dimanche 2 novembre 2014

Syrie: les frappes de la coalition ont tué plus de 500 jihadistes

Les frappes de la coalition ont tué en un mois plus de 500 jihadistes en Syrie, essentiellement des membres du groupe Etat islamique qui a encore avancé jeudi à Kobané où les combattants kurdes attendent les renforts promis par le Kurdistan irakien.
Les frappes aériennes de la coalition en Syrie ont fait 553 morts en un mois, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dont 464 combattants du groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI), déjà cible de frappes en Irak et qui compte notamment quelque 15.000 combattants venus de l'étranger selon l'ONU.
Ce bilan fait état également de la mort de 57 combattants du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et de 32 civils dont six enfants et cinq femmes. La "grande majorité" des combattants de l'EI et du Front al-Nosra tués par les frappes "ne sont pas des Syriens".
Les Etats-Unis, aidés de leurs alliés arabes, ont lancé le 23 septembre leurs premières frappes aériennes en Syrie, visant l'EI mais aussi des positions du Front al-Nosra, qui combat le régime et les jihadistes de l'EI.
Les frappes contre les jihadistes de l'EI en Syrie visent notamment à freiner leur progression à Kobané, ville kurde frontalière de la Turquie défendue par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). La majeure partie de la ville est aux mains des YPG, selon Washington.
Mais "l'EI a réussi à avancer au nord de Kobané et dans le centre-ville après un cycle de violents combats qui ont éclaté hier (mercredi) et se sont poursuivis jusqu'à jeudi matin", a déclaré jeudi le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Il s'agit de la première avancée depuis plusieurs jours à Kobané de l'EI qui s'est également emparé jeudi de plusieurs villages à l'ouest de cette ville, selon la même source.
Des tirs incessants d'armes automatiques et d'obus de mortier étaient entendus jeudi matin en plusieurs points de la ville, survolée dans le même temps par des avions de la coalition, selon des témoins.
Les Kurdes réclament depuis des semaines un soutien accru de l'extérieur pour faire face à l'avancée des jihadistes, plus nombreux et mieux armés qu'eux, et qui contrôleraient près de la moitié de cette cité, troisième ville kurde de Syrie.
Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont multiplié les frappes aériennes contre l'EI autour de la ville et procédé lundi à un premier largage aérien d'armes et de munitions fournies par le Kurdistan irakien et destinées aux forces kurdes à Kobané.
La Turquie a résisté aux pressions de l'administration américaine et jusque-là refusé d'intervenir elle-même militairement pour aider les défenseurs de Kobané. Ankara considère notamment que les YPG sont l'équivalent syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles indépendantistes kurdes turcs).
Mais Ankara a annoncé lundi qu'elle accepterait le passage par sa frontière de combattants kurdes d'Irak (peshmergas) pour aller soutenir les YPG, excluant le transit de Kurdes turcs ou d'autres nationalités.
Le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien a ainsi voté lundi en faveur de l'envoi à Kobané de peshmergas, qui ont joué un rôle crucial en Irak dans la lutte contre les jihadistes de l'EI lorsque ces derniers ont lancé en juin une offensive fulgurante dans le nord du pays, face à une armée irakienne en déroute.
Les autorités du Kurdistan irakien ont fixé à 200 le nombre de combattants devant aller à Kobané, a indiqué jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce nombre de combattants, qui vont donc traverser le territoire turc, fait apparaître le caractère relativement symbolique de l'aide irakienne. On estime à environ deux mille le nombre de combattants kurdes qui font face à Kobané aux forces jihadistes beaucoup plus importantes.
Le président turc a renouvelé ses critiques à l'égard de Washington à propos de l'aide américaine reçue par le PYD (aile politique des YPG), affirmant avoir dit au téléphone au président Barack Obama que "toute assistance au PYD serait une assistance à une organisation terroriste".
Côté irakien de la frontière syrienne, les jihadistes de l'EI font de nouveau le siège du Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie pour fuir l'avancée du groupe extrémiste en Irak.
Les jihadistes "tentent de grimper la montagne à pied pour affronter les volontaires yazidis", a indiqué mercredi Dawud Jundi, un responsable des forces locales, interrogé par l'AFP au téléphone. "Il y a près de 2000 familles qui sont en très mauvaise posture" sur le Mont Sinjar.

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