. "J'ai d'autres chats à fouetter", dit-il.
Dans un pays divisé entre deux blocs rivaux, le groupe parlementaire de
M. Joumblatt est influent car capable faire pencher la balance en faveur
de l'un ou de l'autre.
(24-11-2014 - Avec les agences de presse)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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