L'armée libanaise bombardait dimanche un quartier de Tripoli où sont
retranchés des islamistes, troisième journée de violences dans la grande
ville du nord du Liban où un soldat a été enlevé tandis que quatre
militaires ont été tués dans les environs.
La deuxième ville du Liban, déjà minée par les répercussions du conflit
syrien depuis plus de trois ans, connaît régulièrement des heurts
sanglants entre des sunnites partisans de la rébellion et des alaouites
sympathisants du régime de Bashar al-Assad.
Des islamistes sunnites armés s'en prennent également à l'armée
libanaise qu'ils accusent de coopérer avec les combattants du Hezbollah.
Ces derniers affrontements ont éclaté vendredi soir dans le coeur de
Tripoli entre militaires et hommes armés, finalement chassés du
centre-ville samedi.
Ces hommes armés, soupçonnés de liens avec le Front Al-Nosra, branche
syrienne d'Al-Qaïda, se sont alors retranchés samedi soir dans le
secteur de Bab al-Tebbané.
Des combats les opposaient dimanche à l'armée, qui bombarde le quartier au mortier, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous mènerons cette opération jusqu'au bout", a déclaré une source militaire.
Les combats ont tué cinq civils depuis vendredi, dont trois pour la
seule journée de dimanche, selon un responsable des services de
sécurité.
Les bombardements de l'armée ont provoqué des incendies dans des
dizaines de maisons, ont indiqué à l'AFP des habitants de Bab
al-Tebbané, où vivent 100.000 personnes, dont 15.000 dans le secteur où
se déroulent les combats les plus violents.
Des leaders religieux sont parvenus dimanche soir à un accord de trêve
pour permettre l'évacuation de dizaines de familles du quartier. Mais
les combats se poursuivaient, dans une rue ironiquement nommée "Syria
street".
Ailleurs dans Tripoli, les rues étaient vides, les habitants claquemurés
chez eux, a constaté le journaliste de l'AFP, et les écoles et
universités seront fermées lundi, ont annoncé les autorités.
Par ailleurs, quatre soldats ont été tués dimanche après-midi dans une
embuscade alors qu'ils effectuaient une patrouille au nord de Tripoli, a
annoncé l'armée, accusant un "groupe terroriste".
Et plus tôt dans la journée, un soldat libanais a été enlevé à Bab
al-Tebbané. L'adjudant Fayez al-Ammouri est le deuxième militaire enlevé
depuis le début des combats à Tripoli, un soldat ayant été kidnappé sur
une autoroute du nord samedi soir.
Le Front Al-Nosra a menacé d'exécuter dimanche des soldats libanais
qu'il retient comme otages si l'armée libanaise ne cessait pas ses
combats.
"Nous
l'appelons à lever le siège (des combattants) et à entamer une solution
pacifique, sinon, nous serons amenés dans les prochaines heures à en
finir avec le dossier des soldats otages chez nous, vu qu'ils sont des
prisonniers de guerre", a indiqué le groupe dans un communiqué diffusé
sur internet.
"La première exécution des otages se fera ce dimanche à 10H00 (08H00
GMT)", avait menacé le groupe, avant de repousser l'heure butoir à 12H00
GMT. Le groupe n'avait pas mis sa menace à exécution dimanche soir.
(26-10-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire