Le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) a lancé
vendredi à Beyrouth un cri d’alarme face aux risques d’embrasement de la
région en raison du conflit syrien.
"Si le conflit syrien se poursuit, il y a un réel risque d’explosion au
Moyen-Orient et il sera impossible de répondre à ce défi tant sur les
plans humanitaire, politique et sécuritaire", a dit aux journalistes
António Guterres. Après deux ans de violences inouïes, plus de 1,1
million de Syriens ont fui vers le Liban, la Jordanie, la Turquie et
l’Irak voisins et quatre autres millions ont dû abandonner leur
domicile, ce qui signifie que près d’un quart de la population est
réfugiée ou déplacée, selon l’ONU.
Dans le cadre d’une tournée régionale qui l’a conduit en Jordanie et en
Turquie, António Guterres a mis en garde contre l’impact sécuritaire que
l’afflux de réfugiés peut avoir sur les voisins de la Syrie. "La crise
syrienne est à un point critique. Les choses vont encore empirer avant
de s’améliorer. Mais ce n’est pas que cela ira plus mal seulement en
Syrie, cela peut avoir aussi un très grand impact sur les pays
avoisinants", a-t-il expliqué. Il a appelé la communauté internationale à
accroître ses efforts pour résoudre ce conflit et offrir une assistance
à la population affectée par la crise humanitaire.
"Ce n’est pas seulement une obligation morale" d’accroître l’aide
internationale, mais "c’est aussi essentiel pour préserver la paix et la
sécurité générales", a-t-il souligné. "C’est dans l’internet de tous de
résoudre ce conflit, de trouver une solution politique au conflit, mais
c’est aussi de l’intérêt général de répondre aux besoins humanitaires" a
insisté le responsable du HCR. Il a appelé la communauté internationale
à créer un fonds pour aider les réfugiés et les pays qui les
accueillent. "On ne peut pas répondre à une crise de cette magnitude
avec les budgets humanitaires actuels", a-t-il dit, évaluant à 700
millions de dollars les financements manquants. Les organisations
humanitaires n’ont reçu que 30 % des fonds requis pour faire face aux
besoins les plus élémentaires des victimes du conflit.
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Pour les deux ans de guerre en Syrie, la FIDH appelle à dire "stop"
La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) appelle dans
un communiqué à "manifester pour dire +Stop+ aux massacres en Syrie et
aux crimes contre les civils" vendredi, jour du deuxième anniversaire du
déclenchement de la révolution syrienne.
"Selon les Nations Unies, plus de 70.000 personnes ont été tuées, des
dizaines de milliers d’autres ont été blessées, sont disparues ou
emprisonnées, des milliers ont été victimes d’actes de torture, de
mauvais traitements, de violences sexuelles, des millions ont été
déplacées à l’intérieur et des centaines de milliers sont réfugiées à
l’extérieur du pays", rappelle la FIDH, dénonçant "deux ans de crimes
contre les civils".
"Vendredi 15 Mars de 19H00 à 19H30, où que vous soyez, nous vous
invitons à manifester pour dire +Stop+ aux massacres en Syrie et aux
crimes contre les civils. Sortez dans la rue, organisez des
rassemblements, munis d’un tissu ou d’une feuille blanche siglés d’un
STOP pour faire savoir au peuple syrien qu’il n’est pas seul", demande
la fédération.
A Paris, les manifestants sont appelés à se rassembler place du Panthéon à 19H00.
Une vingtaine de films intitulés "2’ pour la Syrie" ont également été
mis en ligne, réalisés sous l’égide de la FIDH et de la Ligue française
des droits de l’Homme.
Dans ces courts-métrages, des "personnalités y accompagnent de leur voix
des images filmées par des citoyens syriens, souvent au péril de leur
vie", explique la FIDH : Robert Badinter, Yann-Arthus Bertrand, Julie
Bertuccelli, Jane Birkin, Christian Boltanski, Jean-Claude Casadesus,
François Cluzet, Daniel Cohn-Bendit, Bertrand Delanoë, Catherine Dolto,
Monseigneur Jacques Gaillot, Tony Gatlif, Anouk Grinberg, Stéphane
Hessel, Noémie Kocher, Bernard Lavilliers, Emily Loizeau, Emel
Mathlouthi, Sarah Moon, Michel Piccoli, Patti Smith et Lilian Thuram.
Plus tôt mercredi, Handicap International avait dénoncé "la révoltante
paralysie de la communauté internationale" en Syrie. Cette prise de
position rejoint celle de Médecins sans frontières (MSF), qui évoquait
le 7 mars une situation humanitaire "catastrophique". Le Haut
commissaire aux réfugiés Antonio Guterres avait déclaré la veille que
"la Syrie est entrée dans la spirale d’une catastrophe absolue".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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