Les autorités philippines ont confirmé vendredi que le groupe rebelle
ayant capturé 21 observateurs philippins de l’ONU en Syrie insistait
pour les libérer sur un retrait des troupes du régime de Bashar al-Assad
d’une zone située près du Golan.
Dans le premier rapt du genre depuis le début du conflit il y a près de
deux ans, des rebelles ont enlevé mercredi 21 observateurs philippins de
la Force de l’ONU chargée depuis 1974 de faire respecter un
cessez-le-feu entre Israël et la Syrie sur le plateau du Golan (sud),
occupé en grande partie par l’Etat hébreu.
La Brigade des martyrs de Yarmouk, le groupe rebelle qui les détient,
avait alors indiqué à l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH)
qu’il exigeait le retrait de l’armée de la région de Jamla, à 1,5 km de
la ligne de cessez-le-feu.
Vendredi matin, le ministère philippin des Affaires étrangères a
confirmé que les ravisseurs réclamaient un retrait des troupes syriennes
à 20 km à l’extérieur de Jamla.
Selon le porte-parole du ministère, Raul Hernandez, les 21 membres de la
Force de l’observation du désengagement sur le Golan (FNUOD) sont
"traités comme des invités" par les rebelles.
Un responsable de l’ONU avait indiqué plus tôt que la FNUOD utilisait
"tous les canaux pour communiquer avec le gouvernement syrien et avec
l’opposition", et qu’elle allait "adapter" sa présence sur le Golan pour
des raisons de sécurité. Elle a déjà réduit les patrouilles de ses
observateurs.
Selon l’OSDH, les ravisseurs ont aussi réclamé "que le Comité
international de la Croix-Rouge garantisse une sortie sûre de la zone de
Jamla pour les civils".
Plusieurs vidéos diffusée jeudi sur internet ont montrant plusieurs
hommes en habit militaire, certains avec une veste bleue. L’un d’eux se
présentait comme un membre du bataillon philippin au sein de la FNUOD.
Dans le reste du pays, l’armé poursuivait vendredi ses bombardements à
Raqa (nord-ouest), première capitale provinciale tombée mercredi aux
mains des rebelles depuis le début du conflit, ainsi qu’à Homs (centre)
et à Alep (nord), selon l’OSDH.
Alors que le conflit a fait en deux ans plus de 70.000 morts, un million
de réfugiés et des millions de déplacés selon l’ONU, aucune issue au
conflit ne semble en vue, en raison en partie de la division de la
communauté internationale.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dont le pays est un ferme
allié de Damas, s’est dit convaincu que Assad n’allait pas quitter
le pouvoir, répétant que Moscou n’avait "absolument pas" l’intention de
le lui demander, dans une interview à la BBC.
Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, doit
s’entretenir lundi à Bruxelles avec les ministres des Affaires
étrangères de l’Union européenne, qui vont l’encourager à poursuivre ses
efforts afin de tenter de trouver une solution politique au conflit,
selon des sources européennes.
Fin février, l’UE avait prolongé de trois mois le régime de sanctions
visant Damas, tout en autorisant désormais la fourniture de matériel non
létal et d’une assistance technique à l’opposition pour la protection
des civils.
Le Royaume-Uni n’a de son côté pas "exclu à l’avenir" d’envoyer des
armes aux rebelles, a déclaré cette semaine le ministre britannique des
Affaires étrangères, William Hague.
L’opposition réclame depuis des mois à la communauté internationale
d’armer les rebelles sur le terrain, comme l’a fait encore vendredi
l’ex-Premier ministre syrien Riad Hijab, qui a fait défection, lors
d’une réunion de son parti à Doha.
Les ministres européens devraient également discuter avec M. Brahimi de
l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie, que Médecins sans
frontières (MSF) a qualifiée jeudi de "catastrophique".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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