Un soldat russe patrouille à Palmyre, en Syrie, le 5 mai 2016 (Afp)
Les forces du régime syrien progressaient jeudi dans la ville de Palmyre, célèbre pour ses ruines antiques, mais leur avancée était freinée par les nombreuses mines disséminées par les jihadistes.
Soutenues par des troupes au sol et des bombardements aériens russes, les forces gouvernementales tentaient depuis plusieurs semaines d'atteindre Palmyre, inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité et reprise par Daesh en décembre.
Elles y sont finalement entrées mercredi après des combats avec les jihadistes.
"Daesh s'est retiré d'une grande partie de Palmyre après avoir placé des mines dans la ville. Des kamikazes se trouvent dans des quartiers résidentiels de l'est", a déclaré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les forces gouvernementales n'ont pas encore été en mesure d'entrer dans le centre de la ville ou dans les quartiers est", a-t-il précisé à l'AFP.
Selon lui, il n'y a plus de combattants jihadistes dans la principale partie de la cité antique, située dans le sud-ouest de la ville, mais ce secteur est "très miné".
Le quotidien proche du pouvoir Al-Watan a rapporté que l'armée était "entrée à Palmyre depuis le sud et le sud-ouest, après avoir saisi tous les champs et les collines autour de la ville".
Située dans le centre du pays, Palmyre avait été occupée en mai 2015 par les jihadistes qui y ont détruit les plus beaux temples et mené des exécutions de masse. Daesh en a ensuite été chassé en mars 2016 mais l'ont reprise en décembre.
L'Unesco a dénoncé comme "crime de guerre" les destructions sur le tétrapyle --un monument de 16 colonnes érigé à la fin du IIIe siècle--, ainsi qu'à l'intérieur du Théâtre romain, daté pour sa part du IIe siècle.
Quasiment six ans après le début du conflit en Syrie en mars 2011, les nouvelles négociations entamées le 23 février à Genève entre régime et opposition continuent de piétiner.
L'opposition syrienne a refusé mercredi de discuter de la question du terrorisme comme le demande la délégation du régime, qui qualifie de "terroristes" tous les rebelles.
Ces négociations sont rendues compliquées par l'extrême complexité du conflit dans lequel sont impliqués des acteurs locaux et régionaux mais aussi des puissances internationales. Le territoire est totalement morcelé, comme dans le nord du pays où Kurdes, rebelles, forces gouvernementales et jihadistes contrôlent chacun des secteurs.
La Turquie, qui affirme vouloir "sécuriser" sa frontière, a lancé en août une opération appelée Bouclier de l'Euphrate qui vise les jihadistes mais aussi les milices kurdes qu'Ankara considère comme des groupes terroristes.
Dans la province d'Alep, des rebelles syriens soutenus par la Turquie ont pris mercredi deux villages aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes appuyée par la coalition internationale antijihadiste dirigée par les Etats-Unis.
Mais jeudi matin, les FDS les ont repris, selon l'OSDH qui a fait état de la mort dans les combats d'un combattant de ce groupe et de deux rebelles soutenus par la Turquie.
La coalition internationale a par ailleurs indiqué que les Russes avaient bombardé par erreur ses alliés syriens près d'Al-Bab, une ville située à 25 km de la frontière turque qui avait été reprise la semaine dernière par les forces du Bouclier de l'Euphrate. L'information a été démentie par Moscou.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé cette semaine que le prochain objectif serait Minbej, un ancien bastion de Daesh actuellement sous contrôle des FDS et situé à une quarantaine de km à l'est d'Al-Bab et proche de la frontière turque.
A moyen terme, la Turquie dit vouloir participer à l'opération visant à chasser Daesh de son bastion de Raqa, encore plus à l'est, et ce, en excluant toute coopération avec les milices kurdes "terroristes".
Le chef militaire de la coalition internationale, le général américain Stephen Townsend, a cependant affirmé mercredi que des Kurdes syriens participeraient à l'assaut sur Raqa. Les Etats-Unis voient en effet les milices kurdes comme leur allié le plus efficace pour vaincre Daesh, qui sévit aussi en Irak et qui a mené de nombreux attentats en Occident.
(02-03-2017)
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